1
ici donc à ce point d’étrangeté où l’on oppose la
pensée
et l’action jusque sur le plan de l’éthique. Or, un homme qui profess
2
diction » règne au cœur du monde moderne, et la «
pensée
» bourgeoise a réussi ce tour pendable de la faire passer pour le bon
3
dmirable invention, que l’on pourrait baptiser la
pensée
sans douleur, et qui comblait si doucement la débilité morale du sièc
4
ctivité. Ainsi, le plus profond antagonisme de la
pensée
du xixe siècle vient s’incarner dans notre génération. Et déjà ce n’
5
il y a peu de mérite, pour l’heure, à récuser une
pensée
qui ne menace pas encore à bout portant. ⁂ L’on résume ici la substa
6
e sur les choses. D’où l’on conclut encore que la
pensée
figure pour le Français une activité ordonnatrice ; pour l’Allemand,
7
ue. On fait alors intervenir une définition de la
pensée
d’où découleront les conclusions de cet essai. Penser serait : créer
8
le vocabulaire du xixe , mais d’incarnation de la
pensée
. Ni moralisme, ni socialisme. ⁂ Moralisme. Il y a des gens qui dise
9
endra jamais la « réalisation » personnelle d’une
pensée
. Par contre, s’il est actif, il se piquera de favoriser sa mise en ci
10
ce d’une telle remarque. Précisons : réaliser une
pensée
, ce n’est pas « la mettre à exécution » — la condamner à mort, autant
11
affaire d’amour, une affaire de la solitude. Une
pensée
et une vie sont aux prises : qu’on les laisse donc seules à ce débat
12
êtres et guident notre main. Par eux s’incarne la
pensée
, et c’est là l’héroïsme de l’esprit. Car toute incarnation s’opère au
13
i du monde, et il est admirable de l’aimer. Et la
pensée
n’est point soustraite à cette loi, non, la pensée même de Dieu n’y e
14
ensée n’est point soustraite à cette loi, non, la
pensée
même de Dieu n’y est point soustraite. Car elle s’incarne dans le Fil