1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 s lois du monde, mais qu’ils éprouvent comme plus réel que ce monde. La fatalité qui les presse, et à laquelle ils s’abandon
2 la durée du philtre est le contraire d’une amitié réelle . Bien plus, si l’amitié morale se fait jour, ce n’est qu’au moment où
3 du mythe, la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouable, que non seulemen
4 auvage ! Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’on désir
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
5 e la communion. Et pour qu’il y ait une communion réelle , il faut bien qu’il y ait deux sujets, et qu’ils soient présents l’un
6 cadre chrétien, mais privé des secours d’une foi réelle , un tel homme, fatalement, devait sentir en lui s’exalter la révolte
7 n « l’amour de loin ». Il y eut aussi des dames «  réelles  »… Mais le furent-elles, en vérité, plus que cet événement psychique 
8 pithètes « réalistes » qui décriraient une dame «  réelle  », on les retrouve parfaitement identiques chez une centaine d’autres
9 Mais tout cela nous amène à reconnaître enfin la réelle complexité d’un problème dont nous avons souligné jusqu’ici, non sans
10 à la manière de beaucoup d’historiens pour qui le réel n’est défini que par des documents écrits. J’irai maintenant un peu p
11 d’ailleurs réduit à sa moindre puissance d’action réelle , tout en demeurant l’enjeu final et le personnage sacré. 2. Œdipe et
12 ’hérésie, entre l’exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyants… Citons là-dessus l’un des plus sensibles interprètes mo
13 voir dans la chasteté, ainsi feinte, une habitude réelle ni un reflet des mœurs », mais seulement « un hommage « religieux » (
14 n ne peut jamais préciser si maithuna est un acte réel ou simplement une allégorie ». De toute manière, le but est le « supr
15 a doctrine, l’ornement romanesque et la chronique réelle  ? Si ce fut le cas, il n’y réussit que trop bien, puisque Robert de B
16 mour courtois, la possession physique d’une femme réelle , la « profanation » de l’amour. Et c’est à cause de cette faute initi
17 us est décrite comme une église, avec une science réelle du symbolisme liturgique et de l’architecture gothique naissante. Mai
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
18 n, la mort à soi-même est le début d’une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde. D’ailleurs Otto cite un pass
19 vent dans leur âme. Et leurs silences furent plus réels que leurs paroles. Il ne s’agit donc, ici, que de tenir compte des él
20 te à croire que le physique est plus vrai et plus réel que le spirituel ; qu’il est donc à la base de tout ; que c’est par l
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
21 isme : ils parlaient de la dame comme d’une femme réelle , ce n’était plus que galanterie mais froide et stéréotypée. Dante et
22 n laquelle Cervantès connaissait la signification réelle de la littérature courtoise, et raillait non sans désespoir les rêver
23 nt de cet aveuglement de l’auteur sur son dessein réel , pourtant si parfaitement mené à chef. L’essence du mythe de l’amour
24 ins qu’entre parties diplomatiques. L’inclination réelle ou supposée n’y ajoute guère qu’un élément d’exquise perfection, de l
25 issolution sans retour. Mais cet enthousiasme est réel , c’est l’« endieusement » des troubadours, l’endiosada des mystiques
26 apable de découvrir dans l’être aimé les qualités réelles qui s’y cachent. De plus, n’est-ce point là le type d’une solution ve
27 mes, les décors176 retiennent l’attention dans le réel , imposent la présence du « jour », contredisent fatalement le sens pr
28 dit que l’eau fuit d’un bassin : fissures dans le réel , fuites de rêves. C’est la tradition alanguie, intellectualisée, soph
29 dans les voies irréelles) ce n’est pas revenir au réel , mais s’égarer dans la zone de terreur et dans les terrains vagues où
30 d’eux n’a pour fin véritable et pour terminaison réelle que l’autre, qu’il voulait détruire ! À l’infini, jusqu’à la consompt
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
31 tre-temps en Europe, et à l’encontre des intérêts réels les plus urgents. C’est ici que se marque le mieux le caractère parti
32 deviennent l’une pour l’autre l’obstacle. Le but réel , tacite, fatal, de ces exaltations totalitaires est donc la guerre, q
33 fin. Et tout ce que l’on exalte y trouve son sens réel . Il serait aisé de multiplier les preuves de ce nouveau parallélisme
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
34 t plus posséder, ni plus aimer ce qu’il a dans le réel . Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car v
35 ’acceptation décisive d’un être en soi, limité et réel , que l’on choisit non comme prétexte à s’exalter, ou comme « objet de
36 nous-mêmes, sur nos vœux secrets, sur la tendance réelle , peut-être créatrice, que traduisent parfois nos révoltes, nos illusi
7 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
37 erait plus conforme à l’essence du mariage, et au réel , d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujours d’une sor
38 me, peut servir de point de départ à une fidélité réelle  ; et je ne dis pas à une fidélité qui soit une recette de « bonheur »
39 pour l’être aimé, par une constante prise sur le réel , qu’elle cherche à dominer, non pas à fuir. Je dis qu’une telle fidél
40 à l’instinct vital, elle exige un retour au monde réel , tandis que la fidélité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans
41 5. Faut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempérament continental ? Ou que
42 rdre où elle se manifeste — ne trouve son au-delà réel , et son salut, que par cette action d’obéissance qui est la vie de fi
43 cette œuvre était le lieu de sa fidélité la plus réelle . Pourquoi chercher ailleurs que dans la vocation vraiment unique du S
44 tant pas moins que la passion une évasion hors du réel , une façon de l’idéaliser. 217. J’emploie ce terme au sens actif et
45 e les mettre, au contraire, à l’abri du désespoir réel , humain, qui les conduirait à la foi. Une cure d’âme comprise non pas