1 1963, L’Opportunité chrétienne. Préface
1 re proprement religieuse que se trouve ramenée ma pensée . Le phénomène religieux, au sens très large où je l’entends, inclut c
2 si la faiblesse d’une école qui a su redresser la pensée proprement protestante et qui en a fait un interlocuteur enfin ou de
3 aura des hommes pour qui toutes les catégories de pensée dans lesquelles opèrent la dialectique barthienne, ou la raison thomi
4 soit liée, indissolublement, à une histoire de la pensée occidentale, à une tranche très brève de l’histoire (3000 ans, 8000 a
5 vocabulaire. Et le fait que nos modes actuels de pensée restent liés à la vieille logique grecque, par exemple, ne saurait ex
6 ut ajouter que, quelle que soit l’évolution de ma pensée depuis vingt ans — certains des essais qu’on va lire datent de 1942 —
2 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 1. Une fausse nouvelle : « Dieu est mort »
7 a mort de Dieu n’entraîne pas celle de l’homme, —  pensée difficile à comprendre. De jeunes romanciers s’autorisent de la « mor
8 bles, où cette affirmation jette non seulement la pensée de ses auteurs récents, mais toute la pensée du type occidental. Gard
9 t la pensée de ses auteurs récents, mais toute la pensée du type occidental. Gardons-nous d’admettre — ce serait leur faire in
10 téral de « capable de répondre » (de ses actes et pensées devant Dieu ou devant autrui), mais au sens de « capable de décider »
3 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 2. Sécularisme
11 posée, comme si l’ère du sérieux humain et de la pensée honnête avait commencé avec Marx et ne s’était continuée que par Freu
12 xemple pour mieux décrire la sécularisation de la pensée moderne, on pour mieux montrer à quel point son refus de la transcend
13 te marchandise de pacotille petite-bourgeoise. La pensée est sécularisée au dernier degré, mais le ton seul prétend rester pie
14 toute leur attitude et par la forme même de leur pensée , lorsqu’ils donnent cette « note religieuse », ce ne peut être qu’une
15 e : un nouveau venu dans nos églises y trouve une pensée séculière prêchée en termes sentencieux, et ce mélange est doublement
4 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 3. L’opportunité chrétienne
16 mais d’une manière imperceptible, d’habitudes de pensée et de vie de moins en moins conformes aux lois spirituelles : sans le
17 moins inoffensives. Devant cette démission de la pensée et de la morale, l’État se voit forcé d’étendre ses pouvoirs, à coups
5 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 5. Un langage commun
18 comme il est naturel, pouvait s’observer dans la pensée religieuse. Mais ce qui me surprit fut de constater chez cette derniè
6 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 6. Vocation et destin d’Israël
19 e réfère, et non seulement tout geste, mais toute pensée . Rien n’est plus neutre ou laissé au hasard, tout est « mesuré » et j
20 e la règle permanente de toute action et de toute pensée . Vraie mesure donc, et parfaitement commune. On porte l’Arche au-deva
21 ourne de la seule vocation. Idole toute action ou pensée , si belle ou si féconde qu’elle soit, qui ne puisse être consacrée au
22 exerçait venait non des principes généraux de la pensée hellénistique, mais de la pure tradition hébraïque, représentée par l
23 e, nous amènent au problème central que pose à la pensée d’un protestant, et particulièrement d’un calviniste, l’exemple d’Isr
7 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 7. Théologie et littérature
24 tenir la théologie chrétienne pour la mère de la pensée occidentale, de même que l’Église, par son culte, est la mère de pres
25 Or le lien de filiation entre nos disciplines de pensée et la théologie, pour être moins généralement reconnu, n’en est pas m
26 ve qu’on en lise sous leur nom dans les revues de pensée religieuse : il s’agit trop souvent de comptes rendus d’amateurs qui
8 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 8. La mission de l’artiste
27 ends ici que suggérer des directions possibles de pensée . Je me borne à soumettre cette idée : que la méditation chrétienne su
9 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 10. Le défi du marxisme
28 de Dieu, contrariant celles du siècle, — soit la pensée , par une action26 qui ne peut être que révolutionnaire. Et cependant
29 lières de la révolution chrétienne.) La vie et la pensée chrétiennes, en effet, se réfèrent à chaque instant à ce qui détermin
30 e et de sa fin, du sens même de son action, de sa pensée , de sa vie corporelle ! Précisons, car nous ne parlons pas de vérités
31 ici-bas, et qui anime désormais ses gestes et sa pensée la plus intime. Dès maintenant sa personne est recréée. Dès maintenan
32 la pratique, l’homme doit prouver la vérité de sa pensée , c’est-à-dire sa réalité et sa puissance concrète. Réalité ou non de
33 té et sa puissance concrète. Réalité ou non de la pensée humaine isolée du domaine pratique, c’est querelle de pure scolastiqu
10 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 13. La fin du pessimisme
34 i, fût-ce par son seul échec, la dissidence de la pensée dans le monde moderne. À partir de 1919, les influences dominantes su
35 entre la conscience et le réel, naît l’idée d’une pensée impuissante, d’une réalité terrifiante et d’un sens fatal de l’Histoi
36 peu, et les cerveaux électroniques dicteront nos pensées par radio. Adieu Nature, flânerie, méditation sans but ! La monotonie
37 e nom anglais d’automation. Il est curieux que la pensée occidentale, découvrant le péril avec cent ans de retard, ait porté s
38 la nouveauté de l’époque : bel exercice pour une pensée régulatrice, que d’en maîtriser les vertiges ! Je propose la clôture
11 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 14. Sur l’avenir du christianisme
39 sformé mais non sans se couler dans ses formes de pensée et dans ses structures d’organisation, les unes et les autres constit
40 s puritains. La subsistance en lui d’une certaine pensée magique et d’un ritualisme agissant ex opere operato, héritages de re
41 ut des chances de s’imposer par son contexte à la pensée , aux rythmes quotidiens, voire à la sensibilité des peuples qui cepen
42 condamnait. Ils contribuèrent ainsi à ramener la pensée occidentale vers l’universalisme originel et final du christianisme.
43 elles avec des formes de culture, c’est-à-dire de pensée , de vie et d’organisations sociales devenues périmées ou trop régiona