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intellectuel ou paysan, sait très bien ce qu’il a
perdu
. Il n’en demande pas la définition. Il en exige la jouissance immédia
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ns gagner d’avance — avant une guerre, qui serait
perdue
par tous — cette lutte où nous sommes engagés, la première condition
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lles que nous avons, et que demain nous pourrions
perdre
?
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nnaie change constamment de valeur —, la morale a
perdu
sa force contraignante et son prestige. Ni la coutume, ni les princip
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a pas assuré à tout homme, tant qu’il craindra de
perdre
d’un jour à l’autre son logement, son travail, son salaire et donc la
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u’on la défende, ce sont ou bien des gens qui ont
perdu
la conscience des libertés réelles dont ils jouissent ; ou bien des g
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est inexistant de l’autre côté. Nous pourrions le
perdre
demain, et il faudrait vraiment une mystique bien puissante et mystif
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rté de l’expression qui disparaît. Or l’homme qui
perd
la liberté de l’expression est déjà moralement en prison. Celui qui n
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roit de s’en plaindre ou de s’en moquer ? Si nous
perdions
demain ces droits, qui peuvent paraître secondaires, nous verrions qu
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typiquement humaine des libertés que nous pouvons
perdre
: La liberté de la pensée J’avoue que dans mes jeunes et folles
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taires et auteurs de nos propres pensées. Si nous
perdons
le droit et le pouvoir de penser ce qu’il nous plaît, comme il nous p
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sentirons plus comme des droits. Or nous pouvons
perdre
cette liberté, voilà ce que j’ignorais il y a quinze ans et que nul n
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à son âme — habeas animam ! — et nous pouvons le
perdre
. 1. Deux remarques importantes sur cette statistique : 1. les chif
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s. Quand nous aurons compris que nous pouvons les
perdre
, comme d’autres près de nous les ont perdues, nous commencerons à sav
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autre que l’esprit critique. On nous dit qu’il se
perd
et l’on en donne pour preuve le succès des publicités, propagandes et
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ondons tranquillement par des faits. Nous pouvons
perdre
toutes nos libertés. Nous pouvons aussi les sauver en décidant de les