1 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. I
1 Je la voyais à l’œuvre en Suisse, pays où la vie politique épouse mieux que nulle part ailleurs les réalités quotidiennes. Je me
2 e qu’on va lire, je m’efforçai de confronter ma «  politique de la personne » et la doctrine fédéraliste qui en résulte, avec les
3 combattaient, passée dans notre siècle à l’action politique au lendemain de la révolution russe, puis sous le régime hitlérien, e
4 n parti. Tout ce qu’a perdu la religion, c’est la politique qui le gagne. Admirable libération ! Insistons fortement sur ce trait
5 anatisme d’aujourd’hui n’est plus religieux, mais politique . L’idée que « la fin justifie les moyens » n’est plus jésuite, mais l
6 x de l’avant-garde ou qui se donnent pour tels en politique . Ce qui est nouveau, c’est de le voir défendu par ceux-là mêmes dont
7 rtant le capitalisme industriel et le libéralisme politique , qui ont fait fortune en Amérique, venaient d’Europe ; comme en venai
8 s la vie de la culture, comme dans les structures politiques , les mêmes tensions fondamentales, je les nommerai : fédéralistes. Ic
9 isins soviétiques leur sens aigu des implications politiques de toute pensée, même gratuite d’apparence. Demandons-nous ce que nou
10 s autrement sur le plan de la communauté et de la politique des nations. Ici, l’équilibre vivant doit s’établir entre les groupes
11 notre second office est l’invention de structures politiques du type fédéraliste, seules créatrices de paix et seules capables de
12 ns une certaine mesure, qui est celle du réalisme politique , et il fallait tout de même que ce fût dit ici, la question de l’aven
13 ts, elle a ses troupes disciplinées, elle fait sa politique jusque dans nos communes ; tandis que les USA n’ont que des sympathie
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14 . Je pense qu’il est vain de parler des problèmes politiques si l’on ne s’est pas entendu d’abord sur une certaine idée de l’homme
15 abord sur une certaine idée de l’homme. Car toute politique implique une certaine idée de l’homme, et contribue à promouvoir un c
16 nsions avec Hitler que l’homme n’est qu’un soldat politique , totalement absorbé par le service de la communauté. Car alors nous s
17 qui favorisent trois types différents de régimes politiques , et sont en retour favorisés par eux. À l’homme considéré comme pur i
18 urs la tyrannie. À l’homme considéré comme soldat politique , totalement engagé mais non libre, correspond le régime totalitaire.
19 entre l’individu sans responsabilité et le soldat politique sans liberté. Car la personne, c’est l’homme réel, et les deux autres
20 alentendu fondamental, que l’exemple de notre vie politique suisse illustre très clairement. En effet, les mots fédération et féd
21 évenait de rationaliser les principes de leur vie politique . Il est incontestable, en effet, que l’idée fédéraliste n’a pas cessé
22  ; elle était la vie du civisme et de la pratique politique des Suisses. C’est le défi que représente l’esprit totalitaire, qui l
23 fédéraliste fut promptement détourné au profit de politiques d’hégémonie. Toutefois ce sentiment ne cessait pas de croître et de s
24 nations, les régions économiques, les traditions politiques , et c’est les arranger selon leurs caractères particuliers, qu’il s’a
25 aucoup plus efficace, dans les coutumes de la vie politique et culturelle, où l’on voit la Suisse romande, et la Suisse italienne
26 formée d’une multitude de groupes et d’organismes politiques , administratifs, culturels, linguistiques, religieux, qui n’ont pas l
27 ainsi, c’est la vitalité civique d’un peuple. Une politique fédéraliste soucieuse de se mouler sur la réalité, toujours complexe,
28 e gouverne. Elle exige beaucoup plus de vrai sens politique . Finalement, si l’on y réfléchit, on s’aperçoit que la politique fédé
29 lement, si l’on y réfléchit, on s’aperçoit que la politique fédéraliste n’est rien d’autre que la politique tout court, la politi
30 a politique fédéraliste n’est rien d’autre que la politique tout court, la politique par excellence, c’est-à-dire l’art d’organis
31 ’est rien d’autre que la politique tout court, la politique par excellence, c’est-à-dire l’art d’organiser la cité au bénéfice de
32 ans le monde du xxe siècle, que deux camps, deux politiques , deux attitudes humaines possibles. Ce ne sont pas la gauche et la dr
33 es par une fiche de mobilisation professionnelle, politique , et finalement militaire. Le totalitarisme est simple et rigide, comm
34 rlote. Enfin un plan d’union douanière, de trêve politique , ou de fédération, sera toujours qualifié de prématuré. Mais pour peu
35 eufs de ce siècle, les uns techniques, les autres politiques . Si tout le monde ne le voit pas d’un coup d’œil, c’est que « l’homme
36 ces faits matériels vient s’ajouter le grand fait politique des deux empires, qui ont un air de vouloir se partager le monde. En
37 libertés américaines ; un régime qui traduise en politique , dans l’économie et les mœurs, l’idée de l’homme commune aux peuples
38 Europe : ni l’individu sans devoirs, ni le soldat politique sans droits, mais la personne à la fois libre et engagée, l’homme qui
39 but commun Le refus sur deux fronts n’est pas une politique . Quand il est autre chose que l’effet naturel d’une grande affirmatio
40 ger sans les tuer, les diversités de tous ordres ( politiques aussi bien qu’économiques) dans un corps, non dans un carcan. Ce qui
41 dans un corps, non dans un carcan. Ce qui est la politique par excellence, n’en déplaise aux sectaires de tous bords. L’heure e
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42 r La Haye2. Trois commissions furent constituées ( politique , économique, culturelle) ainsi que des comités nationaux chargés de d
43 collaborer dans chaque pays : parlements, partis politiques , organisations syndicales et professionnelles, églises, ligues fémini
44 sans rien changer dans sa structure économique et politique , c’est pratiquement ne rien vouloir, c’est l’utopie. Au contraire, tr
45 l’organiser au-delà des États en une grande unité politique et en un vaste espace économique ; — la fédérer dans sa diversité, en
46 au-dessus des États, de toute urgence, un Conseil politique de l’Europe. Nous voulons que ce Conseil soit contrôlé par un Parleme
47 que nos systèmes économiques ou que nos passions politiques . Elles mettent en cause un certain mode de vie, un idéal et un climat
48 e ces motifs immédiats sont d’ordre économique et politique , que cela seul compte, et que l’homme de la rue se fiche un peu de ma
49 hose sérieuse, c’est l’organisation économique et politique du continent, je répondrai dans ce cas, soyez sérieux, devenez une co
50 eloppement de l’industrie, et de certaines visées politiques . Ce sont les chefs du parti au pouvoir, les dirigeants du Plan économ
51 t la culture qui exprime le sens humain de la vie politique et de l’économie ; c’est elle qui vise à les influencer, et qui perme
52 os patries incapable de sauvegarder son autonomie politique , ou d’assurer son existence économique. Cet individualisme national,
53 travaillistes donnerait à ce congrès une couleur politique , qui leur interdirait d’y prendre part. Je suis heureux de pouvoir vo
54 in qu’ils ne représentent plus en Europe un parti politique important, il n’en reste pas moins que leur ambition maîtresse est en
55 iques qu’ils en déduisent adoptées par des hommes politiques qui pensent encore en termes de nations, d’unification rationnelle, o
56 ondre les ordres. Si le fédéralisme veut être une politique , non pas une secte ou une théologie (quoiqu’il ait, dans plus d’un es
57 s qui ne sont pas les siennes. Dans l’ordre de la politique , c’est le compromis difficile qui représente presque toujours le vrai
58 que j’ai notées lors des débats de la commission politique  : The Rt. Hon. Harold Macmillan : Souvenez-vous de votre proverbe fr
59 s de cette manière chez nous…) Les grandes vertus politiques de ce peuple ont toujours été la lenteur, la méfiance à l’égard des s
60 avouer que les Insulaires sont assez neufs. Leur politique traditionnelle fut d’empêcher l’Europe de s’unifier sous l’égide d’un
61 rs opposants : c’est tout le problème de la vraie politique , supprimé par des dictatures incapables de lui faire face. Où seraien
62 é répondait. 4. Par contre, le projet de Conseil politique , proposé par des unionistes, n’a pas été retenu par l’assemblée. 5.
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63 sur le même plan que les commissions habituelles ( politique et économique) une commission de la culture. Et cela aussi ne s’était
64 n ordre plus terre à terre, sont des questions de politique courante, ou des questions économiques, considérées (à tort) comme pu
65 rétend que la seule chose sérieuse, c’est l’ordre politique , nous savons bien que certain parti totalitaire ne demande qu’à l’éta
66 oits furent établis avec les autres commissions —  politique et économique — aux fins d’harmoniser les terminologies et l’orientat
67 visions actuelles, linguistiques, religieuses, et politiques , une entité européenne bien vivante, un sentiment commun auquel il so
68 e de plus profond que nos systèmes économiques et politiques  : une notion de l’homme et de la liberté, qui est en définitive notre
69 médiats de notre union sont d’ordre économique et politique , il n’est pas moins certain que l’unité de l’Europe est essentielleme
70 os patries incapable de sauvegarder son autonomie politique , ou d’assurer son existence économique. Cet individualisme national,
71 ercée par le gouvernement sur l’opinion et la vie politique . Cour suprême 11. Enfin, la protection des droits de la personne, qui
72 ulture 12. Les organes juridiques, économiques et politiques que devra se donner l’Union, ne sauraient fonctionner au bénéfice des
73 dépendance par rapport aux États et aux pressions politiques  ; et de favoriser la collaboration étroite des corps enseignants, en
74 ssociés à nos destinées, la plus grande formation politique et le plus vaste ensemble économique de notre temps. Jamais l’histoir
75 ion, ainsi que le libre exercice d’une opposition politique . 3) Nous voulons une Cour de justice capable d’appliquer les sanction