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entre autres, deux réalités bien spécifiques : la
personne
et la machine. Réalités hétérogènes, d’ordre et de nature incomparabl
2
r une réponse aux deux autres. Si je mentionne la
personne
et la machine parmi nos produits spécifiques, beaucoup se contenteron
3
nt s’écrie : « Je n’ai vu que des foules, pas une
personne
! » Et l’Oriental qui circule dans nos villes songe qu’il n’y voit qu
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erts de dormeurs pendant la nuit. Et j’ai vu cinq
personnes
sur une seule bicyclette ! Ces gens ne seront-ils jamais seuls ? L’in
5
er Rudolf Kassner, essayiste autrichien de génie.
Personne
n’a mieux traduit l’impression qui submerge l’Européen livré à l’Inde
6
e des Réalités divines. » Toute magie dépasse la
personne
, ou plutôt la dissout dans la métamorphose. Animal, homme, démon, sym
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laquelle nos conceptions de liberté, d’action, de
personne
et d’histoire n’ont plus de pointe ni de but. Le monde magique est en
8
n, le bien et le mal, la liberté et le destin, la
personne
même et son individu sont en contradiction, tension ou dissension, et
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panthéisme ou Dieu personnel. Car il n’est pas de
personne
sans un Dieu qui interpelle. Et l’Orient ne connaît rien de tel. Soit
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accompli (That Thwam Asi) — il n’y a pas plus de
personne
dans la gnose hindouiste que de moi distinct dans le bouddhisme. Qu’i
11
ni d’appel, ni donc de vocation, ni par suite de
personne
. De là découle un monde de conséquences précises — un monde, littéral
12
l’existence personnelle, et que la négation de la
personne
postule la suppression de la différence entre le Toi divin et le moi
13
e pour essentielle, car en elle seule se fonde la
personne
véritable, qui assume l’individu mais aussi le transcende, le reliant
14
rituels, ou de grands physiciens en Orient ? Mais
personne
n’a l’idée de parler de l’Orient scientifique, ou de l’Occident mysti
15
s ses actes et ses opinions. Ce qu’il pense de la
personne
, du destin, ce qu’il proclame moral ou immoral, son attitude en face
16
cas fait de la vie humaine, et la négation de la
personne
, ou simplement de l’individualité. Pour tous les deux, la liberté de
17
s deux, la liberté de l’homme a pour condition la
personne
. On dira que l’Occident a fait les chambres à gaz, tandis que l’Orien
18
rtes, l’Europe qui croit à l’absolue valeur de la
personne
dans chaque individu, n’en a pas moins connu les tortures, les bûcher
19
Dieu et forme humaine, indissolublement, dans la
Personne
du Fils. Ici prend son départ la « voie » chrétienne. Et ce n’est pas
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faut vivre et devenir soi-même, puisqu’il est une
personne
: « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Au terme de la voie se
21
e attitude intime, d’une libre appréciation de la
personne
quant à savoir si l’acte exprime l’amour, s’il édifie. « Pourquoi, en
22
’est l’archétype de l’Occident qui naît, c’est la
personne
. ⁂ Qu’avons-nous établi jusqu’ici ? Si ce n’est par l’énumération des
23
amour de Dieu, remplaçant le sacré, et fondant la
personne
. Ces termes ne définissent que la voie du chrétien, mais en est-il un
24
me en l’assumant le monde antique, crée l’idée de
personne
qui permet la synthèse de l’idée grecque d’individu et de l’idée roma
25
les mots individu, individualité, personnalité et
personne
. Il s’agit d’une inattention tout à fait générale aujourd’hui, mais q
26
’on vient. Cherchant les origines de la notion de
personne
, dont j’ai dit qu’elle était proprement constitutive de l’Occident, j
27
cher du monde antique. Genèse théologique de la
personne
Les mémoires d’un Grégoire de Nazianze, les chroniques de l’époque
28
d’un iota 23, en réalité, de la définition de la
personne
, à partir des Personnes divines, et particulièrement de celle du Chri
29
té, de la définition de la personne, à partir des
Personnes
divines, et particulièrement de celle du Christ, vrai Dieu et vrai ho
30
l est un corps distinct, mais il ne devient une «
personne
» qu’en vertu des relations civiques et juridiques dont il est le por
31
persona est sui juris, servus non est persona (la
personne
étant définie par sa valeur juridique, l’esclave n’est pas une person
32
par sa valeur juridique, l’esclave n’est pas une
personne
). Ainsi l’individu n’était qu’atome, et la persona que valence ; l’un
33
Divinité révélée en Jésus. Ainsi naquit l’idée de
Personne
, terme purement théologique aux yeux des Pères de Nicée, mais qui dev
34
l de l’anthropologie occidentale. Genèse de la
personne
humaine Comment expliquer le transfert d’un terme dogmatique, conc
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ieu, c’est l’évidence : nous parlons tous de la «
personne
humaine », et l’on ne pouvait rien faire de tel avant Nicée. Mais en
36
itions antithétiques de Nicée. C’est ainsi que la
personne
du chrétien imite au plan humain la Personne du Christ. (Cette analys
37
e la personne du chrétien imite au plan humain la
Personne
du Christ. (Cette analyse sociologique est homologue — soulignons-le
38
— soulignons-le — de l’analyse philologique de la
Personne
.) Mais si la personne du chrétien, dans son équilibre en tension, uni
39
’analyse philologique de la Personne.) Mais si la
personne
du chrétien, dans son équilibre en tension, unit le meilleur de Rome
40
maladie « grecque » et maladie « romaine » de la
personne
. La spire Si dans la Personne du Dieu-homme les deux natures s’
41
maine » de la personne. La spire Si dans la
Personne
du Dieu-homme les deux natures s’unissent pleinement et sans conflit,
42
ue à une vocation transcendante ; hors de quoi la
personne
demeure un pur possible, ou la résultante idéale d’une tension toujou
43
ive chrétienne est le suivant : la communauté des
personnes
, libérées et reliées en vertu de la foi. Cet idéal s’est constitué c
44
ns prestige théâtral, et dont le dieu commande en
personne
l’armée, la police et les prêtres. Et les castes qui reparaissent ach
45
but. Et le but est présent dans l’appel, comme la
personne
l’est dans sa voix.) En d’autres termes : quand l’homme en est au poi
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et leurs décors austères et plats… Mais la
personne
dans tout cela, où l’a-t-on vue ? Catégorie fondamentale et spécifiqu
47
sans peine qu’il n’en puisse aller autrement. La
personne
est appel et réponse, elle est acte et non fait ou objet, et l’analys
48
en engagé ; elle apportait ainsi le concept de la
personne
, au nom duquel tous les autres « concepts juridiques et sociaux » de
49
ie de révolutions. Certes, on peut ne pas voir la
personne
invisible, mais si l’on refuse d’y croire sans preuves « documentées
50
otre spire, nous n’avons donc jamais rencontré la
personne
, pour la raison bien simple quelle est l’axe de la courbe. Elle reste
51
’approximation : cela tient à la définition de la
personne
humaine, nous l’avons vu. La personne n’est jamais ici ou là, mais da
52
ition de la personne humaine, nous l’avons vu. La
personne
n’est jamais ici ou là, mais dans un acte, dans une tension, dans un
53
rations intellectuelles, du paradoxe vivant de la
personne
. Et il est remarquable qu’elle ait pris forme au xxe siècle, en plei
54
résultat de ce débat fondamental fut la notion de
Personne
divine, plus tard transférée par analogie à la personne humaine, c’es
55
ne divine, plus tard transférée par analogie à la
personne
humaine, c’est-à-dire à l’individu naturel qui reçoit une vocation de
56
plie, fut aussi la seule plénitude parfaite de la
personne
. Hors de la foi en elle, dans le monde où elle a paru, la Croix qui s
57
nces. L’antinomie fondamentale, originelle, de la
Personne
divine, ne saurait être résolue ni dépassée. Elle doit être assumée p
58
onversion. De même l’antinomie constitutive de la
personne
humaine ne peut être évacuée par aucune médiation théorique. La perso
59
t être évacuée par aucune médiation théorique. La
personne
ne saurait être conçue, par exemple, comme une synthèse harmonieuse d
60
et le choléra. Mais le conflit existentiel de la
personne
se reflète, ou mieux se projette, dans tout ce que l’homme occidental
61
mieux comprendre, par contraste, la réalité de la
personne
: c’est celui de Robinson Crusoé, mythe de l’individu à l’état pur. J
62
ite, en effet, ces deux formes de fuite devant la
personne
vont se confondre et s’annuler dans l’impersonnel immobile. Car à la
63
contraire aboutirait à la déprimer totalement. La
personne
ne peut être composée : elle est initiale ou elle n’est pas. On voit
64
’État pour tous ». Ces deux démissionnaires de la
personne
, ces deux fuyards devant la vocation, sont au même titre les saboteur
65
vèlent ses puissances d’envoûtement. Ennemi de la
personne
et de sa liberté, si j’en juge par ses vrais effets, il n’en demeure
66
n monde investi et structuré par la réalité de la
personne
et de ses « notes » les plus certaines : la vocation, la conversion,
67
monde, et de Dieu lui-même. Tout ici rappelle la
personne
, imite sa forme et reproduit son paradoxe, bien qu’en un reflet inver
68
de l’acte irréversible, engageant sans retour la
personne
. Et pourtant, la passion réinvente un des profonds secrets de l’évasi
69
tions, il faut remonter à notre dialectique de la
personne
. Ce n’est pas la personne qui se détache d’abord du corps magique de
70
notre dialectique de la personne. Ce n’est pas la
personne
qui se détache d’abord du corps magique de la tribu, mais c’est l’ind
71
e la conversion, mais au lieu de se retrouver une
personne
engagée, il est devenu le soldat politique embrigadé. Que le Parti ré
72
nsfert décisif de l’idée de vocation, passant des
personnes
aux nations. ⁂ Mais cet État-nation, une fois doué de toute la perso
73
être, en vérité, du seul fait qu’il n’est pas une
personne
. Mais le ferment du christianisme originel, son exigence de l’absolu
74
mais seulement que la dialectique formelle de la
personne
est plus profondément active qu’on ne le pensait naguère dans l’âme d
75
ent plus. « Ne mêlons pas, fût-ce une seconde, la
personne
grandiose de Saint-Just, au triste Marat… », écrit l’un d’eux. L’incr
76
chapitre. Co-naissance de l’histoire et de la
personne
Un fait n’est historique, au sens exact du terme, qu’en vertu de s
77
mais au Mythe. De même l’individu ne devient une
personne
que par l’unicité que lui confère sa vocation, autrement il est vu co
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lié, chez ceux qui l’éprouveraient, au sens de la
personne
? Presque toutes les cultures et civilisations que nous avons exhumée
79
isse aucune place à l’Histoire, ni davantage à la
personne
. Seule la religion juive fait exception dans le monde antique. Ses Pr
80
ieux. Et dans ce temps nouveau, le rôle de chaque
personne
devient unique et décisif, comme l’était sous l’Ancienne Alliance le
81
liance le rôle collectif d’Israël. Le dialogue de
Personne
à personne entre le Dieu qui appelle et l’âme qui répond, libère cell
82
ôle collectif d’Israël. Le dialogue de Personne à
personne
entre le Dieu qui appelle et l’âme qui répond, libère celle-ci des dé
83
étoiles et sur la mort, qui libère et suscite la
personne
. Ce n’est pas un hasard, si le premier auteur d’une philosophie de l’
84
ut aussi le premier auteur d’une biographie de sa
personne
: les Confessions. Du mythe à l’histoire Mais il reste à mieux
85
la présente. Que Dieu se soit manifesté comme une
Personne
; par un geste sans précédent ; au temps choisi par lui ; « une fois
86
ts de l’Histoire s’y trouvent tellement noyés que
personne
n’a le souci de les dater. C’est un mouvement exactement contraire qu
87
et proprement congénitale entre l’Histoire et la
personne
humaine. Ceci pose un problème encore neuf. Être ou non dans l’his
88
tes d’ensembles étendus, négligent l’action de la
personne
et nous inclinent à douter de sa réalité. Le « réel historique », ain
89
lle le coupe de l’Esprit. Ce faisant, elle nie la
personne
, car la personne se fonde dans ce qui juge le temps, le détruit et le
90
’Esprit. Ce faisant, elle nie la personne, car la
personne
se fonde dans ce qui juge le temps, le détruit et le renouvelle. Et s
91
d’éliminer la croyance à l’action personnelle. La
personne
est agent de liberté. Cette Histoire nous conduit au fatalisme. Comme
92
us conduit au fatalisme. Comment l’Histoire et la
personne
ont-elles pu devenir exclusives l’une de l’autre, alors qu’elles sont
93
ins autant qu’un fléchissement réel du sens de la
personne
et de la liberté. Ce n’est pas qu’on n’aime plus être soi librement,
94
us être soi librement, ni vraiment qu’on renie la
personne
: mais on ne croit plus, on n’ose plus croire qu’elle puisse répondre
95
atal, mais dans une seule et même démission de la
personne
, qui désespère de ses pouvoirs d’innovation et de toute espèce de rec
96
au nom d’un sens qui ne peut s’originer qu’en la
personne
. Bref, la question n’est pas de deviner l’Histoire, mais de la faire.
97
ans pour que l’Europe digère ces découvertes. Et
personne
ne peut dire à quel moment la Chine et l’Inde les ont connues par nou
98
n prénom signifiaient. La Providence veut que les
personnes
qu’Elle désigne pour servir reçoivent des noms et prénoms en accord a
99
rai Dieu » et « vrai homme » en une seule et même
Personne
, et si cette Personne à son tour est à la fois vraiment distincte et
100
omme » en une seule et même Personne, et si cette
Personne
à son tour est à la fois vraiment distincte et vraiment reliée au sei
101
nce du type diastole-systole, qui dissocierait la
personne
. Il s’agit bel et bien de vivre leur tension. Et c’est ainsi qu’à tou
102
t le danger de la technique, et ses effets sur la
personne
humaine. Ces diatribes cent fois répétées contre la « mise en esclava
103
is ». Elle prétend « satisfaire » des besoins que
personne
n’éprouvait du tout. On n’a pas inventé l’auto parce que l’homme en a
104
stupidité collective, une aventure nouvelle de la
personne
qu’une tyrannie sans précédent. Les oscillations du pendule s’amplifi
105
re et la diplomatie des États. Tout cela sans que
personne
soit encore en mesure de trancher la question confusément posée de sa
106
donc davantage quant à la faculté de devenir une
personne
qu’au sujet de l’existence d’une vérité totale, également valable pou
107
liberté véritable, restant le moi distinct, ou la
personne
. Certes, on peut assigner d’autres fins au Progrès, et nos élites eur
108
t mieux cru hors de l’URSS. Du point de vue de la
personne
enfin : l’Europe, en retrait jusqu’ici sur les deux grands empires is
109
raiment créateur que s’il traduit spontanément la
personne
et sa vocation ; il est stérile et caricatural quand il se fait systé
110
eloppement humain et ne permet plus de choix à la
personne
. Dans ce sens, le vrai risque d’Ulysse n’est pas le naufrage définiti
111
n que j’en propose, sont analogues à celles de la
personne
. Les paradoxes et les tensions, les ambivalences perpétuelles que l’o
112
ours du Progrès sont nées avec notre notion de la
personne
, elle-même issue des débats trinitaires au cours desquels se définire
113
ns génératrices de l’Occident. C’est pourquoi la
personne
est seule juge, et mesure à la fois, du Progrès. Si ce dernier mérite
114
ent son nom et s’il avance, c’est au statut de la
personne
dans notre société qu’on en jugera. La prise de conscience élargie de
115
sert-il, ou non, nos chances de mieux devenir la
personne
que nous pourrions être ? La réponse ne saurait dépendre d’une enquêt
116
La réponse ne saurait dépendre d’une enquête. La
personne
n’est jamais mesurable : elle mesure. Elle n’est donc pas objet de st
117
ujours aux calculs des cerveaux électroniques. La
personne
seule connaît la personne chez autrui, comme seul l’amour actif décou
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veaux électroniques. La personne seule connaît la
personne
chez autrui, comme seul l’amour actif découvre le prochain. Comment m
119
90. Le Dieu-homme, l’Incarnation, le concept de
personne
. Aimer Dieu et le prochain — comme soi-même. Être au monde — comme n’
120
e une supériorité intellectuelle et technique que
personne
ne lui contestait. Si aujourd’hui les peuples affectés par ses méthod
121
00 ans à jamais, pour chacun et pour tous, contre
personne
.) L’histoire du monde commence au xxe siècle Dire que l’empire
122
et favorisant pratiquement les libres choix de la
personne
. Il s’agit donc de comparer deux systèmes de conventions de base, l’u