1 1962, Les Chances de l’Europe. I. L’aventure mondiale des Européens
1 xe siècle scientiste et dans l’ensemble, sans le savoir , plus marxiste-vulgaire que scientifique. Non que je nie l’importance
2 éponyme, celle qui donna son nom au continent. On sait cela, mais on connaît moins la suite de ce rapt créateur, la suite du
3 n, dès ces temps fabuleux, il semble difficile de savoir « où est l’Europe », si l’on entend seulement la ramener un beau jour
4 braham, « le père des croyants » était parti sans savoir où il allait, parce que son Dieu, sa vérité la plus intime, lui disai
5 ristophe Colomb, le père des Découvreurs, croyait savoir où il allait, et ce qu’il cherchait : il avait calculé qu’il y serait
2 1962, Les Chances de l’Europe. II. Secret du dynamisme européen
6 la morale compte fort peu dans l’histoire, on le sait de reste. Essayons de bien voir les réalités, sans céder au complexe
7 s culturel ? Il suggère une correspondance qui ne saurait être accidentelle entre la position de l’Europe dans le monde et sa f
8 ine et d’une vie spirituelle que l’Europe a mieux su maintenir face à l’État et face aux modes du jour. Les Américains le
9 t au marché, qui occupe le centre de la place, on sait qu’il n’a jamais été plus prospère qu’aujourd’hui, et cela dans tous
10 intensive (c au carré). (Je précise bien — on ne sait jamais… — qu’il ne s’agit pas là d’une démonstration, faussement math
11 ui-même. Mais veut-il vivre ? J’entends par là : saura-t -il rassembler à temps ses forces vives, pour faire face non seulement
12 sa propre civilisation et de ses propres idéaux ? Saura-t -il, enfin, prévenir ces affreux accidents de sa santé mentale et de s
3 1962, Les Chances de l’Europe. III. L’Europe s’unit
13 un, me paraissent donc en assez bon état. Reste à savoir si le sujet Europe possède encore une volonté de vivre suffisante pou
14 ta le moins connu : celui d’Émeric Crucé, dont on sait seulement qu’il fut un obscur « moine pédagogue » dans un collège de
15 nçais et les Allemands chanteront bientôt.40 On sait la suite. Car cette fois-ci, il y en eut une ! Au lendemain de la Pre
16 ’est senti périr… Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.41 L’Europe avait touché le fo
17 e la volonté d’action. Une autre condition est de savoir où l’on va, donc de mesurer d’où l’on vient. J’ai tenté de vous rappe
4 1962, Les Chances de l’Europe. IV. Les nouvelles chances de l’Europe
18 tivement universelle. Cette civilisation, nous le savons tous, est tenue pour responsable, à tort ou à raison, d’autant de méf
19 ceci n’empêche pas qu’elle soit la seule qui ait su se rendre transportable et intégrable hors du contexte de ses origine
20 rigines raciales, politiques et religieuses. Nous savons tous aussi comment s’est opérée sa diffusion mondiale dès la Renaissa
21 e ans, celle de l’époque coloniale, seule l’élite sait notre langue… On n’apprend plus le français dans ces pays parce qu’on
22 s nos rivalités, des assistants techniques qui ne savent pas grand-chose du milieu où ils vont agir, et moins encore de ce que
23 yau, nous serons trop dégradés, trop avilis, pour savoir autrement que par une vague et stupide tradition, ce que nous avons é
24 sumer face au monde une vocation dont personne ne saurait la relever, dont nulle autre culture et nul autre régime ne me paraît
25 couvertes, et que seules les techniques qu’elle a su inventer sont en mesure de les entretenir. L’Europe reste le cœur de
5 1962, Les Chances de l’Europe. Appendice : Sartre contre l’Europe
26 heur, qui est uniquement l’Européen, comme chacun sait . La vérité, selon les faits et dans la perspective de l’histoire, c’e
27 à la longue tradition des excellents esprits qui surent condamner le colonialisme à l’état naissant, et qui le firent non pas