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De la
personne
à l’Europe des régions (25 mars 1982)b Toute votre œuvre est sous-
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te votre œuvre est sous-tendue par l’idée de la «
personne
». Quelle est cette personne ? Dans les années 1930, cette idée était
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e par l’idée de la « personne ». Quelle est cette
personne
? Dans les années 1930, cette idée était commune à des gens de proven
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on de l’homme, non pas comme individu, mais comme
personne
. La personne est appelée par un but et marche vers ce but en inventan
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, non pas comme individu, mais comme personne. La
personne
est appelée par un but et marche vers ce but en inventant son chemin.
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tier qu’il doit inventer et qui n’a été foulé par
personne
avant lui. Il doit y avancer par la foi, dans la nuit, sans savoir à
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l’avance si son pied trouvera une terre ferme. La
personne
est l’expression permanente d’un homme à la fois libre et responsable
8
re où il est libre. Mais comment passe-t-on de la
personne
à la fédération ? On ne devient pas une personne toute seule dans une
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personne à la fédération ? On ne devient pas une
personne
toute seule dans une caverne. La personne, individu en acte qui réali
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pas une personne toute seule dans une caverne. La
personne
, individu en acte qui réalise sa vocation, entre en relation avec les
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s grands ensembles d’une ville où l’on ne connaît
personne
, mais une communauté authentique donc de petite taille. Une communaut
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ant jusqu’au continent. Tout cela se tient. De la
personne
, on passe à la communauté, de la communauté à la région, de la région
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e la vie concrète. Pourquoi cette filiation de la
personne
au fédéralisme redevient aujourd’hui une question pertinente ? Parce
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leur ciment ». Partout où l’individu devient une
personne
, l’État recule. Aujourd’hui le développement de l’État est devenu tel
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onc plus nécessaire la capacité de résistance des
personnes
. Est-ce que la Suisse est menacée par la centrale française de Creys-
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utions et les gauches des tyrannies… b. « De la
personne
à l’Europe des régions », La Suisse, Genève, 25 mars 1982, p. 13. Pro
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u suivant : « Denis de Rougemont nous parle de la
personne
, de la liberté et du fédéralisme. Depuis cinquante ans, il nous rappe
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ous les embrigadements et toutes les modes, de la
personne
à l’Europe des régions, cet esprit farouchement libre poursuit son ch
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, nous avions un autre professeur étonnant, en la
personne
de Jean Piaget, qui nous donnait des cours de psychologie et nous fai
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us habitable, plus conforme aux aspirations de la
personne
, plus pacifique aussi. Maintes fois pillé, plagié (l’inénarrable Jean
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Aron, etc. Ce groupe travaillait sur l’idée de «
personne
» et nous sommes devenus les « personnalistes ». Il en est sorti deux
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« révolution » partant de l’homme considéré comme
personne
, et non pas comme individu. C’est donc vous, en quelque sorte, que l’
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evait se faire à partir du bas, en développant la
personne
, et non pas sur les ordres de quelques individus. Ceci d’ailleurs ne
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ressemblent : Albert Jacquard l’a démontré. La «
personne
», c’est l’individu qui cherche quelle est sa vocation. Vocation veut
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ied là où nul autre ne s’est avancé. La vie de la
personne
est une construction continuelle et une marche dans la nuit. Un verse
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entre des gens spirituels, qui existent comme des
personnes
, même si cela n’est pas clair. C’est souvent par les symboles, les my
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ription de l’unité-région et de ses limites à une
personne
faisant partie de plusieurs associations, dites type 1901 en France ?
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e l’État fera son ciment ». Si chacun devient une
personne
, impossible d’en faire du ciment ! Alors, il est très clair qu’à part
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rs, il est très clair qu’à partir de la notion de
personne
, on peut tout reconstruire. Et faire une critique virulente de l’État
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on relève de l’individu, sans doute, et pas de la
personne
. Il se traduit donc aussi directement par un esprit de compétition en
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est très importante ; c’est l’amour qui unit les
personnes
. L’État-nation ne déclenche pas d’amour pour ses bureaux, vous l’avez
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retrouve pas, à l’analyse, la moindre trace de sa
personne
. Il fut ces effets, et rien d’autre. Démontrer qu’il n’a pas existé s
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les libertés individuelles sont en progression ?
Personne
ne dispose des moyens de répondre à cette question. Si le Christ reve
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rrêter sur le modèle de super-État européen, dont
personne
ne veut (il ne sert que de punching-ball pour Michel Debré) et sur le
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Les deux pulsions contraires coexistent en nous.
Personne
n’est jamais ni tout l’un ni tout l’autre. Et il n’existe pas non plu
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d nombre la réalisation de leur vocation. De leur
personne
. Le problème des centrales nucléaires n’est pas technologique, même p
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parc immense où s’est massée une foule de 100 000
personnes
— selon les journaux du lendemain — et vous comprendrez ce que je veu
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rendre, vous le savez, c’est ma définition de la
personne
, par opposition à l’individu irresponsable qui n’est qu’un grain de c
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comment il est né : de l’envoi à des centaines de
personnes
d’une circulaire exposant certaines des thèses de mon livre. Parmi le
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qui auront le droit de peser sur le bouton rouge,
personne
d’autre, une région ne pourrait pas le faire. Et les États-nations n’
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Et les États-nations n’ont de comptes à rendre à
personne
! J’ai demandé à Einstein, le seul jour où je l’ai vu — c’était en 19
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s le début, il n’était pas question de séparer la
personne
de la communauté, c’est-à-dire, le particulier de l’universel ; au co
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e technique douce, de technique de persuasion, de
personne
à personne, d’association à association. C’est la seule chose qui soi
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douce, de technique de persuasion, de personne à
personne
, d’association à association. C’est la seule chose qui soit à notre p
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ra d’autre chose ! » Strassoldo le sait mieux que
personne
, ayant été l’un des promoteurs de cette belle région transfrontalière
46
. De l’inévitabilité des conflits de frontière
Personne
n’a jamais dit que le système des régions éliminerait tous les confli
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fier une hypothèse de ce genre. La notion même de
personne
, je la définis par une vocation bel et bien transcendante à l’individ
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tions d’une idée de l’homme que nous appelions la
personne
, opposée à l’individu sans attaches, comme au milicien collectiviste
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collectiviste sans liberté. Nous définissions la
personne
comme à la fois libre et responsable, les deux termes étant indissoci
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l’exercice même de sa liberté-responsabilité, la
personne
se trouvait engagée. Tout écrivain qui prétend parler de son époque e
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ris en 1934, et qui s’intitulait Politique de la
personne
. En 1935, Mounier lançait dans Esprit une rubrique de la « Pensée
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is la responsabilité. Tout le reste s’ensuit : la
personne
ne se prouvant libre qu’à la mesure de ses prises de responsabilités
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l’Europe, « terre des hommes » et « patrie de la
personne
». Il y avait là tous les mots-clés de ce qui allait donner sa doctri
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unautés dans lesquelles l’homme puisse agir comme
personne
à la fois libre et responsable. ⁂ J’aborderai maintenant l’un des pro
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, d’accomplissement de soi dans la totalité de la
personne
humaine, corps, âme, esprit, — et pas seulement matérialité et intell
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apparence sont souvent les plus révélateurs d’une
personne
. Interrogé sur l’intelligence artificielle des machines, Papert la d
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c la Guerre ; — ou bien le but est la liberté des
personnes
à la fois libres et responsables : et cela peut être la Paix. Ce dile
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d’une chronique de ce temps, qu’il n’y aura plus
personne
pour lire. Nous avons rappelé et défini les principales diversités,
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éens ensemble, nous avons choisi de fonder sur la
personne
, c’est-à-dire sur cet homme à la fois « libre » et « responsable » —
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, complices, mais entre une société fondée sur la
personne
, sur ses libertés — garanties par ses seules responsabilités — et une
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vons pas fini de nous battre pour une société des
personnes
libres et responsables. Nous avons à peine commencé. ae. « Témoigna
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ré, mais fondé sur les exigences créatrices de la
personne
, non pas sur quelque cliché droite-gauche. Je reviens au cas de Nizan
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ssais et de conférences intitulé Politique de la
personne
, la Pravda de Moscou a déclaré que « toutes les positions d’un fasci
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» (sa nouvelle femme). Il s’agit évidemment des
Personnes
du Drame , que Schiffrin vient de publier, et qui réunit des essais s
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littéraire. Il s’agit du mouvement créateur de la
personne
d’un écrivain, mouvement qui crée et qui explique à la fois la substa
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où elles sont maîtrisées, soumises à l’être, à la
personne
libre et responsable, et non pas au mensonge officiel impersonnel et
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s seulement à l’individu ni aux masses, mais à la
personne
, comme nous nous sommes mis à dire très vite, et aussi à la communaut
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à la communauté. Votre première définition de la
personne
remonte à décembre 1934 ?24 Celle que j’ai publiée, mais ça résultai
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Esprit dans lesquels il montrait comment le mot
personne
a été conçu, a été imaginé, pour désigner les trois êtres de même « s
70
s le droit romain : « Persona est sui juris », la
personne
est sujet de son droit, mais « Servus non est persona », l’esclave n’
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Servus non est persona », l’esclave n’est pas une
personne
. L’esclave ne peut être une personne puisqu’il n’est pas autonome. Ce
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’est pas une personne. L’esclave ne peut être une
personne
puisqu’il n’est pas autonome. Cela indiquait très bien ce que nous ch
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lisez le terme de valence dans « Définition de la
personne
». Oui, l’individu n’a plus de valence civique, comme un atome dépour
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on, moi je ne suis tenu par rien », l’égoïste. La
personne
, au contraire, c’est l’être en relation, qui est non seulement assuré
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là. Et il m’appelle. C’est cet appel qui crée la
personne
. Alors je dis qu’il faut aller vers l’Absolu, répondre à son appel, a
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endroit qui est sans précédent, pour devenir une
personne
. Chacun est différent de tout ce qui a jamais existé, de tout ce qui
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le courage d’inventer mon chemin ? Voilà donc la
personne
et sa vocation, cet appel d’une chose obscure qui s’exprime par des m
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i les hommes, puisqu’elle doit être tout acte. La
personne
est prise dans le mouvement même de cette autocréation — « deviens qu
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ère édition. 17. En particulier Politique de la
personne
(Paris : Éditions « Je sers », 1934), réédité en 1946, mais aujourd’
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Voir par exemple « Le protestantisme créateur de
personnes
», in Politique de la personne, p. 193-222. 24. L’article de Denis d
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tisme créateur de personnes », in Politique de la
personne
, p. 193-222. 24. L’article de Denis de Rougemont, intitulé « Définit
82
e Denis de Rougemont, intitulé « Définition de la
personne
», parut dans le numéro 27 de la revue Esprit (décembre 1934). 25.
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rticulier la quatrième partie de Politique de la
personne
, « Problèmes de la révolution personnaliste ». aj. « Interview avec
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u dimanche. C’était l’idée très calvinienne de la
personne
, c’est-à-dire d’un individu chargé d’une vocation unique qui le relie
85
s juristes connaissent bien cela) et à l’inverse,
personne
n’est vraiment libre de ses décisions si celles-ci ne peuvent entraîn
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ement — une idée de l’homme que nous appelions la
personne
, c’est-à-dire un individu à la fois libre et engagé ; distingué de to
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pas de l’État — simple service public — mais des
personnes
libres et responsables. Dans le monde d’aujourd’hui, tout est fait de
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oir dans l’URSS appartient aux travailleurs en la
personne
des soviets de députés de travailleurs. » L’art. 6 énumère la proprié
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appartient aux travailleurs » mais c’est « en la
personne
des soviets de députés des travailleurs », dont on verra plus loin (a
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réalisation de ces droits. L’inviolabilité de la
personne
et l’inviolabilité du domicile et de la correspondance sont « garanti
91
oursuite pour fait de critique est interdite. Les
personnes
qui s’en rendent coupables ont à en répondre ». Pouvait-on déduire de
92
l’agora. À Manhattan, vous pouvez toujours crier,
personne
ne vous entendra. On ne peut être libre que si l’on est responsable e