1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Culture et famine (novembre 1951)
1 pour un luxe, à la confondre avec la lecture des romans , c’est-à-dire avec ces brioches que la reine Marie-Antoinette conseil
2 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le dialogue Europe-Amérique (août-septembre 1952)
2 omics et whisky. Il est vrai que nous copions vos romans et vos danses. Mais vous n’avez même pas le sens de la lutte des clas
3 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
3 n vers et en prose dès la fin du même siècle : le Roman de Tristan et Iseut. Du Midi des troubadours, inventeurs de notre lyr
4 tre lyrisme, au Nord des Trouvères, inventeurs du roman , puis à toute l’Europe littéraire, la transmission des thèmes, sujets
5  : nos plus grands érudits l’ont décrite. Mais le roman de Tristan ne fut pas imité par les seuls écrivains depuis près de hu
4 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
6 A. — Vous les dites créateurs, mais peu font des romans . Vos critiques comme les nôtres réservent aux romanciers, aux auteurs
5 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
7 nir. On le sent naître et balbutier déjà dans les romans de science-fiction, où la Terre, vue de loin, devient objet d’amour,
6 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)
8 ’Histoire, la décadence de la chevalerie dans les romans qui fondent son prestige. Et combien de passions sont nées à l’instan
7 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
9 te définition rend compte de la plupart des vrais romans , par quoi j’entends non point les meilleures œuvres qu’on est convenu
10 e, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occidental n’a jamais décrit, jusqu’ici, de passion qui s’enflamme po
11 e et de la mort enthousiasmante. I. Trois vrais romans d’amour-passion, au xxe siècle Trois œuvres où transparaît l’arch
12 d’elles aussi a pu être décrite comme le dernier roman d’amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de B
13 récautions. Voici la fiche archétypique des trois romans , telle que leurs auteurs mêmes auraient pu l’établir, en se plaçant p
14 cine. Le scandaleux héros (par antiphrase) de mon roman (éduqué en Europe, j’y insiste) n’épouse l’american way of life, en l
15 la guerre, puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont le personnage central, Ulrich von X., qui me ressemble comme un
16 e lui dis pourtant mon amour sous le couvert d’un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’o
17 rale commune, la Société ou le Régime — ces trois romans trahissent une même ambiguïté quant à la vraie nature, sinon de leur
18 ène inverse qui se produit à la lecture des trois romans  : vous regardez longuement ce visage de femme et, peu à peu, c’est un
19 texte. Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occident . II
20 pas voiler ni excuser le caractère scandaleux du roman , car il apparaît essentiel, et l’auteur ne manque pas une occasion de
21 ore (avec l’inceste), il n’y aurait ni passion ni roman véritables, au sens « tristanien » de ces termes. Car il manquerait e
22 instant les différences profondes qui séparent ce roman sarcastique et pétulant de la sombre épopée, simple et drue, d’un Bér
23 t drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman de Tristan n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’est au
24 uteur en a-t-il conscience ? Certains épisodes du roman le donnent à croire, allusions aux péripéties et situations les plus
25 r compensation le ton « férocement facétieux » du roman , son réalisme impitoyable et ses plaisanteries un peu folles, sauvées
26 imé le narrateur, si elle avait été son Iseut, le roman réaliste eût fait place au poème et la satire sociale au lyrisme inté
27 le mais aussi de tout horizon spirituel réduit le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irr
28 ieux de chercher pourquoi l’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les dernier
29 ignifiance, remplit la seconde partie de ce vaste roman . La réserve savante des descriptions, l’humour impitoyable des réflex
30 i, au dernier moment, nous sépare ? Mais ici, le roman de Musil s’engage dans deux Voies divergentes : il nous en reste des
31 idité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peu
32 de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’est pour
33 ance du désir à l’extase partagée — mais aussi le roman au poème. Quelques instants avant sa mort, Musil travaillait à ce cha
34 un amour trop réel pour oser dire son nom dans un roman  ? L’amour heureux n’a pas d’histoire, chacun sait cela depuis qu’on é
35 histoire, chacun sait cela depuis qu’on écrit des romans et qui passionnent. Mais cette convention littéraire, condamnant le m
36 dité a seule retenu d’achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IV. La passion de Boris Pasternak Il ré
37 ain, que les préférences du grand nombre vont aux romans écrits à la première personne et par une femme, décrivant des situati
38 vente. En même temps paraissaient à New York deux romans écrits par des étrangers, Russes au surplus ; l’un décrivant des situ
39 ns la liste des best-sellers américains, ces deux romans se disputent depuis des mois la première place. Il peut sembler d’ail
40 siècles (depuis le xiie siècle exactement) qu’un roman soit vraiment un roman, et nous passionne ? Les préférences qu’avoue
41 siècle exactement) qu’un roman soit vraiment un roman , et nous passionne ? Les préférences qu’avoue le public interrogé dev
42 lu. Or je vois triompher dans ce même public deux romans de l’amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simp
43 sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’un roman d’amour. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affaire Paste
44 euple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, que j’interprète comme une affaire d’amour-passion. Voyons
45 sion. Voyons les faits. Pasternak écrit un énorme roman (dont une partie seulement sera publiée) décrivant les prodromes de l
46 u’il est, condamne ce livre. Il est normal que le roman condamné ne puisse paraître qu’en Europe. Il est normal que le jury d
47 ’éclata la crise, que les cent premières pages du roman , je me disais : — Tout se passe comme si cet homme était retenu dans
48 nion des amants dans la mort… Il n’y a qu’un seul roman dans nos littératures ! Une seule passion dictant les mêmes péripétie
49 feu du couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge sortant au
50 ale. D’où la présence continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique m
51 ieux communicable, soit celle qui fait écrire des romans , celle dont la contagion rarement mortelle mais délicieuse atteint to
52 tent à un Nabokov, à un Musil, d’aller dans leurs romans jusqu’au point périlleux où le scandale reste efficace tandis que la
53 e reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme grégor
54 i, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain du « dégel » soviétique 
55 du mythe. Tel est le « terrain » biologique où le roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de propager
56 ine le niveau psychologique et le style même d’un roman . Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel
57 e, est de beaucoup le plus traditionnel des trois romans qu’on vient de considérer. L’ouvrage de Musil, au contraire, déploie
8 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
58 e, mais bien à l’auteur qui écrit des drames, des romans , des systèmes. Ce journaliste-là, préoccupé d’une immortalité tout à