1 1942, La Part du diable (1982). L’Incognito et la révélation
1 elaire. Beaucoup s’y arrêtent : « Comment peut-on perdre son temps avec ces balivernes d’un autre âge ? » Or il me semble que
2 é sa science d’esprit pur. Comme un artiste qui a perdu son génie et ne croit plus à la peinture, mais qui a conservé son « m
3 ité. Et cependant, nous les humains, nous pouvons perdre toutes ces choses, qui sont notre héritage d’« enfants de Dieu ». C’e
4 e selon la Loi s’accroît ; jouée contre la Loi se perd . Plus elle s’accroît, plus grand paraît l’enjeu, et plus grande la te
5 fini du possible divin. Saisissant la proie, l’on perd l’ombre, mais l’ombre était la créativité, le foisonnement enthousias
6 fait, arrêté pour toujours. Depuis sa chute, il a perdu le sens de la Création continue, du dynamisme immanent au réel. Par-d
7 inverse, il n’est pas douteux que ce Dissimulé ne perde sa puissance à mesure qu’on le « révèle » comme disent les photograph
2 1942, La Part du diable (1982). Hitler ou l’alibi
8 s épargnaient de l’argent pendant une vie pour le perdre en une heure dans une Bourse affolée par des agents prétendus mystéri
9 ts. Quelqu’un disait : Si Paris est détruit, j’en perdrai le goût d’être un Européen. La Ville Lumière n’est pas détruite : ell
10 ulaire qu’il eût jamais imaginé. C’est une partie perdue , mais que lui importe ? Il sait qu’il a le temps pour lui, si Dieu ga
11 , maître du monde depuis des siècles. Il n’a rien perdu à cette crise de compensation délirante que fut la première guerre to
3 1942, La Part du diable (1982). Le diable démocrate
12 t une espèce de guerre civile mondiale. Elle sera perdue si nous perdons d’abord le sens de la réalité morale. Et certaines si
13 guerre civile mondiale. Elle sera perdue si nous perdons d’abord le sens de la réalité morale. Et certaines simplifications le
14 a réalité morale. Et certaines simplifications le perdent à coup sûr. Je parle ici comme un Européen qui a vu de près des phéno
15 l’État nous garantit. Celle que nous revendiquons perd ses rayons dorés aussitôt qu’un juriste la formule. Ainsi la star que
16 ne aisance de pensée et de vie qu’ils venaient de perdre en Europe pour en avoir abusé sans plaisir. On s’en voudrait de comme
17 iquer, mais encore il est de sa nature qu’elle se perde aussitôt qu’utilisée, soit vers le mal, soit vers le bien, — pour ren
18 ir les lois contraires à l’exercice de sa foi, il perdra par sa faute la liberté du choix, qui était toute sa dignité d’homme.
19 lares. Vous ne mourrez plus. Ou si peu. Sans rien perdre … 32. Le démon de l’insignifiance … neither having the accent of
20 pagan, nor man. (Hamlet III, 2) Lorsque le sel perd sa saveur, gouverner devient un plaisir, qu’il s’agisse de conduire u
21 ste aussi de remarquer qu’une qualité vient de se perdre quelque part. Ces gens ne sont pas méchants, ils n’ont fait aucun mal
22 rofesseur Dewey, étant de se sentir important, ne perdez pas une occasion de faire sentir à votre prochain toute l’importance
23 s comment se faire des amis, gagner le monde — et perdre son âme ? 35. Paradoxe de la démocratie Avec beaucoup d’intelli
24 ôté. Sous leur régime, les imbéciles n’ont rien à perdre . Les âmes fortes y sont éliminées par le ressentiment brutal des pléb
25 nière suivante : l’intelligence n’aurait rien à y perdre , les âmes fortes y seraient à l’aise, les âmes faibles y seraient édu
4 1942, La Part du diable (1982). Le diable dans nos Dieux et dans nos maladies
26 uloir conserver ce bien, c’est le sûr moyen de le perdre . Accomplir sagement cette mission de folie, c’est le sûr moyen de la
27 er trente-six-millions mais n’a pas une seconde à perdre . Les mendiants au contraire, ils ont tout le temps. Tout le temps de
28 vendu son ombre au diable devint très riche, mais perdit le goût de vivre. C’est l’une des plus belles fables de ce monde, l’u
29 he pour gagner dans l’instant ce qui le tente, il perd les autres possibilités, il perd sa liberté, sa proie le lie. « Que s
30 qui le tente, il perd les autres possibilités, il perd sa liberté, sa proie le lie. « Que servirait à un homme de gagner le
31  Que servirait à un homme de gagner le monde s’il perdait son âme ? », dit l’Évangile. Le Pacte avec le diable consiste exactem
32 des lieux plus riches et populeux. Mais vous avez perdu la liberté de monter ou de descendre à votre choix. Vous êtes pris da
33 de ces plaisirs démoniaques, qui consistent à se perdre soi-même, à se laisser volatiliser dans une puissance supérieure, au
34 puissance supérieure, au sein de laquelle, ayant perdu son moi, on ne sait plus ce que l’on est en train de faire ou de dire
35 cer. 48. La tour de Babel Si la personne se perd dans le monde moderne, c’est que les cadres sont devenus trop grands.
36 plus grand à tout prix ? Sinon justement pour s’y perdre  ! À l’origine de toutes ces choses trop vastes et trop complexes qui
37 utopie de l’eritis sicut dii. Or quand nous nous perdons , c’est le diable qui nous trouve. Et quand pour échapper à notre cond
38 le cas présent, leur unité. Et c’est pourquoi ils perdront ce bonheur, comme Orphée perdit Eurydice pour avoir voulu s’assurer q
39 st pourquoi ils perdront ce bonheur, comme Orphée perdit Eurydice pour avoir voulu s’assurer qu’elle le suivait : par manque d
40 avons vu trop grand pour nos pouvoirs, nous avons perdu en chemin la règle d’or, l’étalon-homme. Et pour avoir été trop vite
41 . Et pour avoir été trop vite en tout, nous avons perdu de vue la mesure et le sens des fins dernières de l’œuvre humaine. L’
42 nfonce dans la stupidité bestiale. Qu’il aille se perdre dans les masses ou dans l’énorme, qu’il croie la science ou invoque l
43 ’autres temps, on se défendait, on avait honte de perdre le contrôle de soi. C’était tout perdre, ou pire : c’était mal vu. Au
44 honte de perdre le contrôle de soi. C’était tout perdre , ou pire : c’était mal vu. Aujourd’hui l’obsédé se rend intéressant.
45 osséder jusque dans ses derniers refuges, ou à se perdre en lui jusqu’à l’indistinction. Et finalement, passant les bornes de
46 — que la faute en soit à l’homme ou à elle-même — perd sa féminité ou devient son esclave. Dans ce dernier cas, elle ne conç
47 user. Si vous le prenez trop au sérieux, vous les perdrez et vous perdrez. Comme le montre l’histoire suivante. 55. La basto
48 prenez trop au sérieux, vous les perdrez et vous perdrez . Comme le montre l’histoire suivante. 55. La bastonnade (dessin an
49 quelques semaines, il dit : — Mon œil gauche est perdu , et mes côtes cassées me font encore souffrir, ne m’en veux pas si je
50 nous n’avons pas aimé assez pour l’empêcher de se perdre  ? Pour un avenir que nous devinons à peine et savons encore moins cré
51 ous attaque ! En avant donc, il n’y a plus rien à perdre  ! Cet « en avant » qui ne sait pas où il va… Je me souviens des temps
52 fugue puissante et soutenue, quand tout semblait perdu , gâché et sans remède, un chant profond qui ne cesse jamais, inaltéra
5 1942, La Part du diable (1982). Le Bleu du Ciel
53 t il se fera passer pour le bien. Alors tout sera perdu . Si les démocraties opposent aux dictateurs des tanks, des avions, de
54 el ordre » se fera passer pour l’ordre. Tout sera perdu . La solution est de répondre à l’insensé à la fois selon sa folie et
55 l’effort, à Dieu l’issue et le jugement. Si nous perdons toutes nos batailles, le destin de Satan n’en est pas moins scellé. T
56 lles de notre impérialisme rationnel, nous a fait perdre , depuis quelques siècles, le sens cosmique, c’est-à-dire la conscienc
57 scernablement mélangés dans nos vies, nous a fait perdre le sens moral élémentaire, c’est-à-dire la conscience immédiate d’un
58 où l’on appelle un chat un chat, le mal recule et perd de ses prestiges ; c’est pourquoi il a inventé la langue des diplomat
59 et d’être libres comme ceux qui n’ont plus rien à perdre . Je pense à cette pureté du cœur dont Kierkegaard aimait à répéter qu
6 1982, La Part du diable (1982). Postface après quarante ans
60 s’expose à la lumière, mais aussi comme un enfant perdu s’expose aux balles. Mais cette passion qui anime le jeu de massacre
61 pouvoir, lesquels n’existeraient pas sans eux ou perdraient vite leur prestige. Si les intellectuels n’ont jamais le pouvoir, et
62 à une opposition de gagner le pouvoir, si elle y perdait sa raison d’être, qui est d’être contre ? C’est sa manière à elle de
63 sme, il est patent que les Églises organisées ont perdu le contrôle des instincts religieux, au nom desquels elles se voient
64 e de la vérité habile et libérale sur laquelle il perde ses prises, ou encore d’ordonner notre morale personnelle à un but qu
65 on pas le crime, qui passionne, mais la vertu qui perd sa virtù et qui ennuie. En arrêtant le criminel, vous ne tiendrez jam
66 oué, s’est fait reconnaître et du même coup, il a perdu son pouvoir de séduire et de dénaturer le mouvement même de toute cré
67 —, comment me garder pur de toute aliénation sans perdre du même coup mes moyens de vivre ? On voit ici que le pacte avec le d