1 1944, Les Personnes du drame. Note de l’auteur
1 rice au moment du sevrage. Mais la doctrine de la personne , que leurs œuvres et leur vie illustraient à mes yeux, m’apparaît plu
2 1944, Les Personnes du drame. Introduction
2 , chercher l’homme, c’est tenter de surprendre la personne . Voir des formes, épouser des rythmes — qu’ils soient de verbe ou de
3 de tension du combat spirituel où l’homme devient personne , et « s’autorise » d’une vocation unique. Pourtant, ces témoignages v
4 même, équivoques. Et cela tient à la nature de la personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne pure consiste dans la
5 a personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne pure consiste dans la pure coïncidence d’une vocation et d’un individ
6 nce d’une vocation et d’un individu ; et si notre personne toujours impure consiste dans l’approche d’une vocation qui s’empare
7 s révélées par l’Esprit, il est bien clair que la personne , pure ou impure, ne sera jamais visible en soi. Car des protagonistes
8 s de la lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne intégrale dans ses actes, que si nous étions assurés d’une parfaite i
9 tte, des résistances et des coups bas. Toutes les personnes humaines sont équivoques, inadéquates et dramatiques. Mais alors la p
10 voques, inadéquates et dramatiques. Mais alors la personne absolue ne serait-elle qu’un mythe, une nostalgie, une extrapolation
11 eux et le touchaient, ne pouvaient croire à cette Personne . Ils voyaient et touchaient l’individu Jésus, le charpentier de Nazar
12 était l’identité parfaite de Jésus-Christ, en une Personne . À tout jamais, pour l’homme de chair et de raison, ce trait d’union
13 , elle nous personnifie à notre tour. Ainsi notre personne nous demeure cachée — demeure « cachée avec le Christ en Dieu » — et
14 s déterminations purement humaines. Mais si notre personne reste à nos propres yeux un mystère et une promesse, qu’en sera-t-il
15 oblème résolu. Connaître la grandeur unique d’une personne , c’est d’abord mesurer les tensions singulières au sein desquelles el
16 reprise. Et c’est pourquoi, dans ces études de la personne , je m’attache à des écrivains. Il est clair qu’ils ne détiennent pas
17 s les contradictions qui trahit l’existence de la personne . ⁂ Il me semble que toute incarnation d’une pensée dans une vie ou d’
18 ut se résoudre que par le fait d’une création. La personne se connaît elle-même dans les actes par lesquels elle assume en unité
19 devant « l’absurdité » du transcendant, c’est la personne essentiellement énigmatique de Franz Kafka ; le négatif, en quelque s
20 ujet que j’ai embrassé : la tension créatrice des personnes . Je n’offre au lecteur qu’un effort. Je lui demande d’éprouver certai
21 au drame dont, maintenant c’est à nous d’être les personnes . Incipit tragœdia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner : Les Éléments de l
3 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Goethe médiateur
22 he, un remède dont il doit arriver à se délivrer. Personne moins que lui n’a choyé son mal. C’est seulement lorsque Faust, à la
23 Faust est un anti-Goethe — ou mieux : c’est la «  personne  » de Goethe triomphant de son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse de
4 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Kierkegaard
24 ûr, c’est qu’à la différence d’un Nietzsche même, personne ne parviendra jamais à « utiliser » Kierkegaard pour des fins politiq
25 t le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne et ce qui n’est que masque ou personnage. Un écrivain français, dont
26 e à un rapport unique, celui-là même qui fonde la personne humaine. Aucun autre principe d’unité n’existe, au sens actif où Kier
27 mation, nouveauté pure dans le monde, vocation et personne attestée, prophétie de l’éternité qui vient à nous. 2.Il n’est d’a
28 ictoire de la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie individuelle. C’est ici qu’on touche au mystère, sans
29 a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la personne  ? C’est la vision et le visage du héros, sa vision contre son visage,
30 encore à son origine. Cela tient à l’absolu de la personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourv
31 ’acte et il meurt au hasard, sans avoir rencontré personne ni soi-même44. Il vit dans la forme du monde : et ce n’est point qu’e
32 u dans le monde les petits et les méprisés ; — et personne ne rit.50 C’est alors que paraît le rire de Kierkegaard. Ce n’est p
33 s qui se fuient, eux et leur vocation. Elle n’est personne et tire de là son assurance dans le crime. « Il ne s’est pas trouvé u
34 e femmes, dans l’illusion d’être une foule et que personne peut-être ne saurait dire qui l’avait fait ou l’avait commencé, cell
35 re tous, chacun croit qu’il s’agit des autres, et personne ne se sent atteint ; mais si l’on parle au solitaire de son angoisse,
36 ans contenu ; pour le chrétien, la primauté d’une Personne . 29. « Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sent
37 is, répondit naguère : « Je n’ai jamais rencontré personne . » 45. Crainte et tremblement. 46. Journal, tome X. 47. « Là enc
5 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Franz Kafka, ou l’aveu de la réalité
38 mais K. ne parvient à l’instance suprême ; jamais personne d’ailleurs n’a pu y parvenir. À la dernière page, on le tue, mais dan
39 e chose ? Mais il est impossible de savoir quoi : personne n’a traversé le voile et les messages interceptés ne sont pas clairs…
40 foi, et sans autre fin que terrestre. École de la personne , elle peut aussi devenir une simple école de personnalités… D’où la m
41 te sagesse, même chrétienne d’inspiration ? Et la personne kierkegaardienne, fondée dans la pure transcendance, ne peut-elle pas
6 1944, Les Personnes du drame. Liberté et fatum — Luther et la liberté de la personne
42 5.Luther et la liberté de la personne Dire qu’on ignore Luther en France serait exagérer, mais dans le se
43 problème le plus ardu que pose l’autonomie de la personne  : le problème de sa liberté et du fondement dernier de sa responsabil
44 du fondement dernier de sa responsabilité. Car la personne est dans la vie de l’individu à la fois l’élément libérateur — par ra
45 la vocation. En d’autres termes, la liberté de la personne n’est pas un attribut de l’individu en soi, mais elle lui est attribu
46 la dialectique non plus de l’individu mais de la personne du chrétien : « Le chrétien est un maître libre sur toutes choses, et
47 maître libre sur toutes choses, et n’est soumis à personne . Le chrétien est en toutes choses un serviteur, et dépend de tout le
7 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — Le Journal d’André Gide
48 i trahirait, dans ce complexe individuel la vraie personne . D’autant plus que certains détails, certaines allusions et beaucoup
49 principe de l’intime hiérarchie révélatrice de sa personne . Ce serait la tension instituée entre une exigence esthétique dont le
8 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — Vues sur Ramuz
50 sa fin. On n’imagine pas d’aborder l’œuvre et la personne de Ramuz d’une façon systématique. Non que cette œuvre et cette perso
51 façon systématique. Non que cette œuvre et cette personne ne comportent aucun système : mais il est si totalement exprimé qu’on
52 rire le « pays » de Ramuz, c’est aussi décrire sa personne , à la manière du physiognomoniste plutôt qu’à celle du psychologue. M
53 , qui est aussi le sens de la lenteur des choses. Personne , en Occident, n’a salué la Révolution russe avec un enthousiasme plus
54 ès 1917, dans certaines pages du Grand Printemps. Personne plus que lui ne serait digne de revendiquer la qualité de « communist
55 it sur l’œuvre de Ramuz. Mais presque rien sur sa personne , au sens où je l’entends ici. La seule critique où se révèle un génie
56 on : front et menton. Si vous voulez découvrir la personne , examinez le rapport qui unit le front au menton, la bouche aux yeux 
57 unit le front au menton, la bouche aux yeux : la personne n’a pas d’autre siège, elle est ce complexe de tensions, cette équati
58 curieuse ellipse d’un visage. IVFormule d’une personne Leur poésie ne commence pas pour eux avec le commencement de leur
59 ommence pas pour eux avec le commencement de leur personne  ; elle ne commence à vrai dire que là où leur personne prend fin. Ell
60 nne ; elle ne commence à vrai dire que là où leur personne prend fin. Elle n’est pas dans le contact aussi direct que possible a
61 : « Sa poésie commence avec le commencement de sa personne  ; elle prend fin là où commence pour lui l’impersonnel. Elle est dans
62 nique de l’œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l’élémentaire
63 ation de la vision par l’acte. Instauration de la personne dans la tension entre l’objet et la volonté formatrice, rédemption pa
64 un art dont la genèse se confond avec celle de la personne . Dans un essai où je crois distinguer l’aveu de soi le plus direct qu
65 et l’authentique raison d’être, l’identité d’une personne . Je vois, j’apprends, j’entends la voix d’un homme. N’est-ce pas asse
66 aille jusqu’au tenue. Le fondement dernier de la personne est témoignage. Témoigner, c’est risquer en dépit de tout et de soi,
9 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — L’Art poétique de Claudel
67 la vocation de l’homme, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement, c’est alors d’embrasser d’un seul geste, de
10 1944, Les Personnes du drame. Une maladie de la personne — Le romantisme allemand
68 ssi le problème crucial de toute définition de la personne . Car nous sommes constamment tentés d’assimiler le Moi profond et ses
69 seule est vraiment vocation. Un philosophe de la personne verra donc le plus grand intérêt à préciser le parallèle entre mystiq
70 l’être aimé, sur la mort duquel on médite, est la personne du Christ crucifié, — ou se confond avec elle indiscernablement. Les
71 la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystique et personne L’exemple des romantiques allemands illustre une relation profonde
72 econnaître aussi que s’y révèle une maladie de la personne . Le paradoxe de l’expression d’un Indicible est tellement essentiel a
73 evenons une dernière fois sur nos définitions. La personne est en nous l’être spirituel, responsable d’une vocation, et trouvant
74 devant Dieu. Si la santé de la foi fonde la vraie personne , elle doit fonder aussi la vraie communauté. Et à l’inverse, toute ma
75 e communauté. Et à l’inverse, toute maladie de la personne doit affecter la collectivité. Ainsi décrire un phénomène de masses e
76 n phénomène de masses en termes d’étiologie de la personne , ce serait fournir la nécessaire contrepartie des analyses kierkegaar
77 qui signalent la maladie romantico-mystique de la personne . Le mouvement hitlérien, dans son essence, m’apparaît comme un romant
78 titudes de l’homme en face de son destin et de sa personne . Le national-socialisme apparut comme une réaction de défense à l’hum
79 mande, dans le drame où se joue le sort de chaque personne . Oui, qu’il s’agisse de l’homme seul ou des masses, ce drame sera tou