1 1932, Esprit, articles (1932–1962). À l’index (Première liste) : Candide (octobre 1932)
1 eption de Français né paillard, décoré, et qui ne sait pas la géographie. Il faut tout de même que nos camarades de la jeune
2 sse allemande, qui s’en inquiètent à juste titre, sachent ce que nous pensons des manifestations récentes de l’état d’esprit ca
2 1932, Esprit, articles (1932–1962). On oubliera les juges (novembre 1932)
3 ve en cage — mais il n’y a pas de cage. Et chacun sait qu’au bout du compte il y aura un an de prison pour ce garçon sérieux
4 plices. Sans entrer donc dans le vif du débat — à savoir si Martin, « objecteur de conscience », a donné par son acte la preuv
5 ue, a gardé parmi nous quelque prestige. Un je ne sais quoi de rassurant et d’avouable, qui fait qu’on invoque son nom dans
6 n où nul arrêt de la justice humaine désormais ne saurait l’esquiver. Personne n’a réfuté ces témoignages, cette plaidoirie. Le
7 » ne nous détourne de l’action nécessaire, qui ne saurait longtemps demeurer pacifiste. Dans un régime social où tout se tient,
3 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
8 c la cause de ceux qui réellement gouvernent. (On sait ce qu’ils sont.) Il faut qu’un cri jaillisse : c’en est fait du chris
9 cides et efficaces ! Nous voulons rompre, et nous savons qu’il y faudra de la violence. Mais où porter le coup ? qui dénoncer 
10 ton pain t’ont dressé des pièges — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi qui t’assieds sur les hauteurs et qui dis en
11 rt. Les uns alors défendent ses propriétés, je ne sais quelles régions spirituelles dont tout leur être — et cette maladie m
12 ant la rupture de toute durée. Mais dès lors nous savons le véritable nom de la rupture, son lieu, son mode et son enjeu total
13 ndre mentent, et ne défendent que leur esprit. On sait ce que c’est que l’esprit, en ce siècle ! Il a été admirablement défi
4 1933, Esprit, articles (1932–1962). Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)
14 maine d’utiliser les effets du travail. Mais nous savons le vrai nom du « temps vuide » et c’est chômage. Tout le mal est venu
5 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
15 faut commencer par dénoncer le mal. Mais que l’on sache d’abord au nom de quoi l’on parle ! Et qu’on le dise ! Toute la basse
16 tre tour ? Que ce soit le non décisif de ceux qui savent ce qu’ils affirment ! Que ce soit un non sans pathos, car l’affirmati
17 immoralistes : ils expriment bien mieux qu’il ne saurait le faire ses propres révoltes et ses rêves. Ils lui en font une espèc
18 ture, et les fameuses « valeurs » littéraires, on sait qu’elles sont de peu de poids dans la balance politique. Tout ce qui
19 » la révolte surréaliste. Une révolte qui n’a pas su s’assigner des buts constructifs échoue toujours, et fatalement, dans
6 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
20 ites, monsieur Gorki, comment avez-vous fait pour savoir  ?… » Nous voici à l’endroit de cette confession que je voulais vous c
21 riez lire ça, Clochemerle que ça s’appelle, je ne sais plus le nom du type qui a écrit le bouquin. Ah ça alors ! Tenez, c’es
22 les combines que ça amène, ah ! mais alors, vous savez , tout y est, c’est attrapé, le curé, la politique et tout15 !… » Les
23 arbleu, c’est ce que « les gens » demandent. Mais savent -ils bien ce qu’ils demandent, et pourquoi ils le demandent ? Est-ce q
24 d’abord des écrivains, ne serait pas justement de savoir un peu mieux que « les gens » de quoi ils ont besoin et ce qu’ils dem
7 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
25 rent, comme un objet ou comme un chiffre : ils ne savent pas de quoi ils parlent, l’homme dont ils parlent n’est pas un homme,
26 ement refuser de jouer. Mais cela dit, il reste à savoir pourquoi tel figurant jeté dans une intrigue insaisissable devient to
27 n fait, des personnes ; cependant que chacun peut savoir en quoi consiste sa propre personne. Ma personne, c’est ma présence a
28 c’est le connaître irrésistible. Et comment ai-je su qu’il venait me saisir ? C’est parce que j’en ai témoigné par mon act
29 égations de la personne Et maintenant, si nous savons ce que nous appelons : personne, si nous savons qu’elle est la lumièr
30 s savons ce que nous appelons : personne, si nous savons qu’elle est la lumière de nos lumières, et le soleil que rien ne peut
31 pris le fait — sinon l’acte — de la liberté. Il a su reconnaître que l’homme est un sujet (au sens initiateur, et non pas
32 pouvoir séparer l’âme du corps — quitte à ne plus savoir comment les réunir — ce que ne font ni la vie ni la mort, ni Dieu qui
33 ue soudain j’ai fait ! Car je l’ai fait, et je ne sais rien d’autre. J’ai reçu l’ordre, et ce pouvoir ordonnateur, irréfutab
8 1934, Esprit, articles (1932–1962). André Breton, Point du jour (décembre 1934)
34 soit peu résistante par elle-même, et dont il ne saurait avoir raison en quelques tours de phrases élégants et péremptoires, e
9 1935, Esprit, articles (1932–1962). André Rouveyre, Singulier (janvier 1935)
35 e fois, d’un trait classique et volontaire. Je ne sais rien de plus émouvant que l’effort vers eux-mêmes, et l’un par l’autr
36 ain dans son effort le plus « spirituel » ? On ne sait si l’auteur veut nous pousser vers cette conclusion. Peut-être n’est-
10 1935, Esprit, articles (1932–1962). Albert Soulillou, Nitro (février 1935)
37 ctement. Il me semble que ce conformisme, dont on sait les raisons commerciales, couvre pas mal d’infidélités profondes. Cer
11 1935, Esprit, articles (1932–1962). Roger Breuil, Les Uns les Autres (avril 1935)
38 je ne vois pas d’écrivain français qui ait jamais su faire vibrer un tel accord des paysages et des êtres — de ces vastes
12 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
39 ger comme instructeurs de l’armée bolivienne. (On sait que ce fut le sort de Röhm, entre autres.) Mêlés à des révolutions, d
13 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
40 par la physique relativiste. Mais Staline, on le sait , a condamné Einstein. Il semble bien que ces « barrages » et ce confo
14 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
41 onne lieu à la proposition qu’on vient de lire ne saurait être celle d’une société équilibrée. Où est l’esprit ? Quel est son c
42  » tout à la fois flatteuse et rassurante. Et qui sait , ce Palais de l’Esprit ne va-t-il pas « réaliser » un vieux rêve posi
43 prit qu’on dit créateur ? Serait-ce donc qu’on ne sait plus le voir dans ses effets ? Mais alors, comment fera-t-on pour le
44 e » que le Palais-Bourbon, pour les raisons qu’on sait , honore d’une façon moins directe. III. Le temple est vide On n
45 nseignement officiel de la Troisième République a su répandre une doctrine de l’esprit tout à fait propre à aveugler les m
46 tout à fait propre à aveugler les masses, qui ne savent plus reconnaître ni la nature ni l’action vraies du spirituel. On dir
47 es du spirituel. On dira qu’elles ne l’ont jamais su . Je serais prêt à l’accorder. Ce qui est nouveau, c’est qu’elles croi
48 er. Ce qui est nouveau, c’est qu’elles croient le savoir . C’est que la caricature officielle, scolaire, académique, parlementa
49 ra dans la « cité René Descartes », ses droits ne sauraient consister que dans l’affirmation d’un idéal : et rien n’est plus util
50 de l’âme — d’un tout autre ordre de problèmes : à savoir la physiologie des sensations et la classification des maladies nerve
51 rriver à reconnaître, mais sur lesquelles elle ne saurait agir. C’est une mythologie de l’impuissance de l’esprit. Mais les hom
52 ’esprit. Mais les hommes, qui sont bien méchants, savent à merveille tirer parti contre l’esprit de la liberté qu’il leur lais
53 clerc parfait tel que le livre l’Université : que sait -il faire ? C’est tout juste s’il sait écrire. Il écrira donc un ouvra
54 rsité : que sait-il faire ? C’est tout juste s’il sait écrire. Il écrira donc un ouvrage dans les règles de l’art qu’il a su
55 fascisme culturel, de droite ou de gauche, et qui saura leur imposer un conformisme monstrueux, ou le silence. Il n’y a pas d
56 en mesure de conduire l’action, si conduire c’est savoir où l’on va. Seuls les prophètes — et non pas les poètes — peuvent en
57 ire de toute culture. Car avant de parler il faut savoir le sens des mots. Et pour que les mots aient un sens, un sens commun,
58 résultat pour la philosophie ») que la science ne saurait régner qu’in partibus, dans un monde purement « détaché ». La belle r
15 1936, Esprit, articles (1932–1962). Francfort, 16 mars 1936 (avril 1936)
59 esurer tout le volume du fanatisme hitlérien pour savoir penser au bout du compte : « La vraie lutte commence là ». « Anti-fas
16 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
60 de la Parole. Les grands docteurs chrétiens l’ont su  ; et Paracelse ; et les poètes du xvie siècle ; puis Goethe et certa
61 ans comique, loué cet « artiste raffiné » d’avoir su se « ravaler au niveau des simples ». Non, Ramuz ne descend pas au pe
62 le tellement têtue qu’elle évoque peu à peu on ne sait quelle puissance naturelle, dans sa fascinante monotonie. Un art dont
63 ’est jamais « aussi direct que possible ». Goethe sait mal le grec, et connaît les statues par l’estampe. Il lui faut les in
64 is une question ne peut être sérieuse que si l’on sait que la réponse existe… Il fallait nous apprendre cet embrassement, ce
17 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
65 e simple superstructure du dynamisme matériel. On sait à quel échec conduisit cette théorie, étroitement respectée dans les
66 t si nous sommes de mauvaise humeur, c’est qu’ils savent pourquoi ils travaillent et que nous l’ignorons généralement ; c’est
67 els qui sont les nôtres. Toute la question est de savoir si nous les aurons résolus, dans nos catégories occidentales. Sinon,
68 nt, et dix morales contradictoires dont aucune ne sait plus, ou n’ose plus avouer à quelle fin elle conduit ses adeptes. Si
69 culé la question de dix ans ou d’un siècle, je ne sais  ; mais ce que je sais, c’est que tous nos pays se trouveront un jour
70 x ans ou d’un siècle, je ne sais ; mais ce que je sais , c’est que tous nos pays se trouveront un jour futur en face des même
71 s nous enseignent. Toute la question est alors de savoir si nous saurons utiliser ces avantages, et le temps de réflexion ou d
72 ère des nations libérales d’aujourd’hui. Elles ne savent trop que faire de cette liberté dont elles se vantent. Elles s’en van
73 in si l’on veut prendre ou garder le pouvoir. Qui sait même si cette crainte, comme tout vertige, ne cache pas une secrète a
74 aison, l’individu et la science cartésienne. Nous savons aujourd’hui que la raison n’est pas un idéal, mais un outil ; que l’i
75 mune, communautaire. La puissance de cet appel ne saurait être comparée qu’au soulèvement de la Renaissance, à la montée de la
76 stait depuis un ou deux siècles, ces religions ne sauraient combler l’attente réelle. Elles ne sont pas une réponse nécessaire. E
77 ligions dont le but est la force commune. Ils ont su se créer des symboles grandioses. Ces symboles nous paraissent barbar
18 1936, Esprit, articles (1932–1962). Henri Petit, Un homme veut rester vivant (novembre 1936)
78 dit, et maintenu, — j’admire qu’un incroyant ait su donner à notre position personnaliste sa plus solide justification hu
79 et nécessaire qu’il avait pour mes ancêtres », il sait aussi, et il nous fait savoir, que c’est à nous de recréer un monde o
80 ur mes ancêtres », il sait aussi, et il nous fait savoir , que c’est à nous de recréer un monde où notre vie s’accepte. Aux pre
19 1936, Esprit, articles (1932–1962). Note sur nos notes (novembre 1936)
81 concret, ni pour aucune communauté, — pour on ne sait quel « prestige » évanouissant, ou quels bénéfices commerciaux… Voilà
82 étorique commune, ou un jargon d’équipe, ou je ne sais quel sabir personnaliste. Au jour où nous en sommes, on ne refait pas
83 Or on ne peut poser ces questions-là que si l’on sait , pour son compte, y répondre. Elles jaillissent d’une passion de cons
20 1936, Esprit, articles (1932–1962). André Gide, Retour de l’URSS (décembre 1936)
84 , que l’on discute. Ce que l’on discute, c’est de savoir si telle œuvre, tel geste ou telle théorie est conforme à cette ligne
85 64. Pends-toi, brave Kérillis ! — et si les nazis savaient cela ! 65. Certes, Gide ne se prive pas d’admirer bien des choses en
21 1937, Esprit, articles (1932–1962). Défense de la culture (janvier 1937)
86 est pas le « fascisme » qui expliquera cela. Nous savons , nous aussi, caresser un petit chien, donner sa feuille de salade ver
22 1937, Esprit, articles (1932–1962). Jean Blanzat, Septembre (janvier 1937)
87 ent, habile et sensible à la fois. On le lit sans savoir pourquoi ; peut-être pour chercher, de page en page, ce qui a poussé
23 1937, Esprit, articles (1932–1962). Jacques Benoist-Méchin, Histoire de l’armée allemande depuis l’armistice (mars 1937)
88 vre eût passionné Lénine, grand lecteur, comme on sait , de Clausewitz. Il passionnera d’ailleurs tous ceux qui cherchent à c
24 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
89 ie nationale. Naturellement j’ai perdu ! Moi vous savez … Ce n’est pas comme Céline, ah celle-là ! Elle a la veine, que voulez
90 se d’un certain jeu que je poursuis, sans trop le savoir , avec bien plus de vigilance que je n’en apporte à la défense de mes
91 seulement de l’extérieur. Une politique saine ne saurait donc partir de la personne, mais au contraire de l’impersonnel, pour
92 alité sentimentale, mystique ou sensuelle, qui ne saurait se traduire en termes de raison. Mais je la tiens pour néfaste quand
93 mmes et ces femmes pour qui l’on écrivait sans le savoir . Découverte des diversités merveilleuses que proposent ces visages at
94 estions, celui qui vous attend à la sortie, et ne sait trop comment vous aborder, celui qui vous entraîne dans sa chambre ou
95 nt créateur, spirituellement actif du pays. Il ne saurait être question de ce cliché importé d’URSS ou d’Allemagne hitlérienne 
96 plus ce qu’elles étaient »,— pour montrer que je sais vivre… Parler du temps qu’il fait, occupation fondamentale des paysan
97 ure ! Littérateurs, allez-y voir de près ! « Nous savons en effet que jusqu’à ce jour, la création tout entière gémit dans les
98 s créatures, ou plutôt c’est avouer qu’on n’a pas su les voir. Aller demander à la Nature la révélation d’une vie saine et
99 angoissée des bêtes et des plantes que l’apôtre a su percevoir. C’est la nature qui cherche en nous ce que notre délire al
100 econnue, mais elle va « passer » cette nuit, vous savez , elle est toute chargée, bou die ! l’estomac et tout. — Mais les Sima
101 i pourtant dit ma sympathie à Madame Simard. — Je sais , mais vous n’êtes pas entré chez eux. — Entré chez eux ? — Il faut qu
25 1937, Esprit, articles (1932–1962). Marius Richard, Le Procès (juin 1937)
102 rd, Le Procès (juin 1937)ah Un petit livre qui sait s’arrêter dès qu’il nous a fait voir le monde pitoyable : sans ajoute
26 1937, Esprit, articles (1932–1962). M. Benda nous « cherche », mais ne nous trouve pas (juillet 1937)
103 raits au « malheur » de notre jeunesse, lequel ne saurait , en bonne logique, expliquer les doctrines d’un Barrès ou d’un Sorel,
27 1937, Esprit, articles (1932–1962). Brève introduction à quelques témoignages littéraires (septembre 1937)
104 littérature ou de l’ordre social. Notre effort ne saurait porter, avec quelque efficacité, que sur la réalisation concomitante
105 nes écrivains qui ne sont pas embrigadés mais qui savent que toute œuvre engage, et qui acceptent cette nécessité comme une de
106 thodoxie personnaliste. Mais de « personnes » qui savent que l’exercice de leurs libertés implique des engagements concrets.
28 1937, Esprit, articles (1932–1962). Martin Lamm, Swedenborg (septembre 1937)
107 emière importance. Ensuite, cette impartialité ne saurait être honnête — bien que l’honnêteté soit justement le prétexte qu’ell
108 nce doctorale, me paraissant prêcher par un je ne sais quoi qui rappelle d’une double manière la fameuse « vertu dormitive »
29 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
109 n’est pas sans irriter certains. Pour moi, je ne sais rien de plus salutaire, parfois de plus libérateur, que cette manière
110 jour. Les événements nous y obligeront si nous ne savons pas les prévenir. Si nous nous refusons à voir, à dire, à illustrer,
111 ses communes mesures. Qu’on ne voie pas là je ne sais quelle manière d’idéaliser ce qui est mesquin. Car ce qui est mesquin
112 e les premiers. Mais à cette seule condition : de savoir au nom de quoi nous parlons. Et ce ne peut être qu’au nom de l’avenir
113 es. Une fois de plus, c’est là notre chance. Mais savons -nous l’utiliser ? Il y faudrait une conscience très forte de la réali
114 tuation est bien plus favorable. Mais il faudrait savoir l’envisager dans sa grandeur, sans crispation de méfiance ou de timid
115 yse… Mais il ne semble pas que les Genevois aient su reconnaître à cette heure-là la renaissance possible de leur grandeur
30 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
116 homme doit un jour la connaître, et que la vie ne saurait être à plein vécue que par ceux qui « ont passé par là ». Or la passi
117 ns la mesure où la conscience moderne comme telle sait encore distinguer le christianisme des contraintes sacrées et sociale
118 ans le monde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant que l’homme ne sera pas Dieu. Le bonheur est une Eury
119 exemples de vilains armés chevaliers parce qu’ils savaient chanter l’Amour. Et c’est pourquoi certains auteurs ont pu parler d’u
120 ’est l’alibi — où se complaisent les modernes, ne sait plus même être fidèle, puisqu’elle n’a plus pour fin la transcendance
121 si tous la jugent la plus belle). C’est qu’il ne sait plus posséder ni plus aimer ce qu’il a dans le réel. Il a perdu la se
122 réalisé (d’après les recettes). Personne, que je sache , n’a encore osé dire que l’amour tel qu’on l’imagine de nos jours est
123 , que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce qu’est l’amour-passion, ni d’où il vient, ni où il va
124 ui se pose à l’historien, au sociologue, c’est de savoir quel mécanisme social va se déclencher pour rétablir la situation, ou
31 1938, Esprit, articles (1932–1962). Revue des revues (septembre 1938)
125 létariat français éprouve une joie particulière à savoir qu’il ne travaille plus pour enrichir M. Citroën ou M. Louis-Louis Dr
32 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
126 Croisade, au total, fut un échec dont la passion sut profiter.) C’est qu’avant tout et après tout, à l’origine et à la fin
127 dre à cet homme qu’il n’ait déjà mieux dit ? Il a su louer le philistin et le romantique, et leur donner raison au point d
128  » de l’esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sais que l’Apôtre a raison, et si je l’accepte, je considère alors l’équil
129 ttente — heureuse ou malheureuse — du parfait. Je sais que je tente une entreprise folle (et en même temps toute naturelle !
130 ) pour vivre le parfait dans l’imparfait. Mais je sais néanmoins que cet effort porte en lui-même une vérité imperturbable s
131 ! (C’est pourtant à cette utopie qu’obéit sans le savoir le mal marié, lorsqu’il se persuade qu’un second ou qu’un troisième e
132 e à croire que tout se ramène à une sagesse, à un savoir  ; et non pas à une décision. Or ce savoir ne pouvant être qu’imparfai
133 e, à un savoir ; et non pas à une décision. Or ce savoir ne pouvant être qu’imparfait, et provisoire, devrait se doubler d’une
134 gens qui s’attendent, en vertu du mythe, à je ne sais quels transports divins — il faut n’avoir connu que peu de solitude e
135 egaard, dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir , mais dans un savoir qui exige sa réalisation. » Ce n’est pas l’engag
136 rance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir qui exige sa réalisation. » Ce n’est pas l’engagement qui est problém
137 yait pas — alors que le seul vrai problème est de savoir comment Lui obéir.) Car la fidélité est sans raisons — ou elle n’est
138 sures et nos équivalences n’ont plus cours.) Mais savons -nous encore imaginer une grandeur qui n’ait rien de romantique ? Et q
139 e de plaisir d’une « liaison ». Mais les modernes savent -ils encore la différence entre un destin que l’on assume et une obses
140 Agapè se venge d’Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas détruire ce qui détruit. « Je ne veu
141 ble : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre. Agapè sait que la vie terrestre et temporelle ne mérite pas d’être adorée, ni mê
142 relle. Il peut maintenant espérer autre chose, il sait qu’il est une autre délivrance. Et voici que l’Éros à son tour se voi
143 ersonne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait pas encore aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qual
144 e occidental, j’entends notre génie technique, ne saurait être un seul instant ramené à la passion. L’attitude humaine qu’il ré
145 passion ni la foi hérétique dont elle est née ne sauraient proposer comme but à notre vie la maîtrise de la Nature, puisque c’es
146 er le milieu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si le christianisme, accueilli par les Indes ou la Chine, y eût produ
147 ssement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ai dit et
148 biographiques nous sont suffisamment connues. On sait que l’événement qui devint pour Kierkegaard le point de départ de tou
149 subjective, singulière et incomparable, qu’on ne saurait en pressentir la gravité sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon l
150 ierkegaard. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec son Dieu, — qui est l’Éternel et le Saint— que des re
151 passion, née du mortel désir d’union mystique, ne saurait être dépassée et accomplie que par la rencontre d’un autre, par l’adm
152 ment. 100. Je répète toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ici, simpleme
33 1938, Esprit, articles (1932–1962). Suite à « La passion contre le mariage » (décembre 1938)
153 re d’autre que cela même que précise l’auteur : à savoir que « les modalités d’institution du sacrement » restent, selon lui,
34 1939, Esprit, articles (1932–1962). D’une critique stérile (mai 1939)
154 n ne croit pas suffisamment à ce qu’on affirme, à savoir la mort des partis. 4. On garde le secret désir — avoué parfois dans
155 des groupes personnalistes, en tant que tels, ne saurait être que réduite au regard de l’action des partis : elle veut être un
35 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
156 res à ce qui ne relève pas du même ordre. C’est à savoir  : le sens d’une interprétation. Or c’est l’erreur commune, bien moins
157 que littérature (la plus belle qui soit, nous le savons à Neuchâtel comme à Marseille). C’est à cela, c’est à ce « reste » qu
158 , rien d’humain ne peut m’être étranger ; reste à savoir si j’ai lieu de m’en vanter ; reste à savoir si ce n’est pas là, préc
159 te à savoir si j’ai lieu de m’en vanter ; reste à savoir si ce n’est pas là, précisément la solidarité dans le péché, l’irrémé
160 re d’expédier les problèmes, mais à présent je ne sais plus. Puisque aucune patience historique ne conduit à la certitude, i
36 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
161 Posez la question d’une répartition des huiles et savons par l’État, et vous serez bientôt en plein délire : tous les partis n
162  : tous les partis nommeront des commissions pour savoir si l’usage du savon favorise sournoisement le fascisme, ou bien la ma
163 u, encore tout étourdi de sa puissance, et qui ne sait pas où l’on cache les dossiers, doit juger plus sagement en 24 heures
164 agement en 24 heures que le vieux routier n’avait su le faire en plusieurs mois. Les Anglais ont ce proverbe : « Ne change
165 matie secrète du monde : c’est sans doute lui qui sait le mieux comment traiter ces États turbulents, susceptibles et toujou
166 pour l’avenir de la paix. Vous avez bien envie de savoir ce que je pense de l’URSS ? Mais aussi… Une moitié de moi-même se rév
167 gâter… Quant à nos bons voisins « latins », je ne sais pourquoi, chaque fois que nous leur serrons la main, ils pincent les
168 érence interne. Mais je vois bien que je n’ai pas su la faire sentir autant que je la sens et peut-être n’y parviendrai-je
169 emment. Ce sont là des secousses extérieures. Qui sait si une loi de l’esprit ne les rend pas d’autant plus fortes et fréque
170 nscience sont plus méthodiquement refoulées ? Qui sait quels malheurs historiques un réveil spirituel de l’Amérique ne pourr
171 ubérance les revues et les journaux américains ne sait pas ce que c’est que la confiance en soi. Ceci dit, je me retourne ve
172 ours, quitte à la mépriser sitôt le travail fait. Sachez que les Américains ont beaucoup mieux à nous donner que des frigidair
37 1948, Esprit, articles (1932–1962). Thèses du fédéralisme (novembre 1948)
173 ent pour nous ! Ce n’est donc pas au nom de je ne sais quel nationalisme européen qu’il nous faut défendre l’Europe, mais au
38 1962, Esprit, articles (1932–1962). Lettre à Jean-Marie Domenach, à propos de « Sartre et l’Europe » (mai 1962)
174 niement », tandis que je ne m’occupe comme chacun sait que d’une Europe des « règlements de douanes » et du « foie gras » :
175 vingt ans. Ceci dit, je voudrais que vos lecteurs sachent aussi que mon article ne traitait pas de l’Algérie, ni de « l’Europe