1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
1 ontiers en langage moderne par le terme de soldat politique . Nous allons le voir se transformer substantiellement dans le vocabul
2 à-dire que la collusion de l’Église et du pouvoir politique tendait à opprimer la liberté de la personne, en absorbant celle-ci d
3 qu’elle a consisté accidentellement, dans le plan politique , à combattre sur deux fronts : d’une part contre l’absolutisme du pou
4 bat les deux tendances non point pour des raisons politiques , mais pour sauver l’Église véritable, car, écrit-il, « si personne n’
5 lations humaines, et en particulier les relations politiques . Toute l’histoire de l’Europe serait à refaire à partir de cette cons
6 quelque sorte contaminé les formes et structures politiques . Nous en verrons quelques exemples un peu plus loin. Quelle fut donc
7 s un peu plus loin. Quelle fut donc la traduction politique de la doctrine calvinienne de l’Église et des vocations personnelles 
8 alistes. L’absolutisme, la collusion des pouvoirs politiques et spirituels, nous les trouvons chez un Charles-Quint, chez un Phili
9 la tête, en tous pays, nous le voyons adopter une politique toute différente. Il ne tombe jamais dans le piège d’opposer à l’abso
10 s protestants revendiquer et appliquer un système politique souple et vivant, respectueux des diversités, c’est-à-dire fédéralist
11 les historiens attribuent à ces faits des causes politiques précises. Ils disent que la Réforme a triomphé surtout dans les petit
12 i explique à la fois le respect des diversités en politique , et le respect des personnes dans la vie privée. L’un entraîne l’autr
13 ut-il comprendre mieux que tout autre le paradoxe politique du fédéralisme : la liberté de chacun dans une action commune, l’équi
14 indre l’Espagne. Laissons de côté les différences politiques que l’on pourrait marquer entre ces trois États : d’abord parce que c
15 mme le césaropapisme. D’autre part, ses décisions politiques étaient fortement influencées par le clergé : c’est ce qu’on nomme la
16 es ? Cette première question est capitale. Car la politique d’un régime est toujours étroitement dépendante de l’attitude qu’il p
17 rituelle9. Il se transforme alors en une religion politique , ou encore en une politique d’allure religieuse. Et cela d’autant plu
18 alors en une religion politique, ou encore en une politique d’allure religieuse. Et cela d’autant plus que la religion qu’il adop
19 rrestres ne divergent plus du tout des buts de la politique , se confondent même avec ceux-ci. Alors il n’y a plus de recours, pl
20 es que nous définissions en débutant. La religion politique , ou la politique religieuse totalitaire, a créé le type même d’une co
21 issions en débutant. La religion politique, ou la politique religieuse totalitaire, a créé le type même d’une communauté régressi
22 atique, à l’utilisation de l’Église pour des fins politiques , c’est-à-dire au césaropapisme. Si le mot d’ordre « Suisse chrétienne
23 t, pour l’avenir immédiat ! Et enfin, sur le plan politique , essayons de comprendre une bonne fois le sens spirituel de notre féd
24 ns spirituel de notre fédéralisme, seule doctrine politique existante qui doit radicalement contraire à la doctrine totalitaire.
25 urs, volontairement durcis, de ces jeunes soldats politiques dressés à l’héroïsme en masse, à l’héroïsme collectif — le plus facil
26 me de la sûre doctrine de résistance au paganisme politique 11. Ceci nous charge d’une responsabilité devant l’Histoire. Que devo
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
27 e dont je vais vous parler n’est pas une bataille politique . Les adversaires ne sont nullement les actuels belligérants, et il n’
28 à l’agonie. Mais en même temps, la vie sociale et politique devient pratiquement impossible. Les masses le sentent aussi bien que
29 est la seule règle de toute activité, culturelle, politique , ou même religieuse. » C’était un coup de génie, si le génie consiste
30 publicité des grandes firmes et des grands partis politiques . Il est prêt à se laisser « aimanter » comme limaille par le premier
31 rmulés dès maintenant comme un programme de parti politique . Ils doivent mûrir, et lentement se dégager de l’ensemble de mille ef
32 oici conduit, comme malgré moi, à des conclusions politiques — oserais-je dire patriotiques ? — ou plutôt à des conclusions qui, p
33 éfendant notre patrie : la réalité fédéraliste en politique et dans tous les domaines de la culture, le seul avenir possible de l
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. Neutralité oblige, (1937)
34 e neutralité caractérise non seulement notre rôle politique en Europe, mais encore notre mentalité par rapport aux pays voisins.
35 se permet de prendre parti, dans les questions de politique étrangère, ou de politique intérieure du voisin, avec d’autant plus d
36 dans les questions de politique étrangère, ou de politique intérieure du voisin, avec d’autant plus de violence qu’elle y court
37 fascismes étrangers alors qu’ils sont les formes politiques les plus violemment centralistes, les plus contraires à nos statuts !
38 ez nous à l’école de la droite française et de sa politique particulière conditionnée par le nationalisme unitaire et antialleman
39 is, les écrivains n’ont moins d’action sur la vie politique .) Il est clair, et on le dit assez pour que je n’aie pas à insister,
40 r où il existera, l’on pourra dire que nos hommes politiques , si réellement représentatifs, dans ce pays, de l’opinion moyenne des
41 , dans ce pays, d’un certain nombre de structures politiques et morales, et d’une tradition fédéraliste, qui se trouvent réaliser,
42 listes. Nous n’avons donc pas à renverser l’ordre politique existant mais à donner ou à rendre à cet ordre une signification qui
43 la tentation de copier nos voisins dans les mœurs politiques et dans la presse, tout cela menace et compromet non seulement nos ch
44 non seulement nos chances à venir, mais les bases politiques et morales sur lesquelles nous pouvions compter, et la mission même d
45 ons, et l’on avait par trop souffert de la grande politique des voisins. 30. Dans toutes les classes sociales, bien entendu !
4 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
46 ces propagandistes ? Ils proclament une doctrine politique tout à fait nouvelle en Europe. Ils prétendent que les nations n’ont
47 uête perpétuelle. Elle est sans doute un héritage politique . Mais rien ne se déprécie plus rapidement que les privilèges politiqu
48 ne se déprécie plus rapidement que les privilèges politiques , si le peuple qui en jouit ne sait pas les mériter par ses manières d
49 olérance réelle que par prudence. Les adversaires politiques ou religieux, chez nous, se fréquentent peu, ne se parlent pas, et so
50 ois de janvier 1940, sont avant tout nos libertés politiques . Je répondrai que nos libertés politiques ne sauraient subsister et g
51 ibertés politiques. Je répondrai que nos libertés politiques ne sauraient subsister et garder leur valeur concrète que si nous con
52 autres, et toute notre histoire en témoigne. Une politique de liberté ne peut être faite que par des esprits libres. Et libres d
53 des manières de penser et de vivre, nos libertés politiques ne pourront subsister longtemps, et alors c’en sera fait de notre lib
54 ue grâce à la foi des chrétiens, et à leur action politique . Et vous voyez qu’au bout du compte, et « pratiquement » (comme nous
55 que celles-ci sont basées sur notre foi non point politique , mais chrétienne ? Oui, comment justifier encore, dans cette guerre-c
56 nce étrangère, sont dans les vrais intérêts de la politique de L’Europe entière.32 » Et j’en arrive, ici, au centre même de tout
57 outient. Je laisserai de côté, ce matin, l’aspect politique au sens étroit du problème. J’estime que le fédéralisme est tout d’ab
5 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
58 Esquisses d’une politique fédéraliste Il se peut que le fédéralisme n’ait été à son origine q
59 entage des régions montagneuses appelle une forme politique tout opposée à celle qui règne normalement dans les landes de la Prus
60 e de comprendre vraiment la véritable alternative politique de notre temps : totalitarisme ou fédéralisme (et non point gauche ou
61 fédéraliste fut promptement détourné au profit de politiques d’hégémonie. Toutefois ce sentiment ne cessait pas de croître et de s
62 État qui prétend que ses frontières douanières et politiques soient en même temps celles de la religion des citoyens, de leur cult
63 énicité, la volonté de relativiser les frontières politiques . (Nul besoin d’abolir celles-ci, comme le voulaient les International
6 1940, Mission ou démission de la Suisse. Appendice, ou « in cauda venenum » Autocritique de la Suisse
64 langage ! — Puisque le fédéralisme est une forme politique qui suppose l’équilibre vivant entre les droits de chaque région et s
65 tres, est à la base de la plupart de nos conflits politiques , économiques, parlementaires. 2. Ni gauche ni droite. — Les centralis
66 récente, et plus ou moins contaminé par les mœurs politiques françaises. L’idée même de parti, d’ailleurs, est antisuisse, dans ce
67 s ce sens qu’elle est antifédéraliste. Tout parti politique est en puissance un petit État totalitaire et unifié, qui voudrait bi
68 naires qui s’y incrustent, et dont l’intelligence politique s’atténue dans le confort et la prudence. Ne dites donc plus : « Nous
69 ait 10 fr. par an. Je vois enfin que toute notre politique est alourdie et comme paralysée par des soucis budgétaires de cet ord
70 ette « éternité » est la base officielle de notre politique . Dans ce cas, notre politique reposerait sur une faute de français, j
71 officielle de notre politique. Dans ce cas, notre politique reposerait sur une faute de français, j’en suis fâché. Ce n’est pas é
72 rait désigner l’attitude adoptée par la Suisse en politique . De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à partir d’un certain mom
73 pas accomplie. (L’Empire fédératif ?) Mais toute politique digne de ce nom consiste à prévoir même le pire, et même la réalisati
74 rquoi est-ce comique ? Parce que l’histoire et la politique ne cessent pas de modifier ces positions toutes relatives que sont la
75 . — Les traités nous reconnaissent une neutralité politique et militaire. Ils nous obligent aussi à la défendre intégralement. Ma
76 confondre le réalisme avec la médiocrité des vues politiques . Les petits pays ne sont pas dispensés d’imaginer et de voir grand. B
77 bien typique du siècle dernier, où, en effet, la politique n’était plus guère qu’une annexe des affaires. Rien de plus dangereus
78 sme d’hier). Notre époque est celle des religions politiques , sociales, nationales. Le commerce, l’industrie, l’économie en généra
79 le fait, que la Technique ne saurait inspirer une politique , mais qu’elle peut au contraire servir à tout lorsqu’on l’y force — e
80 saurait plus servir d’excuse à l’absence de vues politiques . On demande à un gouvernement de « gouverner44 », de piloter l’État e
81 rciaux. On demande des diplomates qui fassent une politique , et qui aient plus d’idées générales que de compétences économiques.
82 qu’on vient de lire, que je n’ai pas d’ambitions politiques  ! 41. Intéressante précision du langage ! Un « drôle », c’est à la f