1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Introduction
1 rd’hui et ses problèmes — industriels, sociaux et politiques —, il nous faut chercher d’autres guides. Reynold nous a montré comme
2 e Français. Personne n’a mieux montré pourquoi la politique se confond, chez ce peuple étrange, avec une administration bien ente
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Puissance du mythe
3 ndue que celle des armes et des lois, des calculs politiques et même des intérêts, elle a rendu possible et comme nécessaire dans
4 t de projeter dans l’avenir certaines conclusions politiques qu’il est tentant de dégager de notre expérience fédérale, au moment
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « La Suisse est née de la révolte de pâtres libertaires contre le despote autrichien »
5 ici qu’ailleurs, et qui équivalent à des libertés politiques , au sens le plus concret, le moins moderne du mot. Revenons à nos tro
6 ich — les noms des chefs qui dirigeaient alors la politique des trois vallées. Il y en a sept. Les voici : Werner II, baron d’Att
7 Allemagne, en Italie, en Bourgogne leur éducation politique et militaire.9 Donc, point de pâtres en cette affaire. Pas davantag
8 interrègne une inquiétude légitime chez les têtes politiques des communes du Gothard, quant au maintien de leur statut particulier
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Le pacte de 1291 a fondé la Suisse »
9 tard pour Mulhouse et la Valteline, l’absence de politique commune fait perdre à la Confédération nombre de pays associés ou suj
10 à la formation progressive d’une plus vaste union politique englobant une pluralité de confessions, de langues et de régimes alli
11 ll et les Grisons, qui avaient mené jusque-là des politiques indépendantes, se voient également rattachés au « corps helvétique ».
12 suisse d’exister comme État et d’agir sur le plan politique . L’inégalité des alliances, par exemple, paraît mal explicable ou mê
13 fait, leur passion de l’autonomie et des libertés politiques fut longtemps liée chez eux à la passion des armes, ou disons plus cr
14 alliance particulière et tout traité d’une nature politique entre cantons sont interdits. » Le Pacte de 1291 était donc tombé en
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Ce « petit peuple pacifique… »
15 at fédéral n’existe pas. Les Suisses n’ont pas la politique de leurs moyens. Lorsque François Ier revient en Lombardie à la tête
16 entaux des Ligues, médiocrement intéressés par la politique milanaise que poursuit la Diète fédérale, ont retiré leurs contingent
17 tons faisaient la guerre en partie pour servir la politique des Hautes Ligues, en partie pour le sport, mais comme professionnels
18 g et l’alliance perpétuelle marquent la fin de la politique indépendante et conquérante initiée par les Ligues lors des guerres d
19 if : les Suisses ne pourront plus se permettre la politique de leur tempérament. Dans un pays condamné à la paix, que faire de to
20 ir les guerres des autres18 ! C’est ainsi qu’à la politique de compromis systématique qui sera désormais celle d’une Suisse neutr
21 j’ai rappelé les origines : dissociation entre la politique de passive neutralité et le tempérament violent des Suisses. Dès la f
22 tulés ». À mesure que les guerres deviennent plus politiques (et finalement plus « nationales »), les armées plus disciplinées et
23 aussi, et pour la première fois, les moyens d’une politique étrangère cohérente et suivie. Pour la première fois, depuis Marignan
6 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Ce petit peuple égalitaire… »
24 nd Conseil) et les simples habitants (sans droits politiques ). Dans ces trois villes, d’ailleurs, un patriciat fermé se constitue
25 dépend moins qu’on ne le pense des circonstances politiques et sociales, et bien plus des écoles, des artistes, qui viennent d’ai
26 s. Pendant la période patricienne, les inégalités politiques et sociales sont codifiées et respectées avec un sérieux unanime, qui
27 ment. 29. Lettres de M. William Coxe sur l’État politique , civil et naturel de la Suisse, traduites de l’anglais (par Ramond de
7 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Un pays traditionnellement neutre »
28 xxe siècle la maxime intangible et absolue de la politique du Conseil fédéral. Les premiers traités internationaux qui la défini
29 que doctrine, et qui ne se manifeste en tant que politique qu’au dernier tiers de l’histoire des « louables cantons ». Les parti
30 e impuissance congénitale des Ligues à suivre une politique commune à l’extérieur. Tôt après, les luttes religieuses qui allaient
31 ence étrangère sont dans les vrais intérêts de la politique de l’Europe entière. On a beaucoup discuté sur la portée des mots « 
32 ndépendance : la Suisse se voyait interdire toute politique d’intervention et toute alliance militaire. Mais c’était désormais pa
33 -Alliance désireuse de la retrancher du jeu de la politique européenne et de la mettre sous tutelle. (Metternich n’avait accepté
34 e d’attaque. Le rapport déficient entre une union politique faible et un potentiel militaire fort, qui avait contraint l’ancienne
35 motifs. Elle allait devenir « l’étoile fixe de la politique étrangère de la Confédération »39, et plus encore : une attitude mora
36 st un moyen en vue d’un but ; elle est une mesure politique qui apparaît comme bien adaptée à la défense de l’indépendance de la
37 x autorités de la respecter, dans leurs décisions politiques . D’où les articles de la Constitution de 1848, chargeant l’Assemblée
38 rgeant ses gouvernants de la maintenir à titre de politique servant son indépendance, elle se donnait le pouvoir de la modifier o
39 pe moral intangible, indépendant des contingences politiques et même peut-être de ses propres intérêts. L’évolution qu’on vient de
40 une forme d’esprit qui érige la prudence en vertu politique majeure ; et d’un système de réflexes que l’on peut comparer à l’insu
41 marquée, depuis un siècle, vers « l’introversion politique  » comme n’hésite pas à le reconnaître l’historien consacré de notre n
8 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses »
42 n phénomène moderne dans l’histoire des doctrines politiques . Repassons rapidement, dans cette vue générale, les étapes de l’évolu
43 acte de 1291 n’instituait aucun pouvoir ni aucune politique commune, hors l’assistance mutuelle entre les trois vallées des Walds
44 ntons catholiques44. Si la Suisse du point de vue politique restait une entité vague ou douteuse, elle n’en était pas moins une i
45 ttre en doute les limites exactes et la cohérence politique , mais non pas le rayonnement spirituel ; et l’étranger ne saurait s’y
46 ntendre pour pratiquer à l’égard de la France une politique douanière commune, se faisaient la guerre économique les uns aux autr
47 s étaient souverains, maîtres incontestés de leur politique économique. On comptait alors en Suisse onze mesures de pied, soixant
48 ossi. Né à Carrare, venu en Suisse comme réfugié politique au début de la Restauration, il fut le premier professeur catholique
49 lante et ne réveilla point de haines inexpiables, politiques ou confessionnelles, entre les peuples des cantons affrontés. Mais le
50 é des barrières intérieures et l’absence de toute politique commune vis-à-vis de l’extérieur, les autres invoquent les conditions
51 ux, les choses étant ce qu’elles sont, la réalité politique réside dans les cantons seuls52. Il fallut le traumatisme de la guerr
52 bsolue, et montrer à la majorité que la « réalité politique  » n’était plus dans le canton de papa mais dans la Suisse fédérée. Co
53 igences de la vie commune. Alors que les intérêts politiques et économiques des cantons commandaient leur rapprochement sinon leur
54 alliance particulière et tout traité d’une nature politique entre cantons sont interdits. Article 8. — La Confédération a seule
55 ourd’hui. En effet, tout le processus d’une union politique du continent, dont personne n’oserait dire qu’elle n’est pas souhaita
56 cal-socialiste, que les débats qui animent la vie politique suisse.) Ainsi les deux tendances se trouvent partout aux prises dans
57 it de savoir si la Suisse est un peuple, un corps politique , ou si, « exagérant les maximes fédéralistes, les cantons s’envisagen
58 ure consacrée au fédéralisme en tant que doctrine politique et attitude philosophique. Des historiens comme Karl Meyer, Gagliardi
59 t en Suisse, se déclare finalement comme doctrine politique , comportant une morale sociale et une méthode d’aménagement des relat
60 ègne dans beaucoup d’esprits quant au vocabulaire politique de l’Europe. 55. Ce n’est pas le cas dans la constitution des États-
9 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
61 1.Les institutions et la vie politique Une pratique séculaire, restée longtemps sans nom et sans doctrine
62 édératif. — « Le fédéralisme était une des formes politiques les plus communes employées par les sauvages », Chateaubriand, Amériq
63 imaginables, culturels et sociaux, économiques et politiques , administratifs et fiscaux, voire judiciaires. Bref, la Suisse est l’
64 scendants des familles fondatrices, et la commune politique , qui englobe aussi les agrégés de plus fraîche date. Seuls les « bour
65 nte dans laquelle il serait né, mais par un parti politique qu’il a choisi selon sa conviction (parfois aussi en vue de son élect
66 million d’habitants), sont en train d’adopter une politique de résistance au gigantisme. Qu’un grand quartier se bâtisse loin du
67 ertés communales très réelles mais aussi de chaos politique , de bagarres confessionnelles, et de participation à des guerres cont
68 e qu’elle souligne certains traits de tempérament politique valables pour l’ensemble des Confédérés61 : L’ordre du jour comport
69 ers la pratique autant qu’inspirée par la passion politique … Et pourtant il s’agit d’une société politique de notre temps, dans u
70 on politique… Et pourtant il s’agit d’une société politique de notre temps, dans un canton fort évolué : sur les 42 000 habitants
71 débats des Grands Conseils. L’influence des mœurs politiques latines, l’éloquence, le sectarisme des partis ne se manifestent guèr
72 , race, religion, mœurs, droit, économie et parti politique au pouvoir, avec effet rétroactif sur l’histoire officielle. Dans une
73 sonnelle et plus abstraite, vaut par sa structure politique plus que par sa réalité sociale. Cet édifice élevé il y a un siècle,
74 t la condition préalable et nécessaire de l’union politique désirée. Leurs adversaires estiment en revanche que cette union est i
75 formée en un État fédératif. Acte essentiellement politique , mais au meilleur sens de ce mot : ce qui subsiste de la notion de po
76 sens de ce mot : ce qui subsiste de la notion de politique une fois qu’on l’a débarrassée, d’une part, des motifs prétendus « id
77 é de l’exécutif. « — Mais alors, il n’y a plus de politique  ! » s’exclame le député en levant les bras au ciel. Ce cri du cœur m’
78 ue le national quant à la distribution des forces politiques . (Les conservateurs y occupent près de la moitié des sièges et les so
79 candidat qui n’a pas occupé auparavant de charge politique ou publique, alors que le cas est fréquent au national. Enfin, la moy
80 les instructions que leur aurait données le corps politique chargé de leur élection. Le mandat impératif est interdit au Conseil
81 ballet des portefeuilles qui caractérisent la vie politique d’autres États européens. Elle ne connaît pas non plus, comme les Éta
82 la Constitution ne les mentionne pas : les partis politiques , les cantons, les langues et les confessions. Comme il n’y a que sept
83 appante en Suisse qu’ailleurs, vu la nature moins politique que technique du pouvoir. Cependant, s’il fallait ajouter une compéte
84 n voit se former à chaque génération un personnel politique composé de ministrables, ministres et anciens ministres, toujours dis
85 rare qu’il ait conservé un rôle actif dans la vie politique du pays. Quelques tentatives pour élargir le Conseil à neuf membres,
86 timilitarisme, comme à toute velléité de violence politique , et l’on ne voit pas pourquoi les partis bourgeois persistent à se qu
87 ants, n’était ce fait déterminant que l’idéologie politique des partis n’est plus guère aujourd’hui qu’une façade démodée, et que
88 leur en faire grief, les représentants des partis politiques — surtout au Conseil national — sont souvent en même temps les mandat
89 pendants est le plus clair : ils sont l’émanation politique des coopératives de la Migros. Mais les liens entre les députés socia
90 plus loin : cette absence d’excitation, de fièvre politique , de « débats idéologiques », peut très bien signifier que le peuple s
91 ourant général dans toutes ces réformes, les unes politiques et juridiques, les autres économiques, en proportion à peu près égale
92 ires. Les partis méritent de mobiliser la passion politique quand ils se font, en temps de crise, les champions d’idéologies fran
93 Suisse, et l’on peut s’en féliciter. Les libertés politiques , nous les avons. Les programmes de la gauche et de la droite se récla
94 Rien qui éveille l’intérêt des élèves pour la vie politique de ces institutions, le fonctionnement de l’économie moderne, la natu
95 aire, mais aussi sur l’histoire, les institutions politiques , la neutralité, les assurances, l’entraide, et la morale en général.
96 issent parler leurs maris, surtout s’il s’agit de politique . Et il est vrai qu’à Genève, où elles ont depuis peu le droit de vote
97 e exemplaire — de ce lien proprement et seulement politique , tous les auteurs suisses sont d’accord. Choisissons pour les représe
98 cole de l’amitié ! Et quand une même appartenance politique vient à s’épanouir dans l’amitié commune, alors un peuple atteint ce
99 a nature à une espèce particulière d’enthousiasme politique , que cette page du même Gottfried Keller, narrant le retour au pays n
100 même où celui-ci retentissait de cette agitation politique qui se termina par la transformation d’une confédération d’États viei
101 is la beauté du pays pour un mérite historique et politique , en quelque sorte pour un acte patriotique du peuple, si j’ose dire,
102 Tout cela, c’est l’idéal, ou plutôt ce l’était. Politique , militaire, poético-civique, profondément sincère et agissant chez le
103 core un sens réel ? 56. G. Sauser-Hall, Guide politique suisse, 1947, p. 101. 57. L’œuvre d’Althusius, juriste rhénan qui vé
104 n en Suisse », dans la Revue française de Science politique , vol. I, 1951. 63. Carl Doka, Schweizer Rundschau, décembre 1969. 6
105 seul représentant. 65. Cf. G. Sauser-Hall, Guide politique suisse, 1947, p. 142, et art. 91 de la Constitution actuelle. (Art. 7
106 on des heures de travail, main-d’œuvre étrangère, politique de protection du sol, loyer hypothécaire, transports (CFF, routes, na
107 in), Conseil de l’Europe, intégration européenne, politique fiscale et prolongation du régime financier de la Confédération. Les
108 de prise par leur fraction [nom donné aux groupes politiques ] à l’Assemblée fédérale. Pour l’essentiel, ces messieurs purent se co
10 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les paradoxes de la vie économique
109 intes présentes, que le fédéralisme est le régime politique qui correspond le mieux aux exigences futures… Pour situer le problèm
110 e l’économie et dans celui des formes d’existence politique . ⁂ On a longtemps imaginé la Suisse comme un pays de pâtres qui chant
111 des travailleurs étrangers ; une paix sociale et politique inébranlée depuis un siècle70,réussite sans exemple en Europe ; et pa
112 tre économie traduisant fidèlement nos structures politiques  ? L’entreprise ou le canton sont trop petits pour faire face au nouve
113 de leur prospérité et celui de leur indépendance politique — ou simplement de leur neutralité —, que se passerait-il et que peut
114 aise dans son économie autant que dans son régime politique . L’un et l’autre ont été faits sur mesure, ou, mieux, il les a faits
115 seulement professionnel, mais religieux, parfois politique , et enfin cantonal74. Chose étrange et bien digne de remarque, ces as
116 ieu à des discours enflammés ou à une littérature politique passionnée. Le commun dénominateur entre les classes, si dangereuseme
117 que nous avons décrit en parlant des institutions politiques . Certes, la lutte est serrée entre libéraux « fédéralistes » ou centr
118 la question « inopportune » de notre indépendance politique , de son degré de réalité, et de la durée possible du régime fédéral d
11 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Interaction de l’économique et du politique
119 3.Interaction de l’économique et du politique « Notre régime économique a fait ses preuves. Il convient à nos asp
120 spirations. Comment pourrait-il menacer le régime politique dont il dépend ? » C’est un raisonnement analogue que paraît tenir le
121 flit entre les intérêts et les principes de notre politique traditionnelle : indépendance, neutralité, fédéralisme. Examinons le
122 héma correspond fidèlement à la réalité de la vie politique suisse. Il en ressort que dans le processus de décision, c’est au sta
123 miques exercent une emprise croissante sur la vie politique fédérale, au détriment de l’« idéologie » des vieux partis. C’est à u
124 ffrontements de confessions et de classes, la vie politique s’est vidée de toute idéologie. Les controverses et les options polit
125 toute idéologie. Les controverses et les options politiques perdent progressivement de leur intérêt quand la politique n’a plus p
126 perdent progressivement de leur intérêt quand la politique n’a plus pour préoccupation majeure que le perfectionnement du bien-ê
127 dice du coût de la vie devient le pivot des choix politiques . Les programmes des partis se rapprochent à un tel point les uns des
128 es sociétés modernes, si elle prend le pas sur la politique , que vont devenir d’une part les autonomies régionales et les diversi
129 versités culturelles, d’autre part l’indépendance politique réelle d’une fédération comme la nôtre ? C’est notre essor économique
130 ce n’affectera pas très rapidement l’indépendance politique que nous continuons de proclamer dans les termes d’un traité vieux de
131 nt la prédominance de fait de l’économique sur le politique . Faut-il penser que la revendication d’indépendance d’une petite nati
132 is conditions n’étant pas réunies, l’indépendance politique n’est en fait qu’une manière de dire, une manière d’affirmer qu’on en
12 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
133 oin de s’accrocher aux recettes du passé (sauf en politique étrangère) ou de se battre pour une utopie. Rien de moins révolutionn
134 accepte sa condition comme il approuve son régime politique et acclame son niveau de vie neuf fois sur dix, qu’il n’est pas révol
135 ues intervenant pour sauver la cité, réformateurs politiques ou religieux, négociateurs de grandes affaires publiques à l’échelle
136 s les débuts du dernier siècle, à des prétentions politiques émises d’abord par la France et l’Allemagne sur la foi de leurs pense
137 yles qui ne connaissaient ni péages ni frontières politiques  ; et par des traditions communes à tous nos peuples, comme la grecque
138 nts du romantisme et du libéralisme économique et politique  : grâce à Schlegel, Sismondi et Constant. Cinquante ans plus tard, c’
139 t été la capitale) par des historiens et penseurs politiques conservateurs tels que Aanton-Ph. von Segesser, qui tente de réinterp
140 de la musique ni des romans, mais des manifestes politiques  : ainsi Lénine. Mais Dostoïevski l’a détestée : « Tout ici est hideux
141 nt la guerre, ce contempteur de toute espèce de «  politique chrétienne » s’engage comme simple soldat dans l’armée suisse : il fa
142 u professeur ; tantôt historien des grandes têtes politiques du passé, de Charles Quint à Gentz en passant par Richelieu, tantôt m
143 nces de l’efficacité, non à celles d’une doctrine politique . Les avantages du régime cantonal sont évidents. Le nombre élevé des
144 n interdisciplinaires. Mais tout cela suppose une politique , et la Suisse me paraît plus lente que d’autres à en reconnaître l’ur
145 re un fait patent : la Suisse actuelle n’a pas la politique de son propre fédéralisme. Elle ne pourra le sauver qu’en le repensan
146 valeur cède le pas à la règle » ; les intentions politiques de la méthode : « La machine scolaire dévore des enfants tout vifs et
147 que détenait pour la curie romaine une importance politique et militaire très spéciale, et elle en profitait pour se faire accord
148 d’autre part montré aux Suisses la voie de cette politique de neutralité dans laquelle Zwingli allait conduire ses compatriotes,
149 u’il n’y ait pas, à l’échelle nationale, de parti politique protestant. Il existe au contraire un parti catholique, nombreux et d
150 tholique et de la pensée réformée dans le domaine politique , si bien qu’il n’existe pas en Suisse d’antagonismes profonds et esse
151 des penseurs chrétiens du pays, l’État et la vie politique depuis un siècle n’ont cessé de se séculariser. Aux causes générales
152 le souci d’éliminer le plus possible l’influence politique des confessions : souci bien compréhensible, puisqu’ils sortaient d’u
153 publiques, et fort timide dans ses revendications politiques ou sociales. Cependant, bien que l’État demeure officiellement laïque
154 manière agressive. L’action individuelle d’hommes politiques chrétiens, sensible dans plus d’un domaine, n’est pas entravée par l’
155 ocrates, des grands marchés, des grands ensembles politiques en formation, est-ce que nos libertés, et la Suisse elle-même, en tan
156 ts hongrois sur l’attitude du croyant dans la vie politique , a cette réponse courageuse mais en même temps révélatrice de la mani
157 agesse. Ce sont, par nature, des pharisiens de la politique , qui remercient Dieu de ce qu’ils ne sont pas comme les autres. Le Su
158 extrême, et par suite, aucun parti extrémiste. La politique suisse vit de compromis. Le Suisse est un bourgeois qui place au prem
159 une vertu, mais pas en soi. Elle est une mesure politique — expédient rendu nécessaire par l’absence de pouvoir unifié dans les
160 toutes ses dimensions non seulement morales mais politiques , et non seulement économiques mais spirituelles. Fédéralisme, seul ré
161 tés et l’applique à des questions de morale et de politique  ; à son frère Jean, qui fut le maître d’Euler, l’invention du calcul
162 erts, mais non pas l’équipe gouvernementale ni sa politique de défense, dont la hiérarchie des valeurs paraît aussi démodée que l
163 » 118. Mes Méfaits datent de 1929. C’est dans Politique de la personne , 1934, que paraît dès l’introduction la notion d’enga
13 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
164 même pas. Cet objet de mon étude, ce petit corps politique , n’est-il pas destiné à tomber rapidement en désuétude, dans un monde
165 érenciées. La Suisse, dépositaire d’une formule politique La question de l’avenir de la Suisse se ramène donc à la question
166 le lui-même) consisterait en un système de pactes politiques et militaires, et de traités économiques entre pays prétendus souvera
167 t (plus 6 à l’est un jour ou l’autre) en un corps politique assez puissant pour sauvegarder et garantir l’autonomie de chacun de
168 viendrait à ravir à la majorité de nos dirigeants politiques et industriels, mais elle nous perdrait tous tant que nous sommes, da
169 t considérer comme le point de départ de l’action politique européenne. En effet, c’est au cours du congrès de Montreux que germe
170 isée sur les formes que va devoir prendre l’union politique de l’Europe. Impossible d’omettre, dans ce bref historique, les aspec
171 sme dominait, et comme on tient pour réaliste, en politique , les partis pris de la majorité et ses routines, le projet d’union de
172 l’un de nos plus célèbres professeurs de sciences politiques déclara au sujet du pool charbon-acier, comme on appelait à l’époque
173 on. Je vais les résumer et y répondre. Arguments politiques  : La neutralité intégrale reste la base de notre indépendance et « l’
174 dance et « l’étoile fixe sur laquelle se règle la politique étrangère de la Confédération »136. Adhérer à l’union européenne sera
175 re initiative visant à l’union européenne au plan politique . Elle ne pourrait qu’y perdre son prestige international, et cette ré
176 fois, depuis qu’au xvie siècle les circonstances politiques intérieures les ont contraints à se retirer du jeu des puissances mil
177 est pas un dogme. Elle n’a jamais été qu’un moyen politique mis au service de notre indépendance ; elle n’est pas affirmée par la
178 37 Pendant les seize années où il conduisit notre politique étrangère, dès 1945, M. Max Petitpierre eut pour devise : neutralité
179 commun économique en refusant son « prolongement politique  » — pour rester neutres à tout prix, serait « illusoire »138. « La si
180 La situation internationale actuelle, économique, politique et militaire a, en fait, complètement transformé le sens, la portée e
181 émocratie directe, mais uniquement par des motifs politiques , qu’elle reste libre d’avancer140. Et ceci nous renvoie au groupe d’a
182 t distinguer dans les projets d’Europe unie une «  politique d’unification qui vise à mêler les peuples d’Europe pour éliminer peu
183 porte-parole des industriels suisses accuse « la politique d’unification » de vouloir « mêler les peuples d’Europe ». Je rappela
184 éraliste, qui renoncerait à la guerre comme moyen politique . Une telle Europe reprendrait à son compte ce qui demeure valable et
185 e plein droit ». Mais énoncer un plan suppose une politique . Et c’est à quoi le gouvernement de notre fédération se refuse avec v
186 « Dans un pays comme le nôtre, les débats sur la politique générale risqueraient d’être stériles… Le gouvernement demande à être
187 cièrement hostile à ce que l’on nomme ailleurs la politique . Mais cette vertu fédéraliste se trouve être aujourd’hui le frein aut
188 t que l’on voudra. On peut imaginer que les corps politiques à structures très complexes et les communautés à très forte densité c
189 ues, et par des types de structures des relations politiques et sociales. (Tout cela, presque inconcevable et parfaitement abstrai
190 e d’une communauté du type suisse sur des entités politiques trop vastes, unifiées par leur cadre plutôt que structurées de l’inté
191 formulés, depuis Rousseau, par tous les penseurs politiques suisses, théorisant d’après nature. Ainsi Jacob Burckhardt : Le peti
192 inet constate que l’histoire des petites sociétés politiques « a souvent un caractère imposant qui manque à celle des empires. Ell
193 sans doute de s’étendre du plan moral, civique et politique , aux domaines de l’administration, de l’économie, de la culture en gé
194 (car il n’en existe pas d’autre) d’une communauté politique , et procurer à ses habitants les meilleures chances de plein emploi d
195 . Elle consulterait ses élites intellectuelles et politiques , les cantons, les villes principales, et les grandes organisations pr
196 t avec elles les termes d’un projet de fédération politique de l’Europe entière. Ce projet, compatible par définition avec les ra
197 les : — de poser clairement le problème du régime politique de l’Europe de demain, jamais encore abordé de front par les États, n
198 e demeurer, en tant qu’État, à l’écart des luttes politiques qui se jouent à l’échelle du continent. Ces conditions idéales se tro
199 refusent expressément à toute espèce de programme politique , autant dire à toute politique qui ne se résume pas à faire valoir no
200 spèce de programme politique, autant dire à toute politique qui ne se résume pas à faire valoir nos bonnes raisons de n’en avoir
14 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Appendice. Bref historique de la légende de Tell
201 t, de tant d’autres romantiques, les déclarations politiques des grands chefs de partis en Europe, de la Révolution française à Ma
202 et recherches sur les conditions sociologiques et politiques du milieu où prit corps la légende, au xvie siècle. Tout cela nous r
15 1970, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Préface 1970
203 ix, qu’il est prospère, et surtout que son régime politique et social est approuvé par une immense majorité des citoyens, cependa
204 1300, par un nom : le Gothard, et par un concept politique  : la commune autonome, élément de base des ligues et confédérations.
205 le dernier moment de la décrire comme une entité politique , économique et culturelle, comme une patrie bien définie par son hist
206 à la tête du DPF ; ils ont plaidé le retour à une politique active, l’Europe fédérale avec ses capitales en Suisse plutôt que l’E
207 it, des jeunes surtout, d’entreprendre une action politique pour réaliser mon idée. J’ai répondu : « Chacun son rôle, chacun son