1
l’homme libre et responsable, autrement dit de la
personne
, leur véritable valeur révolutionnaire paraît le plus souvent restrei
2
n s’appuyant sur la plus réelle des réalités : la
personne
. L’œuvre de Denis de Rougemont est si riche, si variée que, pour la
3
onvaincus qu’il importe de distinguer individu et
personne
, autant ils ne mettent nullement en doute le caractère plutôt synchro
4
ynchronique que diachronique du déploiement de la
personne
par rapport à celui de l’individu. Ce n’est qu’en acceptant pleinemen
5
; Rome – citoyen ; révolution judéo-chrétienne –
personne
. Quelle que soit la valeur historique de ce schéma, il s’impose, d’un
6
ive ontique. Tout homme est à la fois individu et
personne
(le citoyen relevant d’une autre intersériation). Deux dimensions — o
7
d’avoir recours : l’individu est plutôt donné, la
personne
reste plutôt à conquérir ; celle-ci est plutôt tournée vers l’à-venir
8
, à la description, au statisme, à la société, la
personne
, elle, étant aimantée par la transcendance, la construction, le dynam
9
mmunauté ; être individu est plutôt un état, être
personne
un acte. Et ainsi de suite. L’essentiel est de ne jamais perdre de vu
10
riginelle que représente l’individu, se dégage la
personne
, afin d’entreprendre son envol ? Mais le concept de personne, pour lu
11
fin d’entreprendre son envol ? Mais le concept de
personne
, pour lui, était indissolublement lié au mystère du Dieu un et trine.
12
isément à la finitude. Ce n’est qu’à partir de la
personne
que s’ordonne, s’éclaire, se dévoile l’œuvre — à la fois le penser et
13
ser et le faire — de l’auteur de Politique de la
personne
et de Penser avec les mains . Œuvre si diverse et si abondante qu’i
14
iel. Pouvait-il oublier que l’individu ne devient
personne
que par la participation : à sa famille, à son « environnement », à s
15
ntières, douanes, exclusives et souverainetés. La
personne
en tant que telle, on l’a déjà vu, ne saurait dépendre, de quelque ma
16
dit de rapprocher d’une prise de conscience de la
personne
par elle-même. À cette prise de conscience — dont on peut observer en
17
des technocrates aux têtes bien pleines, mais des
personnes
conscientes des contradictions de notre culture et de notre vie, sach
18
ions, à la culture et, en dernière instance, à la
personne
. Dans la pensée de Denis de Rougemont en effet, le pôle « personnel »
19
-Ouen 2. Citons, par exemple : Politique de la
personne
, L’Aventure occidentale de l’homme , Vingt-huit siècles d’Europe ,
20
egarde à la TV. 20 janvier1967 Il est évident que
personne
ne peut participer à la vie d’une commune comme celle de New York, qu
21
des variations dans la participation civique des
personnes
, dans le degré de liberté des communautés locales, les cellules de ba
22
voit se préciser un parallélisme complet entre la
personne
, au sens où je l’ai définie, et le fédéralisme. Il s’agira, dans une
23
d’éduquer, de former un type d’homme qui soit une
personne
. C’est le problème de l’éducation d’une manière tout à fait générale
24
4. Alignement des esprits ou réalisation de la
personne
? 11 novembre 1966 Si on pense que le but de la vie d’un homme est
25
l’État et la nation, et pas du tout de servir les
personnes
. 17 janvier 1969 Pour Napoléon, l’école ne devait plus former des per
26
Pour Napoléon, l’école ne devait plus former des
personnes
, mais des soldats pour la nation. Hegel pensait à peu près de même :
27
était un symbole vivant. Il garantissait dans sa
personne
l’idée d’unité, d’harmonie, de paix religieuse et universelle. Il mai
28
les communautés ; le monde chrétien, la notion de
personne
et d’un autre type de communauté interpersonnelle ; enfin, le monde c
29
969 Quels que soient les termes que l’on retient,
personne
, hypostase, ousia, relation, ce qu’on cherche toujours à exprimer dur
30
aradoxe : comment exprimer la diversité des trois
personnes
dans l’unité du seul et même Dieu ? Comment exprimer l’unité substant
31
’unité substantielle dans la diversité réelle des
personnes
? En somme, on essaie (ce qui est à peu près impossible logiquement)
32
out ce qui avant était activité responsable de la
personne
: la souveraineté de la personne est déléguée à l’État. Si bien que l
33
esponsable de la personne : la souveraineté de la
personne
est déléguée à l’État. Si bien que l’homme ainsi créé devient de plus
34
a gestion des affaires publiques. Identifié à une
Personne
majuscule, il récupère pour son compte la souveraineté active du cito
35
t ; l’État considéré comme un individu, comme une
personne
, qui a sa vocation, qui doit l’accomplir, et, quand il l’aura accompl
36
ereur, déclare donc qu’il n’est plus le vassal de
personne
, qu’il se suffit à lui-même comme seul un « tout » peut le faire. (Je
37
es droits que l’on pourrait refuser à l’individu,
personne
privée, mais qu’on ne peut plus refuser à la majesté de l’État. 22 no
38
ns qui ont eu lieu en juillet 1914, il semble que
personne
ne voulait la guerre et n’osait dire qu’il la voulait, mais qu’un méc
39
À part certains dirigeants de l’Autriche-Hongrie,
personne
n’a voulu ce qui s’est passé. 20 juin 1969 Pour réaliser une autarcie
40
ent les frontières. Ces traités ne satisfaisaient
personne
, et les principes sur lesquels on les fondait étaient complètement dé
41
aider : les échanges culturels, les mouvements de
personnes
, la concertation rationnelle des productions industrielles et agricol
42
té et le pluralisme symbolisés et garantis par la
personne
de l’empereur. Les moyens d’action de l’État stato-national sont prin
43
obstacle à la libre circulation des biens et des
personnes
. Et voilà pourquoi, si l’Europe veut vraiment se fédérer, ce n’est pa
44
arantit ». Jusqu’alors, elle n’était garantie par
personne
. La transposition est tentante sur le niveau européen d’aujourd’hui,
45
ue cela n’est pas du tout le cas aujourd’hui, par
personne
. 26 juin 1970 Si l’on me dit que c’est une utopie que de vouloir dépa
46
our but la puissance collective ou la liberté des
personnes
. Si nous attribuons pour finalité à la Cité européenne de demain la p
47
es plus grandes possibilités d’épanouissement des
personnes
, de participation des citoyens et d’autonomie des communautés (la pro
48
d’une fédération 3 février 1972 Le lieu où la
personne
se forme en s’actualisant est le groupe le plus proche réunissant lib
49
l’on choisit la liberté, à la fois au niveau des
personnes
et des communautés, on s’oriente vers une fédération dans laquelle ch
50
changement instantané de tous, qui était pour la
personne
la conversion, qui sera pour la société la révolution, contre le refu
51
précisément pour but de garantir les libertés des
personnes
et des communautés. »
52
r le souci des fins dernières de la cité et de la
personne
dans la communauté. 9 février 1968 Il faut s’habituer à penser en ten
53
européens. 3. Fins et moyens au service de la
personne
23 janvier 1970 Une communauté des personnes n’est pas la fin de l
54
la personne 23 janvier 1970 Une communauté des
personnes
n’est pas la fin de l’homme, mais un moyen pour les personnes de se r
55
est pas la fin de l’homme, mais un moyen pour les
personnes
de se réaliser. Le but final n’est pas une plus grande puissance de l
56
ïsme collectif. Finalement, il faut répéter de la
personne
ce qu’en disait Kant : la personne, c’est ce qui, dans l’homme, ne pe
57
répéter de la personne ce qu’en disait Kant : la
personne
, c’est ce qui, dans l’homme, ne peut jamais être utilisé comme instru
58
munauté doit être réhabilitée comme moyen pour la
personne
de se réaliser, c’est-à-dire d’atteindre ses buts vis-à-vis d’elle-mê
59
u’on a appelé les « droits imprescriptibles de la
personne
humaine » ; c’est une phrase qui revient dans tous les grands discour
60
Comme si, en tout cas en théorie, idéalement, la
personne
était l’absolu, la société n’étant que son instrument, la société éta
61
strument, la société étant là pour le service des
personnes
, le moyen de la réalisation des personnes. La personne est donc le bu
62
ice des personnes, le moyen de la réalisation des
personnes
. La personne est donc le but de la société, pour cette tradition cons
63
nes, le moyen de la réalisation des personnes. La
personne
est donc le but de la société, pour cette tradition constante europée
64
ques et politiques. Or, tous ces caractères de la
personne
, ce caractère paradoxal, vous le retrouvez terme à terme dans les déf
65
ce de rencontre, de convenance essentielle, entre
personne
et fédéralisme ; il semble que la définition de l’homme comme personn
66
me ; il semble que la définition de l’homme comme
personne
soit précisément la définition de l’homme qu’il faut à un système féd
67
, a consisté à fixer les grandes catégories de la
personne
, de la communauté des personnes, de l’universalité et de la diversité
68
s catégories de la personne, de la communauté des
personnes
, de l’universalité et de la diversité des fonctions. Et non seulement
69
mais par une réalité d’ordre religieux qui est la
personne
, la nouvelle définition de l’homme, de l’homme en relation. C’est do
70
héologique : c’est la formulation de la notion de
personne
, fruit des débats des grands conciles (ive , ve , vie siècles). Ces
71
s se définit en raison de son objectif qui est la
personne
humaine. Il se réalise à travers des moyens qui sont fort divers : en
72
réalisation de cet idéal commun que constitue la
personne
. Ainsi, par-delà toutes les différences qui y sont cultivées, la cult
73
éléments qui ont contribué à la définition de la
personne
. »
74
La personnek 1. Individu et
personne
18 février 1966 La personne, dans l’individu humain, c’est la part
75
1. Individu et personne 18 février 1966 La
personne
, dans l’individu humain, c’est la partie de nous-mêmes qui peut dire
76
« je », qui prend conscience. 23 janvier 1970 La
personne
est distincte de l’individu, mais ne peut pas exister sans lui. L’ind
77
sans lui. L’individu n’est pas le contraire de la
personne
, c’est plutôt la condition nécessaire. Enfin, la personne n’existe qu
78
, c’est plutôt la condition nécessaire. Enfin, la
personne
n’existe que dans ses actes. Elle n’est pas une essence, elle est une
79
e du droit romain est que l’esclave n’est pas une
personne
(servus non est persona), parce qu’il n’est pas déterminé par l’emper
80
appeler judéo-chrétienne, qui crée la notion de «
personne
», d’homme défini par sa vocation transcendante, notion qui synthétis
81
ividu et la notion romaine de citoyen, puisque la
personne
chrétienne est à la fois l’homme unique, distinct, et l’homme en rela
82
ion, c’est ce que le christianisme va nommer la «
personne
». 2. La personne comme « tension » 20 janvier 1967 J’ai défini
83
christianisme va nommer la « personne ». 2. La
personne
comme « tension » 20 janvier 1967 J’ai défini et situé jusqu’ici u
84
évrier 1972 Dans la plupart des définitions de la
personne
: libre et responsable, distingué et relié, solitaire et solidaire, o
85
tensions en équilibre mouvant. 18 février 1966 La
personne
se définit comme une réalité paradoxale, toujours. Elle est à la fois
86
en communication avec autrui. 18 novembre 1966 La
personne
ou la fédération ne sont pas des synthèses de deux termes, ni des sol
87
p sur ce point qui a l’air très théorique : ni la
personne
, ni la fédération ne supposent une rencontre à mi-chemin. Elles suppo
88
sion. Dans le fédéralisme ou dans la notion de la
personne
, c’est tout à fait différent, puisque chacun des deux éléments reste
89
r l’autre à mi-chemin. 3. Manifestations de la
personne
5 décembre 1969 L’histoire de la personne humaine prend son départ
90
e la personne 5 décembre 1969 L’histoire de la
personne
humaine prend son départ seulement au vie siècle, au moment où les t
91
produit, comme un précipité, cette doctrine de la
personne
. Il est évident que le fait que l’on croie ou que l’on ne croie pas à
92
e croie pas à la Trinité et à la définition de la
personne
de Jésus-Christ n’est pas important. Il est indéniable que cela défin
93
olastique, transformé par l’appel de l’esprit. La
personne
, c’est donc la vocation qui transforme tel ou tel individu en son ins
94
re chrétien, était un appel qui s’adressait à une
personne
seule. Dans le christianisme, la vocation est un appel (vocare : appe
95
que très loin. 23 janvier 1970 La doctrine de la
personne
implique une morale et une politique. On peut dire que la morale de l
96
t une politique. On peut dire que la morale de la
personne
, c’est ce qui découlera de sa vocation et de l’exercice de cette voca
97
uté. De même, on peut dire que la politique de la
personne
découlera des buts de toute communauté et de ses conditions de format
98
n peut dire que la morale est une politique de la
personne
, tandis que la politique est une morale de la communauté. 3 février 1
99
de la communauté. 3 février 1972 L’écologie et la
personne
ont les mêmes ennemis, les mêmes conditions et exigences, les mêmes c
100
ectivisation, correspondent à deux maladies de la
personne
et les traduisent dans l’histoire. L’individualisme s’est traduit une
101
sens général pour la vie des hommes. 4. De la
personne
à la fédération 4 mars 1977 Le trait le plus frappant de la théori
102
en ; on dirait même, en termes plus modernes, une
personne
. Ce n’est donc pas un simple homme, individu de l’espèce, mais un com
103
e l’École française du xxe siècle appellera « la
personne
» ; c’est-à-dire l’individu défini par son rôle dans la communauté. 2
104
vention majeure de la civilisation européenne, la
personne
est l’invention majeure de la culture européenne, la civilisation éta
105
st l’ensemble des valeurs. Si on comprend bien la
personne
, qui est la valeur de base, on comprendra du même coup les formes pol
106
qui traduisent cette valeur. La dialectique de la
personne
se retrouvera dans la cité. La personne est donc l’individu totalisé
107
que de la personne se retrouvera dans la cité. La
personne
est donc l’individu totalisé et orienté par ce que les chrétiens appe
108
sponsabilités. La définition la plus simple de la
personne
est que c’est l’individu libre et responsable. 20 janvier 1967 La par
109
n dans la vie civique sera la participation de la
personne
complète — individu plus vocation, ou individu fois vocation — à la p
110
type d’homme en équilibre dynamique que j’appelle
personne
et qui est le module de tout régime fédéraliste. 4 février 1966 C’est
111
les et beaucoup plus tard encore, que le terme de
personne
a joué un rôle dans la vie civique et dans la vie politique, et que l
112
squ’à saint Thomas, qui ont fait la théorie de la
personne
humaine — c’est de là qu’on répète encore souvent aujourd’hui « la pe
113
e là qu’on répète encore souvent aujourd’hui « la
personne
humaine », ce qui a l’air d’un pléonasme, parce qu’il n’existe pas de
114
l’air d’un pléonasme, parce qu’il n’existe pas de
personne
animale, mais on donne cette précision, puisque, au début, le mot per
115
donne cette précision, puisque, au début, le mot
personne
ne désignait que les Personnes divines. Baignant dans le milieu de l’
116
e, au début, le mot personne ne désignait que les
Personnes
divines. Baignant dans le milieu de l’Église qui reprend toutes les s
117
es deux guerres mondiales a défini comme étant la
personne
, l’homme à la fois libre et engagé. Un homme antinomique, qui vit dan
118
dictature. 18 novembre 1966 Nous trouvons dans la
personne
ou dans le fédéralisme, parce que ce sont deux réalités bipolaires, l
119
anente dont on a passablement d’exemples. Dans la
personne
, elles s’exercent d’une part vers l’individualisme atomisé (on renie
120
égime fédéral. Correspondant à la déviation de la
personne
vers l’individualisme, on a la déviation d’un régime fédéral vers le
121
troduction suivante des éditeurs : « La notion de
personne
est primordiale chez Denis de Rougemont et conditionne chacune des fa
122
, en termes variés, d’une même préoccupation : la
personne
. La personne suppose l’existence d’un individu, mais ne s’y réduit pa
123
ariés, d’une même préoccupation : la personne. La
personne
suppose l’existence d’un individu, mais ne s’y réduit pas. Elle n’est
124
nautaire, et les relie en tension dialectique. La
personne
, ainsi, suppose deux pôles irréductibles : l’un individuel, l’autre c
125
e et participante. Elle n’existe qu’en actes : la
personne
se réalise elle-même en se réalisant avec les autres, elle est un ind
126
nsi se manifeste une dialectique nécessaire entre
personne
et communauté : la personne ne peut s’épanouir dans n’importe quelle
127
ique nécessaire entre personne et communauté : la
personne
ne peut s’épanouir dans n’importe quelle forme de communauté. Selon D
128
me qui se trouve favoriser le mieux l’essor de la
personne
. En effet, comme la personne, le fédéralisme est le produit d’une ten
129
mieux l’essor de la personne. En effet, comme la
personne
, le fédéralisme est le produit d’une tension entre deux pôles antinom
130
mie des parties et la cohérence du tout. Comme la
personne
, le fédéralisme est confronté à deux déviations majeures : le renonce
131
Montesquieu, l’art de gouverner. 19 juin 1969 La
personne
, c’est l’individu à la fois libre et responsable, librement engagé da
132
communauté qui doit servir à l’épanouissement des
personnes
, non pas à la puissance de l’État-nation. Voilà le principe fondament
133
orrespondant aux exigences du développement de la
personne
. 29 octobre 1971 La politique, c’est la prévision des moyens en fonct
134
force du Léviathan. Le roi, dit Hobbes, revêt la
personne
du Léviathan, et dès ce moment-là, il est souverain et tous les homme
135
la prise du pouvoir, c’est l’uniformisation. Que
personne
ne diffère, car ceux qui diffèrent pourraient devenir les juges du no
136
e la société, c’est l’homme, c’est la liberté des
personnes
, obtenue par l’union (que j’oppose toujours à l’unité) volontaire dan
137
a démocratie pluraliste et aux fédérations est la
personne
, au sens approfondi par toute la philosophie des mouvements personnal
138
es mêmes cadres de pensée pour les appliquer à la
personne
. 7. Utopie, langage, politique 10 février 1964 Le politicien pa
139
es institutions favorisant le développement de la
personne
. Ainsi, une telle “politique de la personne” libre et responsable déb
140
de la personne. Ainsi, une telle “politique de la
personne
” libre et responsable débouche sur le fédéralisme par association vol
141
s « à hauteur d’homme », dont le module serait la
personne
, le module et le but final. Je m’explique : ces groupes étaient à la
142
nalistes des années 1930, c’est l’avènement de la
personne
libre et responsable qui mettra fin au “désordre établi” des États-na