1 1940, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). « À cette heure où Paris… » (17 juin 1940)
1 réalités humaines qu’ils ont tuées. « …car ils ne savent ce qu’ils font. » Le 15 juin 1940. b. « À cette heure où Paris… »,
2 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). New York alpestre (14 février 1941)
2 e civilisation matérielle demeure hanté par on ne sait quelle sauvagerie des hauteurs ; et ce lieu d’extrême densité humaine
3 1941, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Souvenir de la paix française (15 mars 1941)
3 des nuages noirs traînaient sur les vergers. J’ai su , plus tard, que ce jour-là j’avais fait mes adieux à la France. e.
4 1946, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Monsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe, nous dit… [Entretien] (4 mai 1946)
4 mais aussi beaucoup d’approbations enthousiastes. Savez -vous si les Soviets ont, pu s’emparer du secret de la bombe atomique 
5 u secret de la bombe atomique ? Non, et nul ne le sait , je crois, en Amérique. Mais une polémique ardente, sur l’opportunité
5 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
6 eur « ordre » où nous serions des morts, ou je ne sais quels esclaves honteux de vivre. g. « Consolation à Me Duperrier su
6 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les écrivains romands et Paris (10 septembre 1949)
7 , appuis sociaux, politiques ou financiers. Je ne sais trop s’il faut s’en plaindre. Tout cela se crée naturellement autour
7 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est d’abord une culture (30 juin 1962)
8 en trois points : 1. L’union entre des peuples ne saurait se faire en général que sur la base de quelque unité préexistante ; 2
9 dont elle est l’origine et le cœur. Voilà qui ne saurait s’expliquer que par la culture des Européens, entendant par culture,
10 e notre évolution, la question qui se pose est de savoir s’il faut et s’il suffit, pour « faire l’Europe », que toutes les nat
11 ) Les modes d’emploi Enfin, l’Europe unie ne saurait être conçue comme un but en soi, comme un nationalisme agrandi et tra
12 ommée Europe. 2. Cette organisation économique ne saurait fournir les bases d’une organisation politique, mais seulement les mo
8 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
13 de feuilles rondes, comme des pièces d’or. Je ne sais rien qui égale en Europe la splendeur de l’indian summer aux villages
14 e à l’autre, mais c’est vraiment tout ce que j’en sais . La série de mes rendez-vous commence quelques secondes après, je n’a
9 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)
15 qui veut écrire n’a qu’à jouer ses atouts et bien savoir sa langue. Cela donne Rousseau, Staël ou Constant. Et cela n’empêche
10 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les mythes sommeillent… ils vont se réveiller [Entretien] (9-10 février 1963)
16 très vieux instincts, de très vieux mythes. Vous savez , l’être humain n’a pas changé dans ses profondeurs, Jung a montré de
17 leur vie. Car tous, tant que nous sommes, sans le savoir , menons nos vies de civilisés dans une confusion proprement insensée
11 1964, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il nous faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)
18 artificielles — elle fait songer à cette Tour du Savoir , tellement démesurée qu’il faut, pour l’édifier, diviser maîtres d’œu
19 tances, les races, les nations, les cultures, les savoirs différents, c’est-à-dire l’ignorance du savoir des autres, et enfin,
20 s savoirs différents, c’est-à-dire l’ignorance du savoir des autres, et enfin, et surtout, l’oubli de l’unité, l’étrange oubli
21 r, hélas, que dans nos universités. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler : nous assistons en fait à une double expl
22 titutions d’enseignement supérieur : explosion du savoir , qui se traduit par un accroissement continuel à la fois du nombre et
23 la démocratisation des études. L’explosion du savoir Ainsi les dimensions physiques et l’université tendent à devenir i
24 ent à devenir infranchissables. Dans l’univers du savoir humain, faculté et spécialité sont en train de s’éloigner les unes de
25 erd, entre les branches sans cesse multipliées du savoir , c’est dire que la commune mesure d’une civilisation est en train de
26 une heure avant les grands cours.) L’explosion du savoir est plus difficile à chiffrer. Robert Oppenheimer et d’autres savants
27 logie ; rien de comparable ne s’est produit et ne saurait se produire dans la théologie et la philosophie, ni dans les lettres.
28 e accroît la séparation et les distances entre le savoir et le croire, entre ces deux aspects de la personne totale, jadis but
29 peuvent plus être échangées entre les branches du savoir , ou entre les rameaux d’une même branche. Les jugements d’ensemble, r
30 pas de quoi parle le physicien, et a fortiori ne saurait pas si le rapport entre les conclusions du physicien et la dogmatique
31 itif ou indifférent. J’ajoute que le physicien ne saurait pas davantage si sa démarche est conforme ou non à la théologie, et f
32 donc nous résigner à que l’accroissement même du savoir traîne pour conséquence la division de l’esprit et l’accroissement de
33 elon la loi de Parkinson. L’incommunicabilité des savoirs est ressentie par notre esprit comme une frustration, comme une bless
34 us tout à fait vraies — mais tant pis, cela ne se sait pas encore ! Cette espèce de résignation intellectuelle correspond à
35 echerche et quant à la valeur globale, ultime, du savoir humain. Dans le Temple même de la Science, il faut bien que les lévit
36 tés européennes, en Italie puis à Paris. (Quant à savoir dans quelle mesure l’apparition de l’Université est liée à ce phénomè
37 Or rien de tel ne s’est produit, autant que l’on sache , dans les cultures sacrées et homogènes de l’Asie brahmanique ou boud
38 t il faudrait que les physiciens qui en discutent sachent que la dialectique de leurs problèmes actuels sur le temps, la matièr
39 erches sans références à un langage commun. Un savoir en progression géométrique Le grand problème que l’Europe seule me
40 et valables, dont le problème des relations entre savoirs spécialisés et synthèse de nos connaissances n’est guère qu’un cas pa
41 ans, pour que l’espoir de maîtriser l’ensemble du savoir humain, d’ailleurs en progression géométrique, ait la moindre chance
42 Certes, on peut soutenir que la spécialisation du savoir , loin de représenter un progrès, n’est littéralement qu’une monstruos
43 ne science beaucoup plus compréhensive. Et chacun sait que c’est en poussant l’exigence de l’analyse jusqu’aux anomalies les
44 iversités. Mais sur le problème de l’explosion du savoir , dont je vous ai plus longuement entretenu, il me tarde de vous propo
45 t, mais ne répondra pas au défi de la division du savoir en langages spécialisés. Pour y répondre, il faut envisager la créati
46 rouvé son excellence dans une branche au moins du savoir , ou de la vie professionnelle, et démontrer d’une manière convaincant
47 spécifiques et résultats des diverses branches du savoir . Limites d’un tel langage, et comment y suppléer par les arts. 5. Eur
12 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)
48 ieux dans le vide, semble-t-il, car il fixe on ne sait quel objet imaginaire bien au-delà de nos personnes, quoique l’attent
13 1967, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). J. Robert Oppenheimer (25 février 1967)
49 nheimer (25 février 1967)x Cet homme qui avait su mettre en œuvre avec vigueur dans un désert de rochers rouges, brûlé
50 il voyait tout, pensait à tout pour ses amis, et savait écouter comme personne, tout en vous enveloppant d’un regard bleu qui
51 er au-delà de vous-même. Il avait une aura, il le savait , un prestige un peu douloureux qu’il portait avec juste assez de gauc
14 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut réinventer l’Université (29 juin 1968)
52 et en même temps elle représente la totalité des savoirs acquis et des recherches en cours (universitas scientiarum). Au sein
53 ons étudient les sept arts, et réussissent à tout savoir .) En fonction d’un certain sens de la vie 2. Au sens du mot que
54 quisition, apprentissage, initiation correcte aux savoirs existants. Pour l’Université véritable : évaluation critique, recherc
55 cifique de l’Université : une école, en effet, ne saurait se la poser. Il faut l’Université parce qu’un centre de contestation
56 ype européen, d’une part pour faire progresser le savoir (recherches au-delà de l’usage prévisible et sans tenir compte des « 
15 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jean Paulhan (19-20 octobre 1968)
57 revue, nulle autre école. De 1925 à 1940, à je ne sais quelles exceptions près, ce qui a compté dans la littérature en créat
58 si grave qu’il a pris le parti de se taire. Je ne sais s’il est vrai que les hommes de lettres se soient contentés jadis de
59 se passe comme s’il y avait à leur endroit je ne sais quoi de libre, de joyeux et peut-être d’insensé, dont nous aurions pe
60 tout à fait ni pour toujours, puisque ce « je ne sais quoi de libre, de joyeux et peut-être d’insensé », c’est toute son œu
16 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Témoignage sur Bernard Barbey (7-8 février 1970)
61 connues avec de si constants succès pour ceux qui savent — dans l’armée, la diplomatie, et la vie internationale L’écrivain su
62 il nous suffisait, nous ses amis (mais avons-nous su le lui dire assez…) de pouvoir admirer, en lui, la parfaite élégance
17 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). La cité européenne (18-19 avril 1970)
63 x, puis par Lénine avec les conséquences que l’on sait , jusque dans l’existence quotidienne de 700 millions de Chinois qui s
18 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe et le sens de la vie (25-26 avril 1970)
64 erait leur force ; mais en retour, cette union ne saurait être acquise au prix des libertés qu’elle est censée servir. Rien de
65 ue pourtant personne ne fait ? Eh bien, chacun le sait , rien n’est moins mystérieux : l’obstacle à toute union possible de l
66 topie catastrophique, mais dont la réalisation ne saurait être exclue pour autant. Au contraire, si nous donnons pour finalité
67 existant quand on voudrait compter sur lui. Je ne sais , n’étant pas économiste, si nos États-nations délimités pour la plupa
68 cle, des entités économiques intelligibles. Je ne sais si les problèmes profonds que pose leur balance commerciale (laquelle
69 ds que pose leur balance commerciale (laquelle ne saurait être positive, me semble-t-il, dans tous les pays à la fois…) ne sont
70 correspondent à rien d’économique. Mais ce que je sais de science certaine, c’est que les États-nations n’existent pas dans
19 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Le testament de Tristan (14-15 novembre 1970)
71 it devant d’autres intrigues prévisibles. Et l’on sait quel en fut le prétexte allégué : l’instauration en France des région
20 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Pourquoi j’écris (30-31 janvier 1971)
72 ait, on commence à écrire vers 16 ou 17 ans, sans savoir pourquoi ni pour quoi. Et quand beaucoup plus tard, essayant de répon
73 si je n’avais pas écrit d’abord sans cause, je ne saurais pas écrire pour une cause. Si l’on n’a pas d’abord écrit pour rien, p
74 autre m’engage. a) J’écris par pure envie et pour savoir pourquoi. Pour aller ainsi je ne sais où, en quête obscure et fascina
75 e et pour savoir pourquoi. Pour aller ainsi je ne sais où, en quête obscure et fascinante, selon ce vers d’Hugo qui m’amuser
76 pas un scientifique n’appréhende et par suite ne saurait nier, et qui est au-delà de tout — comme le corps transcendant aux or
77 e, mais que [je] m’y perde et m’y donne. Quand je saurai pourquoi, j’aurai fini d’écrire (idéalement). J’aurai touché à la fin
21 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)
78 s, paraît-il, à celui de ne pas se mouiller. Nous savons que la Suisse, c’est autre chose. Mais quoi ? Combien de nos compatri
79 une Europe fédéraliste montrent par là qu’ils ne savent pas ce qu’est la Suisse. Écoutons plutôt un grand Zurichois du siècle
80 iment, si nous le voulons. C’est ce qu’il reste à savoir , et c’est ce qui nous inquiète. S’il n’y a plus de frontières tangibl
22 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut dénationaliser l’enseignement [Entretien] (8 décembre 1972)
81 s aidant, ils apprendraient d’autant mieux. On ne sait vraiment que ce qu’on a dû enseigner. Je l’observe tous les jours sur
23 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Merveilleux Lavaux (23-24-25 décembre 1972)
82 ur du grand vignoble de Lavaux, cette évidence ne saurait exiger ni d’ailleurs endurer la moindre preuve : vous la vivez « comm
83 , « faire son salut » suppose la foi, mais chacun sait que la foi sans les œuvres est morte. Sauver Lavaux ne suppose rien d