1 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — L’engagement politique
1 1.L’engagement politique J’ai, pour la politique, une espèce d’aversion naturelle. L’aveu pa
2 1.L’engagement politique J’ai, pour la politique , une espèce d’aversion naturelle. L’aveu paraîtra maladroit au seuil
3 d’adresse au jour le jour qui tient lieu de vertu politique à ce siècle débile et fiévreux ? On se demande alors de quoi je me mê
4 logique dans l’application du système. L’État, sa politique , ses décrets, ses brimades, représentent dans notre siècle un monstru
5 n me fait sur le territoire ennemi. Je fais de la politique pour qu’on n’en fasse plus, ou plutôt pour qu’un jour des hommes comm
6 ence. Ou plus exactement encore, si je fais de la politique , c’est bien moins pour sauver le monde que pour accomplir les devoirs
7 concret, et découvre bientôt qu’il est social ou politique . Ce n’était pas ce qu’elle cherchait, elle avait cru voir autre chose
8 sque de s’y dégrader. J’ai préféré ce risque à la politique de l’autruche. L’issue fût-elle désespérée. Et peut-être ne l’est-ell
2 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — Ridicule et impuissance du clerc qui s’engage
9 bourgeoise aboutit à la conception brutale d’une politique stalinienne ou fasciste, qui ne connaît plus d’autre autorité que la
3 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — Le vrai pouvoir des intellectuels et son usage
10 ls qu’il appartient de l’exercer dans le désordre politique . Pratiquement et spirituellement, il n’y a pas pour nous de tâche plu
11 ses destins. Ils constatent que, dans la réalité politique , ce sont encore des hommes qui agissent, et non pas du tout ces faux
12 du niveau proprement humain. Cela éclate dans sa politique  : elle affirme la Paix, le Droit, l’Humanité ; elle ne respecte en fa
4 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — Pour une politique à hauteur d’homme
13 4.Pour une politique à hauteur d’homme Toute la question est de savoir à quel niveau l’o
14 le définition de l’homme est impliquée dans telle politique qu’on défend. C’est cette question qu’on a cessé de poser dans le mon
15 sé de poser dans le monde des politiciens. Si la Politique est l’art de gouverner les hommes, il ne saurait être indifférent à c
16 our respecter en lui sa raison d’être. Les partis politiques ne possèdent, il est vrai, ni à gauche ni à droite, aucune définition
17 des « milieux » dirigeants, pour toute cette vie politique sans rapports organiques avec la vie réelle du pays. Elle affirme la
18 gauches. Changeons de plan ! Reposons la question politique dans une perspective humaine, et non plus dans « l’optique parlementa
19 et non plus dans « l’optique parlementaire ». Une politique à hauteur d’homme, c’est une politique dont le principe de cohérence
20 ire ». Une politique à hauteur d’homme, c’est une politique dont le principe de cohérence s’appelle la responsabilité de la perso
21 a personne humaine. En d’autres termes, c’est une politique dont chaque temps et chaque but se trouvent subordonnés à la défense
22 odule universel de toutes les institutions. Cette politique s’oppose au gigantisme totalitaire ; elle s’oppose à l’émiettement so
23 la personne. On n’y atteindra jamais que par une politique établie dès le départ à ce niveau. 5. Jean-Richard Bloch, parlant d
24 oyable de la définition humaine. » (Offrande à la Politique , p. 255.) Ignorance héritée, si l’on peut dire, par les adversaires d
5 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — En dernier ressort
25 fs peuvent très bien revêtir les apparences d’une politique supérieure, et comme tels se voir adoptés par des clercs même incroya
26 l’économie de mes « raisons » d’agir sur le plan politique , si d’une part toute foi est action, s’il est vrai d’autre part qu’un
27 à cette espèce d’équivoque ? Dès qu’il fait de la politique , il est bien obligé de parler le langage du monde, et cependant il l’
28 tre « l’ordre établi » ; il dit pis que pendre la politique , et il voudrait que la Pensée s’en mêle. Il nous parle de la personne
29 plus grand qu’on ne le croirait à lire des essais politiques . Aux heures où l’on y plonge, la vanité des passions » politiques app
30 heures où l’on y plonge, la vanité des passions » politiques apparaît sous un jour nouveau : on voit bien qu’elles sont sans rappo
31 e de son sort personnel. Dans ce sens, toutes les politiques ne sont que politique d’autruche. On se passionne pour des moyens, et
32 . Dans ce sens, toutes les politiques ne sont que politique d’autruche. On se passionne pour des moyens, et c’est pour oublier le
33 our oublier les fins dernières. Pourtant la seule politique vraie serait celle dont tous les moyens seraient vraiment ordonnés au
34 tique. J’estime que seuls ont droit à faire de la politique ceux pour qui nul moyen ne saurait être utilisé, qui ne porte en lui-
35 leurs à de rigoureux développements. C’est que la politique , redisons-le, n’est pas un art : toute forme pure lui échappe. Elle e
36 r un style indépendant de leur objet. Faire de la politique , ce n’est pas là mon choix, c’est une obligation à quoi je me résous
6 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Destin du siècle ou vocation personnelle ?
37 e inconciliables et contradictoires ? Sur le plan politique tout au moins, ils paraissent s’opposer avec une certaine violence ;
38 comprise serait impossible. Sans eux, les partis politiques seraient sans force, les luttes sociales perdraient beaucoup de leur
39 pourrais encore vous montrer quelles conséquences politiques commande une telle attitude et quelles révolutions, enfin réelles, el
40 och intitula Destin du siècle un recueil d’essais politiques dont le retentissement fut grand. Ce n’est pas ici le titre de M. Blo
7 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Personne ou individu ? (d’après une discussion)
41 e que le tout. Ce qui revient à dire, sur le plan politique , que les droits de l’État priment ceux du citoyen. Voilà ce qui décou
42 re ou n’est pas. Cela revient à dire, sur le plan politique , que l’État n’est rien d’autre qu’une machine destinée à subvenir à l
43 dotée d’une police minime. Une autre conséquence politique du personnalisme, qui marque bien l’opposition de ce système à ceux q
44 qu’ils sont moins étendus. Peut-être ces exemples politiques seront-ils plus probants que les définitions d’un philosophe ? Je tie
8 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Précédence ou primauté de l’économique dans le marxisme ? (Introduction à un débat dans un cercle privé)
45 ent, que s’il n’y a pas, à la base d’une doctrine politique un principe d’actualité, nulle « période de transition » ne sera capa
9 1934, Politique de la personne (1946). Principes d’une politique du pessimisme actif — Ni ange ni bête : ni gauche ni droite, (Fondements théologiques d’une action politique)
46 ni droite (Fondements théologiques d’une action politique ) 18 En dépit de la vieille polémique des bien-pensants, il n’exist
47 ’est la conception réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarc
48 ciale imposée. C’est une doctrine pessimiste, une politique de la camisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conceptio
49 t la conception révolutionnaire, ou dynamique, la politique du devenir et de l’évolution fatale. C’est une doctrine optimiste, do
50 e présent injuste, mais dans le futur libérateur. Politique millénariste. À droite, on dit que l’homme est une bête, que c’est l
51 xe essentiel, et non ailleurs, peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux tra
52 ici le malentendu qui s’institue partout entre la politique et notre foi : la politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt l
53 itue partout entre la politique et notre foi : la politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend les moyens
54 i de sous-estimer les moyens. Ou encore : pour le politique pur, il s’agit toujours d’un ordre établi ou d’un ordre à établir. Po
55 s l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique est dans l’évolution, dans la durée. Mais il faut que l’ordre reçu s’
56 e chrétien prenne position en présence des partis politiques . S’il rejette les partis pris, c’est qu’il doit sans cesse, à nouveau
57 la promesse d’être sauvés de son empire. L’action politique nous est nécessaire, comme manger, travailler et penser, mais jamais
58 ger, travailler et penser, mais jamais un système politique ni aucune synthèse humaine n’aura de droit sur nous en tant que perso
59 en tant que vocations. Surtout, jamais un succès politique ne pourra, pour nous, se confondre avec un progrès du salut. Principe
60 onfondre avec un progrès du salut. Principe d’une politique du pessimisme actif. Une phrase de Kierkegaard résume, à mon sens, l
61 fondement et la seule direction possible de toute politique chrétienne : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collect
62 et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qui revendiquent les droits supérieurs de la personne par rapport à l
63  voilà peut-être définie l’attitude chrétienne en politique  : une révolution sans illusions. 18. Réponse à une enquête de la Re
64 sociaux et culturels du temps. 19. Illustration politique  : à tout système qui tend à l’anarchie par excès de confiance dans l’
10 1934, Politique de la personne (1946). Principes d’une politique du pessimisme actif — Sur la devise du Taciturne
65 nous ne sommes pas du monde. » Toute construction politique qui ne prend pas au sérieux ce qu’impliquent les deux termes de l’ant
66 . Ainsi se trouvent définies les trois « hérésies politiques  ». 1° L’hérésie pessimiste abandonne à lui-même un monde qui ne saura
67 l prend au sérieux sa foi, participer à un effort politique quelconque ? Ayons le courage de l’affirmer ; il n’est pas de réponse
68 es exigences absolues), tandis qu’au contraire la politique est l’art d’accommoder les relations dans le sens de la plus grande f
69 ens de la plus grande facilité de réalisation. La politique est un art de synthèses pratiques ; son office est de résoudre dans l
70 ales. Doit-on conclure au refus de toute activité politique  ? Ce serait admettre que les deux termes de l’antinomie s’équivalent
71 ls qu’ils sont, — des hommes qui ont besoin d’une politique pour suppléer à leur faiblesse, qui ont besoin tout autant qu’on leur
72 . Telle est, dans son principe, la seule attitude politique que puisse adopter le chrétien : la politique du pessimisme actif, — 
73 ude politique que puisse adopter le chrétien : la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme sans illusions.
74 est peut-être vis-à-vis d’eux seulement que notre politique pourra se fixer un programme : la devise de Guillaume d’Orange est l’
75 urs les bénéfices provisoires qu’il dispense. Une politique chrétienne doit d’abord condamner toutes les « solutions » que nous a
11 1934, Politique de la personne (1946). Principes d’une politique du pessimisme actif — Note sur un certain humour
76 juge toute tentative transformatrice. Il n’est de politique que celle qui réussit. Vous avez tort de vous mettre en souci pour le
77 choses les plus douloureusement incertaines : la politique , par exemple. J’insiste sur l’aspect humoristique de cette phrase, — 
78 pas de même pour l’incroyant qui joue tout sur la politique , et se voit de la sorte contraint d’accorder une valeur absolue à des
12 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Comment rompre ?
79 a rupture que nous voulons n’aura de conséquences politiques que si nous posons le problème sur son plan réel. Or, le lieu de sa d
80 dans tout programme prétendu chrétien, dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu ! — qui poursuivrait s
81 alité ils rendaient à César. Entraînée dans cette politique , la théologie se fait servante de la chose publique. Et que voit-on d
82 contre une force de même ordre. Assez de cette «  politique chrétienne » où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discuta
83 je ne puis engager que moi-même, hic et nunc. La politique est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le chrétien, sera toujou
13 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Humanisme et christianisme
84 , qui désigne une conception générale de la vie —  politique , économique, éthique — fondée sur la croyance au salut de l’homme par
85 e n’ait pas ses doctrines, et même une expression politique cohérente. Qu’il me suffise de rappeler les écrits de MM. Fernandez34
14 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Antimarxiste parce que chrétien
86 ion de l’histoire ; sa dialectique ; ses méthodes politiques et sociales. Je puis leur reconnaître une part importante de vérité,
15 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Fascisme
87 e est-elle devenue rapidement une espèce d’injure politique , un synonyme de méchant homme, d’ennemi du peuple, de bourgeois bruta
88 par les antifascistes va leur dicter une attitude politique , et leur carence doctrinale les empêchera de remarquer que cette atti
89 ale les empêchera de remarquer que cette attitude politique est précisément le fascisme. Je simplifie à l’excès ? Mais nous voyon
90 rminations guère plus complexes que celles-là. La politique devient terriblement primaire dès qu’elle se fait par la radio. Et co
91 s ce livre où je cherche à juger les moyens de la politique du point de vue de ses fins humaines, et ces fins à leur tour du poin
92 our s’établir. Cherchons plutôt à quel niveau une politique donnée entend réaliser ses objectifs ; en d’autres termes, par quelle
93 ’empare des peuples fatigués — démoralisés par la politique  —, incertains de leur mission. Reprenons ces trois caractéristiques.
94 amais fatigué. L’État fasciste met fin aux luttes politiques  : il supprime les partis et jugule la presse. L’État fasciste enfin r
95 Cet unitarisme fasciste couvre des revendications politiques et culturelles assez contradictoires. Il satisfait d’abord les advers
96 sauvegarde le principe fédéraliste. Dans l’ordre politique , ce sont les groupes « personnalistes » qui ont résisté le plus longt
97 aisé de voir qu’il est le véritable antifascisme politique . La personne n’est jamais « au pas ». Elle est aux ordres de sa vocat
16 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — D’un Cahier de revendications
98 ésignent-ils la notion de personne ! — aux forces politiques et historiques qui, selon eux, déterminent entièrement le devenir rév
99 , le fascisme, leurs mystiques et leurs créations politiques , condamnation de l’individu, de la « pensée » bourgeoise (la pensée s
17 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — Communauté révolutionnaire
100 ns d’égalité furent néanmoins d’ordre strictement politique . On voulait un système fondé sur l’homme-en-général. On se battit pou
101 citoyens eurent compris que leur égalité purement politique était fictive54 qu’ils commencèrent à soupçonner la duperie. Il leur
102 étuelle. À qui fallait-il être égal ? Sur le plan politique , la réponse était facile ; mais elle ne satisfaisait pas le besoin qu
103 liser. Telle est la formule fondamentale de notre politique . Elle entraîne immédiatement cette constatation : c’est qu’il ne s’ag
104 créatrices, sur le plan économique et sur le plan politique . (Tension organique entre la corporation ou le syndicat d’une part, l
105 rincipes qui seront à la base de l’économie et de politique nouvelles sont identiques à ceux qui seront à la base de la vie socia
106 it que l’égalité ne soit possible que sur le plan politique , bien qu’elle soit prêchée à l’école comme une valeur morale, crée un
18 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — Triomphe de la Personne, (Aphorismes)
107 ssions Je parle, dans ce livre, de philosophie politique et de doctrines sociales ; cela paraîtra sans doute un comble d’ingén
108 choix — à toutes les personnes averties de l’état politique de l’Europe ; cela ne paraîtra pas même un comble, mais sera tenu pou
109 les politiciens. Les intérêts et les passions. La politique que vous définissez ne sert ni les uns ni les autres. Elle prétend ag
110 elque chose. Que fait-il ? — Il est dans l’action politique , dans la lutte… — Dans la lutte électorale ? — Dans la réalité pratiq
111 tuels ! » Cela signifie : vous cherchez la vérité politique , et nous, nous voulons des discours, du « pratique », c’est-à-dire qu
112 rs et des revendications « excitantes ». Toute la politique qu’on leur sert, de Doumergue à Cachin, est romantisme. C’est parce q
113 Incertitude essentielle de toute considération politique Les fins qu’on veut atteindre par l’action politique peuvent être
114 que Les fins qu’on veut atteindre par l’action politique peuvent être clairement définies, mais elles restent diverses et inco
115 lle » ne se confond nullement avec la distinction politique droite-gauche. Chacun sait qu’il ne suffit pas d’être ruiné pour deve
116 iquer la primauté du spirituel. « Calligraphie politique  » Les fascistes, lorsqu’ils critiquent les plans sociaux des group
117 Folies J’ai parlé plusieurs fois de « folies » politiques . Ne l’ai-je pas fait avec plus d’indignation que de pitié ? Les homme
118 e plutôt des soins que des injures. Cruauté de la politique  : non point que les gens qui la font soient très méchants ; mais ils
119 Sobre et prodigue. Grattez un peu le conformisme politique , en Allemagne, en Russie, en Italie, vous retrouverez ce visage, cett
19 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Groupements personnalistes
120 roupements personnalistes Le drame de la France politique , c’est la carence du socialisme véritable. L’esprit parlementaire a d
121 t cependant patriotes ; fédéralistes dans le plan politique européen, et personnalistes dans le plan moral, ils occupent une posi
122 i contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un volume entier qu’il faudrait consacrer à la criti
123 de base : Spirituel d’abord, Économique ensuite, Politique à leur service. Il est facile d’indiquer rapidement le principe de co
124 t d’autre part à une conception de l’organisation politique radicalement antiétatiste, fédéraliste, ou mieux communaliste. L’assi
125 au de statistiques et de répartition ; les tâches politiques étant confiées à la fédération des « petites patries régionales ».
20 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Qu’est-ce que la politique ?
126 4Qu’est-ce que la politique  ? 1. La politique est en principe ce qui intéresse la cité. Aucun d
127 4Qu’est-ce que la politique ? 1. La politique est en principe ce qui intéresse la cité. Aucun des habitants de la c
128 nt le besoin de « justifier » leurs interventions politiques , — comme si cela n’allait pas de soi ! (Exemple : les Pages de journa
129 rofonde incertitude : non seulement c’est le sens politique qui fait défaut, mais c’est le sens même de la politique en général q
130 ue qui fait défaut, mais c’est le sens même de la politique en général qui n’est plus clairement aperçu, dans l’élite de la natio
131 er à la chose civique ; mais on sent aussi que la politique , telle qu’elle est conçue et pratiquée de nos jours, est une menace s
132 ulte de ce malaise : « faut-il ou non faire de la politique  ? », on ne peut répondre avec sécurité que si l’on a d’abord répondu
133 répondu à cette autre question : qu’est-ce que la politique  ? Car si la politique est ce que l’on pense ordinairement, c’est une
134 question : qu’est-ce que la politique ? Car si la politique est ce que l’on pense ordinairement, c’est une peste, et tous les rai
135 engager sont de misérables sophismes. Mais si la politique devient ce que nous voulons qu’elle soit, la question d’en faire ou d
136 ou de n’en pas faire ne se pose même plus. 3. La politique , en France, revêt des formes beaucoup plus variées et complexes que c
137 u parti qui est meurtrier. b) On appelle aussi «  politique  » la rumeur confuse des idéologies que les partis prétendent servir.
138 qu’il n’y a plus en France de véritable idéologie politique . Ce qu’on nous offre sous ce nom n’est qu’un lamentable ramassis de p
139 u’elle entraîne la ruine de la famille.79 Si la politique , c’est cela, je dis qu’un honnête homme, et au surplus intelligent, s
140 « idéologues », beaucoup en viennent à définir la politique comme une simple technique de gouvernement. Il serait souhaitable en
141 pas une affaire de calcul. Ils réduisent toute la politique au jeu subalterne des fonctions étatiques. En somme, ils donnent à la
142 aux « physiocrates », nous voyons, depuis peu, la politique prendre l’aspect d’un mysticisme, et cela surtout chez les intellectu
143 re » ou simplement communiste. Je dis que cette «  politique  » sentimentale, cet ersatz de religion, cette renaissance des mythes
144 e autrement impressionnant ; 3° correspondent, en politique , à l’étatisme le plus tyrannique. Si donc « faire de la politique » c
145 tatisme le plus tyrannique. Si donc « faire de la politique  » consiste à recouvrir de fleurs de rhétorique rationalo-sentimentale
146 ilosophie et de la théologie pures. 4. Mais — la politique est à nos yeux toute autre chose que ce que l’on a coutume d’appeler
147 s’il faut en faire ou non. Traditionnellement, la politique est, d’une part, la science des rapports de l’individu et de l’État —
148 science des rapports de l’individu et de l’État —  politique intérieure —, d’autre part la science des rapports de la nation et de
149 des rapports de la nation et des autres nations —  politique extérieure. Dans le cas de la France, si un homme se sent poussé à l’
150 aient conservé la conception traditionnelle de la politique , l’homme se voit entraîné dans la vie civique par devoir, au nom des
151 État, ou au nom des « intérêts » de la nation. La politique reste quelque chose d’extérieur à son être véritable. D’où la distinc
152 u’il existe deux morales, l’une privée et l’autre politique , la plupart du temps contradictoires, ou en tous cas, sans commune me
153 ersonnalistes, c’est tout le contraire : la vraie politique ne saurait être qu’une expression de la personne même. Elle s’enracin
154 la création. Il résulte de cette définition de la politique que tout homme, dans la mesure où il agit personnellement, se trouve
155 ement, se trouve engagé par là même dans la vraie politique . Car d’une part, il a besoin de la base matérielle assurée par l’État
156 s le domaine national80. Les grandes lignes de la politique personnaliste se trouvent ainsi déterminées. C’est en vertu de notre
157 p ont tant de peine à comprendre — est la méthode politique par excellence, au sens que nous venons de donner du politique. Elle
158 excellence, au sens que nous venons de donner du politique . Elle consiste à faire la part, dans l’activité des personnes aussi b
159 re la morale privée et la morale publique. Car la politique ne fait que reproduire à une vaste échelle le mouvement même de la pe
160 et d’élan vers des buts que l’esprit imagine. La politique véritable, de même que toute conduite personnelle, supposera toujours
161 l est le peuple qui ait jamais pratiqué une telle politique , dans l’histoire du monde ? La politique, voyez-vous, c’est un jeu be
162 ne telle politique, dans l’histoire du monde ? La politique , voyez-vous, c’est un jeu beaucoup plus impur, c’est la bataille des
163 r une morale ? Est-ce une raison, parce que les «  politiques  » pratiquées jusqu’ici avec le succès que l’on sait, voir la crise pr
164 se ? Oui ou non, cette crise couronne-t-elle la «  politique  » des « réalistes » ? Nous nous adressons à ceux qui veulent en sorti
165 lement, à ceux qui nous reprochent de vouloir une politique vraie, et même intelligente : — Continuez donc ! Militez dans le fron
166 t populaire ou le front national ! Faites de la «  politique  » en dépit de toute dignité humaine et de toute réalité européenne et
167 s qui veulent la liberté de l’esprit. Les grandes politiques naissent de grandes visions, d’utopies créatrices, d’idéaux jaillis d
168 pratiquent dans le monde d’aujourd’hui de grandes politiques et même des politiques démesurées. Que va faire la France dans ce mon
169 e d’aujourd’hui de grandes politiques et même des politiques démesurées. Que va faire la France dans ce monde ? Quelle est sa miss
170 sa raison de subsister et de créer ? A-t-elle une politique intérieure qui corresponde au rôle que les autres puissances la mette
171 ne base, une perspective et un avenir commun à la politique , à la culture, à toutes les forces créatrices de ce pays. (paru dans
21 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Trop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité des intellectuels)
172 de l’esclavage d’une mode à celui d’une tactique politique . Ce n’est pas du tout devenir esclave d’une doctrine, mais au contrai
173 lle se met « au service » d’une doctrine de lutte politique . Faire la révolution, cela demande un effort un peu plus grand, et d’
174 pour un temps dans les voies de « l’engagement » politique , et faisant amende honorable. Ils étaient en rupture de bercail. Main
175 ux — fût partiale, pleine de partis pris, et même politique  ! 83. Je fais exception pour deux ou trois d’entre eux, tels que Ber
22 1940, Politique de la personne (1946). À la fois libre et engagé — Le protestantisme créateur de personnes
176 ontiers en langage moderne par le terme de soldat politique . Nous allons le voir se transformer substantiellement dans le vocabul
177 à-dire que la collusion de l’Église et du pouvoir politique tendait à opprimer la liberté de la personne, en absorbant celle-ci d
178 qu’elle a consisté accidentellement, dans le plan politique , à combattre sur deux fronts : d’une part contre l’absolutisme du pou
179 bat les deux tendances non point pour des raisons politiques , mais pour sauver l’Église véritable, car, dit-il, « si personne n’al
180 lations humaines, et en particulier les relations politiques . Toute l’histoire de l’Europe serait à refaire à partir de cette cons
181 quelque sorte contaminé les formes et structures politiques . Nous en verrons quelques exemples un peu plus loin. Quelle fut donc
182 s un peu plus loin. Quelle fut donc la traduction politique de la doctrine calvinienne de l’Église et des vocations personnelles 
183 alistes. L’absolutisme, la collusion des pouvoirs politiques et spirituels, nous les trouvons chez un Charles-Quint, chez un Phili
184 la tête, en tous pays, nous le voyons adopter une politique toute différente. Il ne tombe jamais dans le piège d’opposer à l’abso
185 s protestants revendiquer et appliquer un système politique souple et vivant, respectueux des diversités, c’est-à-dire fédéralist
186 les historiens attribuent à ces faits des causes politiques précises. Ils disent que la Réforme a triomphé surtout dans les petit
187 i explique à la fois le respect des diversités en politique , et le respect des personnes dans la vie privée. L’un entraîne l’autr
188 ut-il comprendre mieux que tout autre le paradoxe politique du fédéralisme : la liberté de chacun dans une action commune, l’équi
189 indre l’Espagne. Laissons de côté les différences politiques que l’on pourrait marquer entre ces trois États : d’abord parce que c
190 mme le césaropapisme. D’autre part, ses décisions politiques étaient fortement influencées par le clergé : c’est ce qu’on nomme la
191 es ? Cette première question est capitale. Car la politique d’un régime est toujours étroitement dépendante de l’attitude qu’il p
192 ituelle68. Il se transforme alors en une religion politique , ou encore en une politique d’allure religieuse. Et cela d’autant plu
193 alors en une religion politique, ou encore en une politique d’allure religieuse. Et cela d’autant plus que la religion qu’il adop
194 rrestres ne divergent plus du tout des buts de la politique , se confondent même avec ceux-ci. Alors il n’y a plus de recours, plu
195 es que nous définissions en débutant. La religion politique , ou la politique religieuse totalitaire, a créé le type même d’une co
196 issions en débutant. La religion politique, ou la politique religieuse totalitaire, a créé le type même d’une communauté régressi
197 urs, volontairement durcis, de ces jeunes soldats politiques dressés à l’héroïsme en masse, à l’héroïsme collectif — le plus facil
198 me de la sûre doctrine de résistance au paganisme politique 70. Ceci nous charge d’une responsabilité devant l’Histoire. Que dev
23 1946, Politique de la personne (1946). Préface pour l’édition de 1946
199 te école, il est vrai, bien engagée dans le drame politique du siècle : mais elle ne pourra pas s’y refuser longtemps, si elle pr