1 1938, Journal d’Allemagne. Journal (1935-1936)
1 ée que je me fais des régimes totalitaires. Je ne sais si l’on espère me convertir en m’offrant d’en voir un de près. Quand
2 e dire, et de me dédire. Et s’ils se trompent, je saurai mieux pourquoi. De toute façon, vivre à l’époque d’Hitler, et n’aller
3 ifs « va pour les armements », c’est-à-dire on ne sait où. Quoi qu’il en soit, j’ai déjà pu constater que l’État retient 7 %
4 les efforts de la propagande pour restaurer je ne sais quel hypothétique et préhistorique germanisme sont destinés — plus ou
5 allemands. Mais sans doute une réponse exacte ne saurait -elle être donnée, la question étant elle-même fort irréelle dès que l
6 vous ne rêvez que révolutions et émeutes. Vous ne savez pas ce que c’est. Nous en avons eu assez chez nous. Maintenant nous v
7 sera terminé. N’ayez pas peur pour la paix, nous savons calculer, et tout est calculé dans cette affaire. Dans la chambre de
8 ter à l’actif du régime hitlérien le fait d’avoir su rendre la presse ennuyeuse. Car elle est ennuyeuse, tout le monde le
9 que les « libres » journaux français. L’Allemand sait ce qui se passe au Japon, en Amérique du Sud, et même en France. Le F
10 fait de la douceur de vivre. Mais le tout est de savoir pour quels excès l’on se réserve. L’argent liquide est fort rare. Pre
11 les coups de la « Reaktion » et du « Rotfront », savaient -ils ce que serait le régime pour lequel ils se sacrifiaient ? Seuls l
12 ils se sacrifiaient ? Seuls leurs descendants le sauront . Et encore, d’un savoir bien relatif, car il n’est pas de mesure cons
13 ’êtes pas trop réalistes, en France. Moi. — Vous savez que je ne suis pas « pacifiste ». Je reconnais la réalité et la néces
14 emande l’employé. — Comment voulez-vous que je le sache  ? Donnez-le-moi d’abord, s’il vous plaît, et je vous répondrai dans h
15 es perdent leur urgence absolue. Il faudrait tout savoir pour calculer son acte, et ce savoir est accessible : il est au terme
16 audrait tout savoir pour calculer son acte, et ce savoir est accessible : il est au terme du progrès, de l’évolution de notre
17 tour d’eux, comme s’ils ne sentaient pas ce je ne sais quoi dans l’atmosphère qui faisait que toutes les descriptions « obje
18 asions analogues. Voilà le principal de ce que je sais sur Hitler. Vous pouvez réfléchir là-dessus. Réfléchir ou même délire
19 eligion sont réservés à d’autres catastrophes. Je sais qu’il y a des fous, des accidents de circulation et des erreurs de l’
20 ’elle n’est pas de l’individu, et même qu’elle ne saurait se manifester qu’autant que l’individu ne compte plus, n’existe plus,
21 sur le seuil du mystère, car dès ici le diable en sait plus que nous.   J’aurais pu dire tout cela beaucoup plus vite, mais
22 89 ? Sans doute. Mais c’est qu’ils sont, sans le savoir , pour la Terreur et Robespierre. Non point pour la Terreur sanglante
23 de honte ou de révolte. Car le jugement humain ne saurait voir que des raisons de se taire, d’attendre encore, de ménager ses c
24 embres du NSDAP d’avant 1933. Le Parti ne leur en sait aucun gré. Le Parti n’aime pas les chrétiens. Ils sont là comme l’œil
25 er et limiter la prédication de l’Évangile. Je ne sais si tous ont compris la profondeur de cette opposition, et sa logique
26 icte… Car telle est la misère du temps : César ne sait plus gouverner s’il n’usurpe les droits de Dieu. Rendre à Dieu ce qui
27 ur de moi les faces d’agents de la Gestapo, qu’on sait nombreux. Rien n’empêchera que nous soyons ici des frères en communio
28 e la vieille France, dont ils étaient les seuls à savoir toutes les strophes… — Quelle impression emportez-vous de l’Allemagne
29 e tout ; et que la question sérieuse n’est pas de savoir qui l’est le plus ou qui l’est le moins, mais comment nous allons nou
30 tes », nous ne pouvons pas encore en dire autant… Savons -nous ce que nous méritons ? Savons-nous ce que préparent nos luttes ?
31 n dire autant… Savons-nous ce que nous méritons ? Savons -nous ce que préparent nos luttes ? Un peu de prudence dans le cynisme
32 ur affaire, et je n’en suis pas. Mais j’essaie de savoir ce qu’il est, pour le reconnaître ailleurs à sa naissance, là où il p
2 1938, Journal d’Allemagne. Conclusion 1938
33 était fatal, et que c’est très dangereux. Reste à savoir pourquoi cela s’est réalisé. Car on ne nous parle jamais que du comme
34 n, donc vers une religion, que les dictateurs ont su répondre. Tout le reste est littérature, bavardage de théoriciens, ou
35 est encore inconscient. Toute la question est de savoir si nous saurons mettre à profit pour le résoudre le délai que nous ac
3 1938, Journal d’Allemagne. Plébiscite et démocratie. (À propos des « élections » au Reichstag, 29 mars 1936)
36 ’il s’est créée favorable par les moyens que l’on sait . Mais il est probable que cet électeur est beaucoup plus sensible à l
37 e référendum n’existe pas, comme en France, on ne saurait parler sans sophisme de démocratie : les pouvoirs délégués échappent
38 ue par le gouvernement, comme en Allemagne, on ne saurait parler sans sophisme d’un contrôle du pouvoir par le peuple : c’est l
39 ité sur place, par des hommes responsables et qui savent ce qu’ils font, dans un cadre qui soit à mesure d’homme, — pour la se
4 1938, Journal d’Allemagne. Les jacobins en chemise brune
40 s dramatique confirmation. C’est pour n’avoir pas su ou pas voulu à temps adopter un régime fédéraliste que les Tchèques o