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u’à faire la guerre pour leurs histoires ! Moi je
sais
ce que c’est, je l’ai faite la guerre. Mais cette fois-ci, j’ai tout
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uent ici, moi, j’ammpoisonne tout le pays ! Je ne
sais
comment il s’y prendra, mais voilà qui s’appelle un beau redressement
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intellectuelle et de raffinements affectifs, ont
su
capter quelques secrets de notre existence ; cependant que les masses
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s du printemps de 1939. M’absoudras-tu de n’avoir
su
prendre parti entre ces deux ardeurs montées jusqu’à la haine ? En
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l y a depuis un moment une musique de radio on ne
sait
d’où venue, dominant tout. Des trompettes solennelles au début, et ma
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asiment désespéré. Seulement, maintenant, cela se
sait
. Voilà la grande et la seule différence. Et voilà notre chance aussi.
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e plus consciente et réelle. Quoi qu’il advienne,
sachons
voir, en toutes choses, la double possibilité qu’elles offrent, le ma
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Prenons notre régime de vie tendue : il suffit de
savoir
ce qui compte, et que la joie ne dépend pas de nos misères. J’y songe
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st qu’on nous a « mis dedans ». (Je dis on, je ne
sais
pas qui c’est. Comme le brave paysan vaudois, après la grêle, qui dés
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n’existe qu’héroïque ou sentimentale, et l’on ne
sait
plus la reconnaître au ras du sol, au niveau des choses brutes et bru
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es et cherche à la caler sous son coude droit. Il
sait
que d’une seconde à l’autre peut venir l’ordre de bondir. Ça ne l’emp
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e, et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas
su
se fédérer progressivement, au lieu de s’unifier brutalement. Oui, ce
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cela, dans une grande gare de cette Europe qui ne
sait
plus répondre aux menaces que par l’extinction des lumières, — de tou
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tes les autres — était camouflé, illisible. Je ne
saurai
jamais si j’ai rêvé. Mais au matin, oui, c’était bien Paris, et les s
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du paysage urbain de la Hollande. Tout ce que je
sais
de ce pays, après deux semaines de voyage, je puis le lire et le reli
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nction solennelle. Il est vrai qu’aujourd’hui, je
sais
pas mal de choses sur ce lieu et son rôle historique. (J’en ai même b
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ôle historique. (J’en ai même beaucoup écrit.) Je
sais
que ce nœud de fleuves et de montagnes percé par le seul col qui reli
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ibertés et de notre union fédérale. Quand je n’en
saurais
rien, j’ai lieu de supposer que l’impression ne serait pas moins fort
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les Suisses sont-ils sensibles à cette qualité ?
Savent
-ils qu’ils ont au Gothard un haut lieu, non pas seulement un tunnel e
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plus tonifiant dans ce pays des Assis, où l’on ne
sait
plus dévisager les vraies menaces. Oui, je veux opposer la Suisse de
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assurés ». Sérieuse et impétueuse comme ceux qui
savent
que la vie n’est pas le but de la vie, qu’elle ne mérite pas de majus
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aurent le Magnifique. Manuel et ses contemporains
savent
et disent à leur manière que de demain rien n’est certain. Mais ce qu
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acé, ce n’est point la jeunesse et l’amour, je ne
sais
quel printemps platonicien, c’est la vie savoureuse et forte qui figu
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nnes-en une part à sept et même à huit, car tu ne
sais
pas quel malheur peut arriver sur la terre. » Le secret de la vie gén
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Manuel, et de plusieurs à son époque, est d’avoir
su
conduire leur vie vers un but qui transcende toutes nos activités. Fo
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A. W., ce qui veut dire : « Personne ne peut tout
savoir
» (Nieman kan alls wüssen). Comme pour s’excuser, comme s’il croyait
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er, comme s’il croyait au fond qu’on devrait tout
savoir
, et que pourtant… C’est la passion de la Renaissance, si l’on veut. J
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ne unité de sens spirituel, inaccessible à tout «
savoir
» aussi vaste qu’on l’imagine. ⁂ Le 21 mars 1530, Manuel parut pour l
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de malade, peint avec la véracité d’un homme qui
sait
exactement ce que vaut une vie d’homme devant Dieu. 9 mars 1940
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personnages, ce combat, si “total” qu’il soit, ne
saurait
figurer pour nous qu’un exercice, une première escarmouche, un entraî
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ie, c’est la franchise. On nous répète : « Qui ne
sait
se taire nuit à son pays. » Fort bien. Mais il y a des silences plus
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les paroles imprudentes… Il y a des cas où qui ne
sait
parler nuit à son pays et à l’humanité en général. C’est ce que j’ai
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est une idée. (Et pendant une seconde je n’ai pas
su
s’il était ironique ou sérieux.) Une bonne idée… Seulement ce n’est r
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réalités humaines qu’ils ont tuées. « …car ils ne
savent
ce qu’ils font. » Lundi 17 juin 1940, soir Faisons le point, b
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l’événement quand il arrive. Je vois ce pré et je
sais
qu’il peut y apparaître dans un instant des hommes qui me tireront de
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précises, sous un ciel et dans une lumière qui ne
savent
encore parler que de bonheur et de libre sagesse… Comment croire à la
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elle de 1918) : « Nous autres civilisations, nous
savons
maintenant que nous sommes mortelles. » Oui, nous savons maintenant q
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maintenant que nous sommes mortelles. » Oui, nous
savons
maintenant que c’est possible : on peut détruire une grande nation, t
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. Ces opérations, qui se poursuivent depuis je ne
sais
plus combien d’heures, ressemblent de plus en plus à une torture chin
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Pourquoi parler de l’Espagne ? C’est un pays qui
sait
vous faire sentir qu’il n’a guère envie qu’on le voie. Un pays qui se
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tomber sur la tête. Il se relève, se tâte, et ne
sait
pas encore où il a mal. Va-t-il vivre ? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà
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et sans retirer son mégot, que de l’autre côté on
savait
tout cela, et qu’au surplus, on en faisait autant, avec des armes fou
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is battus, parce que nous sommes un peuple qui ne
sait
pas quand il est battu. » J’ai pensé aux chefs français trop cartésie
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lle n’oppose plus que deux nations : l’une qui ne
sait
pas vaincre, mais qui gagne, et l’autre qui ne sait pas être vaincue,
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it pas vaincre, mais qui gagne, et l’autre qui ne
sait
pas être vaincue, mais qui perd ? Les Allemands en effet, même victor
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on rêve. Premiers accords d’une symphonie dont on
savait
les thèmes par cœur pour avoir étudié la partition, mais voici qu’on
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e civilisation matérielle demeure hanté par on ne
sait
quelle sauvagerie des hauteurs ; et ce lieu d’extrême densité humaine
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remière victoire sur Hitler. Ah ! pourvu qu’on le
sache
en Europe ! Princeton, 10 novembre 1940 Religion. — Nous somme
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que qu’on doit feindre d’avoir mérité, bien qu’on
sache
qu’il n’a pas le moindre rapport avec ce je ne sais quoi d’inavouable
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he qu’il n’a pas le moindre rapport avec ce je ne
sais
quoi d’inavouable, d’incertain par définition, de pas sérieux vraimen
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instinctive, et parfois émue de la « vie »… On ne
sait
trop. Le savent-ils eux-mêmes ? L’exigence que nous gardons encore de
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t parfois émue de la « vie »… On ne sait trop. Le
savent
-ils eux-mêmes ? L’exigence que nous gardons encore de dégager, d’expl
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colonne à propos de ma maison et de vous-même. —
Savez
-vous que mon livre est sur la liste noire des Allemands et même de l’
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ême de l’organisation vichyssoise des libraires ?
Savez
-vous que la Gestapo en a saisi, brûlé, mis au pilon tous les exemplai
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l attend des jugements entiers. — Quitte à ne pas
savoir
ce qu’il juge, ni pourquoi. Quitte à rivaliser d’intolérance brutale
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! » Peu comprennent, et beaucoup ne veulent rien
savoir
… Beaucoup là-bas ont perdu leur maison, et c’était leur pays et leur
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tous ces fous qui s’entretuent. C’est vrai. Vous
savez
traiter vos affaires sans canons. Vous nous avez admis, et nous avons
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scèse purifiante avant la lutte ! Mais vous ne le
savez
pas, vous ne m’écoutez pas, c’est pourquoi vous serez confus dans vot
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on lirait l’arrêté du Destin. C’est bien ce qu’il
savait
, mais maintenant il le sait. Il s’appuie contre la paroi, le cœur bat
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C’est bien ce qu’il savait, mais maintenant il le
sait
. Il s’appuie contre la paroi, le cœur battant… À partir de ce moment,
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ler au séminaire de littérature. Que veut-il donc
savoir
? Simplement si c’est vrai. S’il est vrai que j’ai vécu ce que j’écri
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toutes ont une démarche de libre animal. Et je ne
sais
pourquoi je dis « presque ». ⁂ Les Madrigaux de Monteverde, chantés p
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ruit que nul mot d’aucune langue à tout jamais ne
saurait
exprimer. À ma droite, les girafes ont dansé, à ce bruit, un ballet d
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cette même heure en France, et en Russie… Nous le
savons
tous. Que sert de comparer ? Quel sens ? Il y a des roses dans les ru
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oût 1941, en mer Escale à Barbados, dont je ne
savais
le nom que par les catalogues de timbres-poste de mon enfance. On nou
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où l’on discute mes idées sur le diable. — Qu’en
savez
-vous ? Je n’ai pas encore écrit ma conférence ? — Nous savons tout,
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Je n’ai pas encore écrit ma conférence ? — Nous
savons
tout, prenez ce fauteuil. — Vous en savez donc plus que moi. Il se p
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Nous savons tout, prenez ce fauteuil. — Vous en
savez
donc plus que moi. Il se peut. Dans tout ce bâtiment qu’occupent les
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s jours, et provoque une série d’accidents. On ne
sait
jamais quand cela va commencer, mais ce n’est pas plus d’une fois par
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eaux par milliers s’y rassemblent. Mon guide, qui
savait
en nommer une trentaine d’espèces différentes, prétend qu’il y en a d
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attend — je l’ai connue tout juste assez pour le
savoir
. Maintenant j’y entre pour de bon. ⁂ Intermède douanier Après a
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entielle. — Qu’est-ce que c’est ? — Eh bien, vous
savez
ce que c’est que la philosophie, puisque vous me demandez quelle espè
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hie, puisque vous me demandez quelle espèce. Vous
savez
ce que c’est que l’existence ? C’est de quoi je m’occupe. C’en est tr
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giner des centaines en s’inspirant de ce que l’on
sait
de l’Europe occupée par Hitler, mais aucun fait qu’on puisse énumérer
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Il ne se passe rien. Il manque seulement un je ne
sais
quoi dans l’air, en vous, dans la démarche des passants, et voilà l’é
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h bien ce sera le 7 décembre 1941. Si vous voulez
savoir
comment les choses se passent, allons ce soir, en rentrant à New York
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ils ne pouvaient pas même imaginer la veille… Qui
sait
si la guerre n’arrange pas autant de situation sans espoir qu’elle n’
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déserts. Téléphone de Bernstein, il voudrait bien
savoir
un peu ce qui se passe… « N’êtes-vous pas l’auteur du Secret ? Souffr
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t le premier soir dans le hall. Maintenant, on ne
saurait
plus le faire sortir de Bevin House. Il s’est remis à écrire un conte
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e, à l’instant même où le GQG américain nous fait
savoir
qu’on peut y aller. Bevin House, fin octobre 1942 Dans cette ma
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Intermède … mais
sachez
-le : nous n’étions pas absents de vous plus que de nous-mêmes. Vous é
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Rockefeller : c’est l’un des quelques hommes qui
savent
tout ce qu’on invente et tout ce qu’on est en train de rechercher dan
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crainte vague de perdre une liberté dont nous ne
savons
plus formuler les conditions… Avril 1943 Restrictions. — Le ti
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eure justement, s’était mise dans ce cas. ⁂ On ne
savait
plus juger du « bien écrire » sinon par référence à des modèles ancie
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ui ne passent plus pour telles, et qui portent. ⁂
Savoir
ne point se limiter constamment à la qualité. Car cela irait à préfér
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œuvre à la communauté, c’est un service qu’on ne
saurait
chiffrer, je le lui donne. En retour, elle me doit les moyens de mon
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lles. Qui sont ces gens ? Elle dit : — « Je ne le
sais
pas plus que vous. Ils sont dans la maison depuis deux ou trois jours
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isent les amis de Jim. — Mais où est Jim ? —Je ne
sais
pas. Il est parti. » Jim était l’intendant, une sorte de géant toujou
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les meubles, humides et tremblants. « Mais je ne
sais
pas recevoir ! dit-elle moqueuse. Voulez-vous que je vous joue du pia
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information personnelle à l’appui de ce que l’on
savait
, ou même à l’encontre parfois, mais si le tableau se compliquait alor
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ur un avenir très vague. Ceux qui sont morts n’en
savaient
pas plus que nous. Les héros. Et moi ? Si je ne suis pas héros, c’est
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insupportable que tous les cris de haine. Ils ne
savaient
pas cela, les jeunes Allemands, on ne leur avait jamais parlé du vrai
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ec une rage panique ; ils continuent, mais ils se
savent
battus. Depuis qu’ils ont rencontré ce regard. 16. On peut bien di
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Intermède Mémoire de l’Europe Je ne
savais
pas que tout était si près, là-bas. J’étais baigné. J’étais fondé. Et
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l’Europe est la mémoire du monde, parce qu’elle a
su
garder en vie tant de passé, et garder tant de morts dans la présence
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, si le danger a vraiment disparu ; et si nous ne
savons
rien tirer de cette épreuve de nos forces. Or presque aucun danger n’
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i que ce soit… Le pire c’est que tout le monde le
sait
ou le pressent depuis un certain temps déjà, du moins ici en Amérique
98
é à subir passivement le choc d’une paix que l’on
savait
elle-même mal préparée. Ici les mots de pessimisme et d’optimisme per
99
ction juive. Là-dessus, il devient éloquent. — Et
savez
-vous que ces Juifs ont le toupet de faire payer la pension beaucoup p
100
vec ivresse aux délices d’une diatribe que chacun
sait
par cœur. « Some of my best friends are Jews… », cette phrase class
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t que non. L’officier s’étonne, puis se fâche. Ne
sait
-on pas dans le monde entier que le peuple allemand plébiscita cinq fo
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Pourquoi jeune ? Elle a dit son âge ? — Oh ! nous
savons
, nous avons l’habitude. Le 4, un jeune homme qui arrivait de Chicago.
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ela ? — et il voulait absolument vous voir, il ne
sait
pas comment continuer. Voici son numéro… Je vous en prie appelez-le,
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rue, ces hurlements de femme, chaque soir, je ne
sais
jamais s’il s’agit d’une ivrogne ou d’une évangéliste qui maudit nos
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e location à Mr. John D. Rockefeller, car tout se
sait
. Des haut-parleurs répandaient sans relâche l’Adeste Fideles et des c
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s ne souffrent pas la description. Il faudrait en
savoir
tant de choses qu’on n’oserait plus jamais en parler. C’est un peu co
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t était antipatriotique, ou anticommuniste, je ne
sais
plus. On m’écrit cela de Paris et l’on ajoute que je ferais bien de r
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venue, à telle heure du jour ou de la nuit, je le
sais
et j’y vais encore une fois, comme pour la retrouver déjà… Que signif
109
. Ils me demanderont pourquoi je l’aime, et je ne
saurai
comment répondre. Sait-on jamais pourquoi l’on aime un être ? Voici l
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quoi je l’aime, et je ne saurai comment répondre.
Sait
-on jamais pourquoi l’on aime un être ? Voici longtemps qu’on a cessé
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férez y vivre ? Vous reniez l’Europe ? Mais je ne
sais
pas du tout si l’Amérique est bien ou mal, si elle vaut mieux que l’E
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assion. L’amour n’est pas encore rationné, que je
sache
? Et s’il est vrai, s’il n’est pas le masque d’une haine, s’il m’ouvr
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une autre plus loin, et plusieurs en écho. Je ne
savais
plus, après six ans de New York, qu’il y a des cloches qui sonnent le
114
s dur, est plus grave que pécher par excès. On ne
saurait
exagérer la profondeur d’une telle révolution dans la patrie du moral
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affronter les mauvais temps qui viennent. Ils le
savaient
, ils acceptaient ce fait, et posaient l’ordre en face de lui comme un
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maintenues ou reposées par les hommes qui auront
su
, pour leur compte, s’équilibrer dans le chaos, aussi loin d’ignorer s