1 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — L’engagement politique
1 les affiches électorales : j’y vois la preuve que personne ne sait plus le prendre au sérieux. Gardons secrets nos élans vertueu
2 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — Le vrai pouvoir des intellectuels et son usage
2 en effet, sur la chance de l’homme concret, de la personne . Ils réputent abstraites ces « nécessités historiques » qui, selon l’
3 he et à droite pour justifier les trahisons de la personne , n’existent réellement qu’à partir du moment où l’homme n’existe plus
4 vent plus distinguer l’homme en tant qu’homme, la personne . L’aspect pathologique et proprement fiévreux des grands mouvements s
5 des mythes collectivistes nés de la maladie de la personne . Puis il s’agit de retrouver une définition concrète de la personne.
6 s’agit de retrouver une définition concrète de la personne . Enfin de la traduire en institutions et coutumes. Ou, tout au moins,
3 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — Pour une politique à hauteur d’homme
7 pe de cohérence s’appelle la responsabilité de la personne humaine. En d’autres termes, c’est une politique dont chaque temps et
8 subordonnés à la défense et à l’affirmation de la personne , module universel de toutes les institutions. Cette politique s’oppos
9 eut être humanisé. Le but de la société, c’est la personne . On n’y atteindra jamais que par une politique établie dès le départ
4 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — En dernier ressort
10 rait que la Pensée s’en mêle. Il nous parle de la personne  : il veut qu’elle soit la mesure de tout, mais il ajoute qu’elle est
5 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Destin du siècle ou vocation personnelle ?
11 . Ce n’est que très accessoirement l’histoire des personnes , de quelques génies, par exemple. Quand nous disons destin du siècle,
12 uvrait avec angoisse qu’elle n’avait plus rien ni personne à servir. C’est l’état le plus dégradant. On vit alors, chez les meil
13 raison d’être personnelle ? Voulons-nous être des personnes  ? Voilà le mot lâché. Je connais la réaction qui l’accueille. Hé quoi
14 ts, vous n’avez rien à proposer que votre chétive personne  ? Vous serez emportés comme les autres. Votre réaction est disproport
15 nnée au danger. Et d’ailleurs qu’est-ce que cette personne , dont on nous parle tant depuis quelques années ? Permettez-moi de re
16 , n’ont de réalité que celle qu’on leur prête. Si personne n’y croyait, ils n’existeraient pas. Dès que l’on croit à la personne
17 , ils n’existeraient pas. Dès que l’on croit à la personne , on limite effectivement leur pouvoir. Mais si ces mythes représenten
18 omme de toutes les démissions particulières, — la personne , au contraire, représente l’attitude créatrice, la vocation de l’homm
19 ’homme, la masse n’a pas plus de puissance que la personne . Et c’est dans l’homme qu’a lieu le choix, et non pas dans la rue, da
20 ion. Le lieu de toute décision qui crée, c’est la personne . Et votre rôle d’étudiants, c’est-à-dire d’intellectuels, m’apparaît
21 ut s’attacher qu’aux seules tâches immédiates. La personne , au contraire de l’individu perdu dans l’Histoire, vit d’instant en i
22 el est donc, nous dit-on, le fondement réel de la personne  ? Est-ce une vue philosophique ? Est-ce une attitude nietzschéenne ?
23 nstances particulières, une vocation personnelle. Personne et vocation ne sont point séparables. Et toutes deux ne sont possible
24 ence et engagement, ces trois mots définissent la personne , mais aussi ce que Jésus-Christ nous ordonne d’être : le prochain. L
25 el je vous laisse maintenant. Nous ne rencontrons personne au monde, avant d’avoir rencontré Dieu. 7. Conférence donnée à Genè
6 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Personne ou individu ? (d’après une discussion)
26 Première question. — Vous parlez beaucoup de la personne … De mon temps, nous disions : individu. Les termes changent, selon le
27 oint de vue. Réponse. — J’en suis fâché, mais la personne dont je parle n’a rien à voir avec l’individu dont nous parlait le xi
28 Le langage courant confond volontiers individu et personne . Je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’en féliciter, ni surtout d’en
29 e s’en réjouir. Si maintenant nous définissons la personne comme une vocation créatrice, la situation se renverse. La vocation d
30 ble ne peut exister qu’à partir du bien de chaque personne . Le bien de l’ensemble est comme une extension normale du bien partic
31 mme une extension normale du bien particulier. La personne est première ou n’est pas. Cela revient à dire, sur le plan politique
32 une machine destinée à subvenir à l’entretien des personnes . Privé de toute dignité mystique, il doit devenir un simple organe d’
33 ’État. Tout au contraire, des lois fondées sur la personne sont obligées de tenir compte en premier lieu des diversités personne
34 d’État, il reste dans l’activité réelle de chaque personne , au sein de groupes d’autant plus forts qu’ils sont moins étendus. Pe
35 t-ce que cela signifie : « Fonder les lois sur la personne  » ? Vous dites que personne égale vocation. Admettons. Mais vous trou
36 onder les lois sur la personne » ? Vous dites que personne égale vocation. Admettons. Mais vous trouverez un très grand nombre d
37 ces gens votre expression : fonder la loi sur la personne  ? Vous voyez les absurdités qu’on peut en tirer ! Il me semble qu’il
38 lté du personnalisme subsiste. Il y a très peu de personnes , et c’est pourtant sur elles qu’on veut fonder l’ordre public. Mais c
39 qu’on veut fonder l’ordre public. Mais ce peu de personnes existantes, n’est-ce pas déjà un avantage sur l’individualisme qui se
40 étant rien qu’un concept juridique. Il y a peu de personnes . Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’il y a peu d’hommes qui acceptent l
41 ver son courage « personnel ». Il y a très peu de personnes . Mais la personne c’est l’humain par excellence. Fonder les lois sur
42 ersonnel ». Il y a très peu de personnes. Mais la personne c’est l’humain par excellence. Fonder les lois sur la personne, c’est
43 t l’humain par excellence. Fonder les lois sur la personne , c’est assurer la liberté d’action des hommes les plus humains, les p
44 er d’une démocratie minimum, exercée par quelques personnes en vue d’atteindre un maximum. Troisième question. — Il y a dans vot
45 aire, des lois souples, laissant à l’activité des personnes un certain jeu, supportent beaucoup plus facilement l’irruption de l’
46 d’obéissance. Cet acte justement qui fonde notre personne . La primauté du spirituel, c’est pratiquement la primauté de la perso
47 u spirituel, c’est pratiquement la primauté de la personne . La primauté de la personne, voilà la définition de la seule autorité
48 ent la primauté de la personne. La primauté de la personne , voilà la définition de la seule autorité réelle, rayonnante, et qui
49 e, à la confusion courante de l’individu et de la personne . 12. Ceci demanderait quelques précisions. Dès que l’absolu auquel o
7 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Précédence ou primauté de l’économique dans le marxisme ? (Introduction à un débat dans un cercle privé)
50 ce qu’il fait abstraction du facteur homme, de la personne , de l’origine concrète de toute révolution. Du point de vue tactique,
51 liberté avec de la nécessité, on ne crée pas des personnes par le moyen des dictatures, pas plus qu’on ne fait de l’éternité en
52 és chrétiennes, qui n’ont d’existence que pour la personne humaine, et qui supposent une Personne divine comme auteur. Si l’on r
53 ue pour la personne humaine, et qui supposent une Personne divine comme auteur. Si l’on refuse cet acte de foi en la dialectique
54 ra capable de l’engendrer. Et si, par exemple, la personne humaine est comptée pour rien dans les suppositions fondamentales du
55 ain plus favorable à l’épanouissement futur de la personne . Quand on perd sur la personne, on ne peut pas se rattraper sur la qu
56 sement futur de la personne. Quand on perd sur la personne , on ne peut pas se rattraper sur la quantité, on ne peut pas gagner s
8 1934, Politique de la personne (1946). Principes d’une politique du pessimisme actif — Ni ange ni bête : ni gauche ni droite, (Fondements théologiques d’une action politique)
57 hèse humaine n’aura de droit sur nous en tant que personnes , en tant que vocations. Surtout, jamais un succès politique ne pourra
58 ques qui revendiquent les droits supérieurs de la personne par rapport à l’ensemble ; mais encore il pourra et devra affirmer qu
9 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Comment rompre ?
59 il ne serait poussé que par quelques-uns, rien ni personne ne pourra faire qu’il n’y ait eu cette preuve, aujourd’hui, d’une vol
10 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Humanisme et christianisme
60 de vivre, c’est-à-dire de lutter pour devenir une personne devant Dieu. Le succès de l’humanisme triomphant serait-il tout simpl
11 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Antimarxiste parce que chrétien
61 laisserai de côté, aujourd’hui, le problème de la personne chrétienne en face du collectif marxiste. C’est l’opposition qu’on re
62 oui ou non le communisme veut la destruction des personnes . En tout cas, il sera toujours possible à un marxiste de le nier, en
12 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Fascisme
63 uverner imaginairement transposée dans nos mœurs. Personne encore ne sait ni ne prétend savoir ce que serait un fascisme françai
64 du point de vue de la réalité première qu’est la personne , je ne m’attarderai pas à dénoncer les excès trop connus de certaines
65 lement divinisé, les libertés fondamentales de la personne et des églises, ainsi que toute espèce de création spirituelle. Le vé
66 « missionnaires bottés45 ». On ne peut convertir personne par la brutalité — sinon toutefois au mensonge officiel. Et quand l’É
67 ulte officiel des héros ? — Le héros vrai n’imite personne . Il n’est conforme qu’à sa vocation. Qui n’est pas fasciste ? L
68 qu’il est le véritable antifascisme politique. La personne n’est jamais « au pas ». Elle est aux ordres de sa vocation, elle est
13 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — D’un Cahier de revendications
69 eux termes vrais, et assumés comme tels, c’est la personne . L’opposition de Proudhon et de Marx, sur le terrain économique, trad
70 s : elle n’est qu’une projection du conflit de la personne . Les marxistes nous accusent de mêler des notions « morales » — ainsi
71 ns « morales » — ainsi désignent-ils la notion de personne  ! — aux forces politiques et historiques qui, selon eux, déterminent
72 que l’on ait, il faut pourtant reconnaître que la personne est un facteur décisif, sinon suffisant, du processus révolutionnaire
73 ionnaire, et que nier cette valeur décisive de la personne , c’est désarmer la révolution. Mais il y a plus. Si la personne est v
74 t désarmer la révolution. Mais il y a plus. Si la personne est véritablement l’élément décisif de la réalité humaine, toute révo
75 vaine qui se fonde sur des faits mortels pour la personne , même si « ces faits sont les faits » comme on voudrait nous le faire
76 aires profondes de la France. Cette révolte de la personne , c’est la révolte de 89, dans ce qu’elle garde de valable et de dynam
77 ébat d’avoir un sens, un point d’application : la personne . Tel est, en dernière analyse, le fondement, l’enjeu de la révolution
78 u’on manque de chefs. Parce qu’il n’y a plus de «  personnes  ». — La position définie par la phrase citée de M. Nizan est exacteme
14 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — Communauté révolutionnaire
79 la guerre. Tout cela est assez connu, mais peu de personnes en tiennent compte. Si nous le répétons, c’est afin d’insister, une f
80 ls s’arrêtent à la dénonciation des moyens et des personnes . Le danger est beaucoup plus profond : il est dans la conception rati
81 oute philosophique : celle de l’individu et de la personne . L’égalité contre la fraternité Considérer l’homme en tant qu’i
82 , guerre. Primauté du paraître sur l’être. La Personne  : fondement de la Communauté La personne, c’est l’homme en acte, c
83 La Personne : fondement de la Communauté La personne , c’est l’homme en acte, c’est-à-dire l’homme consciemment et volontai
84 t vital qui l’unit et l’oppose à son prochain. La personne , c’est l’homme en tant qu’il a une vocation particulière dans la soci
85 dans la société. Considérer l’homme en tant que personne et fonder sur cette personne toutes les institutions, c’est reconnaît
86 l’homme en tant que personne et fonder sur cette personne toutes les institutions, c’est reconnaître la nature concrète de l’ho
87 poir sur une réalité déjà utopique elle-même. Les personnes existent, bien que brimées. L’individu n’a jamais existé qu’à l’état
88 e nouveau, la véritable cellule sociale, c’est la personne , et non point la famille, qui lui est subordonnée. La personne, telle
89 non point la famille, qui lui est subordonnée. La personne , telle que je viens de la définir, n’est pas un état, mais un acte. L
90 n’est pas un état, mais un acte. L’homme devient personne dans la mesure où il se manifeste concrètement, d’une façon qui lui e
91 s le monde abstrait et juridique de l’égalité, la personne s’enracine au contraire dans le concret d’une vocation. L’apparition
92 ns le concret d’une vocation. L’apparition de la personne est liée à l’apparition d’une tension. Car, d’une part, elle est déte
93 son risque propre. Ainsi, la valeur suprême de la personne , c’est, à la limite, l’héroïsme. Nous savons bien que ce mot introdu
94 e l’État veut lui imposer. Le héros véritable, la personne dans sa pureté, c’est l’obstacle irréductible que rencontre le fascis
15 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — Triomphe de la Personne, (Aphorismes)
95 d’ingénuité ou d’ironie — au choix — à toutes les personnes averties de l’état politique de l’Europe ; cela ne paraîtra pas même
96 monde moderne. Importance d’une définition de la personne . Toute la tactique de notre révolution en dépend. Humilité du spir
97 t donc active et justifiée que pour autant que la personne se met au service du prochain. Elle n’est pas une « valeur », mais un
98 langage : « Voilà, Sire, l’état où vous êtes ! » Personne ne tente plus de délivrer le peuple souverain de ses flatteurs. Il se
99 t le libertinage bourgeois. Dans la révolte de la personne contre l’État, il n’y a pas seulement la vision d’un nouvel ordre et
100 le et le plus généralement révéré de nos mythes : personne encore n’a su le définir et fixer son niveau concret. D’où sa vitalit
101 r, si les fascismes soumettent de plus en plus la personne à la culture nationale, celle-ci à l’économie, et l’économie à l’État
102 r devenir la seule chance humaine de l’humain. La personne deviendra la revendication unique d’un monde par ailleurs comblé de b
103 elle ? S’il n’y a plus d’élite ? Il n’y aura plus personne pour s’en plaindre ; mais plus personne non plus pour rien connaître
104 aura plus personne pour s’en plaindre ; mais plus personne non plus pour rien connaître de la nature du litige humain. Nous mour
16 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — Tactique personnaliste
105 de créer une tactique déduite de la nature de la personne en acte. Pouvoir de la doctrine Nous disons que la force, l’auto
106 torité valable et le pouvoir sont l’apanage de la personne , en fin de compte, et non du nombre. On s’imagine volontiers que la f
107 toujours un pouvoir personnel, c’est toujours une personne , des personnes animées par une certitude qui est de l’ordre du spirit
108 uvoir personnel, c’est toujours une personne, des personnes animées par une certitude qui est de l’ordre du spirituel. Que ce spi
109 révolutionnaire, il faut traduire « pouvoir de la personne  » par « solidité de la doctrine ». Je m’aiderai ici d’une image autor
110 sur les masses consiste à dissocier ces masses en personnes responsables, chacune pour son compte, de postes définis.) Le comb
17 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Liberté ou chômage ?
111 a commencé par les philosophes, le jour où, à la personne créatrice, ils ont substitué pour les besoins de leurs systèmes l’ind
112 ini. Du peuple on a fait une masse, — comme de la personne un numéro. De la patrie on a fait la nation, — et des attachements hu
113 tuellement réparatrice et proprement humaine : la personne . 71. Cet article a paru dans L’Ordre nouveau , n° 1. 72. But d’a
18 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Groupements personnalistes
114 hon qui s’opposait à Marx au nom des droits de la personne . Proudhon qui dénonçait, dans le matérialisme historique, la croyance
115 ations doctrinales : affirmation des droits de la personne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’État, qui doit normalement l
116 it toutes ses définitions à l’acte constituant la personne (l’individu engagé dans un conflit concret). Sur cette notion de l’ho
117 iste, ou mieux communaliste. L’assimilation de la personne à un acte, tel est donc le fait spirituel, le fait humain par excelle
19 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Qu’est-ce que la politique ?
118 coles de rhétorique vulgaire, et les questions de personnes , le jeu des vieilles rancunes, y priment nécessairement toute espèce
119 rance, des préjugés crétinisants, des rancunes de personnes médiocres et des plaisanteries à tant la ligne la plus propre à nous
120 ion très précise de spoliation des libertés de la personne par l’État (que ce soit au nom d’une classe ou de la race n’y change
121 politique ne saurait être qu’une expression de la personne même. Elle s’enracine dans l’homme, en tant qu’il est actif, créateur
122 e homme, de chaque membre d’une communauté. Toute personne , lorsqu’elle se manifeste comme telle, crée aussitôt une tension. D’u
123 rminées. C’est en vertu de notre conception de la personne que nous voulons subordonner l’État à la liberté créatrice de ceux qu
124 nation. C’est en vertu de notre conception de la personne que nous voulons assurer à chacun un « minimum vital », c’est-à-dire
125 civil.) C’est en vertu de notre conception de la personne que nous voulons restaurer le sens de la mission nationale des França
126 rançais. C’est en vertu de notre conception de la personne , enfin, que nous jugeons désirable et féconde la pluralité des vocati
127 lle consiste à faire la part, dans l’activité des personnes aussi bien que dans celle des peuples, de ce qui est organisation et
128 duire à une vaste échelle le mouvement même de la personne en exercice, ce double mouvement d’organisation des appuis matériels,
129 ela, je demande : 1° Est-ce une raison, parce que personne au monde n’a jamais mené une vie parfaitement morale, pour renoncer à
20 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Trop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité des intellectuels)
130 ise, — comme on dit. Peu importent d’ailleurs les personnes  : c’est la tendance qui est significative.
21 1940, Politique de la personne (1946). À la fois libre et engagé — Le protestantisme créateur de personnes
131 ssion générale s’est instituée sur les notions de personne , d’individu et de personnalité. Il existe un mouvement personnaliste
132 trer l’importance concrète d’une définition de la personne pour toute action dans la cité64. Ces discussions, souvent encombrées
133 este pas moins que le mot d’ordre « Défense de la personne humaine » est devenu le slogan par excellence des hommes d’État démoc
134 s théoriques que l’on a proposées entre individu, personne et personnalité. Je préfère illustrer ces notions par des exemples hi
135 rues dans l’Histoire les notions d’individu et de personne , et les systèmes qui s’y opposent, nous verrons mieux comment se situ
136 les deux tiers de la population, ne sont pas des personnes , puisqu’ils ne jouent pas de rôle dans les rouages de l’État. Il est
137 l est important de rappeler ce sens romain du mot personne . Je le traduirais volontiers en langage moderne par le terme de solda
138 vec son sens nouveau, et la réalité sociale de la personne , sont bel et bien des créations chrétiennes ou, pour mieux dire, des
139 ception occidentale de l’homme : l’individu et la personne . Et vous voyez que la distinction entre ces deux vocables si courants
140 ollectiviste. Il fallait le prévoir. En effet, la personne chrétienne était une sorte de paradoxe : elle unissait l’individu lib
141 aître ou à s’altérer, la communauté fondée sur la personne courait le danger d’une double déviation : d’une part vers l’individu
142 oir politique tendait à opprimer la liberté de la personne , en absorbant celle-ci de plus en plus dans des engagements séculiers
143 er pour proclamer les droits et les devoirs de la personne chrétienne — c’est la Réforme. Nous touchons au cœur même du sujet. Q
144 de la Réforme. Calvin ni Luther n’ont parlé de la personne en soi. Ils n’ont pas fait une théorie personnaliste, ils ne paraisse
145 pour sauver l’Église véritable, car, dit-il, « si personne n’allait au-devant pour rembarrer ces deux vices, toute la pureté de
146 ise primitive était une communauté spirituelle de personnes , d’hommes nouveaux, à la fois libres et engagés, constituant une mult
147 de Calvin, dans la diversité « des Églises et des personnes particulières ». Car non seulement il y a plusieurs Églises, mais à l
148 eur de chaque Église locale, il y a diversité des personnes particulières, c’est-à-dire des vocations. Avec ce terme, Calvin n’a
149 orte une précision capitale à la définition de la personne . À tel point que je dirais volontiers que la définition protestante d
150 is volontiers que la définition protestante de la personne , c’est la vocation. La persona romaine, c’était le rôle joué par un i
151 e joué par un individu dans le plan de l’État. La personne chrétienne, ce sera le rôle que Dieu attribue à chaque homme dans Son
152 e nous retrouvons ici le paradoxe essentiel de la personne  : à la fois libre et engagée, distincte et reliée à nouveau. Car le r
153 ns la société, à sa juste place. Notons que si la personne doit être respectée par l’État, ce n’est pas en vertu d’on ne sait qu
154 ct des diversités en politique, et le respect des personnes dans la vie privée. L’un entraîne l’autre, l’un ne va pas sans l’autr
155 r d’une autre manière encore. Qui dit respect des personnes , dit préoccupation de les éduquer. Et vous savez que les problèmes d’
156 notions fondamentales telles que l’individu et la personne , abordons notre siècle et l’histoire présente. Car en définitive, c’e
157 t celui des nations qui respectent l’Église et la personne . Nous y trouvons des formes de gouvernement aussi disparates que poss
158 forts pour lever le masque, et leur mépris de la personne . Voici, à mon avis, les causes de ces deux phénomènes. En Russie, en
159 rt, il a toujours favorisé le développement de la personne et donc la formation d’élites civiques actives, on comprendra sans pe
160 ers qui menacent en permanence notre morale de la personne . Je vais le montrer par deux exemples dont j’essaierai de tirer des c
161 Second point : quelle est la condition faite à la personne dans les pays totalitaires ? C’est très simple. On a détruit l’un des
162 ès simple. On a détruit l’un des deux pôles de la personne  : celui de la liberté ou de l’autonomie, et l’on a tout réduit à l’au
163 ennent possibles. Certes, l’on crée des ersatz de personnes , ou plutôt de personnalités — des milliers de petits Führer — mais c’
164 nalités s’appelle au vrai : caporalisation. Et la personne ainsi comprise n’est plus qu’à peine une persona au sens romain, un r
165 entive, inattaquable tant qu’elle reste pure, des personnes librement solidaires, telles qu’en forme l’éthique protestante. Seule
166 est bien souvent que le résidu, l’empreinte d’une personne sur un individu qui ne croit plus à sa vocation, et qui a simplement
167 l’importance pratique de cette distinction entre personne et personnalité. Hitler peut former, lui aussi, des personnalités éne
168 ni surtout ne veut former, ce sont justement des personnes , des vocations irréductibles aux ambitions spirituelles de l’État. Ce
169 ctibles aux ambitions spirituelles de l’État. Ces personnes -là, ce sont ses véritables adversaires, les seuls sérieux, et il le s
170 ue l’on ne peut pas tolérer, c’est précisément sa personne , c’est-à-dire sa vocation particulière, qui est de prêcher l’Évangile
171 ent opérer, dans le concret, la distinction entre personne et personnalité. Je ne vois aucune raison de lui laisser le bénéfice
172 entre et l’axe même de la notion chrétienne de la personne , à la fois libre et engagée. Il en résulte que la Réforme, et spécial
173 et d’abord contre les déviations humanistes de la personne  : transformons nos démocraties individualistes en démocraties vraimen
174 « personnalités », mais de nos vocations, de nos personnes , alors seulement nous pourrons répéter la fière devise des vieux hugu
22 1946, Politique de la personne (1946). Préface pour l’édition de 1946
175 cessité de l’engagement et notre conception de la personne comme être à la fois libre et engagé, contrebattues de tous côtés et
176 Que peut encore l’Europe, terre des droits de la personne , prise entre l’Amérique et la Russie ? Mais les faits sont des preuve