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’être un mythe au sens strict. Mais ce qu’il aura
perdu
en force contraignante et en moyens de se communiquer sous une forme
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il faut observer si l’on veut être un gentleman —
perdra
ses dernières vertus, la passion « contenue » dans le mythe primitif
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: tel est le mythe qui nous tourmente. Qu’il ait
perdu
sa forme primitive voilà précisément ce qui le rend si dangereux. Les
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l’amour-passion s’est tellement démocratisé qu’il
perd
ses vertus esthétiques et sa valeur de tragédie spirituelle. Reste un
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d’impur et de triste, dont il me semble qu’on ne
perdra
rien à profaner les causes faussement sacrées : cette littérature de
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Dieu » ? Elle sait bien que cette épreuve doit la
perdre
. Elle n’en triomphe que par une ruse improvisée in extremis, et qui e
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renoncent à chaque fois ! On peut dire qu’ils ne
perdent
pas une occasion de se séparer. Quand il n’y a pas d’obstacle, ils en
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t repris par la passion, jusqu’au point qu’ils en
perdront
la vie, « lui par elle, elle par lui… » L’égoïsme apparent d’un tel a
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orsque Tristan soupire à voix basse après l’Iseut
perdue
, le frère d’Iseut aux blanches mains croit son ami amoureux de sa sœu
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reud et les modernes psychologues. « Élu par moi,
perdu
par moi ! » chantait Isolde en son amour sauvage. Et la chanson du ma
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e, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et l’on
perd
ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est p
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mineux qui apparaît aux regards du général romain
perdu
dans sa rêverie nocturne : « Sais-tu que je suis fée ? », dit-elle. É
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— une montée de l’individu vers l’Unité, où il se
perd
. Et j’appellerai « occidentale » une conception religieuse qui à vrai
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tte erreur douloureuse — doit s’élever jusqu’à se
perdre
dans la divine perfection. Que l’homme ne s’attache pas aux créatures
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i-bas. Le péché n’est pas d’être né, mais d’avoir
perdu
Dieu en devenant autonome. Or, nous ne trouverons pas Dieu par une él
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s que je m’enlèverai tout désir si l’on peut rien
perdre
à force de bien aimer. Car son cœur submerge le mien tout entier d’un
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la question ne s’arrête plus devant le mystère et
perd
stupidement son existence dans la réponse. » Je voudrais au contraire
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je crois que je me l’enlèverai, si l’on peut rien
perdre
à force de bien aimer. (Arnaut Daniel.) (De même, Ibn Dawoud louait
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crit un Roman de Tristan dont les manuscrits sont
perdus
. Béroul était Normand, Thomas était Anglais. Et en retour, la légende
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on procède d’une cohérence intime dont nous avons
perdu
jusqu’au pressentiment. En vérité, tout « signifie », dans ces aventu
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ien leur survivance, même dans un monde qui avait
perdu
la foi des druides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycl
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vies d’une hérésie spiritualiste dont nous avons
perdu
la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du mariage, il n’y a pas m
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aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons
perdu
le monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le Roman en prose). E
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est seul avec tout ce que l’on aime. « Nous avons
perdu
le monde, et le monde nous. » C’est l’extase, la fuite profonde hors
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e nous contemplons ; car notre essence, sans rien
perdre
de sa propre personnalité, est unie à la vérité divine qui respecte l
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e de ses béguines parlant du Christ. « Je me suis
perdue
dans sa bouche », dit une autre. Et une troisième : « Boire les regar
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nnent pour le péché, ils courent le risque de s’y
perdre
sans retour au moment même qu’ils croient lui échapper. Et de là vien
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aira, là où se trouve plus d’un qui s’attend à la
perdre
et qui dira dans l’enfer : — Ô maudits, j’ai vu l’espérance des bienh
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mporains, adonnés à une illusion dont ils avaient
perdu
le secret. Don Quichotte ne serait grotesque que parce qu’il veut imi
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de bonté chez qui n’a pas souffert : sa fantaisie
perd
le contact vital, et tout pouvoir de « sympathie ». La femme n’est pl
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qu’il désire vraiment s’en libérer, mais il en a
perdu
la clé. Ce n’est pas qu’au cours de sa recherche, Stendhal n’ait plu
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nité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens
perdu
de la légende, dans sa virulence intégrale, ce n’est point là une thè
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utre but, et son langage n’avait pas d’autre clé.
Perdus
et oubliés cette clé et ce but, la passion dont le besoin revient nou
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’emparer de leur pouvoir en divinisant l’ici-bas.
Perdre
sa personnalité morale et se retremper dans le flux cosmique de l’ins
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ressentiment de la chair. Il n’est pas caché mais
perdu
. Il ne peut qu’être recréé par un effort contraire à la passion, c’es
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icisme des plus grands saints. Lorsque les mythes
perdent
leur caractère ésotérique et leur fonction sacrée, ils se résolvent e
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science une connaissance mystique réprouvée, puis
perdue
. Telle fut la chance de la littérature en Occident ; et cela seul peu
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voit-on pas, dès les années 1930, que le roman a
perdu
toute sève ? qu’il ne retrouve une virulence provisoire qu’en se mett
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Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée
perdue
, Sophie von Kühn, morte à 16 ans. Il note « ses plats préférés » et q
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t canonique des questions de ce genre : « Si l’on
perd
dans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ? — Est-
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s des manœuvres compliquées, un des adversaires a
perdu
ou gagné plusieurs pièces — villes ou places fortes — alors vient la
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lui-même, d’ailleurs, va devenir une tactique. Il
perd
son auréole dramatique. 7.La guerre en dentelles L’exemple du x
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nouveau, au lieu que, dans le système actuel, on
perd
celui qu’on avait sans profiter de celui qu’on a détruit si dispendie
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t non plus de noter que Waterloo fut une bataille
perdue
par excès de science, peut-être, ou par défaut d’élan national-révolu
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é solide. La nation même que l’on invoquait avait
perdu
de son prestige romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’É
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uête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot
perd
de son importance, par suite de l’instabilité économique. Les coutume
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ra pas Dieu. Le bonheur est une Eurydice : on l’a
perdu
dès qu’on veut le saisir. Il ne peut vivre que dans l’acceptation, et
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mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la
perd
en la possédant. Alors commence une « passion » nouvelle. On s’ingéni
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», le train-train des liens légitimes où la femme
perd
son « attrait », parce qu’il n’est plus d’obstacles entre elle et lui
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, c’était la mort transfigurante. Mais nous avons
perdu
la transcendance. La mort n’est plus qu’une lente consomption. À cet
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éder, ni plus aimer ce qu’il a dans le réel. Il a
perdu
la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidé
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mosphère où les problèmes individuels tendaient à
perdre
toute espèce de dignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’
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igences individuelles215, ces données extérieures
perdent
en importance, et les impondérables deviennent décisifs. Le sophisme
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e monde », écrivait Novalis songeant à sa fiancée
perdue
. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise ; une négation sa
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Et qu’aurions-nous alors à craindre du désir ? Il
perd
sa puissance absolue quand nous cessons de le diviniser. Et c’est ce
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d’un homme moderne, intoxiqué d’images — du moins
perd
-il son efficace : ce n’est plus lui qui détermine la personne. En d’a