1 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Le problème de la culture
1 ILe problème de la culture Qu’est-ce qu’un problème ? Je me propose d’envis
2 ILe problème de la culture Qu’est-ce qu’un problème  ? Je me propose d’envisager dans cet ouvrage le problème de la cul
3 Je me propose d’envisager dans cet ouvrage le problème de la culture. Lorsque l’on entreprend de lire un livre qui traite d’
4 ’on entreprend de lire un livre qui traite d’un «  problème  » précis, il est prudent de se demander d’abord si vraiment ce problè
5 est prudent de se demander d’abord si vraiment ce problème se pose — ou si l’auteur tout simplement s’est amusé à le poser. Il n
6 Mais l’invention de l’imprimerie a multiplié les problèmes dans une telle proportion qu’il n’est pas raisonnable d’espérer qu’un
7 oilà, par exemple, une situation qui nous pose un problème réel ! Mais après tout, qu’est-ce qu’un problème ? Est-il sûr que tou
8 problème réel ! Mais après tout, qu’est-ce qu’un problème  ? Est-il sûr que tout le monde le sache bien, et qu’il soit superflu
9 emple extrême. Pour le croyant, Dieu n’est pas un problème , ni la solution d’un problème, mais il est la présence réelle qu’on c
10 , Dieu n’est pas un problème, ni la solution d’un problème , mais il est la présence réelle qu’on connaît avec assurance dès l’in
11 lui obéit. C’est lorsque la foi disparaît que le problème de Dieu se pose — éternellement insoluble. Ou bien Dieu est présent,
12 e souverain ; ou bien il se retire, et devient un problème . Problème signifie donc absence, recherche anxieuse d’une réalité qu
13  ; ou bien il se retire, et devient un problème. Problème signifie donc absence, recherche anxieuse d’une réalité qui se dérobe
14 ne commande plus rien à l’homme. Multitude des problèmes Les choses humaines ne comportent pas cette alternative absolue. N
15 Il ne faut donc pas s’étonner de la multitude des problèmes que nous sommes en état de poser, sinon de résoudre du tout. (Mais la
16 âti, autre chose est de découvrir que soudain des problèmes se posent, qui débordent l’ordre établi et qui minent ses fondements.
17 u’alors avaient régi l’action. Quand la masse des problèmes qui se posent se révèle soudain plus pesante que les forces qui sont
18 font jour. Et c’est pourquoi le simple fait qu’un problème se pose, et qu’on l’avoue, est souvent beaucoup plus important que le
19 ant que les solutions qu’on lui propose. Ainsi le problème de la culture. (Quelqu’un demande : à quoi sert-elle ? et déjà la cri
20 ter tout d’abord sur l’existence parmi nous de ce problème , sur l’inquiétude qu’il trahit, sur la crise de confiance qu’il révèl
21 isance de nos refus Si la culture nous pose un problème , c’est donc, et tout d’abord, qu’elle est en décadence. Or, on n’arrê
22 as une décadence en essayant de résoudre les faux problèmes ou les problèmes sans issue qu’elle a fait naître. C’est ce que la sa
23 en essayant de résoudre les faux problèmes ou les problèmes sans issue qu’elle a fait naître. C’est ce que la sagesse populaire t
24 bien nouveau, d’un bien qui, lui, ne pose pas de problèmes , mais qui donne des ordres, et la force, et la joie de les accomplir.
25 politique ou qu’un brasseur d’actions traite les problèmes spirituels les plus graves de « simples questions de mots », et les é
26 me plus détendu. ⁂ J’ai constaté l’existence d’un problème  : le problème de la culture. J’ai dit que tout problème réel se pose
27 u. ⁂ J’ai constaté l’existence d’un problème : le problème de la culture. J’ai dit que tout problème réel se pose à nous à parti
28 me : le problème de la culture. J’ai dit que tout problème réel se pose à nous à partir du moment où son objet (Dieu, la culture
29 tif. Ensuite, que l’aveu même de l’existence d’un problème est déjà un essai de le résoudre, et la preuve qu’on pressent sa solu
2 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — D’une culture qui parle dans le vide
30 héant — car la plupart n’ont jamais réfléchi à ce problème  —, pour définir la culture comme un acquis spirituel à transmettre. C
3 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Décadence des lieux communs
31  Ainsi nos mots se déforment entre nos mains, nos problèmes se déplacent au hasard, chacun joue sa partie comme il le peut, sans
4 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — La mesure soviétique
32 t longtemps. Ils retrouveront avant longtemps nos problèmes spirituels. Toute la question est alors de savoir si nous les aurons
5 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — La mesure nationale-socialiste
33 a fameuse primauté du matériel n’est nullement un problème philosophique ; car de ce point de vue là, précisément, elle est d’un
34 s contacts du régime avec le domaine culturel. Le problème s’est donc posé dans tous les cas sous la forme très simple d’une mis
6 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Leçon des dictatures
35 semblance formelle entre les moyens d’approche du problème culturel mis en œuvre par les deux régimes, alors que leurs fins sont
36 la race. Vous vous êtes refait un corps. Mais les problèmes spirituels n’ont pas été résolus pour autant. Vous avez reculé la que
7 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — commune mesure et acte de foi
37 unité intime de la pensée et de l’action. Tout le problème de la commune mesure se ramène alors à ceci : quelle est cette vérité
38 losophe ne manquera pas de dire que j’entraîne le problème à une profondeur telle qu’il n’en pourra jamais remonter. Reste à sav
39 cile. Si nous refusons de descendre au cœur de ce problème , qui est un problème métaphysique et religieux, nous nous condamnons
40 s de descendre au cœur de ce problème, qui est un problème métaphysique et religieux, nous nous condamnons en même temps à ne ja
8 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — L’appel à la commune mesure, ou l’Europe du xxe siècle
41 s États libéraux. J’écris ce livre et je pose ces problèmes dans l’optique des États libéraux. Qu’on n’entende point par là que j
9 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
42 laboration — qui aboutit forcément à dénaturer le problème , pour peu que ce soit un problème vivant —, il arrive que les données
43 à dénaturer le problème, pour peu que ce soit un problème vivant —, il arrive que les données changent, et que l’urgence s’évan
44 : distributeurs de résultats acquis, registres de problèmes qui ne se posent plus : cette administration nourrit fort bien son mo
45 iennes, subtilité excessive dans la tractation de problèmes qui ne se posent pas, que l’on pose par jeu, par anxiété de faible ou
46 ste d’avoir dénoncé, la première, l’irréalité des problèmes dont s’embarrasse la conscience distinguée, camouflage intérieur dont
47 ectuelle consiste au bout du compte à récuser les problèmes fondamentaux de la vie pratique et de la vie religieuse. « Les grande
48 eur peuple et de ses plus profonds instincts ? Le problème est nouveau. Il est mieux qu’amusant. Les disciplines de la pensée
49 il vaut la peine de réfléchir sérieusement sur un problème qui se pose à tout homme préoccupé de la valeur concrète de sa pensée
50 de la valeur concrète de sa pensée, j’entends le problème que pose la liaison de l’étatisme et d’une culture irresponsable. Fau
51 culture irresponsable. Faut-il marquer qu’un tel problème déborde largement le plan des controverses politiques où le maintient
52 respect pour ceux qui posent et qui résolvent le problème avec une brutalité souvent naïve, endossant loyalement le risque de l
53 doute, une allusion à l’infinie complexité de nos problèmes  ; tous ceux qui cherchent un refuge dans l’idéal quand il faudrait ag
54 e que le bourgeois comme tel ? C’est l’homme sans problèmes réels. Et qu’est-ce qu’un problème réel ? C’est une situation qui n’a
55 l’homme sans problèmes réels. Et qu’est-ce qu’un problème réel ? C’est une situation qui n’a pas d’autre issue que l’acte perso
56 rsonnel, ou le jugement transcendant. Il n’y a de problème réel que de la création et de la fin, c’est-à-dire des extrêmes. Quan
10 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
57 pose pour la première fois dans notre histoire le problème global de la culture : d’où vient-elle ? — qu’est-elle ? — où va-t-el
58 heur de l’homme vient de ce qu’il ne pose pas les problèmes dans leur réalité, c’est-à-dire qu’il se pose de faux problèmes, qui
59 leur réalité, c’est-à-dire qu’il se pose de faux problèmes , qui admettent une infinité de solutions, tantôt purement figurées, t
60 quoi ne peuvent conduire et obliger que les vrais problèmes , les problèmes insolubles, ceux qu’il faut être un homme pour tranche
61 conduire et obliger que les vrais problèmes, les problèmes insolubles, ceux qu’il faut être un homme pour trancher. Tout le malh
62 u d’une pensée active sera donc de s’attacher aux problèmes qui se posent et non pas à ceux que l’on suppose (sinon pour démontre
63 cela seulement contre les douteurs qui se font un problème de tout ce qu’ils n’oseraient pas envisager, c’est-à-dire voir en fac
64 es de pensée.) Quand nous reconnaîtrons les vrais problèmes , les vrais dilemmes que pose la vie commune, nous toucherons enfin le
65 us sûr effet est de nous empêcher d’envisager les problèmes derniers. Je ne dis pas que ses victimes n’y croient pas, mais je sai
66 er dans une sécurité où elle végète et récite ses problèmes inoffensifs. Et pourtant la violence véritable, qui n’est pas la brut
67 oire que les solutions par l’ingéniosité de leurs problèmes intellectuels peuvent servir de modèle à l’homme d’action, moyennant
68 pier imprimé ! Mais ce n’est là qu’un aspect d’un problème plus vaste. Penser avec les mains suppose que le penseur rende au lan
69 c’est-à-dire à ses illusions. ⁂ Mais revenons au problème particulier de l’expression. Le donné, ou l’abandonné, ou encore les
70 tionné par leur action, par la structure même des problèmes qu’ils traitent, non point par des modèles flatteurs ? Plus simplemen
71 n effort dans ce sens ? Considéré de la sorte, le problème du style déborde infiniment le domaine, ici symbolique, de l’expressi
72 ression : il devient ce qu’on pourrait appeler le problème de l’hypocrisie des formes. J’en donnerai deux exemples. On a remarqu
73 une tentation. Quand cesserons-nous d’agiter des problèmes qui n’ont jamais été notre problème ? Car un problème n’est jamais ré
74 d’agiter des problèmes qui n’ont jamais été notre problème  ? Car un problème n’est jamais réel que pour celui qui peut l’incarne
75 èmes qui n’ont jamais été notre problème ? Car un problème n’est jamais réel que pour celui qui peut l’incarner dans sa vie, le
76 bien périr par lui. Il n’y a pas au monde un seul problème dont la réalité dernière, dont l’existence concrète déborde les limit
77 es qui aimaient à dire : « La solution des grands problèmes sociaux est une question de morale individuelle. » L’originalité d’un
78 e que viennent en fin de compte retentir tous les problèmes sociaux et spirituels. C’est en elle qu’ils provoquent un écho vérita
79 e aussi quelques primaires, se figurent qu’un tel problème ressortit aux règles de l’art. Nous l’avons ramené à des conflits éth
80 Par ces voies, nous sommes parvenus au centre des problèmes du monde moderne, en même temps qu’au foyer rayonnant de toute éthiqu
81 l importe absolument d’insister sur le concret du problème . Le vice des dictatures modernes est d’avoir soumis l’aspect concret