1 1938, Journal d’Allemagne. Avertissement
1 tissement Voici des notes qui, par leurs dates, prennent la suite du Journal d’un intellectuel en chômage . Mais il ne s’agit
2 tableau objectif et complet ; mais voici quelques prises sur sa vie quotidienne, sur son existence dans les êtres, celle dont
3 e préformée dans un pays. Or le journaliste privé prend au contraire son plaisir à noter ce qui contredit les stylisations op
4 individuels, a traduit la réalité de l’époque qui prend fin sous nos yeux, il se peut que le journal privé soit la forme de t
2 1938, Journal d’Allemagne. Journal (1935-1936)
5 échange. — Trois jours après notre arrivée, j’ai pris contact avec le Séminaire de langues romanes où je vais enseigner. (L
6 eaucoup trop par rapport aux postes vacants. On a pris des mesures pour enrayer le chômage des intellectuels. On contingente
7 égime. Peut-être, simplement, n’a-t-il pas encore pris l’habitude du geste par lequel tout discours officiel doit réglementa
8 ropagande, les notabilités de la ville tiennent à prendre ce repas en public, à des tables dressées devant l’Opéra. Tout cela s
9 r des ouvriers et des paysans ; et que les impôts prennent les proportions d’une confiscation de capital ; et que la vie de fami
10 ys totalitaire. D’autre part, le régime nouveau a pris à tâche d’éduquer tout ce monde : d’où le didactisme pesant des innom
11 te le plan de la polémique (relative à des partis pris opposés mais incommensurables, et par nature, indépendants de toute i
12 t quelques indications sur les mesures vexatoires prises à l’égard des juifs (c’est très simple : ils ne peuvent ni rester ni
13 s cette affaire. Dans la chambre de son fils : il prend le petit et l’élève devant lui en disant : — « Oui, toi tu seras un v
14 ous les soirs, deux de mes enfants sur trois sont pris par le Parti. Ma fille aînée a 18 ans. Elle est « Führerin » d’un gro
15 ès le début. Je m’en tiens à notre contrat. (J’ai pris la pose de Poincaré.) — Dans ces conditions, je ne peux plus vous lou
16 lture naissent et vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau. Il ne s’agit pas de mélanger toutes les coule
17 es à double tour. Une heure. Le discours vient de prendre fin. Un chant : le Deutschland über alles. Des portes claquent à l’ét
18 les groupes, avec le forum, que ma philosophie a pris une consistance inébranlable… Je suis sûr de moi depuis que je suis s
19 i l’est le moins, mais comment nous allons nous y prendre pour éviter ce mal chez nous, pour prévenir ces fatalités. Alors, si
3 1938, Journal d’Allemagne. Conclusion 1938
20 bon et du mauvais dans ce régime, dites-vous ? À prendre les choses une à une, j’y trouve même plus de bon que de mauvais, si
21 e bonne foi. Mais justement, il ne s’agit plus de prendre les choses une à une, quand on juge un régime totalitaire. Il ne s’ag
22 ce qui se fait là-bas. Il y a bien des choses à y prendre . » Certes, Hitler a rétabli l’ordre dans la rue. Il fait régner la pa
23 mesure en soi, mais au contraire le sens qu’elle prend par rapport au mouvement total, à la religion de la nation, et au con
4 1938, Journal d’Allemagne. Plébiscite et démocratie. (À propos des « élections » au Reichstag, 29 mars 1936)
24 ui a fait la Révolution de 89, c’est-à-dire qui a pris conscience de sa réalité nationale depuis bientôt 150 ans ; pour un p
5 1938, Journal d’Allemagne. Les jacobins en chemise brune
25 inquiète, ou s’indigne de certaines tournures que prend le national-socialisme, il n’est pas rare qu’un membre du parti d’Hit
26 médiate et apparente « nécessité » ? L’hitlérisme prend naissance en Bavière, en pleine effervescence séparatiste, aux enviro
27 ’instauration d’un régime à base fédérale. Et qui prendrait l’initiative, une fois encore, sinon le pays dont c’est la tradition