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t-ce assez pour les juger ? Qu’ils aient gagné ou
perdu
leur partie, ils ont été plus loin que je n’irai jamais : c’était leu
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antes les unes des autres. Que si l’on vient à en
perdre
une, il est possible ou bien de la reprendre, ou bien de changer les
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frais l’évidence du désespoir : l’homme moderne a
perdu
le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ
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. » Mais l’homme déchu de son origine éternelle a
perdu
la vision de sa fin. Le voici prisonnier des formes et des nombres, e
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urage est celui de la foi. Par la foi, Abraham ne
perdit
point Isaac ; c’est par la foi d’abord qu’il le reçut.38 5.Le te
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é est un calcul toujours faussé par la terreur de
perdre
ce qu’on n’a même pas… Ainsi l’acte absolu, s’il l’imagine serait sa
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l’esprit »… Mais, quel esprit ? Et qui l’a laissé
perdre
? Et que va-t-on lui sacrifier ? Supposez qu’un homme paraisse, et qu
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’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne d’y
perdre
le pauvre moi des psychologues. Son reproche à la foule, c’est qu’ell
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rd en arrière vers l’humanité en révolte et qui a
perdu
le chemin. Quelque chose d’analogue au moment négatif d’un élan — d’u
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lui le sens obscur d’une culpabilité ; mais il a
perdu
la confiance que les époques naïves de l’histoire (ou de sa propre hi
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nier de l’acte humain, c’est le retour au Paradis
perdu
. Il faut citer ici une page des Souvenirs sur Stravinsky qui me paraî
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Par-delà tous les pays, il y a peut-être le Pays (
perdu
, puis retrouvé, puis perdu de nouveau, puis retrouvé pour un instant)
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y a peut-être le Pays (perdu, puis retrouvé, puis
perdu
de nouveau, puis retrouvé pour un instant) où on a en commun un Père
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sée : celle de notre origine décisive. Le silence
perd
alors son pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l’homme. Au co
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r rejoindre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de
perdre
le Divers, de perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se confondr
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t l’Unité, il s’agit donc de perdre le Divers, de
perdre
le réel, de se perdre soi-même, pour se confondre avec cet Indicible
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onc de perdre le Divers, de perdre le réel, de se
perdre
soi-même, pour se confondre avec cet Indicible qui reste, aux yeux de
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t-il, dans quel souvenir d’une patrie heureuse et
perdue
? On aura bientôt fait de répondre en alléguant notre double nature,
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et, à la faveur de cet oubli, de ce refus, le moi
perd
peu à peu de sa réalité ; d’où le sentiment si fréquent chez la plupa
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ur les romantiques les voies d’un retour au monde
perdu
à la « vraie vie » qui est « ailleurs » comme dit Rimbaud. Vie d’expa
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. Vie d’innocence retrouvée : car le moi, qui s’y
perd
, y perd aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais d’une autre manièr
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innocence retrouvée : car le moi, qui s’y perd, y
perd
aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais d’une autre manière encore
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via mystica sont des moyens de récupérer le monde
perdu
. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que la tendance à la dilatation p
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ffraient, et d’où naissait leur désir angoissé de
perdre
leur moi personnel. Mais le moi personnel est l’Ombre créatrice de l’
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oclament dès le début que les Allemands n’ont pas
perdu
la guerre), doit résulter un sentiment de manque d’assurance national
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on des romantiques, cherche à récupérer son unité
perdue
dans un monde supra-personnel où les limites hostiles s’effacent, où
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l’inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps
perdu
» de Proust. 91. A. Béguin, op. cit. 92. Discours du 18 juin 1939,