1 1974, Journal d’un Européen (fragments 1974). I. Alpbach : le trentième anniversaire du Forum européen
1 nt les plans du CERN, qui occupe aujourd’hui 4500 personnes . Nos physiciens pourront rester Européens, mais l’Europe, pour autant
2 uctures à l’homme, et ne tient aucun compte de la personne , « pauvre trésor » raillé par Lévi-Strauss : il s’oppose donc diamétr
3 munautaire favorisant le libre épanouissement des personnes et des groupes. Le but de l’Europe, ce n’est pas la puissance, mais l
4 t de l’Europe, ce n’est pas la puissance, mais la personne et la communauté, sans lesquelles la personne ne saurait s’accomplir.
5 la personne et la communauté, sans lesquelles la personne ne saurait s’accomplir. Le but de l’Europe, c’est chacun de nous. C’
2 1974, Journal d’un Européen (fragments 1974). II. Strasbourg : la deuxième table ronde du Conseil de l’Europe (« Promesses du xxe siècle »)
6 remière. Voici mon texte, légèrement abrégé. La personne comme fondement des valeurs européennes La première table ronde, t
7 le sache ou non, le référentiel absolu, c’est la personne . Or la personne a une histoire, comme bien d’autres structures que l’
8 , le référentiel absolu, c’est la personne. Or la personne a une histoire, comme bien d’autres structures que l’on croirait inte
9 t leurs coordonnées spatiales. Notre notion de la personne s’est constituée au cours des grands conciles œcuméniques, de Nicée e
10 diversité, les Pères adoptèrent donc le terme de personne . Mais c’est surtout la définition de la Deuxième Personne de la Trini
11 . Mais c’est surtout la définition de la Deuxième Personne de la Trinité, celle du Fils, qui allait fonder la conception chrétie
12 ie chrétienne, c’est-à-dire la coexistence en une Personne de deux natures antinomiques, sans confusion, sans séparation, sans r
13 l’extraordinaire création qu’a été le concept de personne , cette notion théomorphe de l’homme et anthropomorphe de Dieu. Voilà
14 , étant fait à l’image de Dieu, est lui aussi une personne  ; puis par Boèce, philosophe non chrétien, qui traduit en termes laïq
15 ue du « vrai Dieu et vrai homme », de la Deuxième Personne divine, la personne humaine est devenue la coexistence en tension de
16 vrai homme », de la Deuxième Personne divine, la personne humaine est devenue la coexistence en tension de l’individu naturel e
17 rituelle. Mais aujourd’hui, qu’est-ce donc que la personne  ? Il semble qu’à une telle question je ne pourrais répondre que pour
18 re que pour moi, et pourtant j’oserai dire que la personne c’est l’œuvre essentielle de chacun, qui consiste à trouver sa voie e
19 on puisse nier l’existence de ce que j’appelle la personne , la traiter de fantôme métaphysique, d’illusion verbale, de concept s
20 de l’homme », et donc de toute identité, de toute personne . Or, ce n’est là qu’une métaphore. Ce qui peut provoquer la mort de l
21 on répond comme Ulysse au Cyclope : « Je me nomme personne , je n’y suis pas », c’est qu’on prépare un mauvais coup, ou qu’on ten
22 lle en Eden. On peut très bien ne pas croire à la personne . Et je ne cherche pas, ici, à vous convaincre qu’elle existe, mais si
23 qui, selon vous, est aliéné ? Si ce n’est pas la personne , alors quoi ? Quelle abstraction politicienne ? Ceux qui prétendent q
24 tion des travailleurs, témoignait en faveur de la personne , et en son nom. L’aliénation de l’homme ne saurait désigner que ce qu
25 e l’aliénation, essentiellement lié à celui de la personne , me paraît se ramener au problème du pouvoir : pouvoir sur soi ou pou
26 tyrannie se définit alors par rapport à la seule personne , comme le type même de l’aliénation : c’est la dictée de mon aventure
27 l se révèle fausse valeur, évalué à ce test de la personne . Une petite phrase de Simone Weil, géniale dans sa simplicité, dit là
28 rituelle et touche l’élément transcendant dans la personne , si bien qu’il peut relier des hommes de toute la terre, la vie commu
29 u’ils expriment la dialectique constitutive de la personne entre le transcendant et l’incarné, entre ce qui libère, dégage, univ
30 acine d’autre part. J’ai dit que la liberté de la personne implique sa responsabilité, et que la réciproque n’est pas moins vrai
31 l s’agit désormais de recréer si l’on veut que la personne s’épanouisse : j’y vois la tâche principale de la génération qui mont
32 e correspondent aux exigences constitutives de la personne . Les hommes ne sauraient être unis par l’imposition uniforme d’un mêm
33 ais au contraire, c’est dans la liberté de chaque personne que vient s’enraciner la solidarité du genre humain. Ainsi, de la not
34 olidarité du genre humain. Ainsi, de la notion de personne considérée comme le référentiel de nos valeurs, comme ce qui nous per
35 ent immédiatement de la structure bipolaire de la personne et de ses exigences antinomiques, mais en réalité inséparables, de li
36 Or, il se trouve que toute vraie politique de la personne appelle la création de petites communautés qui, pour défendre leur au
37 ise, voire applaudie par le secrétaire général en personne , et sous ses formes les plus radicales : dénonciation de l’État-natio
3 1974, Journal d’un Européen (fragments 1974). III. Venise : colloque sur le fédéralisme, modèle de l’Europe
38 du citoyen dans la cité et la faculté pour chaque personne de réaliser sa vocation. Toute la question politique du xxe siècle s
39 ndiale écrasante, mais de créer une société où la personne puisse se réaliser. ⁂ J’eus ensuite à passer la parole à l’un de nos
4 1974, Journal d’un Européen (fragments 1974). IV. Berlin : le second Rapport au club de Rome
40 nourri ces appareils d’environ 100 000 équations. Personne à la tribune ne semble mettre en doute les progrès ainsi accomplis, d
41 ou les « attitudes face à l’environnement ». Mais personne non plus ne me paraît avoir dégagé les suites proprement politiques d
42 re prévaloir l’intérêt général de l’humain, de la personne , sur celui des États nationaux. Le jeu se rouvre, l’avenir redevient
43 sibles : – ou bien la démission épidémique de la personne , du citoyen, devant la mécanique inhumaine de l’État nous conduit rap
44 mmunautaire, sans laquelle il n’est pas une vraie personne , telle est pour moi la fonction primordiale de la région. 4. Si la ré