1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
1 pe Quant à l’Europe, il ne paraît pas que l’on sache , ni d’où elle a tiré ce nom ni qui le lui a donné, à moins que nous n
2 res, se met à déchirer la tête de l’aigle, qui ne sait plus que se pelotonner sans défense ! Le milan grec qui fond sur l’a
3 a te donner ses cornes à déchirer. Tu es, sans le savoir , la femme de l’invincible Jupiter. Laisse là les sanglots, apprends à
4 e et de là, à Delphes. Il interroge l’oracle pour savoir où il trouvera Europe. La Pythie lui conseille d’abandonner sa Quête,
5 d’Europe, dont Hérodote pensait que nul mortel ne saurait espérer découvrir le vrai sens. a) Voici d’abord l’interprétation pi
6 argument immédiatement tiré de la phonétique. On sait qu’en hébreu, ce sont les consonnes qui comptent, les voyelles étant
7 et de l’industrie. C’est pour cette raison qu’ils savent mieux conserver leur liberté, mais ils sont incapables d’organiser un
8 ns nulle pénurie de vin et d’arbres fruitiers. En sus , c’est un beau pays, bien orné de villes, châteaux, villages, et a un
9 ymboliques ne peut manquer d’impressionner. On ne saurait la réduire à rien d’accidentel, de physique ou d’anecdotique. Car si
10 acensis, ou Isidore de Badajoz ou de Beja ? on ne sait , et l’on appelle aujourd’hui ce texte la « chronique mozarabe de 754 
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
11 primauté, et les deux parties n’en appellent (ne sauraient d’ailleurs en appeler) qu’à l’idée de chrétienté, seule commune. L’ap
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
12 e. De lui viennent l’autorité (un prince païen ne saurait être qu’un « brigand »), le droit de propriété et de succession, la l
13 ce pour la souveraineté absolue des États, qui ne saurait mener qu’au chaos. Une monarchie unique, ordonnant (mais sans l’unifo
14 onse affirmative oc, d’autres oïl, d’autres si, à savoir les Espagnols, les Français et les Latins. Mais le signe évident que
15 marque Lange67, c’est son esprit réaliste. Dubois sait apprécier sobrement et avec perspicacité les éléments du monde politi
16 disparaît de l’histoire après cet événement. — On sait que plus tard, en 1466, le pape Paul II a excommunié et déclaré déchu
17 sus-Christ, Nous, Georges, roi de Bohême, faisons savoir à tous et à chacun, pour qu’on en garde le souvenir perpétuel, qu’en
18 re et païen cette part du genre humain dont il ne sait que trop que les premiers efforts d’unité se sont dessinés jusqu’alor
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
19 déclaration qui se termine par ces mots : « Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l’Europe e
20 re de la raison est dépourvu de contrainte, on ne saurait réunir en une seule république toutes les nations existantes. C’est p
21 ns son parallèle entre l’Asie et l’Europe : Vous savez que l’Europe célèbre la renommée d’innombrables grands hommes qui se
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — « Têtes de Turcs »
22 e l’ordre du monde. Un tel monarque universel ne saurait être que le roi de France, puisque ce roi descend du fils aîné de Jap
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
23 chrétienne mais le monde entier alors connu, nous savons peu. Il naquit dans le troisième quart du xvie siècle et mourut en 1
24 urut en 1648. Il fut « moine pédagogue dans on ne sait quel collège de Paris », enseigna les mathématiques et publia quelque
25 listes, d’après quelques notes griffonnées. On ne saurait davantage citer le Grand Dessein : ses éléments sont dispersés dans l
26 îtes en ces termes : « […] Sire, il faut que vous sachiez que quelque enveloppé que je puisse être dans les vanités mondaines,
27 sé magistral que l’historien Carl J. Burckhardt a su tirer des « Sages et royales Économies » : L’Europe sera composée de 
28 réforme par les moyens suivants : unification du savoir , par un système scolaire perfectionné sous la direction d’une sorte d
29 e gouvernement de son État, et mourut en 1718. On sait les circonstances de l’Europe à la date où William Penn rédige son Es
30 irable ; quel est le vrai moyen de la réaliser, à savoir la justice, non la guerre ; et « que la justice est le fruit du gouve
31 e raison qui incline les hommes à la vie sociale, savoir l’amour de la paix et de l’ordre, pour se rencontrer, par leurs délég
32 ent et de voter selon sa conscience sans qu’on le sache . C’est aussi un remède, car celui qui voudrait donner de l’argent ave
33 d’abord qu’il a frappé son temps plus que n’avait su le faire aucun des autres, et c’est ensuite qu’il a valu à son auteur
34 ommerce perpétuel entre toutes les nations. Je ne sais si je me trompe, mais on a fondement d’espérer qu’un traité se signer
35 ise qui puisse tomber dans l’esprit humain. Je ne sais où j’irai, mais je sais ce que disait Socrate : Que l’on va loin lors
36 ns l’esprit humain. Je ne sais où j’irai, mais je sais ce que disait Socrate : Que l’on va loin lorsqu’on a le courage de ma
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — En marge des grands plans, l’utopie prolifère
37 irait montrer aux Infidèles ce que l’Europe unie sait faire. Ainsi partout, les mêmes motifs militent en faveur d’un même t
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
38 régner la justice entre les princes, de même nous savons que l’Église universelle tranche les différends entre les princes, co
39 de renoncer à tous conciles tenus depuis, qui ne sauroient passer pour œcuméniques. Il faudroit aussi que les papes ressemblasse
40 a forme ultime des sociétés politiques et l’on ne saurait imaginer d’État qui fût supérieur à ces aristocraties ; ce fut égalem
41 comme supérieure à toutes les autres, puisqu’elle sait unir la sagesse fondée sur l’autorité à celle qui se fonde sur la rai
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
42 dans un parc, lui ayant expliqué tout ce que l’on sait des autres mondes et ce qu’en permet d’imaginer l’astronomie, la marq
43 pe et de la servitude de l’Asie ; cause que je ne sache pas que l’on ait encore remarquée. C’est ce qui fait qu’en Asie il n’
44 ndèrent partout la monarchie et la liberté. Je ne sais si le fameux Rudbeck, qui, dans son Atlantique, a tant loué la Scandi
45 e129. Enfin ce texte célèbre entre tous : Si je savais quelque chose qui me fût utile et qui fût préjudiciable à ma famille,
46 a famille, je la rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose qui serait utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma
47 as à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l’Europe e
48 soulager les pauvres, pour prêcher la vertu s’il sait prêcher, pour entretenir la paix dans le clergé, etc., etc., nous fai
49 id. Quel est l’état réel de l’Europe ? On n’y a su prévenir les guerres particulières que pour en allumer de générales,
50 ements si modérés et des guerres si cruelles : on sait à peine comment concilier ces étranges contrariétés ; et cette frater
51 es chemins, toutes les villes ; qu’à quinze il en sache toute l’histoire, à seize toutes les lois ; qu’il n’y ait pas eu dans
52 ance au sommet de son hégémonie intellectuelle ne saurait concevoir aucune comparaison qui ne tourne à son avantage, même si el
53 ’on dit, il y a plus de douze mille ans ; et Dieu sait combien de temps auparavant on n’avait fait que de vains efforts. Si
54 ial, Livre III, chap. XV, note in fine (1762). On sait que le Contrat n’est qu’un fragment du grand traité sur les Instituti
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
55 dis l’activité des lieux que je contemplais : Qui sait , me dis-je, si tel ne sera pas un jour l’abandon de nos propres contr
56 s un jour l’abandon de nos propres contrées ? Qui sait si sur les rives de la Seine, de la Tamise ou du Zuydersée, là où mai
57 uvent suffire à la multitude des sensations ; qui sait si un voyageur comme moi ne s’asseoira pas un jour sur de muettes rui
58 l convient la valeur de la liberté ; les Grecs le surent et c’est grâce à eux — dont les mérites ne pourront jamais assez être
59 en vertu de la supériorité que ses habitants ont su conserver sur les autres peuples de la terre de par un perfectionneme
60 iller l’Europe de sang, ni mettre partout le feu, saura n’être qu’une œuvre toute simple et bienfaisante, apprenant aux homme
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Pendant ce temps, l’Amérique du Nord…
61 C’est ce que Benjamin Franklin (1706-1790) a bien su voir et dire dans une série de lettres écrites de Paris à ses compatr
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — La Révolution française et l’Europe
62 agit de reconnaître que l’idéal qu’elle exalte ne saurait entrer dans l’Histoire qu’en se confondant avec les intérêts ou la su
63 oïsme national », au nationalisme agressif. On ne saurait assez souligner l’importance décisive pour l’Europe de cette évolutio
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
64 cet effet, et qui ait chance d’être adopté, il ne saurait y avoir qu’une voix. La seule objection possible consisterait à dire
65 pérations du ministère des Affaires étrangères ne saurait être toléré en Angleterre ; étant parfaitement inutile, et au surplus
66 le que Bentham, dès la fin du xviiie siècle, ait su voir à la fois l’importance décisive d’une presse libre, et les dange
67 it de près les grands mouvements de l’époque : on sait que l’annonce de la Révolution française lui fit modifier d’Est en Ou
68 é maintes tribus ennemies, tandis que les seconds savent tirer un meilleur parti des vaincus ; ils préfèrent, plutôt que de le
69 Rousseau, que cette fédération à but pacifique ne saurait être réalisée parce que les dirigeants des États qui devraient en fai
70 ra longtemps encore notre destin sur terre. On ne saurait crier assez fort et assez souvent cette vérité dans les antichambres
71 rd. L’une de ces tentatives a eu l’issue que l’on sait , l’avenir seul permettra de porter un jugement sur l’autre. Mais si d
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
72 vait eu deux grandes figures isolées, qui avaient su voir l’Europe sur l’arrière-plan du Monde : Leibniz, Vico. Puis il y
73 Niebuhr et Volney en Syrie et en Égypte et je ne saurais qu’en recommander la lecture à tous ceux qui perdent courage en consi
74 (« der auf der Höhe der Kultur steht ») et qui ne saurait être que la Prusse, deviendra la vraie patrie des Européens chrétiens
75 llée chercher sur toute la surface de la Terre, a su se donner une forme idéale que seuls le savant perçoit et l’homme d’É
76 y songe.158 Ce que Herder, l’un des premiers, a su comprendre, c’est que l’Europe ne peut se concevoir comme entité ferm
77 stave Adolphe, qui par l’énergie de son héroïsme, sût placer un petit peuple à la tête des Potentats. À la tête des puissan
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Napoléon et l’Europe
78 Friedrich Krause (1807-1811), et vingt autres… On sait d’ailleurs de quel étrange prestige Napoléon bénéficia auprès des gra
79 e, rédigé au retour de l’île d’Elbe, fut comme on sait l’œuvre de Benjamin Constant, son préambule porte les marques de la p
80 on qu’il souhaite pour l’Europe. À la question de savoir ce qui fût advenu s’il était sorti victorieux de la campagne de Russi
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
81 ique, le plus grand problème européen est donc de savoir  : Comment on peut restreindre le pouvoir souverain sans le détruire.
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Goethe
82 de la nouveauté de l’american way of life. On ne saurait s’en étonner. Ces contradictions apparentes relèvent aussi naturellem
83 es parties a voulu devenir ce qu’était le tout, à savoir la France, qui voulut devenir République177. Nous parlâmes de l’unité
84 rop poussée nuise à cette unité de culture qui ne saurait prospérer que dans la diversité : tout ce qu’il dit de l’Allemagne, i
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
85 rtes importunes et dangereuses dans le domaine du savoir … À sa cour se rassemblaient tous les hommes sages et vénérables de l’
86 ait de l’ère de la science triomphante, et que le savoir et la foi s’affrontaient de façon de plus en plus marquée. On chercha
87 nation générale que l’on espérait guérir grâce au savoir . Partout l’esprit religieux souffrait diverses persécutions de son mo
88 de cette religion nouvelle, faite de fragments de savoir mal recollés. Si décriée que fût la poésie dans cette nouvelle Église
89 eau système de l’univers. Des adeptes plus avisés surent arroser d’eau froide les auditeurs déjà trop échauffés. Ces adeptes é
90 manifestées dans des phénomènes terrifiants. Qui sait si, ici comme dans les sciences, la fin historique de la guerre ne se
91 un rapprochement entre les États européens ? Qui sait si l’Europe jusqu’alors sommeillante ne va pas se réveiller, si nous
92 ire ne se trouve pas derrière des murailles et ne saurait être prise d’assaut. Qui sait si la guerre n’a pas assez duré ? Mais
93 murailles et ne saurait être prise d’assaut. Qui sait si la guerre n’a pas assez duré ? Mais elle ne cessera jamais, tant q
94 tif, et à l’excellent clergé de ce temps ; car le savoir n’était pas encore entré en opposition hostile avec la vraie croyance
95 le, selon Hegel : J’ai dit que les Orientaux ont su seulement qu’un seul homme était libre, — que le monde grec et romain
96 omme était libre, — que le monde grec et romain a su que quelques-uns étaient libres, — mais que nous savons que tous les
97 que quelques-uns étaient libres, — mais que nous savons que tous les hommes sont libres, que l’homme en tant qu’homme est lib
98 quand cette période sera, Dieu aussi sera. On ne saurait donc envisager l’existence durable d’une constitution politique uniqu
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
99 it ne pouvait contrôler, mais que seuls les États surent exploiter et bientôt nationaliser au sens actuel de l’expression. De
100 négligerait davantage toute particularité. On ne saurait rien imaginer au monde de plus faux, car sur notre Terre où nulle feu
101 terre… Comment se terminera ce spectacle ? Je ne sais pas, mais je pense qu’à la fin on écrasera la tête du serpent de mer
102 que Républicain ! Pauvres petits-neveux !198 On sait quelle émotion provoquèrent en Europe l’écrasement par les Russes des
103 naît du concours de deux moments dialectiques, à savoir de l’opposition des contraires et de leur nature conciliante. L’Europ
104 saturés de nuit viennent regarder la vérité… Ils savent qu’il existe un peuple de réconciliation… une nation ouverte, qui app
105 la vue humaine. Comme les glaciers, qui ont on ne sait quelle chasteté grandiose, et qui, d’un mouvement insensible, mais ir
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
106 artenait ; ce serait aussi absurde que de vouloir savoir de quel fleuve les ruisseaux dérivent, alors qu’au contraire ceux-ci
107 ts à débattre, des contestations à résoudre, mais savez -vous ce que vous mettrez à la place des hommes d’armes ? Savez-vous c
108 que vous mettrez à la place des hommes d’armes ? Savez -vous ce que vous mettrez à la place des gens de pied et de cheval, de
109 a par une guerre ou par une révolution ? Il ne le sait , mais il s’écrie213 : … à coup sûr, cette chose immense, la Républi
110 implement professionnelle. Ce que le genre humain sait , les gouvernements l’ignorent. Cela tient à ce que les gouvernements
111 sa revanche que dans la seule mesure où l’Europe saura découvrir que le fédéralisme est la santé de ses peuples, et le secre
112 mort de son auteur : Du Principe fédératif. On ne saurait assez souligner leur importance littéralement posthume : ils sont écr
113 Frantz a bien vu et dit que l’État unitaire ne saurait en aucun cas servir de base à une union fédérative : ou bien il reste
21 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
114 yau, nous serons trop dégradés, trop avilis, pour savoir autrement que par une vague et stupide tradition, ce que nous avons é
115 as aisé et rapide dans une carrière dont l’œil ne saurait encore apercevoir la borne. L’Américain lutte contre les obstacles qu
116 iconque a approfondi leur histoire générale. Vous savez qu’il n’y a pas bien longtemps encore toute l’Europe s’appelait la ch
117 soit livré au monde et à la société. Voulez-vous savoir qu’elles sont ces idées ? Ce sont les idées de devoir, de justice, de
118 à instruire sur une infinité de choses qu’elle ne saurait concevoir sans cela. Ne riez pas, vous savez que c’est mon intime con
119 ne saurait concevoir sans cela. Ne riez pas, vous savez que c’est mon intime conviction. Un jour viendra où nous nous placero
120 dans les œuvres de Dostoïevski. À la question de savoir si la Russie appartient ou non à l’Europe, personne n’a répondu d’une
121 s classes, prolétaires et indigents. Voilà qui ne saurait arriver en Russie : notre Démos est satisfait, et plus ça ira, plus i
122 peut dire, voire par conservatisme […]238 Ils ne savent pas que nous sommes invincibles, que si nous pouvons fort bien perdre
123 nt pas en peinture, mais comme une réalité. Je ne sais d’ailleurs pas exactement ce que je vis ainsi ; comme dans le tableau
124 ler seulement de la guerre, ni des Tuileries ; je savais sans cela que tout passerait, toute la figure du vieux monde européen
125 de brûler les Tuileries… Oh ! sois tranquille, je sais que c’était « logique ». Et je comprends bien la puissance irrésistib
126 s, de l’Allemand, mais de son homme futur elle ne sait encore à peu près rien. Et je crois bien qu’elle n’en veut encore rie
127 n. Et je crois bien qu’elle n’en veut encore rien savoir . C’est compréhensible : ils ne sont pas libres, tandis que nous somme
128 sante, se perd dans des problèmes mondains qui ne sauraient être résolus que par le divin, et auxquels seul le christianisme pour
129 eux ministres perdent la raison… Mais nul ne peut savoir combien de temps l’on passera dans la pure convulsivité.242 219.
22 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
130 survoler les faits et dotant l’évolution d’on ne sait quelle énergie intrinsèque : « Chaque génération est immédiate à Dieu
131 e scientifique, pénètre dans tous les domaines du savoir en les renouvelant par un travail incessant, sans pour autant perdre
132 ence de l’Europe dans la civilisation mondiale ne saurait être mise en question. Si Renan plus que Ranke croit au progrès, non
133 alistes (ainsi dans L’Avenir de la Science), il a su voir mieux que Ranke le danger du nationalisme pour l’Europe, pour « 
134 éunissent plutôt. Et puis toutes les montagnes ne sauraient découper des États. Quelles sont celles qui séparent et celles qui ne
135 tic, prévoit l’avenir avec une précision qu’on ne saurait attendre des prophètes inspirés. Nietzsche l’excessif n’a cessé de re
136 son tour sur la tradition antique : Dès que l’on sait que cette époque heureuse appelée l’âge d’or, au sens mythique du mot
137 are » que notre civilisation doit traverser — qui sait si elle ne va pas favoriser, par une réaction instinctive, « l’éducat
138 facultés d’assimilation et de renouvellement. Je saurais même me figurer des races épaisses et hésitantes, qui, dans notre Eur
139 — sans parler de l’Italie qui est trop jeune pour savoir encore ce qu’elle veut, et qui devra d’ailleurs montrer d’abord ce qu
140 comprimée et accumulée, là que la volonté — on ne sait si elle sera affirmative ou négative — attend d’une façon menaçante l
141 c ! Et peut-être aussi la flèche, la mission, qui sait  ? le but peut-être…259 Par la suite, c’est le pessimisme, voire le
142 et de bien des illusions dans la vie des peuples. Savoir laquelle de ses innombrables tendances fut la plus importante, c’est
143 Ni les rois, ni les empereurs ni les peuples ne savaient au juste pourquoi ils tenaient tant à se faire la guerre, ni ce qu’il
23 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
144 d’elle. Ils étaient nourris du passé ; ils n’ont su faire que du passé. Ses querelles de clocher ont fait perdre à l’Euro
145 rendre sur la terre le grand rôle que les Romains surent prendre et tenir pendant des siècles dans le monde.266 Mais dans le
146 nt que nos hommes politiques, même après coup, ne surent pas enregistrer. C’est à ce titre que Spengler doit le plus clair de
147 ublic immense qui souvent ne l’a pas lu, mais qui sait que Spengler est célèbre et qu’il prévoit notre déclin. Qu’en est-il,
148 sastre subi : … nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de m
149 sément servi les intentions de l’inventeur : nous savons que l’homme volant monté sur son grand cygne (il grande uccello sopra
150 uit Hegel, qui genuit Marx, qui genuit… Hamlet ne sait trop que faire de tous ces crânes. Mais s’il les abandonne !… Va-t-il
151 ns l’aviation ? comme Rosenkrantz, qui fait je ne sais quoi sous un nom russe ? — Adieu, fantômes ! Le monde n’a plus besoin
152 et de la vie matérielle. L’accroissement de notre savoir extérieur et de notre pouvoir sur la nature ne fit rien pour apaiser
153 D’autre part l’important pour chacun n’est pas de savoir ce que fera l’univers, mais ce qu’il a à faire, lui. Le reste viendra
154 rs, d’une efficacité douteuse. La question est de savoir si les peuples des pays encore libres sont capables d’atteindre par l
155 époque : « L’importance pour chacun n’est pas de savoir ce que fera l’univers, mais de savoir ce qu’il fera, lui. » Voilà qui
156 ’est pas de savoir ce que fera l’univers, mais de savoir ce qu’il fera, lui. » Voilà qui marque la limite existentielle de la
157 substance est déjà presque consommée ? Sans doute savons -nous encore quel est l’enjeu de la perte que nous éprouvons au moment
158 ’il s’oriente. … La prévision n’est jamais un pur savoir mais elle est déjà, en même temps, en tant que savoir, facteur du dev
159 ir mais elle est déjà, en même temps, en tant que savoir , facteur du devenir réel. 266. P. Valéry : Regards sur le monde a
24 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
160 e ils sont incapables d’en créer un autre, ils ne savent que faire, et pour passer le temps, ils se livrent à la cabriole. Tel
161 rmules de notre renaissance : … Les Européens ne savent pas vivre s’ils ne sont engagés dans une grande entreprise qui les un
162 fois reproché à des professeurs d’histoire que je savais acquis à l’idée d’une unification européenne de ne point faire à leur
163 iversaliste ; en France, par un Barrès voulant ne savoir que des vérités françaises, par un Maurras jetant l’infamie, dans la
164 croire que cette idée va triompher naturellement, sachons qu’elle va trouver de la part de celle qu’elle veut détrôner une fort
25 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
165 galité des hommes, des conditions des femmes, que sais -je encore ? — Le christianisme éduque, excite, fait agir et réagir de
166 éclaire ses méthodes, reconnaît les modes de son savoir , le sens et les limites de ses connaissances. Une telle science dépas
167 le Nausicaa l’accueillent en hôte d’honneur, sans savoir qui il est : ils ont senti qu’ils avaient à faire à un seigneur, à un
168 e ne pas se mentir ; ils en furent récompensés et surent atteindre en toute chose le plus haut degré de lucidité, de pureté et
169 retrouveront peut-être le génie épique quand ils sauront ne rien croire à l’abri du sort, ne jamais admirer la force, ne pas h
170 ingénieuses calomnies l’adoration de Dionysos. On sait ce qu’ils ont fait des chrétiens au début… L’inspiration vraiment chr
171 eux qui possèdent aussi peu que moi leur latin ne sauraient se remémorer sans émotion ces vers : His ego nec metas rerum, nec tem
172 vécurent… Il se peut que tout simplement nous en sachions plus sur le monde de Virgile et le comprenions mieux ; et qu’ainsi no
173 dront l’Empire : … À la fin, la question sera de savoir quel sera le peuple germain capable d’assumer la succession du peuple
174 ui va suivre est beaucoup plus chrétien que n’ont su le voir les pessimistes catholiques et les optimistes incroyants : L
175 et fait partie de leur substance même. Le potier sait cela d’instinct. La civilisation, en particulier, est une question de
176 it de l’Européen est « acquisitif ». Pour lui, le savoir est un moyen de prendre possession de la nature ; attitude qui s’insè
177 i s’insère entre celle de l’Américain pour qui le savoir est un outil pour l’action, et celle de l’Hindou, pour qui il est un
178 : je ne suis pas libre par moi-même ; quand je me sais vraiment libre, je sais du même coup, justement, que je suis donné à
179 ar moi-même ; quand je me sais vraiment libre, je sais du même coup, justement, que je suis donné à moi-même comme un cadeau
180 s autres ; c’est pourquoi la liberté politique ne saurait se réaliser sous la forme d’une stabilité sûre des institutions. La l
181 rs. Dans les moments fortunés de son histoire, il sut user de la mesure. Nous appelons ces moments heureux les époques clas
182 res par des moyens un peu moins souples, comme on sait , mais les résultats se ressemblent et se ressembleront de plus en plu
183 leurs de l’Occident ? Nous en avons assez vu pour savoir que ce n’est certainement ni le rationalisme ni le progrès. L’optimis
184 de départ et la nature de leur recherche. Colomb savait mieux d’où il partait qu’où il irait. Et nous ne pouvons fonder une a
185 humaine que sur le tragique parce que l’homme ne sait pas où il va, et sur l’humanisme parce qu’il sait d’où il part et où
186 sait pas où il va, et sur l’humanisme parce qu’il sait d’où il part et où est sa volonté… … Nous sommes au point crucial où
187 comparons-nous. Nul moins que nous, Européens, ne saurait se soustraire à ce risque, mais il faut se garder de le sous-estimer 
188 question que nous devons nous poser est moins de savoir si nous sommes meilleurs que les autres, que de savoir si les autres
189 r si nous sommes meilleurs que les autres, que de savoir si les autres ne sont pas pires que nous. Car s’ils sont pires, notre
190 e remplit pas encore une mission que nul autre ne saurait remplir à sa place. Personnellement, je ne doute pas un instant qu’il
191 ’y crois, parce que seule la culture européenne a su allier la plus grande force révolutionnaire au sens hautement dévelop
192 e les Soviétiques considèrent comme décadents), à savoir James Joyce et Marcel Proust. Ce sont deux exemples typiques de ce qu
193 ique totalitaire dont les chefs avides de pouvoir savent très bien pourquoi ils interdisent à leurs « sujets » de se raccroche
194 civilisation devenue mondiale. On ne voit pas qui saurait mieux qu’elle prescrire les modes d’emploi de ses créations, et trouv
195 lutte énergiquement. En vain, hélas ! Le médecin sait que les jours du malade sont comptés. Il s’agit, en effet, d’un être
196 aire, c’est de compter les jours restants de vie, savoir les mettre à profit, n’en point accélérer le cours et accepter son so
197 e phénomène est si neuf et si soudain que nous ne savons quelles conséquences il entraînera à la longue sous de nouveaux cieux
198 Ici se pose une question fondamentale, celle de savoir dans quelle mesure la civilisation européenne, transmise en tant que
199 s pratiques. Dans ces conditions, la technique ne saurait à elle seule suffire, du moins à certaine échéance. À la longue, en e
200 ons nous empêcher de dresser l’oreille. Cet homme sait ce qu’il dit… La liberté et le pluralisme sont deux choses réciproque
201 era le processus à son terme, elle peut être Dieu sait quoi ! la natte d’un Chinois émergeant de derrière les Ourals ou bien
202 nt l’Europe comme formation. C’est pourquoi il ne saurait être question d’une unification effaçant les différences, si on aspir
203 sont valables et motivées, et pourtant la vie ne saurait être ni totalement disciplinée ni totalement livrée au libre arbitre.
204 rs lois, leur culture et leur religion. Là, il ne saurait y avoir trop de couleurs sur la palette. La Constitution européenne d
205 e en poésie. J’ai soutenu tout à l’heure qu’il ne saurait y avoir une culture « européenne » si les divers pays d’Europe sont i
206 s uns des autres ; j’ajouterai à présent qu’il ne saurait pas davantage y avoir une culture européenne si ces divers pays sont
207 t les bonnes volontés dont elle bénéficierait, ne saurait remplacer ce que nous donne cette unité fondamentale de culture. Si n
208 produit d’une collaboration séculaire et l’on ne saurait en supprimer l’apport d’aucun peuple sans la défigurer et l’affaiblir
26 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
209 éger, le plus proche collaborateur de Briand. (On sait qu’Alexis Léger est aussi le grand poète qui signe Saint-John Perse.)
210 qui empêchent ses biens de circuler, mais qui ne sauraient plus la protéger, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos