1 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte
1 rains, alors naissants, qu’il voulait prémunir le peuple européen. Les mêmes motifs, l’un déclaré, l’autre réel, sont repris a
2 des princes, en attendant qu’elle soit celui des peuples , grâce aux conquêtes de la Révolution. Alors, on change de motifs d’u
3 européenne, ou de la nécessité de rassembler les peuples de l’Europe en un seul corps politique, en conservant à chacun son in
4 i s’adressaient aux seuls princes, il propose aux peuples d’élire un Parlement européen « placé au-dessus de tous les gouvernem
5 rché commun de Jean Monnet ! « À toute réunion de peuples comme à toute réunion d’hommes, il faut des institutions communes, il
6 on commune, constatant la solidarité qui unit les peuples en lutte contre l’oppression nazie. Ils désignent les buts moraux, so
7 ie par la création d’une Union fédérale entre les peuples européens. On aura reconnu, dans ce langage, les principaux motifs d
8 son célèbre discours appelant à l’union tous les peuples du continent (sauf les Anglais). On lui offrira la présidence. Et c’e
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
9 ore toute l’économie, toute la vie matérielle des peuples . L’unité de l’Europe comme culture se définit en termes de compréhens
10 Paul Valéry considérait comme Européens tous les peuples qui ont subi au cours de l’histoire ces trois influences décisives :
11  : jeunes intellectuels éduqués en Angleterre, ou peuples de la côte du Malabar, très anciennement christianisés. Pour admettre
12 urt le risque de la faire apparaître aux yeux des peuples comme un facteur, non de diversité féconde, mais de division anarchiq
13 se proposer « d’inspirer à l’élève le respect des peuples étrangers », comme le voudrait une directive ministérielle animée des
14 l’élève, c’est le respect des auteurs, et non des peuples . Un peuple n’écrit rien, ne produit pas de littérature. Il arrive à l
15 st le respect des auteurs, et non des peuples. Un peuple n’écrit rien, ne produit pas de littérature. Il arrive à l’inverse qu
16 je m’élève contre ces expressions (« respect des peuples  », « apports des pays »), c’est qu’elles traduisent l’obsession natio
17 découvert la terre entière, alors qu’aucun autre peuple ne songeait à venir les découvrir. Ce sont eux qui ont ainsi permis à
18 l est le drame. Il intéresse l’avenir de tous les peuples de la terre. En voici la formule la plus simple, je crois : la diffus
19 s, et ne pleurera pas solitaire sur la cendre des peuples et la mémoire de leur grandeur ? Une trentaine d’années plus tard, H
20 s plus tard, Hegel introduisait l’idée que chaque peuple est « un individu dans la marche de l’Histoire » et qu’il obéit donc,
21 éfinitif. Au surplus, les nouveaux empires et les peuples émancipés proclament déjà leur Volonté de retourner contre nous nos p
22 voir, sinon satisfaire, du moins séduire tous les peuples du monde. Nous avons vu aussi que l’Europe envoie dans le monde plus
23 la civilisation diffusée par l’Europe à tous les peuples puisse s’éclipser ou disparaître, sans entraîner le genre humain dans
24 homme, qui définissent aujourd’hui, pour tous les peuples du tiers-monde à peine moins que pour ceux de l’OTAN, la dignité de l
25 aussi ce qui nous mine à l’intérieur. Ce que les peuples d’outre-mer nous opposent, c’est ce que nous opposons nous-mêmes à no
26 ns l’esprit des Européens comme dans l’esprit des peuples neufs, empêchant au-dedans cette union fédérale qui ferait notre forc
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. II. L’union fédérale
27 ècle ? Celle des fédérations et de l’harmonie des peuples , ou celle d’une renaissance des particularismes nationaux ? Je répond
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
28 en vue de la guerre. C’est ce modèle que tous les peuples de l’Europe, grands et petits, ont imité l’un après l’autre tout au l
29 ù cette différence foncière : on peut annexer des peuples à une nation, des territoires à un État, mais on ne peut rien annexer
30 f, au nom de son propre sentiment patriotique, de peuples qui ont l’honneur de parler sa langue, quand celle-ci se trouve être
31 ne, puisque en fait on lui sacrifie la santé d’un peuple et son niveau de vie, la liberté économique et la justice elle-même.
32 ir fédéral. Voici les textes : Article 1. — Les peuples des vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis par la présente
33 leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple … (etc.) Ratifiés par la majorité du peuple et des cantons, ces artic
34 ts du peuple… (etc.) Ratifiés par la majorité du peuple et des cantons, ces articles ont résolu le problème à la satisfaction
35 t ? Ces dilemmes se posent aujourd’hui à tous les peuples avancés sous le rapport de l’industrie et de la technique. Et ils les
36 er-État-nation ne pourrait être imposé à tous nos peuples qu’à la faveur d’une guerre générale — selon la loi de formation de l
37 responsables décideront de faire élire par leurs peuples un parlement européen doté de pouvoirs délibérants, comme le demandai
5 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
38  — quand c’est un parti qui s’en empare au nom du peuple , comme ce fut le cas des jacobins puis des « démocraties » plébiscita
39 toutes les places. « Il faut une religion pour le peuple  », assure-t-on, et comme ce n’est plus guère le christianisme, ce ser
40 pas. Dans cette Europe unie, la représentation du peuple français sera assurée par l’État fédéral français. Parmi les plus gra
41 ipal foyer de fidélité, particulièrement pour les peuples récemment émancipés et économiquement arriérés43 » (Z. Brzezinski). P
42 té nationale, terme absolu de toute histoire d’un peuple digne de ce nom. Ayant « fait son unité » (comme on fait sa puberté),
43 . Ces solidarités ne se nouent pas entre nations, peuples , partis, députés, fonctionnaires ou ministres. Elles se nouent entre
44 cle, et pas du tout les nations au sens premier —  peuples , régions, ethnies ; elles sont du type France, Espagne, Grande-Bretag
45 sans l’ombre d’un droit ni d’une consultation des peuples . 33. Cf. Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre,
46 dérale suisse (cf. La Suisse, ou l’histoire d’un peuple heureux ). 47. Jacob Burckhardt, Considérations sur l’Histoire unive
6 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte, suite et fin
47 on juridique, et qui est d’exécuter la volonté du peuple . Cette volonté, on vient de le voir, n’est nullement de refuser l’uni
48 t plus qu’une nostalgie. Diront-ils enfin que les peuples ignorent ce que signifieraient les abandons de souveraineté qu’impliq
49 ’implique l’union européenne ? Je réponds que les peuples ne retrouveront l’usage de leur souveraineté véritable qu’au jour où
50 ur eux, quand « le souverain » sera de nouveau le peuple , comme le voulait Rousseau, et comme on le dit encore à très bon droi