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« Et maintenant, quels sont tes projets ? » Je ne
saurais
échapper ce soir à l’emprise de ce rituel des retours et de l’amitié,
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e de l’Europe. Lui seul, sous le couvert de je ne
sais
quels prétextes parés du nom de tradition, en réalité villageois et n
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n européenne de l’homme. Toute la question est de
savoir
si nous saurons maintenir cet équilibre malgré l’attraction formidabl
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ur de perdre, en vérité ? Cette même question, je
sais
plusieurs Européens qui se la posent en termes tout à fait urgents et
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enirs ? En défendant l’Europe, il s’agit donc de
savoir
si nous défendons plus et mieux que de belles ruines, des préjugés so
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ent pour nous ! Ce n’est donc pas au nom de je ne
sais
quel nationalisme européen qu’il nous faut défendre l’Europe, mais au
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res par des moyens un peu moins souples, comme on
sait
, mais les résultats se ressemblent et se ressembleront de plus en plu
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s’offrir des destructions supplémentaires.) Et je
sais
trop bien ce que certains vont me dire : que je fais là le jeu de la
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ie, Hollande et Grande-Bretagne. Parce qu’ils ont
su
devenir, en toute liberté, les plus sociaux, ils sont aussi les moins
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ntes, sous prétexte d’unification, et alors on ne
saurait
plus parler d’union, puisqu’il n’y a plus rien à unir. D’autre part,
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tradition, s’épuiseront à redécouvrir ce que nous
savons
depuis des siècles, ce qui nous permet donc d’aller plus loin. Ainsi
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éation spirituelle, ce coin du monde où l’homme a
su
tirer de lui-même les utopies les plus transformatrices et les plus r
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r tous ceux qui m’avaient à l’envi reproché je ne
sais
quel orgueil occidental, prônait une Europe neutre et cherchant son s
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u’aucun pays à toutes les influences du monde, et
sait
très bien que sa propre santé dépend de celle des autres, et non de l
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ype d’humanité, qu’on le veuille ou non, qu’on le
sache
ou non. Quelle est donc la définition de l’homme sur laquelle nous po
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tout au moins. Si nous sommes ici, c’est que nous
savons
que l’homme est un être doublement responsable : vis-à-vis de sa voca
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plan que ces deux erreurs complémentaires. Chacun
sait
que l’individualisme outré fait le lit du collectivisme : ces deux ex
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, le mouvement intime de la pensée fédéraliste ne
saurait
être mieux comparé qu’à un rythme, à une respiration, à l’alternance
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ux autres, ou d’écraser l’un après l’autre. On ne
saurait
trop insister sur ce double mouvement qui caractérise la pensée fédér
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e langues, de vingt-deux républiques, et de je ne
sais
combien de « races » en un État qui les respecte, cette union prend l
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ualifiés pour arbitrer le jeu des nations. Chacun
sait
qu’il serait déraisonnable de choisir comme arbitres d’un match les c
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cheter à coups de promesses en l’air, dont chacun
sait
qu’elles sont purement tactiques, mensongères, et vouées à l’oubli ;
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ectoral et cela passe pour pratique. (Personne ne
sait
pourquoi, et bien peu se le demandent. Le jeu électoral vit de nos ou
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personne à la fois libre et engagée, l’homme qui
sait
ce qu’il se doit et ce qu’il doit aux autres. Voilà ce que cherchent
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e social, et qui inspire partout sa recherche, ne
saurait
s’arrêter aux frontières d’un pays. Voilà donc le fédéralisme. L’oppo
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rre, qu’ils avaient eux-mêmes déclenchée. Et nous
savons
pourtant que nous sommes plus libres qu’eux, et plus sages que les Am
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finit demain, si elle n’entend pas l’appel, ou ne
sait
y répondre assez tôt. Mais rassemblée, rendue à sa vraie vocation, da
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le lendemain un tournant de l’Histoire. Ce que je
sais
, c’est notre volonté, et c’est le but précis que nous visons tous, à
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ain qu’il mange à une notion de l’homme, qu’il ne
sait
pas toujours formuler, mais pour laquelle il sait mourir, parce qu’il
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sait pas toujours formuler, mais pour laquelle il
sait
mourir, parce qu’il en vit. Il l’a montré pendant la Résistance. Je r
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ite que si l’Europe, petit cap de l’Asie comme on
sait
, a été tout de même pendant plus de deux-mille ans, la plus grande so
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soi et non pas un moyen. Ailleurs, comme vous le
savez
, elle est mise au service du développement de l’industrie, et de cert
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isième force, au plan mondial, ce n’est pas je ne
sais
quel groupement de doubles négations et de demi-mesures, c’est l’Euro
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ngrès est doublement non conformiste, puisqu’il a
su
rallier pour une œuvre commune les conformistes et les non-conformist
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la doctrine qui les dictait. Ces votes finaux ne
sauraient
s’expliquer par une conversion collective. Ils traduisent un mouvemen
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e nous tous. ⁂ Je viens de citer Paul Reynaud. On
sait
qu’il provoqua, lors du Congrès, ce qu’on appelle une « sensation »,
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ues et politiques que devra se donner l’Union, ne
sauraient
fonctionner au bénéfice des personnes, groupes et nations, que s’ils
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qui empêchent ses biens de circuler, mais qui ne
sauraient
plus la protéger, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos