1 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Introduction
1 art et civilisation. Quand et où l’œuvre a-t-elle pris naissance ? Le jour où la première page a été rédigée, la première to
2 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où les voies se séparent
2 iens avec certaines options fondamentales qu’il a prises au plan religieux. Au nom même du désir d’union de l’humanité qui ani
3 omme ? (un homme individuel, un exemplaire humain pris au hasard) qu’on obtient les réponses les plus révélatrices de l’Orie
4 de leurs données nous oblige à n’examiner que des prises partielles et typiques. On a vu que j’ai choisi mes exemples dans le
5 , Hamburg, 1955. 10. L’adjectif traditionnel est pris ici dans son sens strict, initiatique et religieux, qui ne doit pas ê
3 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où le drame se noue
6 , indissolublement, dans la Personne du Fils. Ici prend son départ la « voie » chrétienne. Et ce n’est pas une méthode, une a
7 a voie chrétienne n’est pas tout l’Occident. Elle prend son point de départ dans le choc décisif duquel nous datons notre his
4 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — La spire et l’axe
8 urs absent) et les fonctionnaires de l’Empire ont pris place à la balustrade de l’autel. Des tumultes s’élèvent et les Pères
9 et les morts, les dieux et les démons. L’individu prend sa mesure fragile et menacé, mortel et ignorant, il sait qu’il n’est
10 ne histoire qu’il n’a pas arrêtée, mais dont il a pris la relève. Il est intervenu dans une suite dialectique, non comme sa
11 en ne le distingue du criminel, sauf l’idée qu’il prend de lui-même, enfin distincte. Il court sa chance d’individu, et comme
12 à deux termes dont j’ai montré plus haut qu’elle prend son origine dans la méditation sur le Dieu-homme, n’a pas été sans in
13 de la personne. Et il est remarquable qu’elle ait pris forme au xxe siècle, en pleine période d’essor du totalitarisme, par
14 e des religions politiques, par « suspect ». 29. Prenons l’exemple de l’épuration des hérétiques excommuniés ; si l’Église la
5 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Le Château aventureux
15 valeur religieuse et sacrée, je lui suggère d’en prendre pour mesure sa propre réaction au propos de ces pages. Parler de la p
16 éodal qui est le monde des « fidélités ». Tristan pris de passion viole tous les interdits moraux, sociaux et religieux ; Is
17 jusqu’à la mort divinisante, mais un seul être a pris la place de tous, et du monde, et de Dieu lui-même. Tout ici rappelle
18 e la métempsycose. « Notre engagement n’était pas pris pour cette vie », dit Novalis parlant de sa fiancée perdue. Sur la to
19 sme passionnel se répand dans le corps social, il prend le nom de Révolution. L’idée et la réalité de ce phénomène, je l’ai d
20 sté à l’extension du communisme dans l’Asie. Mais prenons l’Inde : les premiers touchés par l’idéologie marxiste ont été les in
21 nciennement christianisées de la côte du Malabar. Prenons la Chine : le père de sa révolution fut le converti Sun Yat-sen, prot
22 mmes. Elle instituait un nouvel ordre qui bientôt prendrait la relève de l’Empire défaillant. Mais les premiers chrétiens sont re
23 ard des pouvoirs établis. On ne les voit pas s’en prendre au régime impérial ni à l’institution de l’esclavage, par exemple36,
24 ès qu’on les met au compte de la nation où l’on a pris la peine de naître. Ce que nul n’oserait dire de son moi, il a le dev
25  : c’est que l’Asie tout entière est menacée de «  prendre  » notre fièvre nationaliste. Certains pays en font une crise, encore
26 ant pas en Orient, la maladie nationaliste peut y prendre demain une virulence inouïe. Tout cela va se retourner contre notre O
6 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience du temps historique
27 lus la souffrance qui est vaine, dès lors qu’elle prend un sens exemplaire dans le Mythe, mais c’est le temps lui-même qui pe
28 Et l’Histoire dans l’esprit de nos contemporains prend la place de la Providence, bien qu’elle n’en revête ni la justice ni
29 t, les mouvements de masse, etc., échappent à ses prises et l’enserrent, — « il ne se retrouve plus » et démissionne. Que l’Hi
30 Et ces options n’agiront point par la violence de prises de position calculées dans l’abstrait47, mais par cette sorte de fasc
31 45. Une querelle très typique à cet égard mit aux prises , il y a quelques années, deux écrivains français connus. Le premier a
32 alors, de toute nécessité, que le succès temporel prenne la place du salut et qu’il tienne lieu de but suprême. Succès individ
7 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience de l’espace
33 on Serviteur ! Depuis ta naissance, Il a toujours pris grand soin de toi. Quand Il t’a vu d’un âge qui Le satisfaisait, Il a
34 e l’homme, irrépressible, mais qui peut lui faire prendre pour la voix de la foi l’injonction d’un désir innommé. Qui peut juge
8 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’exploration de la matière
35 tribu, à leurs lois et coutumes sacrées, que l’on prend pour l’Ordre et le Bien. L’eppur de Galilée me paraît plus « chrétien
36 la science et la raison ont une fois pour toutes pris la place. Ce changement représente à ses yeux un indiscutable progrès
37 os revêt certains des attributs de Dieu. Le divin prend alors les noms les plus bizarres : il est tantôt la forme archétypiqu
38 terme d’un voyage dont l’impulsion première avait pris pour tremplin la très ferme croyance en la réalité de la matière ! Ma
39 e contexte ardu que l’on vient d’explorer, le mot prend un sens insolite : puisse-t-il s’en trouver purifié de ses associatio
40 ne peut être qualifiée d’hérétique que si elle a pris son point de départ dans le complexe orthodoxe, et s’est développée c
9 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’aventure technique
41 t alors de savoir si l’Occident qui pense n’a pas pris l’habitude, depuis une cinquantaine d’années, d’exagérer sans mesure
42 re esprit rationnel croit découvrir dans ce qu’il prend par erreur pour « technique » chez les peuples anciens. L’histoire de
43 vient à savoir comment et pourquoi la technique a pris un brusque essor à tel moment donné de l’Aventure occidentale. Il ser
44 le chroniqueurs, épouvantés enfin par la Bombe H, prennent du « progrès technique » une vue lugubre. Nous avons assisté, depuis
45 utumières. Mais la morale individuelle reste sans prises sur un phénomène qui évolue au niveau des besoins collectifs : le pro
46 r jour, a paru s’éloigner à mesure que l’Occident prenait une conscience plus exacte du sort des grandes masses asiatiques, à l
47 entaux, pour la première fois dans l’Histoire, de prendre une vue d’ensemble de leur propre Aventure : sentiment de l’histoire,
48 oitement. L’ascèse de demain pourra difficilement prendre la forme d’un retour à la nature — au métier à tisser de Gandhi, par
49 it une machine à monter les escaliers, au lieu de prendre l’ascenseur. 87. D’où le succès sans précédent des livres proposant
10 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Les ambivalences du progrès
50 ns remède. S’il le croit cependant, c’est qu’il a pris conscience du caractère ambivalent de tout progrès. L’Occident poursu
51 e paradoxe s’explique d’une manière assez simple. Prenons l’exemple de l’homme chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’i
52 oduite par sa foi, c’est-à-dire par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l’homme scientifique. Celui-ci lit l’histoire de
53 alors au premier rang, ouvrant la voie. Ce qui a pris le nom de « progressisme » depuis 1945 est donc à l’évidence des fait
54 ce paradoxe essentiel, l’amour devient seulement prendre ou s’abandonner, impérialisme ou perte de l’ego, tyrannie exercée ou
55 s humaines toujours plus nombreuses et profondes. Prenons un exemple brûlant. La bombe H est un « risque » et plus grand que ce
56 it, forçant l’homme à se poser des questions et à prendre des décisions d’une portée toujours plus étendue, d’une visée toujour
11 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — Le drame occidental
57 mander ce qu’elle vaut encore pour le monde. Elle prend alors conscience de ce qu’elle représentait et de ce qu’elle pourrait
58 ale, deux attitudes bien différentes peuvent être prises devant l’Europe actuelle — désunie et battant en retraite. On peut pe
59 il en est résulté que l’Europe, la première, en a pris une conscience non point certes unanime, mais particulièrement aiguë
60 de (exemples : Chine et satellites européens). Il prend ainsi la succession de l’islam, de l’autoritarisme catholique, du col
12 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — Où l’Aventure et la Voie se rejoignent
61 er (nous faisons en un jour d’avion un trajet qui prenait deux ans du temps de Plan Carpin et de Marco Polo) il devient urgent
62 s principes, qu’il est plus sûr et plus facile de prendre pour base d’une entente ce que l’on nomme « les convergences pratique
63 ’ordre métaphysique. Difficulté du dialogue Prenons un exemple précis : celui de l’aide technique que l’Occident est requ
64 déal de l’homme n’est qu’une caricature ; il faut prendre des mesures efficaces pour liquider l’ignorance, la faim et la maladi