1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Avertissement
1 uons le plus, et j’ajouterai : c’est de quoi nous savons le moins que nous manquons dangereusement. Nous avons bien assez de t
2 es » : leur travail est indispensable, mais il ne saurait être utile que s’il est orienté d’emblée par une vision générale du m
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
3 spectée par l’État, ce n’est pas en vertu d’on ne sait quel « droit naturel » à la désobéissance ! Calvin précise que l’État
4 sonnes, dit préoccupation de les éduquer. Et vous savez que les problèmes d’éducation furent dès le début le grand souci des
5 e guerre, dans une ville assiégée. Par contre, on sait que les jésuites, triomphant dans les pays absolutistes, ne passent p
6 ques de la Réforme et sa morale ? Calvin, vous le savez , ne s’est jamais préoccupé de la forme des gouvernements. Il insiste
7 f d’Église et le pouvoir d’un chef d’État. Chacun sait qu’une Révolution copie toujours inconsciemment la structure du pouvo
8 de ce qu’il nomme « l’absence des meilleurs », ne saurait être que l’absolutisme. Or, si nous nous rappelons que le calvinisme
9 et de tuer les plus secrètes complicités qu’il a su ménager dans nos cœurs. Connaître la religion totalitaire, c’est la p
10 iques sur les ossements sacrés des héros suisses, sachons reconnaître les premières racines de quelque chose qu’il ne faut pas
11 rs activités. En l’attendant, et en la préparant, sachons maintenir, et précisons mieux que jamais la distinction strictement c
12 ente en chacun de nous, la personne : l’homme qui sait ce qu’il doit engager tout en gardant sa liberté, l’homme autonome ma
13 ritables adversaires, les seuls sérieux, et il le sait  ! Si Niemöller est dans un camp de concentration, prisonnier personne
14 de prêcher l’Évangile. — Vous voyez que le Führer sait parfaitement opérer, dans le concret, la distinction entre personne e
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
15 d’élever le niveau général du confort. Or chacun sait que les résultats pratiques du machinisme ne sont pas d’augmenter les
16 en comprendre et en maîtriser les rouages. On ne sait pas du tout ce que vont produire ces capitaux énormes qu’on accumule
17 itaux énormes qu’on accumule à tout hasard. On ne sait pas du tout comment vont réagir ces masses humaines déracinées par l’
18 s. » Mais à part ces deux solitaires, personne ne sut ou n’osa voir à quoi devait conduire le Progrès, abandonné à son mouv
19 ion qui domine la culture, mais une action qui ne sait pas où elle va ! Et la société à son tour ne tarde pas à se défaire.
20 signifie… ni plus ni moins. — La question est de savoir , dit Alice, si vous pouvez faire que les mêmes mots signifient des ch
21 ent des choses différentes ? — La question est de savoir , dit Humpty-Dumpty, qui est le plus fort… et c’est tout. » Nous en so
22 là aussi, cet appel exigera une réponse. Reste à savoir si nous saurons la lui donner. Reste à savoir si nous saurons utilise
23 e à savoir si nous saurons la lui donner. Reste à savoir si nous saurons utiliser le délai qui nous est accordé, à nous les ne
24 ans leur sens étymologique. L’étymologie, vous le savez , est une science très incertaine, mais c’est un art très significatif
25 iste. L’homme complet et réel, c’est celui qui se sait à la fois libre d’être soi-même vis-à-vis de l’ensemble, et engagé vi
26 r soi-même une énergie normale et souple. Or nous savons maintenant que c’est possible, que c’est encore et de nouveau possibl
27 trouvé ses mesures. Bien d’autres groupes, je le sais , sont à l’œuvre. Mouvement des groupes d’Oxford, mouvement des groupe
28 ation, notre confort et nos hôtels. D’autres — on sait qui — feraient marcher tout cela aussi bien que nous — peut-être mieu
29 parer un monde humain. Mais nous qui avons encore su conserver une cité à la mesure de la personne, nous qui sommes encore
30 ne tend nullement à justifier « les autres » — on sait qui — et à tout fourrer dans le même sac, comme semblait le faire en
31 monde et Correspondance) et Alexandre Vinet, qui sut très bien montrer que la démocratie sans spiritualité chrétienne abou
4 1940, Mission ou démission de la Suisse. Neutralité oblige, (1937)
32 n’est pas sans irriter certains. Pour moi, je ne sais rien de plus salutaire, parfois de plus libérateur, que cette manière
33 jour. Les événements nous y obligeront si nous ne savons pas les prévenir. Si nous nous refusons à voir, à dire, à illustrer,
34 ses communes mesures. Qu’on ne voie pas là je ne sais quelle manière d’idéaliser ce qui est mesquin. Car ce qui est mesquin
35 e les premiers. Mais à cette seule condition : de savoir au nom de quoi nous parlons. Et ce ne peut être qu’au nom de l’avenir
36 es. Une fois de plus, c’est là notre chance. Mais savons -nous l’utiliser ? Il y faudrait une conscience très forte de la réali
37 tuation est bien plus favorable. Mais il faudrait savoir l’envisager dans sa grandeur, sans crispation de méfiance ou de timid
38 ce que l’on nomme chez nous « le militaire », ne saurait être légitime qu’à proportion du sens profond des raisons d’être de l
5 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
39 r certaines voix. Voix insinuantes, et dont on ne sait trop si elles nous viennent d’ailleurs, ou si elles parlent en nous-m
40 , de déchiffrer ces messages secrets, que rien ne saurait empêcher de passer, et qui peut-être vont nous apporter des nouvelles
41 ivilèges politiques, si le peuple qui en jouit ne sait pas les mériter par ses manières d’être et de penser. Goethe a écrit,
42 ques. Je répondrai que nos libertés politiques ne sauraient subsister et garder leur valeur concrète que si nous conquérons une p
43 ur obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ceux qui ne savent pas que le but de toutes nos libertés est uniquement de laisser à cha
44 rait, en somme, un privilège de droit divin. Nous savons que la neutralité est une conception menacée ; qu’elle est en quelque
45 e, qui les découvrirait sur leur flanc. Mais vous savez fort bien que cette raison dite d’équilibre stratégique peut disparaî
46 té européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne saurait être un privilège : c’est une charge ! Et ce serait bien mal la défen
47 end bien qu’en attaquant. Mais d’autre part on ne saurait attaquer avec succès que si l’on est sûr de ses armes, et solidement
48 tien, mieux qu’un protestant calviniste, pourrait savoir de quoi l’on parle lorsqu’on parle de vocation ? Et à qui reviendraie
49 ien, j’estime qu’un chrétien est l’homme qui doit savoir mieux que tout autre qu’une vocation est autre chose qu’une utopie. B
50 scrite en clair dans les faits matériels. Il faut savoir l’y déchiffrer, et cela ne se peut qu’avec les yeux de l’esprit. Teni
51 t. Tenir compte des faits ne suffit pas : il faut savoir leur donner un sens, leur ajouter un sens par un acte de l’esprit ; e
52 hez nous tant qu’un certain régime subsiste, vous savez où33. Ce n’est pas encore une mobilisation spirituelle que je réclame
53 re vraiment nos confédérés suisses allemands, qui savent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la Suisse. Il nous reste s
54 rtés et de sa neutralité, mais bien la Suisse qui sait reconnaître dans ces privilèges les signes d’une mission dont elle es
6 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
55 esure de « prêcher » le fédéralisme, il nous faut savoir d’où il vient ; savoir aussi à quoi il tend ; et prouver la réalité d
56 fédéralisme, il nous faut savoir d’où il vient ; savoir aussi à quoi il tend ; et prouver la réalité de ce savoir par une exi
57 ussi à quoi il tend ; et prouver la réalité de ce savoir par une existence exemplaire. Je ne puis parler ici que des deux prem
58 n train. Il n’y a pas de petits exemples pour qui sait lire le réel « dans le texte », et ne se contente pas de résumés trad
59 de quatre langues, de 22 républiques, et de je ne sais combien de « races » en un État qui les respecte, cette union prend l
60 es. Car une personne, au sens où je l’ai définie, sait qu’elle doit normalement sacrifier à l’ensemble une part de ses préro
61 concrètement sa vocation. Mais d’autre part, elle sait aussi que l’ensemble — ou le pouvoir central — n’a d’autre fin que de
62 mmes le dernier vestige. Toute la question est de savoir si c’est là notre dernier mot — ou le premier d’un chapitre nouveau ;
63 d’un chapitre nouveau ; toute la question est de savoir si ce vestige ne va pas devenir un germe ! Un germe, ce n’est jamais
7 1940, Mission ou démission de la Suisse. Appendice, ou « in cauda venenum » Autocritique de la Suisse
64 opposition. Ils se font un programme de ce qui ne saurait être que la maladie individualiste ou la maladie collectiviste de not
65 nt au seul mot de germanisme ne sont pas ceux qui sauront illustrer la Suisse romande, donc la défendre. Rousseau, Constant, Ma
66 , d’un conflit que nous jugeons mauvais. (Reste à savoir si le conflit actuel est « mauvais ». Puis, si notre tiédeur suffira
67 et que par conséquent l’épithète « éternelle » ne saurait désigner l’attitude adoptée par la Suisse en politique. De plus, la S
68 pensé, et prouvé par le fait, que la Technique ne saurait inspirer une politique, mais qu’elle peut au contraire servir à tout
69 Suisse comprenne que le souci de son économie ne saurait plus servir d’excuse à l’absence de vues politiques. On demande à un
70 ion, mais je m’avance ici sur un terrain miné. Je sais d’ailleurs ce que je risque. Ce qui me permet d’approuver pleinement