1 1936, Articles divers (1936-1938). Forme et transformation, ou l’acte selon Kierkegaard (janvier 1936)
1 frais l’évidence du désespoir : l’homme moderne a perdu « le chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ
2  ». Mais l’homme déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le voici prisonnier des formes et des nombres, e
3 ourage est celui de la foi. Par la foi Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par la foi d’abord qu’il le reçut »14. 5. Le t
2 1936, Articles divers (1936-1938). Décadence des lieux communs (décembre 1936)
4 es expressions les plus concrètes. Ainsi les mots perdent leur force et leur délicatesse d’appel. Et les bons écrivains, qui n’
5 vocation et se détourne de l’Éternel son Dieu, il perd aussi le sens des noms et bientôt sa langue délire : « Il prononce de
6 atholique, pour devenir de raffinés rhéteurs, ils perdent leur autorité et suscitent contre eux des révoltes qui s’expriment da
3 1937, Articles divers (1936-1938). Romanciers publicitaires ou la contagion romanesque (13 mars 1937)
7 bourgeois qui se défont à rechercher leur « Temps perdu  » ; enfin, à tous les adultères que le roman à trois personnages, gen
4 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
8 ces pages que je suis en train de rédiger à temps perdu . Il est assez sceptique sur le résultat de cette entreprise. Pour des
9 ce du monde que nos militants héroïques n’ont pas perdu leur peine depuis 89 ! Oui, dis-je, ce symbolique mot d’ordre sera do
5 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
10 Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)n L’énigme Vers 1813, un personnage assez haga
11 orde l’imagination de Chamisso ; il déclare avoir perdu son ombre. Le second romantisme bat son plein. On a vu bien des fous
12 s la conscience moderne le mythe de l’homme qui a perdu son ombre, sous les traits pathétiques et naïfs du célèbre Peter Schl
13 ’ombre est le fait, en nous, de notre chair. Mais perdre sa chair, c’est mourir, et cet infortuné Schlemihl n’était tout de mê
14 é Schlemihl n’était tout de même pas mort d’avoir perdu son ombre… Il était même si vivant, et sa présence si gênante, que je
15 u. (Ne connaît-on que ce qui vient à manquer ? Et perd -on ce que l’on connaît, comme Adam et Ève l’innocence ?) Schlemihl es
16 hlemihl est donc le type classique de l’homme qui perd le contact social. L’or même ne suffit pas à rétablir tous les contac
17 est à cela qu’il s’occupe en Thébaïde, quand nous perdons sa trace. Résumons : complexe d’infériorité, délire de persécution, p
18 eu de la créativité dans la personne, celui qui a perdu son ombre, se promène parmi les hommes avec l’angoisse de voir révélé
19 tourment d’une femme stérile, l’impératrice qui a perdu son ombre et qui emprunte celle d’une fille du peuple. Mais Andersen,
20 ’est-ce pas l’ombre de Chamisso ? Une ombre qui a perdu son homme, cette fois, mais non pas ses charmes profonds. C’est le si
21 teurs célèbres qui ont traité le mythe de l’ombre perdue dans leurs romans, pièces, ou contes fantastiques. Notons qu’en dehor
22 s’en réjouit. Il va jusqu’à soutenir que l’ombre perdue serait le symbole de la patrie (française) perdue par Chamisso. Les d
23 perdue serait le symbole de la patrie (française) perdue par Chamisso. Les documents réunis par Rank — et que j’ignorais d’ail
24 s régions du Nord » et voyageant aux pays chauds, perd son ombre à force de rêver d’une jeune femme qu’il perçoit de sa fenê
25 à Schlegel. n. « Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue  », Les Cahiers du Sud, Marseille, n° 194, mai-juin 1937, p. 282‑291.
6 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
26 ment même, et non plus ce qui l’eût jugé. Marx ne perd pas son temps à dénoncer l’erreur qui est à la base d’une pareille im
27 Que servirait à un homme de gagner le monde, s’il perdait son âme ? » Son âme, c’est-à-dire la conscience de son origine et de
28 plus osé se montrer chrétien. C’est que le sel a perdu sa saveur, et son amertume salutaire. C’est que la seule espérance vé
29 utur de l’Église, je désobéis dans le présent, je perds tout du même coup, présent, futur, éternité. Je crucifie le Christ et
30 le mensonge : mais alors pour sauver le monde, il perd sa raison d’être personnelle, et renie justement cette foi qu’il croy
7 1937, Articles divers (1936-1938). Vocation et destin d’Israël (1937)
31 ire très courante en allemand et qui sans doute a perdu sa vertu pour une oreille habituée : « Il se lève et il tombe avec sa
32 grandeur qu’imposait la Loi d’Israël. Ce que l’on perd et ce que l’on gagne à sacrifier à une « mesure », voilà ce dont l’ex
33 abouti — le Messie est venu — et parce qu’elle a perdu son sens en condamnant celui qu’elle annonçait. Christ apporte une no
34 n en est le châtiment. Serait-il donc possible de perdre sa vocation ? Et que devient celui qui la trahit, soit qu’il rejette
35 Apôtres à prêcher le message aux gentils, ils ont perdu le bénéfice national, comme exclusif, de la Révélation. Mais c’est ic
36 réellement inamissible, c’est-à-dire ne peut être perdue , même si celui qui en est l’objet s’y oppose de toutes ses forces ! C
8 1938, Articles divers (1936-1938). Réponse à Pierre Beausire (15 janvier 1938)
37 ausire80 demande aux personnalistes « de ne point perdre leur temps et leurs forces à discuter avec leurs adversaires ». Il le
38 et les sceptiques, pour ceux qui craignent de se perdre en s’engageant, et préfèrent la littérature ; si ce n’est pas une man