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n de l’amour dont on n’a peut-être pas vu qu’elle
rend
ce lien, dès le principe, insupportable ? Je constate que l’Occidenta
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réduit au silence la raison, ou tout au moins, la
rend
inefficace. Or je me propose d’envisager Tristan non point comme œuvr
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du sa forme primitive voilà précisément ce qui le
rend
si dangereux. Les mythes déchus deviennent vénéneux comme les vérités
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ar l’entremise duquel Tristan offre au roi de lui
rendre
sa femme. Marc promet son pardon. Les amants se séparent à l’approche
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stel ». Chez Orri le forestier, ils ont plusieurs
rendez
-vous clandestins. Mais les barons félons veillent sur la vertu de la
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i donne la raison de cet acte8. Pourquoi Tristan
rend
-il la reine à Marc, et cela, même dans les versions où le philtre con
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ourir de nouvelles aventures, alors qu’ils ont un
rendez
-vous dans la forêt ? Pourquoi la reine coupable propose-t-elle un « j
8
i fait pâlir le romantisme tout entier ! Qui nous
rendra
ce dur « patois du cœur ? ») Un dernier trait : lorsque Tristan reço
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sommé ; Iseut livrée. — Tristan banni de la cour.
Rendez
-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « flagrant délit »
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sent trois ans dans la forêt, puis se séparent. —
Rendez
-vous chez Orri le forestier ; Tristan s’éloigne. — Tristan revient dé
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de cette « emprise » magique, se verra condamné à
rendre
la passion moins inhumaine plus acceptable aux yeux du moraliste. Inf
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stacle instinctif à l’instinct, ayant pour fin de
rendre
les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’une telle discipline est
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nullement l’amour d’un Tristan, par exemple. Elle
rend
d’autant plus évidente l’intervention d’un facteur « étranger » seul
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n tant que le moi et le monde sont pécheurs, mais
rendu
à soi-même et au monde en tant que l’Esprit veut les sauver. Désormai
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ais le platonisme dégénéré, qui nous obsède, nous
rend
aveugles à la réalité de l’objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bi
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et tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la
rend
peu aimable. Et il nous jette à la poursuite de chimères qui n’existe
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e de ce déchirement intérieur, de ce dissidio qui
rend
si pathétiques certains vers de Pétrarque ? » Cette question qui deme
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igieux au sommet de la joy d’amor : Al-Hallaj se
rendait
au supplice en riant. Je lui dis : Maître qu’est cela ? Il répondit :
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s poursuit. Dans Bailé et Aillinn, ils se donnent
rendez
-vous en un lieu désert, où la mort les précède, empêchant leur réunio
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dre allusion à son origine sacrée. Tous ces faits
rendent
vraisemblable la conclusion d’Hubert : à savoir que la mythologie cel
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vec profondeur que le roman de Tristan et d’Iseut
rend
un son particulier, qui ne se retrouve guère dans la littérature du M
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36.) Ce « son particulier », que Bédier sut faire
rendre
à sa moderne transcription de la légende, est si nettement sensible à
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surgit ailleurs. Marquons tout de suite ce qui le
rend
inévitable à notre sens. a) S’il n’y avait en jeu, dans le cas de la
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pas87… b) Inversement, la mystique à elle seule,
rend
-elle compte de la passion ? Il faudrait alors expliquer pourquoi c’es
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t de leur vie à leur être ». La confrontation est
rendue
possible par le fait qu’il existe au Moyen Âge une tradition mystique
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nt opposés sur le point précis de l’union divine,
rendait
possible une confrontation. Mais la lecture des mystiques franciscai
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t impossible, ce qui entraîne le malheur divin et
rend
l’amour humain possible en ses limites. D’où il résulte que le langag
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à la ressemblance du « sublime » qu’elles ont su
rendre
inoubliable. C’est pourquoi l’on n’aura pas grand-peine à jalonner l’
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mit, tel Tristan se séparant d’Iseut lorsqu’il la
rend
à son époux : Ô dure départie Pourquoi m’as-tu de mon mal éloigné ?
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tu en sauras la cause. Dis-moi : qu’est-ce qui te
rend
triste à ce point ? Est-ce bien le cours des choses de ce monde ? Est
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acine De ce plaisir qui heureux ne le peut jamais
rendre
… Il n’a que trop longtemps mis son espoir en « cette fausse douceur
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itié, et suivre une voie que le malheur des temps
rend
totalement impraticable. L’Église de Rome a triomphé. Mieux vaut dès
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nde encore une fois qui recommence, et le Prince,
rendu
à son règne sévère : Ce matin nous apporte une paix assombrie… Sépar
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passés dans la forêt. Tristan avait le recours de
rendre
Iseut à son mari. Alidor est contraint d’inventer un rival. Souffrant
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jour qu’il veut servir désormais, oblige Racine à
rendre
le jeune prince insensible à l’amour de Phèdre. Il déclare donc cet a
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urner cette loi sévère qui, condamnant l’inceste,
rend
impossible la passion. Et voici comment il s’y prend : en rendant Hip
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ai cru lui devoir donner quelque faiblesse qui le
rendrait
un peu coupable envers son père, sans pourtant lui rien ôter de cette
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oméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté
Rend
au jour qu’ils souillaient toute sa pureté. — Elle expire, Seigneur !
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e imprévisible décident désormais d’une union, et
rendront
seuls « aimable » un parti soigneusement raisonné. Triomphe de la mor
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passion n’existe pas sans la douleur qu’elle nous
rend
désirable notre perte. Écoutons la Religieuse portugaise, Mariana Alc
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elle écrit à l’homme qui l’a séduite : « Je vous
rends
grâces du fond de mon cœur pour la désespérance où vous m’avez jetée,
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lancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui
rendent
« aimable », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, n
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Mais Don Juan aime le crime en soi, et par là se
rend
tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle exis
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tes pour lesquelles je donnerais mille vies, mais
rends
-moi tout ce qui n’était point elles, et les effaçait mille fois. Rend
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n’était point elles, et les effaçait mille fois.
Rends
-moi cette étroite union des âmes… Julie, dis-moi donc si je ne t’aima
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toujours veiller à dormir. Voici deux textes qui
rendent
un son proprement manichéen : On doit séparer Dieu et la Nature. Die
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a peu de peines morales dans la vie qui ne soient
rendues
chères par l’émotion qu’elles excitent. » Voilà qui est vrai : nous a
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l’ordre social établi. L’instinct de conservation
rend
en effet cet ordre tolérant à l’égard de ce qui feint de le renier, m
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d’une invraisemblance que le désir de romantisme
rend
insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux le roman pourra rebondir
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ue. Ce que vous appelez morale, c’est ce qui nous
rend
méchants, tristes et honteux. Ce que vous appelez l’ordure, voilà ce
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t disposé à reconnaître. On n’a plus de comptes à
rendre
à cet « esprit » platonicien. Il était cause de toute la confusion, e
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er qui décoche des flèches mortelles. La femme se
rend
à l’homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’en
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et à les tourner par surprise ; enfin la dame se
rend
à merci. Mais alors, par une curieuse inversion bien typique de la co
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e quatre arpents ; sinon ils devront mourir ou se
rendre
. Et cette règle étrange, si l’on en croit Froissart, coûta la vie, dè
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la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la
rendre
? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Vaut-il mieu
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ais en la voilant religieusement, de manière à la
rendre
acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, p
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couvert d’armes et assuré de la vie lorsqu’on se
rend
prisonnier… La vie des vaincus est presque toujours respectée. Ils ne
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recréer le mythe de la passion, c’est-à-dire pour
rendre
à la puissance anarchique un cadre et des moyens d’expression rituels
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détruisait pas la nation même dont on voulait se
rendre
maître : on se bornait à réduire ses défenses. Bataille rangée contre
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ment oppressant de sa culpabilité morale. Elle se
rend
au sauveur terrible et le nomme son libérateur dans l’instant même qu
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r — et de ne pas effrayer les peuples au point de
rendre
impossible tout recrutement des volontaires… 175. J. Boulenger, Le
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lui qui contrevenait à ce triple engagement ne se
rendait
pas « intéressant », mais pitoyable ou méprisable. La synthèse cathol
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i David en volant Bethsabée commet un crime et se
rend
méprisable. Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un roman, et se rend
64
s Tristan, s’il enlève Iseut, vit un roman, et se
rend
admirable… Ce qui était « faute » et ne pouvait donner lieu qu’à des
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re notre conscience du problème, contribuent à le
rendre
insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impui
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idée d’un bonheur facile, et du même coup de nous
rendre
inaptes à le posséder. Car tout ce qu’on nous propose nous introduit
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iment intéressante… Or c’est la douleur seule qui
rend
consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime souffrir, et faire
68
e même de ces recherches191 et de ces recettes me
rend
sceptique quant à leur efficacité : elle révèle l’étendue du désastre
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dicter une série de lois contre le divorce (qu’on
rendit
beaucoup plus onéreux), contre l’avortement et contre l’abandon des e
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femmes allemandes, et l’on ne manquera pas de les
rendre
obligatoires à bref délai. Le but dernier de l’entreprise ne fait pas
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gesse ; et que le bonheur qu’il a renoncé lui est
rendu
, comme Isaac fut rendu à Abraham. Mais alors il n’y songeait pas ! Et
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ur qu’il a renoncé lui est rendu, comme Isaac fut
rendu
à Abraham. Mais alors il n’y songeait pas ! Et il se peut aussi que r
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« cultiver » les illusions de la passion, de leur
rendre
un culte secret, et d’en attendre un mystérieux surcroît de vie. J’es
74
-ci l’a privé de son amour, disant qu’il s’en est
rendu
indigne en implorant et en acceptant pareille licence. Arrêt de la r