1 1953, La Confédération helvétique. Le peuple et son histoire
1 ée dans les discours, manuels scolaires et écrits politiques suisses. C’est en effet la clause de la foi jurée. Or une fédération,
2 écessaires entre le Nord et le Sud, enfin le fait politique de la menace féodale, tels sont les facteurs principaux qui contribuè
3 e manière qui n’a plus été égalée depuis lors, la politique de l’assistance mutuelle et de la sécurité collective. Le principal
4 vail d’équipes, à l’entraide mutuelle. La mission politique qui leur fut conférée en même temps que leur liberté impériale ne fit
5 ent venu d’accaparer le pouvoir et d’imposer leur politique particulière, ils trouvèrent ligués contre eux, spontanément, tous le
6 ce fut lui qui fit passer dans la réalité l’idéal politique de l’ermite. Nommé curé de Zurich, il commença à introduire des réfor
7 erres locales, il devint à partir de 1528 le chef politique et religieux le plus important non seulement de la Confédération, mai
8 pays voisins s’orientaient définitivement vers la politique de puissance dynastique, tandis que la Suisse conservait l’ancien idé
9 nce libérale du xixe . Cependant, au point de vue politique et social, la période qui sépare la Réformation de la Révolution fran
10 ans les coulisses de la Convention. Au repliement politique et social que représentent les xviie et xviiie siècles, il faut rat
11 ation comme étant « dans les vrais intérêts de la politique de l’Europe entière ». De cette déclaration du 20 novembre 1815, Gugl
12 L’invasion des armées françaises et les secousses politiques qui venaient d’agiter toute l’Europe, laissaient la Suisse inquiète,
13 la Suisse fut en proie à une longue effervescence politique , souvent accompagnée d’émeutes. Les idées de la Révolution gagnaient
14 isse sa constitution, le foyer de tous les débats politiques en Suisse fût-il le problème des droits respectifs des cantons et de
15 ques. Le miracle fut que la violence des passions politiques n’ébranla pas l’unité de la Confédération, pas davantage en tout cas
16 topographiques jouent dans le sens de l’autonomie politique des petites communautés. Enfin, la résultante de cette double nécessi
17 refus permanent de s’agrandir, qui caractérise la politique générale de la Confédération, peut être ramené à des raisons nettemen
18 gnards n’avaient contraint la Confédération à une politique de repliement et de resserrement territorial. De même, au xxe siècle
19 se trouvait être « dans les vrais intérêts de la politique de l’Europe tout entière ». C’est un Suisse, Benjamin Constant, qui o
20 une méfiance prononcée à l’égard de tout système politique logiquement formulé5. Le terme de fédéralisme n’apparaît dans les écr
21 e terme de fédéralisme n’apparaît dans les écrits politiques suisses qu’à une époque toute récente. Les anciens chroniqueurs ignor
22 Suisse, en dernière analyse, est donc proprement politique , soit que l’on prenne ce mot au sens étroit et tout pratique de scien
23  national » se soit introduit dans le vocabulaire politique de 1848, et désigne par exemple le Conseil des députés élus par le pe
2 1953, La Confédération helvétique. Les institutions politiques
24 Chapitre II.Les institutions politiques La commune Comment devient-on Suisse ? En obtenant l’agrégatio
25 scendants des familles fondatrices, et la commune politique , qui englobe les agrégés de plus fraîche date. Seuls les « bourgeois 
26 e qu’elle souligne certains traits de tempérament politique valables pour l’ensemble des Confédérés10. L’ordre du jour comporte
27 ers la pratique autant qu’inspirée par la passion politique … Et pourtant il s’agit d’une société politique de notre temps, dans u
28 on politique… Et pourtant il s’agit d’une société politique de notre temps, dans un canton fort évolué : sur les 35 000 habitants
29 débats des Grands Conseils. L’influence des mœurs politiques latines, l’éloquence, le sectarisme des partis, ne se manifestent guè
30 ligion, les mœurs, le droit, l’économie, le parti politique au pouvoir. En Suisse au contraire, toutes les combinaisons et permut
31 neté cantonale à la Confédération La structure politique de la plupart des cantons telle qu’on vient de la décrire, date du pr
32 848. Mais bien d’autres facteurs y concoururent : politiques , économiques, militaires, plus rarement idéologiques. Politiquement,
33 ouverains étaient les maîtres incontestés de leur politique économique. On comptait alors en Suisse 11 mesures de pieds, 60 espèc
34 les instructions que leur aurait données le corps politique chargé de leur élection. Le mandat impératif est interdit17. « L’auto
35 ballet des portefeuilles qui caractérisent la vie politique de tant d’autres États européens. Elle ne connaît pas non plus, comme
36 rs entrent en jeu pour la déterminer : les partis politiques , les cantons, la langue, la religion. Comme il n’y a que sept conseil
37 juge fédéral P. Bolla18. Les partis et la vie politique Un certain nombre de partis n’existent que dans un seul canton, ou
38 timilitarisme, comme à toute velléité de violence politique , et l’on ne voit pas pourquoi les partis bourgeois persistent à se qu
39 la lutte des partis comme tels qui domine la vie politique fédérale. (Sur le plan cantonal, les disputes sont plus âpres et le d
40 ucation et de l’instruction, de la culture, de la politique locale et des finances. Mais elle ne peut être que partielle au point
41 petits pour constituer des marchés distincts. Une politique économique plus ou moins planifiée s’impose de toute évidence. On n’e
42 plus loin : cette absence d’excitation, de fièvre politique , peut très bien signifier que le peuple suisse est satisfait de ses i
43 ourant général dans toutes ces réformes, les unes politiques et juridiques, les autres économiques, en proportion à peu près égale
44 de célébrité, à l’existence des petites sociétés politiques qu’à celle des plus grands États. Leur histoire a souvent un caractèr
45 s venons d’esquisser des institutions et coutumes politiques de la Suisse illustre ces déclarations. Encore faut-il bien préciser
46 mme sur l’homme.20 » 7. G. Sauser-Hall, Guide politique suisse, 1947, p. 101. 8. Adolf Gasser, « Démocratie et fédéralisme.
47 seul représentant. 17. Cf. G. Sauser-Hall, Guide politique suisse, 1947, p. 142 et art. 91 de la Constitution actuelle (art. 79
3 1953, La Confédération helvétique. Institutions et aspirations économiques
48 s particularismes locaux et ennemis des aventures politiques qu’ils soient demeurés, n’en sont pas moins liés au monde entier — bi
49 aise dans son économie autant que dans son régime politique . L’un et l’autre ont été faits sur mesure, ou mieux, il les a faits à
50 ux : secours aux chômeurs, protection du travail, politique sociale. On pourrait en somme les comparer à des coopératives d’assur
51 ieu à des discours enflammés ou à une littérature politique passionnée. Le commun dénominateur entre les classes, si dangereuseme
52 que nous avons décrit en parlant des institutions politiques . Certes, la lutte est serrée entre les libéraux et les dirigistes, co
4 1953, La Confédération helvétique. La famille et l’éducation
53 derniers États qui persiste à refuser les droits politiques à la femme, laquelle se voit exclue en fait de presque toutes les fon
54 en Amérique. En dépit de cette absence de droits politiques , les femmes suisses jouent un rôle actif dans la vie professionnelle.
55 des « petites patries » leur ménage une autonomie politique et morale aussi large que possible. Elles ne sont à aucun degré soumi
56 lus qu’à celles d’une doctrine ou d’une idéologie politique . Le nombre élevé des établissements d’études supérieures36 dans un si
57 i sur l’histoire, la géographie, les institutions politiques , la neutralité, les assurances, l’entraide, et la morale en général.
5 1953, La Confédération helvétique. La vie religieuse
58 que détenait pour la Curie romaine une importance politique et militaire très spéciale, et elle en profitait pour se faire accord
59 d’autre part montré aux Suisses la voie de cette politique de neutralité dans laquelle Zwingli allait conduire ses compatriotes,
60 menacée. Nous avons retracé plus haut la carrière politique autant que religieuse du réformateur zurichois, sa fin tragique sur l
61 entre eux, soit avec l’étranger. Les conceptions politiques de Nicolas de Flue et de Zwingli ont ainsi triomphé, au terme de plus
62 dra dès lors qu’il n’y ait pas en Suisse de parti politique protestant. Il existe au contraire un parti catholique, nombreux et d
63 . Ses diocèses dépendent de Rome. Du point de vue politique , elle défend la traditionnelle liberté des cantons, car elle y voit l
64 tholique et de la pensée réformée dans le domaine politique , si bien qu’il n’existe pas en Suisse d’antagonismes profonds et esse
65 ands penseurs chrétiens du pays, l’État et la vie politique depuis un siècle, n’ont cessé de se séculariser. Aux causes générales
66 le souci d’éliminer le plus possible l’influence politique des confessions : souci bien compréhensible, puisqu’ils sortaient d’u
67 publiques, et fort timide dans ses revendications politiques ou sociales. Cependant, bien que l’État demeure officiellement laïque
68 u même volontaire. L’action individuelle d’hommes politiques chrétiens, sensible dans plus d’un domaine, n’est pas entravée par l’
6 1953, La Confédération helvétique. Le peuple suisse et le monde
69 États voisins. Sur l’importance vitale de ce lien politique , tous les auteurs suisses sont d’accord. Citons-en trois : un homme d
70 cole de l’amitié ! Et quand une même appartenance politique vient à s’épanouir dans l’amitié commune, alors un peuple atteint ce
71 a nature à une espèce particulière d’enthousiasme politique , que cette page du même Gottfried Keller, narrant le retour au pays n
72 celui-ci retentissait du bruit de cette agitation politique qui se termina par la transformation d’une confédération d’États viei
73 is la beauté du pays pour un mérite historique et politique , en quelque sorte pour un acte patriotique du peuple, si j’ose dire,
74 constantes qui déterminent l’esprit et le statut politique particulier de la Confédération ? Nous en nommerons trois auxquelles
75  — et congénitalement méfiant à l’égard des chefs politiques , des mouvements de masse ; l’Allemand du Nord plus ou moins slavisé,
76 énial, mystique, excessif, et dépourvu de sagesse politique  ; l’autre, rationaliste, mesuré, lucide, citoyen autant que chrétien.
77 cachent pas du reste de redouter nos conceptions politiques  : ce ne sont chez eux que des minorités qui s’en réclament, encore qu
78 du Tessin que sont venus quelques-uns des hommes politiques qui ont le mieux exprimé la mission traditionnelle de la Confédératio
79 , ait pu prendre naissance et devenir une réalité politique  : l’idée d’une communauté spirituelle des peuples et des cultures occ
80 fond pas autre chose que la victoire, sur le plan politique , de la pensée sur la matière, de l’esprit sur la chair. Prendre consc
81 ’il y a de beau et de grand dans notre conception politique , c’est déjà un élément essentiel de notre défense spirituelle. L’ori
82 a neutralité suisse s’est affirmée comme principe politique permanent au cours de la guerre de Trente Ans. Mais il faut remonter
83 nce étrangère, sont dans les vrais intérêts de la politique de l’Europe entière ». Ainsi, « l’appartenance de la Suisse à trois g
84 Suisse devenait la gardienne du premier organisme politique universel, au sein duquel elle bénéficiait d’un statut spécial, dans
85 e de ministère annexe en marge de son Département politique . Des millions d’hommes se trouvaient ainsi dépendre de la protection
86 fre aux entreprises d’union des peuples un climat politique particulièrement favorable ; à tout le moins, il les soustrait aux pr
87 Confédération s’était retirée des grandes luttes politiques européennes. Neutralité devenait synonyme d’abstention ou de passivit
88 it et se consolidait l’État fédératif moderne, la politique étrangère de la Suisse fut non seulement neutre, mais quasi inexistan
89 is quasi inexistante. La direction du Département politique revenait chaque année au président de la Confédération et prenait ain
90 actaire à l’inflation des titres.) Le Département politique est dirigé par un conseiller fédéral permanent, et ses services ont p
91 e de la « neutralité active », c’est-à-dire de la politique de présence sur la scène internationale. Le principe de cette présenc
92 Constitution, à de tels déplacements, que la vie politique du xxe siècle rend par ailleurs indispensables. Mais l’opinion publi
93 n publique s’émeut lorsque le chef du Département politique voyage autrement qu’à titre privé. En somme, ce que cette réaction to
94 tte réaction toute instinctive condamne, c’est la politique étrangère elle-même, parce qu’elle se fait à l’étranger ! Cet aspect
95 t étanches, et qu’aucune implication militaire ou politique ne menace à l’arrière-plan. Jusqu’à quel point ces distinctions sont-
96 eller (1819-1890) prit une part active aux luttes politiques qui marquèrent l’avènement de l’État fédéral en 1848. Nietzsche le ci