1 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
1 rai. — Mais alors, n’êtes-vous pas torturé par la pensée que votre argent contribue à prolonger un massacre ? — Nullement, rép
2 ment, c’est un grand principe d’unité entre notre pensée et nos actions. Cette absence d’un principe d’unité est si totale qu’
3 en effet, nous mélangeons de moins en moins notre pensée à notre action. L’impuissance de la pensée sur la conduite générale d
4 notre pensée à notre action. L’impuissance de la pensée sur la conduite générale des affaires, tel est le dogme fondamental d
5 t admis, dans notre société, que les hommes de la pensée n’ont rien à dire d’utile aux hommes de l’action, aux capitaines de l
6 tout le monde trouve parfaitement naturel que la pensée abdique sa liberté et se soumette aux besoins de l’action, du haut en
7 s… Et cependant, une société où les valeurs de la pensée n’ont plus aucun rapport avec les lois de l’action, une société qui m
8 e, dans la proportion de 1 à 100. Que va faire la pensée , en présence de cet essor fulgurant de l’action ? Et que va faire la
9 , antihumaine. C’eût été le rôle des hommes de la pensée que d’avertir les hommes d’action. Ils avaient là une chance et un de
10 ar ce qu’ils appelaient le désintéressement de la pensée . Ils ont renoncé à leur mission de directeurs spirituels de la cité.
11 s de la cité. Bien sûr, ils n’ont pas dit : notre pensée , à partir d’aujourd’hui, renonce à agir, mais ils ont dit : la dignit
12 nonce à agir, mais ils ont dit : la dignité de la pensée réside dans son détachement de toute action, dans son désintéressemen
13 e la guerre qui imposent leurs nécessités à notre pensée impuissante. Quand la culture ne domine plus l’action, c’est l’action
14 à son tour ne tarde pas à se défaire. Dès que la pensée se sépare de l’action, les hommes se trouvent séparés les uns des aut
15 tion obéissait spontanément aux mêmes lois que la pensée . Mais aujourd’hui que la Loi des Juifs, le droit et la théologie sont
16 our l’esprit que dans la présence effective de la pensée et de la foi à toutes les misères de ce monde. La liberté : tout le m
17 soit vraiment à hauteur d’homme ? Un monde où la pensée , la culture et l’esprit soient de nouveau capables d’agir ? Et quelle
18 eau capables d’agir ? Et quelle est l’attitude de pensée qui peut nous orienter dès à présent vers une communauté solide et po
19 a pas d’autres racines que le mal qui est dans la pensée . Et voici sa racine profonde : politiciens ou intellectuels, tous ont
20 est qu’il est particulièrement libérateur pour la pensée et la culture en général, dans notre époque totalitaire. Nul n’ignore
21 le, par les Sommes de Thomas d’Aquin, fixait à la pensée et à l’action des règles véritablement communes, ordonnées à une même
22 leur rôle de direction dans tous les ordres de la pensée et de l’action. J’ai insisté sur le rôle des Églises parce qu’elles s
23 n somme d’un scepticisme, car elle suppose que la pensée de l’autre, qu’on tolère, ne passera jamais dans les actes. Je n’aime
24 ner le meilleur de soi-même, aller au terme de sa pensée , jusqu’à l’acte qui la rend sérieuse. Refaire un monde et une culture
2 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
25 nne : vous y trouverez les plus grands noms de la pensée , qui furent aussi les plus cyniquement méconnus. Vous y trouverez les
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
26 cette déclaration prophétique d’un homme dont la pensée me paraît plus actuelle que jamais, Alexandre Vinet. « Veuillez d’abo
4 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
27 de valeurs, ni une méthode pour bien conduire la pensée et l’action dans la cité. De là l’obligation de recourir à d’autres s
28 péché, c’est de me mettre par ma conduite, par ma pensée , ou par quelque attitude intime, en travers du chemin que l’Appel, da
29 accorder au Transcendant notre être intime, notre pensée , notre vouloir. C’est un moyen, ici encore, dicté et créé par sa fin.