1 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La religion de la croissance
1 r le forum, ou sur la place des communes, lieu du peuple vivant qu’entourent les monuments signifiants de la vie publique : l’
2 oide, où les gardes en rang prenaient la place du peuple . Mais notre époque a fait bien pire pour vider la cité de ses fonctio
3 des gouvernants devant le souverain — monarque ou peuple  — et poursuite d’une politique délibérée. Que rien de pareil, ou quas
4 tant pas élus, ne sont pas responsables devant le peuple , qui ne peut donc pas les révoquer13. Plaçons, en regard de ces ville
5 lors, des vagues de criminalité qui montent d’un peuple de déracinés, de ces enfants perdus dans la « foule solitaire » et qu
6 e système de la société occidentale (que tous les peuples de la Terre copient, même et surtout quand ils l’insultent) et notamm
7 nances. Une fois élus, ces trois représentants du peuple seront seuls compétents pour recruter ou débaucher quelque 400 000 fo
2 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — Le grand litige
8 de-Bretagne, en France, en Espagne et en URSS. Le peuple suisse, en 1957, vote sans histoires et presque distraitement les ple
3 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La clé du système ou l’État-nation
9 sible ou ne saurait être imaginée impunément. Les peuples ont émergé de la nuit des origines pour « faire leur unité » — comme
10 ée sont l’État ; or, ils n’aiment ni le roi ni le peuple , et le peuple à bon droit, voit en eux l’adversaire. Mais ils ont déc
11  ; or, ils n’aiment ni le roi ni le peuple, et le peuple à bon droit, voit en eux l’adversaire. Mais ils ont décuplé les pouvo
12 se et non plus comme l’exécutant des décisions du peuple ou de son Parlement, suprêmes instances. Le gouvernement, désormais,
13 ances. Le gouvernement, désormais, sera vu par le peuple comme son chef. On attend de lui qu’il soit « fort », mais aussi qu’i
14 , Britanniques et Allemands s’affrontent avec des peuples mal armés, mais aussi et surtout entre eux, parfois directement (Fach
15 spoir. Elle va devenir le seul espoir concret des peuples que la crise générale n’aura pas jetés dans des régimes de pénitence
16 ennent. Qu’est-ce qui les retient, en somme ? Les peuples veulent la paix. Mais les appareils politiques, c’est-à-dire l’admini
17 fictions du pouvoir et le besoin de sécurité des peuples , qui les fait accepter ces fictions comme ils ont accepté ce pouvoir.
18 st devenu l’adversaire à la fois de la nation, du peuple et de chacun de nous en tant que citoyen. Un même matin d’avril 1970,
19 éloigne et se sépare, devient un appareil face au peuple . Il est ressenti de plus en plus comme un tyran, dès qu’il n’est plus
4 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Un « Essai sur l’avenir » en 1948
20 généralisée, pour toutes les classes et tous les peuples , est cependant freinée par diverses passions que notre effort techniq
5 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Naissance de la prospective
21 rejette, alors qu’eux seuls pourraient sauver les peuples (chap. 1 à 7). Progression des fléaux écologiques, subitement accélér
22 rnes, comme la Rome impériale régnant sur rois et peuples , mais la voilà détruite « en une seule heure… et sa fumée monte au si
6 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — L’avenir sensible au cœur
23 éaires. Rien de plus déprimant pour la santé d’un peuple que l’obsédant recours à la « nécessité » contre la liberté du choix
24 névitables, refusées certes par la conscience des peuples , mais inscrites dans les inconscients individuels, dans la littératur
7 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Première histoire de fous : l’auto
25 la création”, comme dit Guglielmo Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne peut voir la duperie : ce jeu du chat et de la souri
26 but véritable ; aller à l’Esprit, y conduire les peuples . Ainsi, détournant de l’essentiel une grande part des forces humaines
27 les pionniers de l’automobile, puritains du petit peuple du Middle West, érigeaient en vertu virile l’insensibilité aux facteu
8 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Deuxième histoire de fous : Hitler
28 s rien, je n’ai que mon prestige vis-à-vis de mon peuple  ! Je ne suis qu’un petit homme du commun ! Si je perds mon prestige,
29 l point le Führer ou le Guide de l’inconscient du peuple est en même temps conscient de son opération, lucide et froid comme l
30 passion brûlante peut changer les destinées d’un peuple . » « Surtout, ne donnez pas de raisons aux masses, car de tout temps
31 ité de Versailles, « cette Gorgone terrorisant le peuple allemand qui vivait désarmé et humilié sous le regard de ces milliers
32 supprime le Juge, et la faute. En fondant tout un peuple dans une masse passionnée, il le rend à l’état d’innocence première :
33 uscité par la grande frustration communautaire du peuple allemand. Aucun nationalisme n’eût pu répondre seul, ni aucun sociali
34 ion personnelle, qui implique et entraîne tout un peuple , ne sont données que par des conjonctures tragiques, indépendantes de
35 elles de Juda : car leur mission est d’avertir le peuple et de le détourner de ses voies mauvaises. Mais les Prophètes annonce
9 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Devenir soi-même
36 ypiquement bourgeoise, d’ailleurs partagée par le peuple « éduqué » à l’école bourgeoise. Car s’il est vrai que la masse est u
10 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Passage de la personne à la cité
37 e l’État, à la fois gendarme au-dedans contre son peuple , et gangster au-dehors contre les autres peuples, force de l’ordre et
38 n peuple, et gangster au-dehors contre les autres peuples , force de l’ordre et fauteur arrogant du désordre international, voil
39 fonction normale d’exploiter « pour son bien » un peuple jamais assez mûr pour juger de ses vrais intérêts — ou si l’État est
40 appareil de pilotage, en partie automatisé, qu’un peuple libre et responsable décide d’utiliser pour aller vers ses fins. Ici
41 st exercée par le collège, non par le chef : « le peuple en est propriétaire, le roi simple administrateur ». Entre eux, deux
42 res et le summus magistratus. « Aux éphores, le peuple constitué en corps politique a confié l’ensemble de la République ou
43 ficiels du pacte entre le magistrat suprême et le peuple , les défenseurs de la justice et du droit auquel ils soumettent le ma
44 nave, « vengeur du pacte » entre l’exécutif et le peuple . Le magistrat suprême — roi, président, collège — intronisé par les é
45 nt, collège — intronisé par les éphores au nom du peuple , n’en reçoit qu’un serment d’obéissance conditionnelle car le pacte q
46 issance conditionnelle car le pacte qui le lie au peuple est réciproque ; encore laisse-t-il toujours au peuple une dernière s
47 e est réciproque ; encore laisse-t-il toujours au peuple une dernière supériorité, qui est « celle du corps sur son organe ».
48 son organe ». Et voici la phrase décisive : « Le peuple seul détient la majesté. » (Politica, xxxix.) De la majesté selon Jea
49 de la démocratie véritable par la souveraineté du peuple , l’autonomie des communautés naturelles, la liberté inexpugnable et l
50 ine souveraineté appartient au monarque, à qui le peuple en a fait abandon, une fois pour toutes, et sans condition. La souver
51 aineté, pour Althusius, résidera toujours dans le peuple , et ne sera déléguée au prince ou au Conseil, et sous conditions révo
52 se peut, de pouvoir, ou avec celles de nation, de peuple , de souveraineté et de gouvernement. Soit qu’elles appellent son « re
53 de la volonté humaine et de sa liberté », ou « le peuple , dans la mesure où il s’est structuré en lui-même et forme un tout or
54 uels que soient le régime et ses finalités, ou le peuple auquel on l’applique. D’où l’importance, quand on la considère dans l
55 fonctionnaires n’ont pas aimé ce langage. Mais le peuple a-t-il pu s’y reconnaître ? Non, car il ne sait plus qu’il est, lui,
56 , toutes émanations du souverain réel, qui est le peuple des communes autogérées et fédérées, selon le modèle de la personne à
57 le gouvernement, qui est l’affaire du souverain —  peuple ou roi. Gouverner signifie piloter : cela ne peut se faire et n’a de
11 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience communautaire
58 ains deviennent de la sorte le cœur et l’âme d’un peuple qui attend leur conseil134. Toutes leurs communautés sont communistes
59 e deux sortes, que Rousseau dénommait « nombre du peuple  » et « étendue de l’État ». De l’une et l’autre dimensions dépend dir
60 gouvernement doit être plus fort à mesure que le peuple est plus nombreux » et qu’en revanche « plus les magistrats sont nomb
61 des chefs diminue en raison de l’augmentation du peuple . » Ou enfin : « Si […] le nombre des magistrats suprêmes doit être en
62 ratique convient aux petits États », ceux où « le peuple est facile à rassembler » (Contrat social, III, 1 à 3). Jean-Jacques
63 d’emploi, et surtout de contrôle de l’État par le peuple , le petit État européen fonctionne mieux que le grand à tous égards s
64 ir et des libertés de la personne. 3. — Certains peuples , surtout latins, font de « Monsieur le maire » un petit monarque, qui
65 vu des rois démocrates.) C’est bien plutôt que le peuple ait besoin de cette image paternelle, de cet objet de respects empres
66 ne, les « crises ministérielles ».) Chez d’autres peuples , le pouvoir municipal est collégial, le maire (syndic, échevin, ou pr
67 la possibilité de l’agora ou du forum. Car si le peuple d’une cité trop vaste ne peut plus s’assembler pour discuter, s’il es
68 comment va-t-on le faire devenir commune ? Si le peuple n’a plus où se réunir, si le dialogue n’a pas lieu, si n’importe quel
12 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Que tout appelle les régions
69 « démocratie de droit ». Mais comment accuser un peuple de ruiner la démocratie parce qu’il entend rester le maître de ses af
70 nne tous pouvoirs au Conseil fédéral, et c’est le peuple qui l’a votée. Mais alors il était ignorant des dangers que représent
71 stique. La loi qu’il a votée dans l’ignorance, le peuple peut la rapporter demain. Mais il doit, aujourd’hui, en appeler contr
72 outes nos chances, celles d’une fédération de nos peuples , non d’une coalition de leurs tyrans. Le Monde appelle les régions
73 nation comme une usurpation de la souveraineté du peuple , comme une machine de guerre, comme une tyrannie anonyme, comme un or
13 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience régionale
74 t tous les autres caractères de l’identité de ces peuples . Et sans doute aura-t-il raison, à toutes fins politiques dans ce siè
75 décolonisation, le droit de libre disposition des peuples , la décentralisation dans tous les domaines et l’autogestion. Dès 194
76 ces… Mais deux siècles, c’est peu pour l’âme d’un peuple , pour ces réalités irréductibles à l’analyse rationaliste et que C. G
77 st peut-être précisément la cause qui a décidé un peuple à s’établir et à se fixer sur une terre où se trouvaient réunies tout
14 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — L’autogestion politique
78 té nationale, terme absolu de toute histoire d’un peuple normalement évolué. Ayant « fait son unité » (comme on fait sa pubert
79 « fait son unité » (comme on fait sa puberté) ce peuple devient une « nation immortelle », et l’État qui agit en son nom disp
80 s siècles, témoins des gloires et des drames d’un peuple … Mais vous rêvez, monsieur. Rien de tout cela n’arrivera. Ce serait r
81 lité, le banditisme, et l’avidité conquérante des peuples voisins. Votre idéal est sans doute généreux, mais nous mènerait à l’
82 eté ne peut plus consister que dans le pouvoir du peuple d’une communauté de gérer ses propres affaires. Or, ce pouvoir ne peu
83 ’échelle de la fédération, par les délégations du peuple européen.   6. — Dépasser ce qui est… vers quoi ? On pourrait se dem
84 ésentants élus. Ce pouvoir régional, émanation du peuple et proche de lui, à tous égards, rendra compte de sa gestion devant l
85 ous égards, rendra compte de sa gestion devant le peuple souverain et devant lui seul, dont il sera le serviteur et non le pri
15 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Stratégie
86 ançais — étant exclue par l’extrême diversité des peuples et sinon de leurs traditions, plus homogènes qu’on ne le croit, du mo
87 t souverain de cette politique-là n’est jamais le peuple mais l’État, substitut du roi qu’il fallait servir.) En revanche, si
88 x conduites que les Européens (et tous les autres peuples à leur suite en ce siècle) tiennent depuis 1792 pour révolutionnaires
89 son bureau exécutif — usurpant le rôle de voix du peuple , préalablement bâillonné. Au reste, l’État totalitaire n’est que le s
90 ndra pratiquement impossible la fédération de nos peuples . D’où satellisation par les deux Grands et fin de l’Europe indépendan
91 mule colonialiste : elle consiste à soumettre les peuples conquis par la force ou la ruse, non seulement à la loi des vainqueur
92 siècles, avant d’appliquer les mêmes procédés aux peuples des trois Amériques, de l’Asie du Sud-Est, et de l’Afrique. Les confl
93 entales. Nous sommes tous colonisés, Européens et peuples du tiers-monde, par un certain modèle mental qui a permis la civilisa
94 e inventé en Europe, a été essayé d’abord sur des peuples européens, et avec quel succès, pendant des siècles. Quant au tiers-m
95 grand nombre ; ni l’amour pieux ou gouailleur du peuple , ni le dévouement rituel d’une aristocratie qui sait ce qu’elle se do
96 lldin, chef du nouveau gouvernement choisi par le peuple à cause de son opposition aux centrales nucléaires : « L’action des i