1 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
1 rs. Il écrit une Psychologie de la pauvreté et un roman dont le tirage atteint 250 000 exemplaires. Son œuvre s’étend dans le
2 n le met en prison. Il y écrit en treize jours un roman  : L’Archer tirant contre le soleil. Accueilli à sa sortie de prison p
3 d’admirables citations de ses Méditations. Si les romans de Kagawa l’ont fait comparer à Gorki, ses poèmes en prose sont d’un
2 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
4 Au sujet d’un roman  : Sara Alelia (3 novembre 1934)g Voulez-vous un paradoxe ? Littéra
5 ire ? Je détiendrais volontiers celui-ci : que le roman est un genre protestant. — Et Balzac ? dites-vous, car vous êtes Fran
6 êtes Français. Eh bien, Balzac n’est pas tout le roman . Il n’est même pas tout le roman français. Balzac, c’est le roman soc
7 ’est pas tout le roman. Il n’est même pas tout le roman français. Balzac, c’est le roman social. Balzac — et Stendhal, bien s
8 même pas tout le roman français. Balzac, c’est le roman social. Balzac — et Stendhal, bien sûr — ce sera l’honorable, la géni
9 es Anglais, les Allemands, les Scandinaves, et le roman d’analyse français, de Rousseau jusqu’à Gide, en passant par Constant
10 Gide, en passant par Constant. Quand on parle du roman , vous ne voyez que Balzac et Zola. Je vois aussi le pasteur Sterne, l
11 tous des chrétiens. Plusieurs ont même écrit des romans furieusement antichrétiens — des romans justement comme ne peuvent en
12 écrit des romans furieusement antichrétiens — des romans justement comme ne peuvent en écrire que des protestants, malgré eux.
13 de climats protestants. Que faut-il pour faire un roman  ? Des caractères, de la vie intérieure, une morale qui mette des obst
14 toutes leurs œuvres, vous chercheriez en vain un roman véritablement chrétien. La Porte étroite ne décrit guère qu’une aberr
15 ttante ? À parler franc, je ne connais qu’un seul roman moderne authentiquement « réformé ». Un grand roman, je crois. C’est
16 man moderne authentiquement « réformé ». Un grand roman , je crois. C’est Sara Alelia, de Mme Hildur Dixelius. On vient de le
17 ent de le traduire du suédois9. ⁂ Qu’est-ce qu’un roman chrétien ? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y
18 monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait pas de roman . Une histoire dont le personnage principal est « la main du Seigneur 
19 lais du xixe siècle — en conséquence de quoi les romans des « païens », d’un Thomas Hardy, par exemple, se devaient de finir
20 nisme. Et l’on serait en droit de prétendre qu’un roman pessimiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être chrétien qu’un
21 le sobre courage d’avouer sa dégradation. Un vrai roman chrétien est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature e
22 qui le juge. On a dit de Sara Alelia que c’est un roman de la grâce : oui, mais c’est aussi, et d’abord, un roman de la perdi
23 la grâce : oui, mais c’est aussi, et d’abord, un roman de la perdition. J’y vois une suite d’illustrations vivantes du fameu
24 rtis. (Éditions « Je sers ».) g. « Au sujet d’un roman  : Sara Alelia », Les Nouvelles littéraires, Paris, n° 629, 3 novembre
25 34, p. 3. Une note de lecture plus courte du même roman a également paru dans le Journal de Genève du 25 mai 1934.
3 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Selma Lagerlöf, conteur de légende (3 juillet 1937)
26 C’est une légende encore qui donne le départ à ce roman des Löwensköld, et porte sur lui de grandes ombres. Il y puise sa vie
27 ante et perverse, — cela suffirait pour animer un roman romantique de la grande tradition. Mais tout ce pittoresque humain re
28 rlotte Löwensköld et Anna Svärd — forment un seul roman , aux péripéties magistralement variées et fuguées. À défaut de tout r
29 omme une anthologie de scènes mineures des grands romans de Lagerlöf. On y admire, appliquées au réel, toutes les vertus subti
30 oriques, décors, personnages et coutumes, que les romans mettront en œuvre : il n’y manque rien que le rythme, c’est-à-dire la
31 plexes dont s’est nourri depuis cent ans le grand roman occidental : vies intérieures profondes, structure sociale stable et
32 ersonnages. Considérez ces trois facteurs dans le roman de la grande époque (xixe siècle) et voyez si leur décadence ne suff
33 des Lowensköld, Charlotte Lowensköld, Anna Svärd, romans traduits du suédois par M. Metzger et T. Hammar. (Éditions « Je sers 
4 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
34 Mais plus je relisais les différentes versions du roman , plus je me sentais gêné, mal à l’aise. Ce Tristan et cette Iseut qui
35 d’avoir été élevés dans une double contradiction. Romans , poèmes, musique, l’art et la littérature nous représentent la passio
36 fices, il me semble. Ne devez-vous pas publier un roman , dont le titre, La Folle Vertu, illustre bien votre pensée ? Oui, je
5 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Denis de Rougemont : l’amour et l’Europe en expert (24 décembre 1970)
37 sentiment de reconnaissance. Quand je lisais les romans bretons je me sentais curieusement chez moi. J’ai fini par comprendre