1 1947, Doctrine fabuleuse. Premier dialogue sur la carte postale. La pluie et le beau temps
1 Certes, la réponse serait sage, si seulement vous saviez ce que vous dites. Mais, en vérité, que signifient pour vous le beau
2 s êtes un profond pédant, dans cinq minutes je ne saurai plus voir s’il fait beau ou s’il fait vilain. Lord Artur. Je pense s
3 . Je pense sérieusement que vous ne l’avez jamais su . Pas plus que vous n’avez jamais su si vous préfériez le bonheur ou l
4 l’avez jamais su. Pas plus que vous n’avez jamais su si vous préfériez le bonheur ou la tristesse. Vous ne savez pas où es
5 ous préfériez le bonheur ou la tristesse. Vous ne savez pas où est votre bien. Et c’est pourquoi les mots vous paraissent sim
6 eur d’un être. Ainsi tout est changé, mais peu le savent . Peu savent le chemin qui va du signe à l’être, le chemin de l’incarn
7 e. Ainsi tout est changé, mais peu le savent. Peu savent le chemin qui va du signe à l’être, le chemin de l’incarnation. Longu
8 t mon beau temps, le temps de la présence. Car je sais pour quel « bien » désiré je les aime. Pourtant je sais qu’à l’aube a
9 our quel « bien » désiré je les aime. Pourtant je sais qu’à l’aube aussi, d’autres fois, je l’ai possédé… Maintenant, je n’a
2 1947, Doctrine fabuleuse. Deuxième dialogue sur la carte postale. La beauté physique
10 i créent ces types. Rubens ou Renoir, Ingres, que sais -je ? mes Lédas… Le mari. Vous n’allez pas vous en tirer à si bon com
11 s il se tait peut-être définitivement, ou bien il sait qu’il aime. Vous me demanderez sans doute maintenant ce que font les
12 te à votre approche, c’est plutôt parce qu’ils ne savent pas de quoi vous leur parlez. L’homme du bourg est ainsi fait : tout
13 ailler, c’est déprimant, on tape dans le vide. Je sais un cas bien plus intéressant : le vôtre. Le cas peut-être unique de l
14 posés. C’est pourtant ce que vous venez de faire. Sachez que je ne trouve pas ma femme jolie. Elle ne correspond pas du tout à
15 r l’autre. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit de savoir « ce qui convient ». Mais cette convenance embrasse-t-elle des images
3 1947, Doctrine fabuleuse. Troisième dialogue sur la carte postale. L’homme sans ressemblance
16 e dans nos films, copiaient sa tête comme vous le savez , et portaient les mêmes favoris. Cela ne l’empêchait pas de rester l’
4 1947, Doctrine fabuleuse. Quatrième dialogue sur la carte postale. Ars prophetica, ou. D’un langage qui ne veut pas être clair
17 es passages, vous changez de ton et l’on voudrait savoir que vous le savez… Il me semble que vous manquez de méchanceté pour v
18 hangez de ton et l’on voudrait savoir que vous le savez … Il me semble que vous manquez de méchanceté pour vos idées. Elles vo
19 présentez, elles ont déjà votre complicité, je ne sais quel air de passion, un peu trop tôt, qui nous surprend… L’auteur. N
20 s ! Vous êtes en train d’imiter ce héros de je ne sais quel album de Tœpffer, qui feint de feindre afin de mieux dissimuler.
21 garanti par l’usage… Le critique. Hé quoi ! vous savez que tout notre langage est un système conventionnel ! L’auteur. Notr
22 la nécessité de cette clarté. Pour ma part je ne saurais concevoir ni respecter d’autre nécessité en général que celle qu’impo
23 Pour moi, c’est presque le contraire. Voilà : je sais que je suis dans la nuit. Je ne puis marcher que dans la confusion. M
24 t l’indiquer comme au-delà d’eux-mêmes… ce que ne sauraient faire des arguments toujours fondés sur ce qui les précède. Voilà pou
25 ute clarté. Il arrive que certains furieux, je ne sais quels extatiques ou esprits relâchés, s’abandonnent aux hasards de tr
5 1947, Doctrine fabuleuse. Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même
26 ère s’intéresser aux divers types humains. On lui sait peu de grés de sa curiosité. Cela ne serait rien, si elle-même ne le
27 il n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche à savoir ce qu’il peut être. C’est une autre manie de sa génération. Mais là e
28 . Or la personne est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes
29 e ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens ne veulent pas se fatiguer pour rien.) C
30 réponse, il répète à plusieurs reprises : « Je ne sais pas : je suis !… Je ne sais plus… mais tu es là ! » Un peu plus tard,
31 rs reprises : « Je ne sais pas : je suis !… Je ne sais plus… mais tu es là ! » Un peu plus tard, ce fut un jour de grand sol
6 1947, Doctrine fabuleuse. L’ombre perdue
32 jours cru à cette fable, mais, dirait-on, sans le savoir . Chamisso, lui, s’en étonnera. Tel est le calcul de l’homme sans ombr
33 le sentiment qu’il a d’être inférieur. Le diable sait cela : c’est par là qu’il le tient. Peter lui donne son ombre contre
34 a s’écrie : « Oh ! mon pressentiment ! Oui, je le savais depuis longtemps, il n’a pas d’ombre ! » Que reste-t-il à un tel homm
35 ence. En tout pareil aux autres, sauf en ce je ne sais quoi qui n’est rien et qui est l’essentiel, notre philistin méconnu s
36 chizoïde ». Chamisso, heureusement pour lui, n’en savait rien. Il savait peut-être autre chose. Tentative d’interprétation
37 isso, heureusement pour lui, n’en savait rien. Il savait peut-être autre chose. Tentative d’interprétation Je reproche p
38 ant ces remarques n’expliquent pas tout. Que l’on sache son secret le plus profond, le plus sacré, qui est le pouvoir de créa
39 ne des gloires du romantisme allemand que d’avoir su élever les faiblesses de l’homme, et quelques-unes de ses plus folles
40 uvé de lui-même : s’il a fait Schlemihl, comme on sait , en grande partie à son image, il en diffère toutefois par ceci qu’il
41 st le siècle présent qui n’a plus d’ombre : il ne sait même plus écrire sa Fable, il n’en veut plus, il veut du vraisemblabl
7 1947, Doctrine fabuleuse. Angérone
42 erme. Tu n’entends que ce qui s’interrompt. Tu ne sais rien que tu ne perdes. Car ce n’est pas le savoir que tu veux, mais l
43 e sais rien que tu ne perdes. Car ce n’est pas le savoir que tu veux, mais la divine connaissance du présent. Or cette connais
44 dorment dans leur paix, et l’être enfin comblé ne sait plus où se prendre. Il se ramène en soi, se divise en ses ombres. Ain
8 1947, Doctrine fabuleuse. Contribution à l’étude du coup de foudre
45 se aimée !… » Mais non, si c’était vrai, j’aurais su t’arrêter. Le monde entier en eût été changé à l’instant même, sans q
46 peu trop personnelle, et — comment dire ? — qu’il savait mieux que moi cette histoire que je lui contais. — Permettez, dit-il
47 nt, que je vous réponde par une confession. Je ne sais d’ailleurs ce qu’on peut en conclure pour ou contre vos théories. Au
48 t, bien en face. Aucun doute n’est possible. Elle sait . Monsieur, je puis garder un secret d’État, vous le savez, mais je ne
49 onsieur, je puis garder un secret d’État, vous le savez , mais je ne suis pas de ceux qui peuvent supporter un mensonge dans l
50 sait encore, je lui ai demandé comment elle avait su . Alors elle m’a tendu une lettre par avion, arrivée pour moi le matin
9 1947, Doctrine fabuleuse. Don Juan
51 s il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on sait qu’il ne peut pas trouver, soit impuissance à se fixer, soit impuissa
52 Qui donc se ferait tuer pour une vertu dont on ne sait plus quelle est la fin ? Et toutes ces vérités qu’ils respectaient, v
53 ois vérités se sont rendues, et pas une seule n’a su le retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est pas pour b
10 1947, Doctrine fabuleuse. La gloire
54 grande source d’iniquité et de mal ! Le prochain, sais -tu, ce sont les paysans de Kiew, que tu rêves de combler de bienfaits
55 tions comblaient exactement. Mais notre gloire ne saurait être mesurée : c’est une rumeur, c’est une publicité, une espèce d’in
56 Il y a là quelqu’un qui a de la valeur ; on ne le sait pas. La gloire moderne, c’est à peu près l’inverse. Mais ne serait-ce
57 louir, vous que j’aime et qui me connaissez. Vous savez ce que je suis, et si vous appreniez un jour que j’ai de la gloire, q
58 vous alors d’essentiel que dès maintenant vous ne sachiez  ? Ou c’est que vous vous tromperiez, croyant par d’autres ce que vous
59 m est : mensonge, que je voudrais la gloire et ne sais pas pourquoi ? Ou n’ose pas savoir pourquoi… Ce que je n’ose pas savo
60 la gloire et ne sais pas pourquoi ? Ou n’ose pas savoir pourquoi… Ce que je n’ose pas savoir est angoisse. Angoisse est le no
61 Ou n’ose pas savoir pourquoi… Ce que je n’ose pas savoir est angoisse. Angoisse est le nom du secret que je sers sans oser le
62 ret que je sers sans oser le servir, parce que je sais que son nom est mensonge, et que c’est moi — qui ne suis rien. Ainsi
11 1947, Doctrine fabuleuse. Le nœud gordien renoué
63 ans le temple de Jupiter. Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus de la compétition par leur science même : on exigeait
64 en décidé à montrer aux gens de la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et le timon du char, le voilà qui
65 rut, par Jupiter ! il n’est pas encore né ! On ne sait rien du règne de Gordius. Mais le nœud qu’il noua devint célèbre. Un
66 fruit qu’il a noué, il devient graine. Celui qui sait comment se fait un nœud, sait aussi comment le défaire, et le refaire
67 t graine. Celui qui sait comment se fait un nœud, sait aussi comment le défaire, et le refaire : il détient le secret du pou
68 bjet devant moi indubitable, et que la science ne saura vérifier ni dénouer, faute de pouvoir le répéter selon la recette ? I
12 1947, Doctrine fabuleuse. Le supplice de Tantale
69 r d’église, se met à faire une allocution, car il sait que cela le fait pleurer… Mais Flachs, maintenant, a fermé les yeux.
13 1947, Doctrine fabuleuse. La fin du monde
70 z bien l’étrangeté de la mort des autres, cela ne saurait en aucun cas se dire de sa propre mort, de la mienne. Et non plus, à
71 utôt qu’il ne nous avertit de son but. Si l’homme savait un jour ce qu’il en est de son destin et de sa liberté, s’il voyait à
72 nce à choisir sans retour. Vivre est impur, qu’on sache ou non où va la vie, et c’est pourquoi les bonnes raisons n’expliquen
73 ger les buts réels de notre marche séculaire. Que savons -nous du sens de notre civilisation ? Quelle est sa fin, dès l’origine
74 nt la même proximité méprisante… Mais la majorité sut garder l’air de ne pas croire à sa mort proche, cet air petit. On en
75 — « et toutes ses prières perdues ! » — mais ils savaient que rien ne peut finir tout à fait et à jamais qu’au prix de cela jus
76 es nuits, de ses pensées et de ses gestes, de son savoir , de ses refus, de ses aveuglements, de sa tendresse. C’est ainsi que
77 inalement, murmuraient d’une voix faible : — Vous savez sans doute mieux que moi. Ils renaîtraient plantes heureuses, par l’e
78 endre le choral d’une angélique hilarité. Et nous sûmes que cet homme était très grand.) Troisième jugement ou le pardon
14 1947, Doctrine fabuleuse. Antée ou La terre
79 le sang. Les humeurs, comme on dit, est-ce qu’on sait seulement ce que c’est, les humeurs ? C’est toujours dans les villes