1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Préface
1 que je vois ou que je donne, la conscience que je prends ou que je forme d’une certaine évolution entre toutes celles qui se d
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Le sentiment de l’Europe centrale
2 liaient à la campagne, se ceinturent d’usines, et prennent aussitôt cette fièvre caractéristique des organismes humains isolés d
3 mposé. Passant à la limite du sentiment, là où il prend une valeur d’acte ou de jugement, l’on peut symboliser l’opposition d
4 profondes du monde germanique. Mais la crainte me prend qu’on aille chercher en ces remarques je ne sais quelle défense d’un
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Une « tasse de thé » au palais c…
5 rdinaux du xviiie , — de cet air mystérieux qu’on prend ici à rester seul. Il faudrait se cacher dans les plis de ces hauts r
6 fin, serré dans un petit manteau, visiblement aux prises une fois de plus, avec le dilemme hamlétique, — celui pourtant, depui
7 , et ceux qu’elle baigne d’une grâce furtive sont pris du désir d’adorer. Du sein de tant de contraintes polies et dans la p
8 se presse au bar assourdissant et les visages se prennent à vivre, dangereusement. Ô fête d’une époque où tout ce qui vaut qu’o
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
9 nconnu. On passe une barrière, une cour vide ; on prend le sentier qui monte en zigzag à travers des jardins dont les arbuste
10 à Bude, est une place vraiment royale. Vide, elle prend toute sa hauteur. Silencieuse, solennelle de nudité, entre le Palais
11 s ne renient pas leur romantisme. Quelle revanche prendrait la Hongrie, sur une Carte du Tendre d’après le traité de Trianon ! Ce
12 ons nos noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des photos, Gyergyai fouille la plaine à la longue-vue et rêve qu’il
13 e ». J’attends, j’appelle quelqu’un qui vienne me prendre par la main. Ainsi je quitte la Hongrie. Serait-ce là tout ce qu’elle
14 s, pieux mensonges du cœur qui traduisent, à tout prendre , une vérité particulière plus importante que cette vérité générale do
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Petit journal de Souabe
15 te, élargie en cet endroit, avant l’écluse qui la prend de biais sur la droite. Un nageur passe à travers les reflets jaunes,
16 La domestique a cet air de victime attristée que prennent souvent les servantes de la bourgeoisie. Quant au chien, de l’espèce
17 d’ivresse lente et majestueuse, et bientôt je me pris à composer des phrases, tout en allant comme en rêve sur l’herbe où s
18 plutôt d’en devenir un. Parmi ces gens d’ici, qui prennent leur temps. Parmi ces arbres. 26 mai 1929 Curieux comme ces lec
19 n bel enterrement ! » Et de même, ceux qui auront pris soin de moi au moment de ma mort et tôt après devront être largement
20 s histoires. Soudain j’ai dit : « Voilà que ça me prend , tout justement ! Attendez que je vous dise… Sur mon assiette de peti
21 à cause de ce que je venais d’écrire, la faim me prit et je demandai une paire de saucisses croquantes et de la moutarde do
22 re des courses en ville, probablement ; elle a dû prendre le train des ouvriers, — et c’est à elle que va ma sympathie ?… Les h
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
23 s le bureau du directeur de l’imprimerie. Puis je prends ma place à une table dans un coin de l’atelier des correcteurs. Je su
24 irigeait alors la revue Plans et son groupe avait pris l’initiative de la rencontre. J’ai connu là l’un des premiers ennemis
25 tesse au poteau, pendant les journées d’Octobre. ( Pris dans une rafle, des tracts plein les poches, on le pousse dans une fi
26 tholique de gauche, et que L’Ordre nouveau , qui prend ses références dans Proudhon, Marx et Nietzsche18, les « cahiers péri
27 qui ne sont pas les intérêts réels d’un être aux prises avec la condition humaine ? Ni pour le mensonge d’hier, ni pour celui
28 , je ne dirai plus nous, mais je. À la question «  Prenez -vous au sérieux vos idées, y croyez-vous ? », les hommes de ce temps
29 ien aujourd’hui que deux mouvements d’idées, deux prises de conscience de l’époque ont marqué ce qu’on appelait l’entre-deux-g
30 préparation, le travail de manœuvres qui peuvent prendre ainsi leurs premières vacances payées. Cette expérience de Service ci
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
31 étage, où l’on parvient par un petit escalier qui prend au fond de la cuisine, deux autres chambres assez vastes et presque v
32 et, Pédenaud, qui a voulu en avoir le cœur net, a pris des instructions par téléphone au chef-lieu. Son supérieur lui a conf
33 constamment sensible. Et je n’ai nulle envie d’en prendre mon parti. Dans ce qu’ils ont pu entrevoir de mon activité, une seule
34 antifasciste, laïque, protestant, — tous ces mots prennent ici quelque chose de joliment absurde. Les paysans du village ne sont
35 jours… 15 décembre 1933 Je relève les notes prises l’autre soir sur la conférence à A… — Grande salle de la Mairie, voût
36 posait par tous les moyens. Ils sont difficiles à prendre , ici. Surtout il ne faut pas les brusquer ! Ce soir, il s’agissait de
37 de cette population bigote ou indifférente. Nous prenons rendez-vous pour un dimanche prochain, au chef-lieu, après son culte.
38 ces. J’exagère à peine : pour mon compte, j’en ai pris sept sur mon pyjama dans l’espace de deux minutes, ce qui doit consti
39 s je n’ai pas remarqué qu’aucun des auditeurs ait pris la chose de cette manière. Je sais bien qu’il y a la difficulté de s’
40 ut défini, il faut avant tout se préoccuper de le prendre là où il est, et commencer là. Voilà le secret de tout secours… Pour
41 J’attends encore le courrier de demain matin pour prendre une décision. 23 décembre 1933 J’écris ceci sur une table de c
42 résenter l’existence quotidienne de cet homme aux prises avec la solitude la plus désespérante, celle que lui crée l’indiffére
43 personnes.) On discute avec passion des mesures à prendre pour occuper les sans-travail, ou tout au moins pour leur donner de l
44 quelque chose qui ne va pas. Enfin, au fait et au prendre , qu’est-ce que cela signifie d’être chômeur quand on a pour métier de
45  ? À quel niveau placer cette limite inférieure ? Prenons deux hommes qui furent tous deux de prodigieux producteurs d’idées ;
46 ur existence le beau mythe du peuple primitif aux prises avec les éléments hostiles. En vérité, ils vivent à peine. Ils subsis
47 D’où cela vient-il ? « C’est depuis qu’ils m’ont pris la chèvre. Ça m’a fait comme une gifle, et maintenant, ça ne va plus.
48 est le lendemain matin que j’ai vu qu’ils avaient pris la chèvre. Des hommes mariés de 30 et 35 ans, voyez comme ils sont au
49 a nuit, on a su qui c’était par la suite. Ils ont pris la chèvre, l’ont passée par-dessus le mur, et voilà ! Et pourquoi ? P
50 esquinerie hargneuse des polémiques et des partis pris , devenait légendaire et généreux, prenait le rythme et les couleurs g
51 des partis pris, devenait légendaire et généreux, prenait le rythme et les couleurs grandioses et irréelles de la page d’histoi
52 s. » — On sait tant de choses que l’on n’a jamais pris la peine de connaître, chez les « intellectuels ». 17 mars 1934
53 contre la concurrence de l’école libre qui nous a pris les deux tiers de nos élèves. On aurait besoin de nourriture intellec
54 t les a augmentées de deux sous parce qu’il avait pris le monopole. Ça n’est pas les deux sous, mais il faut se défendre ! »
55 n de ma révolte, sans pour autant cesser d’y être pris ). Descartes prétendait le fuir par ce biais de ne le point regarder.
56 e nous apparaît démesurément agrandi, hors de nos prises intellectuelles. Nous ne savons plus comment parler à nos voisins, no
57 lus qu’une alternative de manœuvre : nous laisser prendre par la foule, dont le torrent arrondira nos angles, nous simplifier d
58 plus destinées à notre seul usage interne : elles prennent l’allure de revendications contre le désordre établi. De ce simple ch
59 s faudrait clarifier et « reprendre ». Mais où le prendre sinon au plus près, et tout d’abord dans nos contacts humains les plu
60 en ne saurait mieux la provoquer à l’invention de prises nouvelles ou de vérités plus touchantes que cette découverte du monde
61 , aux longues antennes grenat. Un jour nous avons pris une seiche énorme, de celles que les gens de l’île mangent (ils les c
62 . C’est partout différent, pour l’argent. Si vous prenez N., par exemple (la ville prochaine sur le continent), ils n’auraient
63 ne m’intéresse plus guère à leurs affaires. J’ai pris mon parti de cet équilibre indifférent et cordial qui a fini par s’ét
64 mment expliquer l’intérêt presque indéfini que je prends à regarder de près une bestiole à son ouvrage, ou simplement le grain
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
65 ous avez le temps de lire beaucoup ? — Oh ! on le prend . Comme nous ne voyons jamais personne… » 16 octobre 1934 Compl
66 journal intime est un artifice qui veut se faire prendre pour la sincérité, alors qu’il n’est au vrai que la manière la plus f
67 aires du pays. Ils vont à toutes les conférences, prennent la parole au Cercle d’hommes, citent des livres sur la politique…
68 er de la remise jusqu’ici, mais je sens que je la prends en grippe. Elle est réellement affreuse : elle est « ornée ». Le fabr
69 , je hèle une auto. Le conducteur est seul. Il me prend volontiers. Nous causons. C’est un commerçant de Lyon, la cinquantain
70 appris. On a préféré se payer leur tête. On les a pris pour ce qu’ils ont l’air d’être, ou mieux pour ce qu’ils croient devo
71 de n’être pas. Comme si le fin du fin, c’était de prendre au mot les pauvres hommes préalablement abêtis par l’école, par la pr
72 e sa vie consiste à connaître ces choses, il faut prendre le mot dans le sens le plus actif : car l’homme dont je parle n’est p
73 muz en a parlé, et de son amour pour les feux qui prennent mal, les maisons trop grandes…) 12 janvier 1935 Ces cochons-là
74 catholiques descendent de la montagne et viennent prendre la place. « On les appelle ici les illettrés. Ça veut dire que c’est
75 15 janvier 1935 Avoir la veine. — « J’avais pris un billet de la Loterie nationale. Naturellement j’ai perdu ! Moi vou
76 om de l’arithmétique élémentaire41 puis s’en vont prendre un dixième de billet. 20 janvier 1935 Superstition. — C’est de
77 il a vu ma lampe allumée. Si cela continue, il me prendra pour un sorcier. Qui sait, ce serait bien agréable. N’empêche que je
78 fond en comble ! La lecture de Lawrence m’a fait prendre une conscience aiguë de cet état. Je retrouve toutes mes réactions da
79 mais au contraire de la faire aboutir. Il faut la prendre tellement au sérieux, la nourrir d’une telle exigence, d’un tel infle
80 bientôt vers le fascisme. Un beau chaos de partis pris , d’erreurs de faits et de formules électorales ! Je demandai la parol
81 En homme qui veut savoir pour quelles raisons il prend ou ne prend pas parti. Mais l’électeur veut qu’on soit pour ou contre
82 ’amener à réfléchir sur les raisons de ses partis pris  ? 21 février 1935 Un fort vent doux passe de grandes caresses s
83 sse abstraite, intimidante ou méprisable. Pour ne prendre qu’un seul exemple : que de tourments et de secrets désespoirs chez l
84 et immédiates. D’où l’empire monstrueux qu’elles prennent sur les esprits, et la réalité de cauchemar qu’elles affectent, — don
85 carrière dans le monde, supposé que l’envie m’en prenne . Tout ce que je compte dire dans mon journal, c’est qu’on peut être t
86 nique, qui ne vaut qu’entre lui et moi, et qui ne prend son vrai sens que dans cette rencontre effective. Ce sont de telles r
87 ons fait une valeur sentimentale, que nous sommes pris dans nos calculs. Il faut apprendre cette simplicité : l’imprévoyance
88 leurs déchirements wagnériens. Et voilà que cela prend les chiens. Toute la nuit, ils se sont battus dans la remise qui est
89 rejoignait. Ensuite une sorte d’épagneul impur a pris sa place. Deux ou trois mâles faméliques reniflaient la trace de la c
90 s loin. Un ou deux se défilent en silence. « J’ai pris la nature sur le fait. » Vertige de l’animalité. 17 avril 1935
91 dits, revenez deux fois, trois fois, vingt fois, prenez -les sur le fait au détour d’une phrase maladroite, rendez-les attenti
92 tons les observations que formulent des individus pris à part, dans leur vie concrète. Je constate qu’elles vont toutes dans
93 ’Église est réfutée par l’arithmétique. En effet, prenez l’addition : un plus un, plus un, cela fait trois, si je ne me trompe
94 fait trois, si je ne me trompe, et non pas un. —  Prenez la multiplication ! », cria l’abbé V… qui était dans la salle. 42. V
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — L’été parisien
95 istraite et vraie d’un être isolé près de moi. Je prends le métro, malgré l’odeur de buanderie et ce relent de fauves de certa
96 rétiens — Dostoïevski, Lagerlöf ou Ramuz — ont su prendre la vie des hommes « quelconques » sur le fait de l’invraisemblable, d
97 La pire injustice du chômage : il vous oblige à prendre la première place qu’on vous offre, fût-elle la plus contraire à votr
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Avertissement
98 tissement Voici des notes qui, par leurs dates, prennent la suite du Journal d’un intellectuel en chômage . Mais il ne s’agit
99 tableau objectif et complet ; mais voici quelques prises sur sa vie quotidienne, sur son existence dans les êtres. On se deman
100 e préformée dans un pays. Or le journaliste privé prend au contraire son plaisir à noter ce qui contredit les stylisations op
101 individuels, a traduit la réalité de l’époque qui prend fin sous nos yeux, il se peut que le journal privé soit la forme de t
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Journal (1935-1936)
102 échange. — Trois jours après notre arrivée, j’ai pris contact avec le Séminaire de langues romanes où je vais enseigner. (L
103 eaucoup trop par rapport aux postes vacants. On a pris des mesures pour enrayer le chômage des intellectuels. On contingente
104 égime. Peut-être, simplement, n’a-t-il pas encore pris l’habitude du geste par lequel tout discours officiel doit réglementa
105 ropagande, les notabilités de la ville tiennent à prendre ce repas en public, à des tables dressées devant l’Opéra. Tout cela s
106 r des ouvriers et des paysans ; et que les impôts prennent les proportions d’une confiscation de capital ; et que la vie de fami
107 ys totalitaire. D’autre part, le régime nouveau a pris à tâche d’éduquer tout ce monde : d’où le didactisme pesant des innom
108 te le plan de la polémique (relative à des partis pris opposés mais incommensurables, et par nature, indépendants de toute i
109 t quelques indications sur les mesures vexatoires prises à l’égard des juifs (c’est très simple : ils ne peuvent ni rester ni
110 cette affaire. » Dans la chambre de son fils : il prend le petit et l’élève devant lui en disant : « Oui, toi tu seras un vra
111 ous les soirs, deux de mes enfants sur trois sont pris par le Parti. Ma fille aînée a 18 ans. Elle est “Führerin” d’un group
112 ès le début. Je m’en tiens à notre contrat. (J’ai pris la pose de Poincaré.) — Dans ces conditions, je ne peux plus vous lou
113 lture naissent et vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau. Il ne s’agit pas de mélanger toutes les coule
114 es à double tour. Une heure. Le discours vient de prendre fin. Un chant : le Deutschland über alles. Des portes claquent à l’ét
115 les groupes, avec le forum, que ma philosophie a pris une consistance inébranlable… Je suis sûr de moi depuis que je suis s
116 i l’est le moins, mais comment nous allons nous y prendre pour éviter ce mal chez nous, pour prévenir ces fatalités. Alors, si
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Conclusions
117 bon et du mauvais dans ce régime, dites-vous ? À prendre les choses une à une, j’y trouve même plus de bon que de mauvais, si
118 e bonne foi. Mais justement, il ne s’agit plus de prendre les choses une à une, quand on juge un régime totalitaire. Il ne s’ag
119 ce qui se fait là-bas. Il y a bien des choses à y prendre . » Certes, Hitler a rétabli l’ordre dans la rue. Il fait régner la pa
120 mesure en soi, mais au contraire le sens qu’elle prend par rapport au mouvement total, à la religion de la nation, et au con
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Post-scriptum 1939, ou Conclusions à n’en plus finir
121 lement documenté que n’aveuglent point les partis pris . » Le premier article assure que « les vieux lutteurs de la lutte du
122 as », faut-il préférer les témoignages privés aux prises de position publiques ? J’ai reçu plusieurs lettres d’Allemands qui m
123 t de se rendre à l’évidence ; décidément, cela ne prenait pas, cela n’entrait pas dans les coutumes germaniques. Alors parut M.
124 influencer les décisions au jour le jour qu’ont à prendre les gouvernements. Mais il n’en va pas de même dans les questions soc
125 , la tâche n’est pas douteuse : si chacun de nous prenait sa part dans la lutte contre le chômage, si chacun de nous s’efforçai
126 la religion d’Hitler. Or l’autarcie n’est à tout prendre qu’une transposition de l’individualisme au niveau de l’État-nation.
127 ux pouvoirs sans précédent qu’il a revendiqués et pris en fait, lorsqu’on songe qu’il prétend être en personne non seulement
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Vers la guerre
128 l’été qui vient, on donne Tristan à l’Opéra. J’ai pris les deux dernières places libres. Le taxi qui nous emmène au crépuscu
129 e politique et sociale ; elle jouait au jeu des «  prises de position » de droite ou de gauche, d’Action française ou de démocr
130 osophes libéraux — fût partiale, pleine de partis pris , et même politique !
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Avertissement
131 imais significatifs de l’époque. Si pourtant j’ai pris soin d’indiquer çà et là, par de brèves allusions tout au moins, cert
16 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le bon vieux temps présent
132 e les secondes voix de Schumann. Un mythe nouveau prend son essor au sein même de la catastrophe. Tout un âge, un climat de m
17 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’attente
133 de rapidité de décision, et surtout la faculté de prendre ses responsabilités. C’est en cela qu’il est utopique. Nous n’en croy
134 poisonne tout le pays ! Je ne sais comment il s’y prendra , mais voilà qui s’appelle un beau redressement national ! 11 avril
135 uvre en cours, c’est un esprit d’autocritique qui prend la place, en moi, de l’effort créateur. J’imagine un recueil de Contr
136 n duquel la plus « active » des cultures perd ses prises et son efficace. Alors les dictateurs y lancent leurs machines à faço
137 ge proclamé par toute l’Europe), je suis tenté de prendre le contre-pied de mon Journal d’un intellectuel en chômage , et d’in
138 rai tout autant qu’elle est probable. Suis-je aux prises avec deux tempéraments irréductibles ? Ou bien suffirait-il, pour que
139 nent à leur régime normal de vie (comme un moteur prend son régime à tant à l’heure) que dans le drame et le bouleversement d
140 omenade au Bois avec Victoria Ocampo que j’ai été prendre chez Adrienne Monnier (où elle s’était fait montrer les fameuses phot
141 qui ne cesseront de venir jusqu’au Jour éternel ! Prenons notre régime de vie tendue : il suffit de savoir ce qui compte, et qu
18 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
142 s sont officemars. Giono — littérature oblige — a pris la montagne après avoir répandu un tract d’un pacifisme paraît-il exc
143 n imaginatif, mais sans excitation ; un homme qui prend les choses telles qu’elles sont, ni vulgaires ni belles en soi, mais
144 la sortie du village, la rue bifurque : une route prend à droite vers la plaine, escortée de quelques maisons ; l’autre s’inc
145 nous étions arrêtés là, hésitant sur le chemin à prendre . Et soudain nous vîmes à nos pieds, tracé à la craie sur le sol, un g
146 et la catastrophe elle-même, un moment imprévu a pris place, et il s’étire interminablement depuis des mois. Tout est chang
147 e dis à part moi : Les imprudents ! S’ils étaient pris au mot, s’ils étaient exaucés, si les puissances de l’esprit se révei
148 uelques volontaires. Il nous expose notre tâche : prendre le commandement des pelotons chargés d’arrêter en cas d’agression all
149 n. Forcer la porte, couper les fils de téléphone, prendre le type, ramasser les papiers… La légation allemande, nous dit-il, es
150 ille. Spoerri insiste, agit, et des contacts sont pris à droite et à gauche. Vertige de sentir une idée qui s’incarne, qui «
151 . Vertige de sentir une idée qui s’incarne, qui «  prend corps ». Dimanche, 16 juin 1940 À onze heures, hier matin mon o
152 i l’ordre de vous faire conduire chez vous pour y prendre les arrêts. Voulez-vous me laisser votre pistolet ? Je dépose mon pis
153 ux heures. Breakfast. Une auto militaire vient me prendre . Comparutions diverses. Dialogue invariable : — Qu’avez-vous à dire p
154 n écoute mes téléphones 79.) Le risque individuel prend sa place normale dans le risque collectif. Cet accord supprime la réf
155 e à la porte de notre petite maison du Gurten. Je prends la position. Il tient dans chaque main un petit paquet attaché par un
156 vous remercie. — Repos ! Le colonel a bien voulu prendre un verre, au terme de cette petite cérémonie.   Céder à l’ennemi sur
157 de rédiger le manifeste de notre mouvement, qui a pris le nom de Ligue du Gothard pour ma plus grande satisfaction. Discuté
158 t politique les a reçus avec beaucoup de calme, a pris note de leur déclaration pour la transmettre à ses collègues, et bien
159 Rien d’excitant, sinon l’idée d’ensemble quand on prend un peu de recul, au moment de s’endormir, par exemple. Fin juillet
19 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Intermède
160 ouvement de Résistance, au sens que ce mot devait prendre un peu plus tard dans les pays occupés par Hitler. Je suis conscient
161 même sens. Le 20 août, à sept heures du matin, je prenais la route de Lisbonne. 85. Organisation culturelle en relations étro
20 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
162 oyageurs n’ont pu y trouver place et tenteront de prendre celui de demain soir — et sans avoir dîné, faute de restaurant dans l
163 corrects… Well… Quand un gangster de Chicago vous prend votre portefeuille, il vous donne quelquefois cinq sous pour rentrer
21 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Premiers contacts avec le Nouveau Monde
164 ole astronomique de la gare de Pennsylvanie, j’ai pris mon premier train américain. Comme tout le monde, j’ai glissé mon bil
165 ans le ruban de mon chapeau, où le contrôleur l’a pris et replacé sans me déranger dans la lecture de mon journal. Il n’y a
166 asse de grand luxe, coaches et pullman cars. J’ai pris un coach. Je me suis enfoncé dans le velours bleu sombre, et j’ai reg
167 , tout en cherchant une maison ; car tout cela me prendra plus de temps que ceux qui m’envoient ne l’ont prévu. (J’ai reçu des
168 ne. J’ai proposé un simple coup de rabot. Ils ont pris un air écœuré. J’étais encore un de ces avares de petits-bourgeois co
169 attendez. Une secrétaire aussi belle qu’à l’écran prend votre nom et s’en va d’un pas souple, imitant la démarche de la star
170 s vous regardent comme un être diabolique et vous prendraient bien vite pour le diable lui-même. Alors… — Alors, il faut en assumer
171 se munir d’un plateau, de couverts et d’assiettes pris sur la pile, puis défiler devant un comptoir où l’on désigne les plat
172 pays et qui connaît le sien87. 28 mai 1941 Prendre une décision pour sa vie. Imaginer une solution quand il n’en est poi
22 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Voyage en Argentine
173 isin tout en grognant met ses pantoufles. Tel est pris et l’autre laissé. Et le soleil qui se couche ici, au même instant se
174 our ceux qui dansent. Et ce n’est point que j’aie pris mon parti de l’insanité de la vie, mais la ressasser n’arrange rien.
175 re : un adultère s’est produit là. Le mari trompé prend sa hache, coupe la maison, rebâtit deux cloisons. Les indigènes sont
176 as encore écrit ma conférence ? Nous savons tout, prenez ce fauteuil. — Vous en savez en tout cas plus que moi. — Il se peut.
177 e raconte encore quelques histoires du diable. Je prends congé, nous déjeunerons ensemble, c’est convenu, et j’exprime le souh
178 s ? ». Rien de plus facile. Sa voiture viendra me prendre à l’aube, pour me conduire à trois-cents kilomètres seulement de la v
179 ce en termes européens de droite et de gauche. Il prendra l’argent du Jockey pour armer les faubourgs contre les libéraux. 7. L
180 mps ne sont plus ce qu’ils étaient. Mon séjour a pris fin dans un feu d’artifice de fêtes champêtres et citadines. C’était
23 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Solitude et amitiés
181 vite bouclé ce livre, c’était pour essayer de le prendre de vitesse. 29 mars 1942 Quand on vient de terminer un livre et
182 t s’organiser. Les critères sont connus, les mots prennent tout leur sens, les problèmes sont à hauteur d’homme, les solutions à
183 l consulte une liste et ne trouve rien. Je la lui prends des mains et vois sous K : Kirstein, 12 bis. Je retourne à l’ascenseu
184 e au rang de grande puissance d’invention — et je prends le mot puissance au sens de potentiel. Si elle doit cesser demain de
24 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — L’Amérique en guerre
185 éguisement d’une extravagance enfantine, et qu’on prend pour moderne ; l’Amérique sans passé vivant ni traditions instrumenta
186 aux singes — se rapprochant ainsi de l’homme. On prend dix singes. On les range dans une chambre le long d’une des parois. À
25 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Virginie
187 té, il la perd en feignant de la défendre encore. Prenons du champ. Et d’abord un grand bain d’air pur, après un an et demi dan
188 redingote rouge. Et puis nous avons ralenti pour prendre une petite route sinueuse où l’on croisait des chariots à deux roues,
189 ampe fait une flaque rose. « Je ne trouve pas les prises  ! explique-t-elle, je ne mets jamais les pieds dans ce dégoûtant salo
26 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
190 ’est donc nous qui avons commencé. Et les mesures prises par ce Juif sont de bonne guerre. De plus elles sont conformes au gén
191 té stellaire, comme tous aménagements personnels. Prenons la situation telle qu’elle s’offre en Allemagne et aujourd’hui, aux y
192 cel, charmant et poli jusqu’à l’invisibilité, n’a pris qu’un doigt de vermouth. — Les masses sont inéducables, dit-il après
193 ient donc évidemment aux mythes. Je le prévoyais. Prenez la notion de cause : la cause et l’effet distingués et opposés. C’est
194 ue c’est son plaisir, et qu’il faut s’occuper. On prendrait chez lui sans payer un ou deux pains par jour, on ne peut pas en mang
195 en : c’est la famille… N’est-ce pas ? Les enfants prennent à table ou à la cuisine ce dont ils ont besoin. Il n’y a pas d’achat
196 de repères. Pères et repères… Je n’arrive plus à prendre de responsabilités. Le mariage, par exemple. Il me semble que je devr
197 appe encore à nos définitions scientifiques. J’ai pris à dessein le mot mince qui est un mot humain, affectif, et non pas un
198 acun s’efforçait de montrer que l’événement ne le prenait pas au dépourvu. — Rien de neuf en somme, disait le docteur, du ton q
199 e le croit-il. Moi non. Cet « artiste-inventeur » prend son temps simplement. Ce Jules Verne des arts, ne serait-il pas plus
200 rsonnes peuvent à peine se croiser. L’angoisse me prend chaque fois que j’y pénètre. (Rappel inconscient de la naissance, me
201 téléphone : il répond de ma part en mon absence, prend les messages et me les communique à mon retour. Le côté romanesque de
202 e famille, d’un geste intime ou d’un visage aimé. Prenons -en donc notre parti. Sauf si l’on se borne à la géographie, ces entit
27 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
203 ue, même de bon sens, et j’ai quelques raisons de prendre la France plus au sérieux, plus au tragique, que les chiffres stupide
204 geste naturel, et partir annonce revenir comme on prend un billet d’aller et retour. La poésie des voyages a vécu, la tragédi
28 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le mauvais temps qui vient
205 nuel : c’est vers quoi je reviens, après six ans, prendre une leçon de style de l’âme pour affronter les mauvais temps qui vien
206 as en Suisse qu’on voit ces déchirures. J’ai donc pris le parti de circuler, malgré les résistances multipliées par une époq