1 1946, Lettres sur la bombe atomique. La nouvelle
1 ne série de résultats acquis depuis dix ans. — Je savais  ! déclara le capitaine, avec cette simplicité exaspérante qu’affecte
2 nt que je choisis pour parler d’homéopathie. Vous savez que c’est un de mes dadas. Ma thèse est simple. Qu’est-ce que l’homéo
2 1946, Lettres sur la bombe atomique. Le point de vue moral
3 e beaucoup de non-chrétiens. Car il faut qu’on le sache en Europe : c’est avec une stupeur indignée, voire humiliée, qu’un gr
3 1946, Lettres sur la bombe atomique. Utopies
4 contemporains paraît bien être de mourir sans le savoir , et sans avoir le temps de dire ouf. À quoi l’on pourrait opposer le
5 nation dans notre siècle. Une Emily Brontë qui ne savait rien du monde et qui n’avait pu vivre aucune passion véritablement pa
6 bien : sa mobilité perpétuelle. Ainsi l’ennemi ne saura pas où viser. Nous voici condamnés au nomadisme. Mais après tout, si
4 1946, Lettres sur la bombe atomique. Ni secret, ni défense
7 d’ingéniosité et d’équipement technique, et vous savez que la Suisse possède tout cela. En fait, c’est à l’École polytechniq
8 raisemblable, pour qu’on n’aille pas y voir je ne sais quelle allusion à des circonstances trop réelles.) L’Amérique ne dout
5 1946, Lettres sur la bombe atomique. Le savant et le général
9 même sort. Imaginons le moral de ces soldats. Ils sauront qu’ils ont peu de chances de recevoir des renforts et des munitions d
10 p tard. Il se peut que le général Marshall, qui a su tout cela mieux que personne au monde, ait mystérieusement raison ; m
6 1946, Lettres sur la bombe atomique. Tout est changé, personne ne bouge
11 u Congrès américain discute encore la question de savoir si la guerre a pris fin légalement le 14 août ou le 2 septembre ; qua
7 1946, Lettres sur la bombe atomique. Un salon atomique
12 ents qui dépassent l’imagination — et celui-ci ne saurait être dépassé lui-même — n’intéressent ou n’inquiètent que superficiel
13 le résultat du dernier match Armée-Marine. Je ne savais pas. Et j’étais en civil ! Voilà comment l’arrière trahit !
8 1946, Lettres sur la bombe atomique. Paralysie des hommes d’État
14 ation. Mais qui l’a dit, jusqu’à ce jour ? Chacun sait que l’arbitre d’un match n’est jamais le capitaine d’une des équipes.
15 ui l’a rappelé au sujet des trois Grands ? Chacun sait que pour arbitrer la lutte entre les continents il faut d’autres tale
16 s continents il faut d’autres talents et un autre savoir que pour équilibrer les démocrates du Sud et ceux du Nord en présence
9 1946, Lettres sur la bombe atomique. La pensée planétaire
17 ais il respecte la technique, aveuglément. Et qui saura jamais pourquoi il s’écrie tout d’un coup : « Comme c’est profond ! »
18 Le xxe siècle est en train de découvrir ce qu’on savait depuis un certain temps mais qu’on n’avait jamais très bien compris,
19 ps mais qu’on n’avait jamais très bien compris, à savoir que la terre est ronde. D’où il résulte, entre autres conséquences, q
20 ine ». Que faire ? Tout le monde ne peut pas tout savoir , encore moins tout voir et tout comprendre. Les problèmes les plus an
10 1946, Lettres sur la bombe atomique. Problème curieux que pose le gouvernement mondial
21 ité. Notre condition malheureuse veut que nous ne sachions imaginer le bien que par contraste avec un mal dont nous souffrons. A
22 que guerre nous, cavaliers, avons prouvé que nous savions nous battre », ce qui est bien la preuve que j’ai tort, et d’ailleurs
11 1946, Lettres sur la bombe atomique. L’État-nation
23 lue, n’est pas limité par leurs frontières, et ne saurait être défendu par leurs armées. En effet, supprimez ces trois éléments
24 tion. Je note seulement qu’on prend parti sans en savoir plus que moi, et à cause de trois syllabes. Et que l’on confond socia
12 1946, Lettres sur la bombe atomique. Le goût de la guerre
25 eurs ses métaphores. En perdant les armées, je le sais mieux que vous, les hommes perdront quelques vertus et quelques vices
26 l’argument que je développe dans ces lettres, de savoir si j’aime ou n’aime pas le métier des armes : il ne sert plus à rien.
27 le qui portera ou abattra la bombe. (Quand chacun sait que la bombe sera catapultée, ou simplement envoyée par la poste.) Et
28 ces ? Et d’en tirer les conclusions urgentes ? Je sais pourquoi. Tenez-vous bien : c’est parce que la guerre nous plaît, et
29 taire. Le seul type d’héroïsme que l’Occident ait su concevoir (depuis qu’il n’allume plus de bûchers pour les chrétiens e
30 rvue de respect pour les vertus que l’esprit seul sait porter jusqu’au paroxysme. Et comment vivre s’il n’y a plus de paroxy
31 esponsabilité universelle. Nous l’aimions sans le savoir , pour une raison précise : elle était l’état d’exception proclamé sur
13 1946, Lettres sur la bombe atomique. La fin du monde
32 mme, j’aurais bien tort de ricaner. Tout le monde sait que le monde finira. Et qui ne voudrait finir sa vie en même temps qu
33 , en un clin d’œil, à la dernière trompette. » Or savez -vous ce que dit le texte grec, là où le français traduit « en un inst
14 1946, Lettres sur la bombe atomique. La paix ou la mort
34 une puissance indémontrable, et dont la touche ne saurait être enregistrée que par le tout de l’homme qu’elle suscite : voilà p
35 nos choix ne sont pas si francs, et que nos chefs savent à peine ce qu’ils jouent. Une espèce d’organisation mondiale ouvrira
36 tif. Et comment ne m’y tiendrais-je pas, quand je sais que l’enjeu n’est point de ceux que la défaite, mais la désertion seu
15 1946, Lettres sur la bombe atomique. Appendice. Les cochons en uniforme, ou le nouveau déluge
37 absorber les rayons gamma. Ceux-ci, comme vous le savez , sont réputés mortels. On verra bien comment ces cochons-là se compor
38 ment ces cochons-là se comportent sous le feu, et savent mourir. Quel que soit le résultat de l’opération, sur lequel nos sava