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ntement nos peuples. Écartons ce fantôme lugubre.
Restent
deux possibilités de réaliser notre union : l’une c’est l’Europe des
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s racines, cultiver le génie du lieu, ou encore :
rester
soi-même. Certes, ces devises politico-littéraires expriment des volo
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moins à l’échelle du canton et de la Suisse — de
rester
bien conscients de cette tentation permanente du régionalisme contre
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es conditions, de l’expression devenue courante :
Rester
soi-même ? La question qui se pose ici est si simple qu’elle est diff
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? Personne, je crois, n’a jamais demandé que nous
restions
fidèles aux mœurs des lacustres, ni même à celles des Helvètes. Alors
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la vie et pour son œuvre avec la seule idée de «
rester
soi-même »… ne deviendrait rien, en principe. Car à partir de quel mo
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25 ans ? 60 ans ? On loue parfois un écrivain de
rester
fidèle à sa ligne : encore faut-il qu’à un certain moment il soit dev
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autrefois et non sans risques. Si l’on pense que
rester
soi-même signifie simplement imiter ses ancêtres et leurs caractères
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refuser son geste créateur. Le vrai moyen de lui
rester
fidèle, c’est de la prolonger et non de la singer. Elle a été créée ?
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la culture et de ses moyens, ce n’est donc pas de
rester
nous-mêmes, mais bien de devenir nous-mêmes, selon la grande formule
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t je viens de signaler les dangers. À la maxime :
Restons
nous-mêmes ! j’ai opposé : Devenons nous-mêmes ! Et à l’image des rac