1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
1 leurs lectures, les journaux qu’ils achètent, la politique , ou la religion qu’ils suivent, ils se taisent bien vite, ou se remet
2 peuple à ne pouvoir se libérer des charlataneries politiques autrement que par des violences maladroites, dont il ne sera pas le d
3 t-il ? D’ailleurs on n’en a jamais vu. Quant à la politique , c’est tout à fait autre chose. C’est un certain nombre de phrases qu
4 qui ne m’a pas empêché jusqu’ici de m’occuper de politique par exemple… Mais déjà je me sens moins assuré dans ma bonne conscien
5 un signe de surdité spirituelle totale. Seule la politique est encore capable de pousser les hommes à des violences. L’héroïsme
6 ns de contemporains. D’autant plus que des partis politiques « dangereux » prennent soin de vous le rappeler avec une insistance i
7 mpitoyable. Alors on se rabat sur des discussions politiques , ou sur la philanthropie. On parle du péril social créé par le chômag
8 socialistes, ils se bornent à utiliser l’argument politique du chômage, soit enfin qu’une gêne assez compréhensible les retienne
9 même. (Double « censure » opérée par les passions politiques et par les croyances morales.) Voici donc le dilemme : ou bien l’on e
10 ) tiennent presque toute la place. Abîme entre la politique des amis du peuple, et la réalité du peuple : rien ne le rend plus se
11 ur les noms des notables et sur le jeu des partis politiques . Et que dire maintenant du voyage lui-même ? C’est une résurrection d
12 u des revues à l’essai, mais c’est toujours de la politique . Quand j’étais jeune, j’ai beaucoup lu Anatole France, c’est à cause
13 éressant à lire ? — Vous ne lisez pas de journaux politiques  ? — Ce n’est pas ce qu’on cherche. Il faudrait en lire deux au moins
14 qu’il n’y aurait pas moyen de faire un mouvement politique en dehors des partis et de voir une fois ce qu’il y aurait à changer
15 les libérer de l’ancien ; et l’alibi d’une action politique à laquelle ils n’entendent goutte. Je ne sais plus quel poète a écrit
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
16 ison. Mais alors il importe de trouver des moyens politiques qui empêchent cette santé, ce goût du risque, de se transformer mécan
17 gle le jeu des relations humaines et les opinions politiques ). Le marxisme traite tout cela de nuances vaines, d’illusions, voire
18 rale, un art et une métaphysique ! Problème de la politique actuelle : sera-t-elle l’affaire du meilleur statisticien, ou, au con
19 menait. Pendant tout l’entretien — littérature et politique  — il avait l’air furieux, cet air qu’on a je crois très facilement ve
20 role au Cercle d’hommes, citent des livres sur la politique … 12 novembre 1934 J’ai relevé quelques chiffres dans un ouvrage
21 ous savez, tout y est, c’est attrapé, le curé, la politique et tout !… »11 Les éditeurs s’efforcent de répondre à la demande du
22 arlé avec plusieurs jeunes gens. Quelles opinions politiques , dans ce cercle ? — Il y a de tout. Le quincaillier est royaliste, un
23 es de pasteurs. Je me suis initié à la géographie politique et même spirituelle du département. J’ai vu plusieurs presbytères. J’
24 croit plus ni à Dieu ni à diable et à peine à la politique , l’hiver est « pourri », la « pulmonie » fait des ravages, et ces coc
25 ent, à entrer à l’Académie, voire à jouer un rôle politique  : pour faire figure, pour acquérir une situation bien définie dans le
26 moi, c’est un fasciste ! » Toutes nos confusions politiques résumées dans cette petite phrase ! Je me dis : C’est bien ma faute.
27 une prudence qui est le fondement même de toute «  politique  ». Et si j’avoue et légitime la réalité de mes superstitions, il faut
28 re aussi les droits du général. Qu’est-ce que la politique , sinon le général en tant qu’il s’oppose au réel, lequel est fait de
29 la société dans l’anarchie la plus sanglante. La politique ne doit jamais partir de la réalité irrationnelle de l’homme : d’aill
30 à leur bien le plus précieux !) Au contraire, la politique doit aller à l’encontre de la réalité individuelle, et c’est pour ell
31 lentendu en soutenant à plusieurs reprises que la politique idéale devrait partir de la personne. Elle doit tenir compte de la pe
32 : pédagogique. Il est de l’essence de toute saine politique de s’opposer à la personne, de limiter son expansion, de combattre en
33 e en définitive le réel que nous incarnons. Toute politique est normative, mais seulement de l’extérieur. Une politique saine ne
34 est normative, mais seulement de l’extérieur. Une politique saine ne saurait donc partir de la personne, mais au contraire de l’i
35 sciplines.) Ainsi le but final, le télos de toute politique , c’est la suppression de l’État, la libération des personnes au momen
36 elle sort du domaine personnel et déborde dans la politique . On devine peut-être pourquoi. C’est qu’elle forme la composante prop
37 e perversion, elle se met à jouer au profit de la politique et des doctrines d’État qui doivent justement la combattre, le désord
38 obisme antibourgeois ou prolétarien, de méfiances politiques , d’arrière-sentiments religieux, de rancunes, de souvenirs… On ne peu
39 éactionnaire ». À la prochaine enquête sur l’état politique de la France, je me promets de répondre par cette simple déclaration 
40 nsées, toutes nos actions, tous nos systèmes… Une politique , une éthique, une idée qui ne peuvent être rapportées à la situation
41 s — bourgeois ou intellectuels — qui détestent la politique et la combine électorale. Au lieu de quoi, on pervertit les révoltes
42 nce, une absolue disponibilité.) 2 mai 1935 Politique et réalité. — Je sors d’une réunion populaire qui s’est tenue dans la
43 hie. Et cela finit toujours par une discussion de politique générale. Ils connaissent tous quelques moyens très simples qui empêc
44 es de main d’imposer à ce peuple déprimé un cadre politique nouveau, qui lui permette de se refaire des racines, de travailler et
45 n peu partout dans la province). Et puis « leur » politique , parlez-moi de « leurs combines », il n’y a rien à y comprendre. Dans
46 e connaît pas le grand conférencier littéraire ou politique « en tournée ». 17. Ils ont donc au moins 65 ans aujourd’hui, où l’a
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
47 es cortèges du 14 juillet 1935 Scepticisme et politique . — « J’entends crier de toutes parts à l’impiété. Le chrétien est imp
48 urd’hui si l’on s’avisait de le diriger contre la politique , notre superstition. « J’entends crier de toutes parts au mauvais cit
49 la suppression totale des libertés culturelles et politiques , etc. Ils me répondent que tout cela n’est rien, ou n’est que proviso