1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
1 cor. Macrocosme et microcosme : la politique des peuples ressemble à celle des individus, pour ce qui est du moins, de mentir
2 où l’Europe semblait abandonner à son malheur ce peuple turbulent et déchu, suffirent à faire d’un affairiste anglais l’idole
3 e et mystique, elle le doit au charme égyptien du peuple errant qui lui donna sa musique nationale8. Les signes parlent, et ce
4 . On ne sait d’où tu viens, tu ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est toi qui l’as ca
5 viens, tu ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est toi qui l’as caché dans une roulotte
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Petit journal de Souabe
6 ticulières de son activité. En même temps elle se peuple d’arbres, de germes lents, de passages ailés. Le vent qui glisse à tr
7 e fois de plus, je m’émerveille du réalisme de ce peuple de rêveurs. Dans Les Affinités électives, au moment le plus dramatiqu
8 d’elle et battirent de leurs grandes ailes. Et le peuple effrayé recula. » Mais la princesse jette sur eux les cottes d’orties
9 le. « Elle est innocente ! » s’écrient-ils, et le peuple s’agenouille comme devant une sainte. « Et pendant que l’aîné des frè
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
10 re chose que d’arguments. À l’effort admirable du peuple russe retrouvant la grandeur des luttes élémentaires, n’aurions-nous
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
11 ubtile et précise qui en dit long sur l’âme de ce peuple discret. C’est l’impression que je veux retenir pour le moment des ge
12 trouvent en dépôt chez la mère Renaud : L’Ami du Peuple ou La France de Bordeaux, la feuille locale des curés ou celle des ré
13 Un brouillard vague flottait sur les marais. « Le Peuple  », me disais-je en pédalant, ce qu’ils appellent le Peuple !… je revo
14 me disais-je en pédalant, ce qu’ils appellent le Peuple  !… je revoyais cette centaine d’hommes dans la salle nue. Leur méfian
15 n eux, et pour eux-mêmes sans doute. Et on dit le Peuple , la volonté du Peuple, — comme si on ne les avait jamais vus ! ou jam
16 es sans doute. Et on dit le Peuple, la volonté du Peuple , — comme si on ne les avait jamais vus ! ou jamais aimés. Là-dessus,
17 ier, à A… Il me semble qu’elle m’apprend sur « le peuple  » davantage que toutes mes expériences précédentes. Il me semble même
18 tes. Il me semble même qu’elle m’a fait voir « le peuple  » pour la première fois de ma vie. Première constatation : l’apathie
19 eilles de phrases sur la volonté et la mission du peuple . On a beau se méfier des phrases, il faut se trouver placé soudain de
20 es mentent, et quel immense désir de réveiller le peuple elles traduisent chez certains qui les prononcent de bonne foi. Elles
21 dant ils sont la réalité vivante et présente du «  peuple  ». Par contre, il est très facile de haïr et de condamner un certain
22 l est très tentant d’appeler cette haine amour du peuple … Troisième constatation : la plupart des discours que l’on tient au p
23 ation : la plupart des discours que l’on tient au peuple lui sont incompréhensibles ; mais ceux qui les écoutent ont l’air de
24 ectuels sont en mauvaise posture pour agir sur le peuple . Qu’ils disent des vérités ou des mensonges, on n’applaudira guère qu
25 ’agiter dans le vide — ce qui est malsain — et le peuple à ne pouvoir se libérer des charlataneries politiques autrement que p
26 s » d’aujourd’hui ne pense pas très différemment. Peuple ou « clercs », ils estiment également que la « vérité » n’engage à ri
27 s’en vantent : c’est plus commode ainsi. Quant au peuple il y a belle lurette qu’il sait ce qu’on doit penser des gens instrui
28 es conditions, qu’un intellectuel aille parler au peuple , on l’écoutera bien patiemment, s’il a su se rendre sympathique et su
29 Cela va de soi. Il est probable qu’aucun homme du peuple ne s’est jamais dit cela comme je le dis ici. Mais il me paraît clair
30 der plus objectivement ceux qui m’entourent, ce «  peuple  » qu’il s’agit d’aider, et que je vois encore si mal. (Ce qui ne m’a
31 c’est le seul moyen de transformer et d’animer un peuple auquel on n’a pas su donner le sens civique, le sens de la communauté
32 ui est-ce qui se préoccupe en France de donner au peuple une éducation solidariste ? On cherche à enrôler ces cultivateurs dan
33 ar des gens qui recherchent la « considération du peuple  ». D’où le ton haineux, typiquement petit-bourgeois, de certaines de
34 feuilles. Je n’ai jamais retrouvé ce ton dans le peuple . S’il en paraît parfois, par accident, quelques traces ici ou là, c’e
35 accident, quelques traces ici ou là, c’est que le peuple de France lit trop de journaux, ne lit que cela, et finit par se croi
36 aux, ne lit que cela, et finit par se croire « le Peuple  » tel que l’imaginent les bourgeois et leurs journalistes. Ce n’est p
37 te la place. Abîme entre la politique des amis du peuple , et la réalité du peuple : rien ne le rend plus sensible que cette di
38 la politique des amis du peuple, et la réalité du peuple  : rien ne le rend plus sensible que cette différence de ton entre tel
39 reconnaître dans leur existence le beau mythe du peuple primitif aux prises avec les éléments hostiles. En vérité, ils vivent
40 , menace ou entreprise commune, qui rassemble les peuples et les pousse à créer des signes visibles de leur union : assemblées,
41 Il faut vivre à Paris pour y croire. Réveillez ce peuple , il sera peut-être capable de grandes choses — c’est son mystère — ma
42 guerres de religion ont tiré de l’héroïsme de ce peuple . Mais combien se feraient tuer aujourd’hui pour sauver leurs pratique
43 is longtemps ou depuis toujours par une partie du peuple , est au contraire dans la révolution matérielle. Mais cette révolutio
44 qui en sont dépourvus, attribuent par erreur au «  peuple  » en général. Sans compter les moyens techniques dont ils disposent e
45 ma condition… » 16 mars 1934 D’un autre «  peuple  ». — Il faut encore que je revienne sur mon séjour vendéen. J’avais à
46 ement vraies. Ce qui est faux, c’est de parler du peuple en général. — « On le savait depuis longtemps. » — On sait tant de ch
47 ationaliste de la scission entre la culture et le peuple  » cela ne peut accrocher à rien dans cet être que j’ai devant moi, av
48 ais eu la moindre idée. Si je remplaçais le mot «  peuple  » dans mon livre, par une série de noms propres d’hommes du peuple qu
49 livre, par une série de noms propres d’hommes du peuple que j’ai connus, est-ce que mes raisonnements ne paraîtraient pas lou
50 ener tous les jours parmi la confusion d’un grand peuple , avec autant de liberté et de repos que vous sauriez faire dans vos a
51 is le malheur du jour d’aujourd’hui, c’est que le peuple qui lit les journaux a l’esprit plus « artializé » encore que les écr
52 d’artifice. Pourquoi s’obstineraient-ils à parler peuple à un peuple habitué dès l’école à ne plus se reconnaître dans l’écrit
53 Pourquoi s’obstineraient-ils à parler peuple à un peuple habitué dès l’école à ne plus se reconnaître dans l’écrit ? 17 avr
54 bâtiment. Il y a bien assez à faire dehors, et le peuple m’intéresse infiniment. Hier, je suis resté longtemps au marché, et j
55 ui de nouveau s’impose à moi, ici, c’est celle du peuple . Grande masse ! Et une existence nécessaire, dépourvue d’arbitraire.
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
56 humaine, malgré tout. Pourtant c’est bien ici le peuple « raisonnable » qu’on donne en exemple aux barbares de l’Europe centr
57 en exemple aux barbares de l’Europe centrale. Le peuple qui sait calculer, faire son budget, bourrer le bas de laine et nourr
58 teur ont raison. Et que la santé spirituelle d’un peuple n’est pas totalement compromise quand il fait encore des enfants en d
59 par exemple. Les instituteurs d’A… ? Ils sont du peuple . Oui, mais bourgeois par leur profession. Et les Calixte ? Prolétaire
60 e — où l’on s’imagine bien à tort que les gens du peuple sont spécialement adroits de leurs mains, débrouillards et pleins de
61 alement, les mots n’ont plus le même sens pour le peuple et pour ceux qui voudraient lui parler. Le petit exemple que je viens
62 et précise. Ils n’éveillent plus chez l’homme du peuple les mêmes espoirs, les mêmes dégoûts que chez nous. Leur résonance se
63 surveillé des écrivains dans le langage parlé du peuple fut affectée de malentendus de ce genre. Voire. Le peuple ne lisait p
64 ut affectée de malentendus de ce genre. Voire. Le peuple ne lisait pas, avant l’école de Guizot. Le « public », c’était, outre
65 sse et les bourgeois imitant la noblesse. Le vrai peuple les comprenait dans la seule mesure de l’utile. L’Église faisait le t
66 provoquant chaque fois de gros rires. L’homme du peuple — et je pense qu’il en va de même du bourgeois peu cultivé et sans do
67 rapides se trouve par là même inefficace sur le «  peuple  ». Elle manque de durée. Évitant méticuleusement les reprises, les re
68 20 décembre 1934 « Ô pays sans musique ! ô peuple , où est ton chant ? » À peine un aigre sifflotis d’« air de Paname »
69 e impensable. Quand on en vient à désespérer d’un peuple , d’un régime, ou de soi-même, quand on prêche et proclame d’une voix
70 sont peut-être moins bas que ces « assurés ». Ce peuple à la retraite qui meurt en rouspétant contre les bureaucrates ne sait
71 sur tout plein d’objets ». Malchance affreuse du peuple français : il n’échappe aux jésuites que pour tomber dans le fétichis
72 écouvrant, les liens profonds qui m’unissent à ce peuple de paysans et d’ouvriers, si délibérément superstitieux dans leur con
73 ux principes posés, revenons à la superstition du peuple . Je l’approuve et je la partage en fait le plus souvent, quand elle e
74 chant et profondément rassurant. Il est encore un peuple au monde pour qui le souci de se montrer humain prime cette volonté d
75 ouve simplement, une fois de plus, que l’homme du peuple ne comprend pas profondément ce qu’on lui donne à lire ou à entendre.
76 on du « fasciste » ou du disciple de Lénine. — Le peuple , tel qu’il est en réalité, ou tel qu’il est devenu après x années de
77 de régime capitaliste parlementaire et laïque, le peuple ne sait plus voir le réel. Provisoirement, il a perdu ce qui fut de t
78 techniciens et d’hommes de poigne d’imposer à ce peuple déprimé un cadre politique nouveau, qui lui permette de se refaire de
79 yance illusoire en quelque Volonté infaillible du peuple . Ou mieux : présenter ce que l’on fait comme l’expression de cette Vo
80 ait comme l’expression de cette Volonté. Aider le peuple sans demander son avis. Avec l’espoir qu’un jour ou l’autre, il se re
81 isonnables ». 2. Réflexion du personnaliste. — Le peuple tel qu’on le voit paraît tout ignorant de ses intérêts véritables. Ma
82 loin, d’aborder des réalités. Donc, par amour du peuple , n’écoutons plus ses assemblées, ce n’est pas lui. Écoutons les obser
83 seule solution de ceux qui refusent d’éduquer le peuple . Dictature ou éducation, voilà le dilemme du xxe siècle. La dictatur
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — L’été parisien
84 idienne de l’individualisme petit-bourgeois. Ce «  peuple  »-là n’a plus d’instinct. Et les chansons dites populaires ne sont mê
85 , au milieu de ce que les journaux appellent le «  peuple en liesse ». Eh bien, quel manque de fantaisie dans cette liesse ! Je
86 que ce soit dans la société bourgeoise ou dans le peuple , les « artistes » aujourd’hui, sont les seuls hommes qui se préoccupe
87 es duchesses de romans font encore les délices du peuple . Je regarde autour de moi ces hommes en casquette et leurs femmes. On
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Journal (1935-1936)
88 ses yeux. Il faudrait le voir comme à travers son peuple , par les yeux de ses sectateurs et par les yeux de ses victimes, tel
89 itaire n’exprime point tant l’âme collective d’un peuple que le besoin de porter remède à ses carences profondes, et de les co
90 nser. Hitler est en train d’opérer un dressage du peuple allemand (comme Staline, un dressage du russe), dressage dont les but
91 J’ai sacrifié un demi-sou à la criante misère du peuple et je n’ai pas manqué le service 53, ce soir. J’ai fait attester ma p
92 e une école civique élémentaire qui aura donné au peuple allemand ce qui lui manquait pour désirer la vraie démocratie. Et pou
93 ne crois qu’à un Dieu qui sauve l’honneur de mon peuple  ! » Le village enfin délivré de la racaille asiatique, les jeunes gen
94 s bien ce que vous entendez par là : « Les autres peuples en sont encore à la guerre armée, nous, nous luttons pour édifier un
95 bourgeois de l’espèce « grand bourgeois » : « Le peuple est favorable au régime. Les employés et les ouvriers y trouvent mill
96 rrages jusqu’aux abords de la Festhalle — tout un peuple campe alentour, depuis le matin — et je ne puis franchir les portes q
97  Je ne puis vivre que si ma foi puissante dans le Peuple allemand est sans cesse renforcée par la foi et la confiance du Peupl
98 ans cesse renforcée par la foi et la confiance du Peuple en moi ! », un seul cri des masses confessant leur fidélité lui répon
99 rvivra. On me dit encore : la plus grande part du peuple allemand gémit sous la botte du tyran. Je réponds : non, l’opposition
100 e dressage civique. Il s’agit de faire de tout le peuple de France un bloc monolithique réagissant d’une manière uniforme aux
101 ble… Je suis sûr de moi depuis que je suis sûr du peuple . » (Cloots.) « Je ne puis vivre que si ma foi puissante dans le peupl
102  Je ne puis vivre que si ma foi puissante dans le peuple allemand est sans cesse renforcée par la foi et la confiance du peupl
103 ans cesse renforcée par la foi et la confiance du peuple en moi ! » (Hitler.) Refuser de réfléchir sur ces deux textes, sur le
104 ans le monde. Communauté, égalité et pain pour le Peuple . N’oublions pas, dans nos démocraties, que la grande majorité du peu
105 , dans nos démocraties, que la grande majorité du peuple allemand croit cela, et vit dans cette croyance. Et ensuite, mais ens
106 dire mépris des traités. Et ce qu’on souhaite au peuple — et qu’on lui donne — c’est le droit de se nourrir, mais mal ; de tr
107 ins des trafiquants de devises et des traîtres au peuple … Même les chrétiens qui ont le loyal désir de servir le peuple — et i
108 les chrétiens qui ont le loyal désir de servir le peuple — et il y en a — doivent être combattus, car leur erreur est préjudic
109 peur de lui ôter sa dernière volonté de vivre. Le peuple n’est pas encore mûr pour la nouvelle conception du monde, et une gue
110 mps comme valet de ferme. La pensée de servir son peuple déchu ne cesse de tourmenter son cœur, tandis qu’il fauche ou conduit
111 ues rythmes de tambour lugubres en sourdine. « Le Peuple était divisé, égaré… » On entend des bruits de guerre civile, cris, t
112 e est devenue réalité ! Il est venu réveiller son Peuple  ! » Et maintenant des voix militaires décrivent les fastes du nouveau
113 grâce, le héros venu « d’en haut » apporte à son peuple l’orgueil. Et les articles du credo sont remplacés par l’énumération
114 emagne réveille-toi ! Hitler a-t-il hypnotisé son peuple , maintenant en proie au cauchemar de la force ? Ou bien serait-ce auj
115 Il est facile d’avoir raison, de loin, contre un peuple qu’on ne voit pas. Mais face à face avec un jeune Russe, un jeune All
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Conclusions
116 dissous ; où les religions n’apparaissent plus au peuple et aux élites que sous l’aspect de survivances sociales ; où les clas
117 où naît un appel. C’est à ce formidable appel des peuples vers un principe d’union, donc vers une religion, que les dictateurs
118 n longtemps au besoin de croire de la majorité du peuple . Nous voulons croire à la mission du peuple allemand. Nous voulons cr
119 té du peuple. Nous voulons croire à la mission du peuple allemand. Nous voulons croire à l’immortalité du peuple (un arbre don
120 allemand. Nous voulons croire à l’immortalité du peuple (un arbre dont nous ne sommes que les feuilles qui tombent à chaque g
121 aussi invraisemblable que « l’immortalité » d’un peuple  : on ne peut pas exprimer d’une manière plus précise et ramassée la n
122 c la volonté consciente et avouée du Führer et du peuple , il n’y a pas de raison de penser que l’aventure puisse bien finir. T
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Post-scriptum 1939, ou Conclusions à n’en plus finir
123 fondé leur paix sur deux principes : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’arbitrage international. Au nom du premier
124 Sudètes au nom du droit de libre disposition des peuples , puis leur annexion au nom de « l’unité nationale ». 3. Quelle fut la
125 monie, au nom d’un idéal latent de fédération des peuples sur pied d’égalité. Une vague de fond s’éleva contre la prétention al
126 officielle : Communauté, égalité et pain pour le peuple . Nul, peut-être, n’a mieux rendu compte de cet état d’esprit complexe
127 nes Lorsqu’il s’agit de savoir ce que pense un peuple « mis au pas », faut-il préférer les témoignages privés aux prises de
128 ns nul doute la discussion féconde entre les deux peuples  », un troisième intitule son article (publié plus tard en brochure) U
129 que « dangereux pour les relations entre les deux peuples  ». Ce dernier article m’a paru le plus intéressant à analyser (Prof.
130 de la révolution allemande. Elle rendrait à notre peuple son unité spirituelle et politique, et, par l’adjonction d’un élément
131 ux institués entre l’Allemagne et tous les autres peuples par la Révolution nationale-socialiste. ⁂ Question de mots On n
132 se « incompréhension » que l’on observe entre les peuples n’est pas de nature sentimentale d’abord. Dans toutes ces querelles d
133 de chacun de ses termes. Exemples : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes signifie, dans le langage totalitaire : le dro
134 nifie, dans le langage totalitaire : le droit des peuples les plus forts à disposer de leurs voisins les plus faibles ; consoli
135 est l’élasticité illimitée. Plus la vitalité d’un peuple est « sûre d’elle-même », plus ses nécessités « vitales » s’accroisse
136 la paix »… Bornons-nous à remarquer que pour les peuples revendiqués par le Reich en ces termes, ce qui est pour un nazi espac
137 onne même d’Hitler, présent et agissant parmi son peuple . Elle n’a pas pour foyer une idée de l’homme, mais un homme. Et cet h
138 s avoir vu le Führer magnifié par le culte de son peuple que j’écrivais cette phrase qui parut ambiguë : « Seul un prophète pe
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Vers la guerre
139 et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples , et pour ses innocentes victimes, vipères lubriques ; pour Franco et
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’attente
140 e moderne de s’être « distinguée » abusivement du peuple , d’avoir ainsi perdu sa sève active et livré les masses affamées au d
141 ’elle n’a pas hésité à sacrifier sur son autel un peuple ami. (Il entendait : son peuple tchèque.) Historien futur ! — s’il en
142 sur son autel un peuple ami. (Il entendait : son peuple tchèque.) Historien futur ! — s’il en reste — tels étaient les propos
143 faits ou par les prophètes. Isaïe réveillait son peuple par le sublime oracle de Séir : « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Intermède
144 a le récitatif du troisième acte : Ô maintenant, peuple des monts et des vallées — tremble dans l’attente orageuse — sous un
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
145 ir s’imaginer ! — que le bonheur et la force d’un peuple dépendent de sa grandeur physique, de sa mise au pas militaire, de so
146 oraux autodidactes et simplificateurs. Les petits peuples protestants de l’Europe ont réalisé ce miracle de l’équilibre entre l
147 s rien, je n’ai que mon prestige vis-à-vis de mon peuple  ! Je ne suis qu’un petit homme du commun ! si je perds mon prestige,
148 propos d’un récent discours où Hitler assurait le peuple anglais de ses bonnes intentions, et le menaçait en même temps de ras
149 l y a des silences plus dangereux pour l’âme d’un peuple que les paroles imprudentes… Il y a des cas où qui ne sait parler nui
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
150 qu’une « restriction » : une atteinte au moral du peuple , à la saveur même de la vie… À Nîmes, halte de dix minutes à la terra
151 nes. Quels journaux lit-on ici ? Désir secret des peuples de l’Europe : se rassurer à la pensée que la catastrophe est générale
152 voici : c’est cette Espagne amère, ce mutisme du peuple , ces regards méditants, désabusés et sans avenir que j’ai déjà surpri
153 n ne s’entend vraiment bien qu’entre gens du même peuple … 17 septembre 1940 Chaque soir, les passagers se pressent devan
154 ne serons jamais battus, parce que nous sommes un peuple qui ne sait pas quand il est battu. » J’ai pensé aux chefs français t
155 e luxueuse tapisserie… La rivière s’élargit et se peuple de mâts. Au sommet d’une falaise qui fuit obliquement éclate une long
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Premiers contacts avec le Nouveau Monde
156 toire de la démocratie. — Roosevelt est réélu, le peuple en joie. La dame de Tuxedo Park en sera pour ses conserves. Hier soir
16 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Solitude et amitiés
157 beau coup d’archet de la péroraison : Réuni à son peuple , comme il est dit au livre de l’Exode, des grands vieillards antiques
158 erie (donc des règles) est encore vivant dans les peuples . La situation n’est pas encore si mauvaise qu’on ne puisse écrire un
159 dus jusqu’au trentième étage qui se couvrent d’un peuple nu, quêtant un souffle de la mer, un courant d’air de l’East River, q
17 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — L’Amérique en guerre
160 ion, mais sans réussir à créer l’union vivante du peuple . La décade de Roosevelt se résume par une série de pactes de bon vois
161 sor des syndicats et l’union spontanée de tout un peuple , volontiers turbulent dans la libre critique. Tandis qu’Hitler n’eut
162 Mais il se refuse à définir la juste paix que les peuples attendent. Il recule devant l’arme capitale… Pas un seul appel offici
18 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Virginie
163 tend distribuer lui-même les vocations, au nom du peuple , c’est-à-dire pratiquement d’un fonctionnaire. Ma doctrine sur l’arge
164 rations) mais ne crée rien. Sinon dans l’âme d’un peuple , par l’excès même de ses souffrances, un appel à des créations qui po
165 r les éléments d’un ordre humain. À cet appel, le peuple s’imagine que les événements vont répondre d’une manière presque auto
166 une réponse. Les soldats mériteront du repos, les peuples du pain et des jeux. Il n’y a pas de probabilité que la guerre suscit
167 malchance, ou par hasard ? Janvier 1944 Un peuple se révèle dans le malheur. — Autrefois et naguère encore, avant l’occ
168 s vedettes. Mais où était dans tout cela, le vrai peuple de la vraie France ? Ce peuple naguère invisible, c’est le malheur le
169 tout cela, le vrai peuple de la vraie France ? Ce peuple naguère invisible, c’est le malheur le plus affreux de son histoire q
170 rk des nouvelles de la Résistance nous parlent du peuple de France ; les récits et les témoignages clandestins qui nous parvie
171 viennent de plus en plus nombreux nous parlent du peuple de France ; et des films tournés à Hollywood ou à Londres sur l’épopé
172 e de la Résistance ne nous montrent encore que le peuple de France, pour la première fois à l’étranger. Le peuple anonyme, san
173 de France, pour la première fois à l’étranger. Le peuple anonyme, sans vedettes, et que voici enfin devenu la vraie vedette, m
174 ens pour ma part qu’ils présentent enfin le petit peuple français comme le héros de la France. Soudain, l’étranger s’aperçoit
175 souvent par la faute des élites parisiennes : le peuple de la France est grave. Ou plus exactement il est sérieux. Il n’est p
176 d et d’abord, il est sérieux, plus qu’aucun autre peuple dont j’aie vécu la vie. Seulement, il est sérieux sans pose, avec pud
177 tout dire, le naturel de l’héroïsme populaire. Ce peuple en noir au regard vif s’est révélé face au danger. Il manquait d’arme
178  : le regard sérieux de l’homme et de la femme du peuple , ce jugement précis et humain, bien plus insupportable que tous les c
179 Allemands, on ne leur avait jamais parlé du vrai peuple de la vraie France. Ils ont continué à le piller et à le fusiller ave
180 de taxi, comme on approche du Waldorf : « Y a du peuple ce soir. Ce serait-il pour ce général français ? — Oui. Je vais le vo
19 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
181 du moins ici en Amérique. Jamais on n’avait vu un peuple aussi bien préparé à subir le choc d’une paix que l’on savait mal pré
182 fâche. Ne sait-on pas dans le monde entier que le peuple allemand plébiscita cinq fois le régime hitlérien, par d’écrasantes m
183 oit, leur a-t-on enseigné, c’est « ce qui sert le peuple allemand ». Plan d’éducation politique pour les nouvelles générations
184 n, Fiorello, la Fleurette ou le Chapeau, comme le peuple l’a baptisé, saisissant la baguette des mains du chef dirigera pour l
20 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
185 nt nationaliste. En attendant une vraie Ligue des Peuples , préparons-nous à de nombreux voyages. La SDN ressemble à l’ONU comme
21 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le mauvais temps qui vient
186 ’est pas prêt pour cela. Les chefs disent que les peuples n’en veulent pas, les peuples disent que les chefs s’y opposent. Faut
187 hefs disent que les peuples n’en veulent pas, les peuples disent que les chefs s’y opposent. Faut-il croire qu’ils sont prêts à