1 1944, Les Personnes du drame. Introduction
1 peu d’homme. On cite ordinairement la phrase des Pensées pour établir entre l’homme et l’auteur une distinction au détriment d
2 pouser des rythmes — qu’ils soient de verbe ou de pensée  — c’est percevoir les résultats momentanés et mesurer le degré de ten
3 ou là, sous les espèces d’un tour de phrase ou de pensée , quelques moments d’un drame secrètement familier. Ces formes, ces fo
4 sonne. ⁂ Il me semble que toute incarnation d’une pensée dans une vie ou d’une vocation dans un individu « figure » la synthès
5 it dans mon sommaire. Parmi les écrivains dont la pensée a transformé les données de nos vies, je distingue deux grandes famil
6 du sensible par les tours et par l’allure de leur pensée . Seuls, les auteurs de cette seconde famille m’ont arrêté, pour me fa
2 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Kierkegaard
7 tations les plus diverses. Elle assure aussi à sa pensée une influence multiforme, et qui va croissant avec le temps. La philo
8 rtellement compromettante. Aussi l’histoire de la pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retraites éloquentes. Très
9 instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de sa passion
10 il en soit mort, atteste ce fait capital : que la pensée de la foi peut être irrémédiable. Tous les autres, sauf Empédocle et
11 erve, on peut louer ce sage : il a su choisir une pensée suffisamment stérile et désabusée par nature pour que son exercice n’
12 fection, l’issue ne peut faire aucun doute. Cette pensée le conduit tout droit à un mat éclatant, symbolique. La supériorité d
13 riale volupté de ne jamais sortir des voies d’une pensée , de ne jamais non plus s’en effrayer 26 ». Et comment pourrait-il avo
14 que si l’on sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et l’opinion publique, il proteste
15 our mieux dire, la découverte parmi nous de cette pensée impitoyable. Remède du pire ? Il fallait bien qu’on se sentît malade
16 Il faut en rapporter le sens au centre même de sa pensée , ou pour mieux dire : de son action. Ce centre est « la catégorie du
17 n’est pas dans la rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su la déno
3 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Franz Kafka, ou l’aveu de la réalité
18 rtes de sa demeure souterraine. Tout objet, toute pensée et toute rencontre, paraissent maintenant révéler quelque erreur, que
4 1944, Les Personnes du drame. Liberté et fatum — Luther et la liberté de la personne
19 her, permet de définir symboliquement les pôles : pensée « pure » et pensée « engagée », ou encore attitude du spectateur et a
20 nir symboliquement les pôles : pensée « pure » et pensée « engagée », ou encore attitude du spectateur et attitude du témoin.
21 tel dialogue se déroule à l’intérieur même de la pensée d’un homme qui veut honnêtement croire…) Dialogue Car Dieu peut
22 Mais il ajoute : « Il me faut confesser que cette pensée m’a blessé au plus profond et jusqu’au désespoir, en sorte que je sou
23 ’aux questions dernières que peut envisager notre pensée . Pour échapper au nihilisme qui l’étreint dès lors que « Dieu est mor
5 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — Le Journal d’André Gide
24 s faits, situant exactement l’apparition de telle pensée ou de tel acte exceptionnel. Mais ne serait-ce pas alors au détriment
25 et de tout ce qui peut alourdir la démarche de la pensée . Insister, discuter, citer sources et faits, ce serait encore de la s
6 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — Vues sur Ramuz
26 en même temps que notre œil. « La vérité est une pensée matérialisée, la vérité doit exister non seulement en nous, mais deva
27 tion aux phases d’un geste, d’une action ou d’une pensée . ⁂ Il reste la fameuse psychologie des personnages. Que peut-elle sig
28 défenseurs d’une intelligence sans prises, d’une pensée sans risques, et d’un art sans piété. Ramuz en veut à l’école, aux jo
7 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — L’Art poétique de Claudel
29 d’autres fonctions, a celle-là de permettre à nos pensées de circuler. Claudel se donne un règlement, et il observe les signaux
30 l commande, entre le parler et le faire, entre la pensée et la main. Connaître commande naître ; comprendre : entraîner avec s
8 1944, Les Personnes du drame. Une maladie de la personne — Le romantisme allemand
31 ne court, incapable une fois de plus de saisir la pensée salvatrice. » C’est qu’il est un souvenir interdit, trop douloureux p
32 s’avouer, c’est se donner pour responsable de sa pensée et de ses actes. Mais voilà justement ce qui répugne aux romantiques.