1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Introduction
1 e pays. J’en ai fait au moins deux moi-même. — Je sais . Je voudrais autre chose. Un livre à l’ancienne mode sur les paysages
2 bablement la formule adéquate, dosant ce que l’on savait faire et l’attente supposée du public. Mais un livre, c’est bien autr
3 nts de seconde main — c’est tout cela que Reynold sut nous apprendre à voir, rajeunissant notre regard et balayant un siècl
4 quant aux militants de l’union européenne, ils ne sauraient étudier d’assez près cette expérience de laboratoire poursuivie depui
5 me demeurent étrangères. « Personne ne peut tout savoir  », comme le rappelait la devise de Nicolas Manuel, peintre, poète, so
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « La Suisse est née de la révolte de pâtres libertaires contre le despote autrichien »
6 t une réaction de « démocrates ». Un « libre » ne saurait être jugé par un bailli fraîchement issu de la servitude, et qui au s
7 es intérêts de l’Empire et ceux de leur famille ? Sait -on jamais ? Rodolphe meurt à Spire, le 15 juillet. Quinze jours plus
8 ature, aucune indication de lieu. Cependant, nous savons par un document de la même année, le 16 octobre — un premier traité a
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Le pacte de 1291 a fondé la Suisse »
9 r l’édification future des enfants des écoles. On sait aujourd’hui que les chefs des communautés forestières recouraient aux
10 i venaient d’Italie par le col du Gothard, et qui savaient rédiger les traités à la manière des ligues lombardes et des jurandes
11 e Schwyz, détaché de son ruban, a disparu.) On ne sait si les négociateurs des alliances ultérieures avec les Waldstätten on
12 , Schwyz et Unterwald fait mention d’une solde, à savoir d’un sou par jour à chaque homme de pied. Je ne puis songer à retrac
13 tte brève analyse. On répète qu’une fédération ne saurait se former que par l’action d’un chef ou d’un État fédérateur, — ou bi
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Ce « petit peuple pacifique… »
14 s municipaux. Pour autant, le service étranger ne saurait être assimilé à un commerce, à une espèce de traite du sang. Les trou
15 homme resté couvert et s’approchant de lui : « Je sais , dit-il, vous êtes M. de Pfyffer. Mais songez que je ne suis pas seul
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Ce petit peuple égalitaire… »
16 ’endroit des familles ou des hommes qui n’ont pas su dissimuler leurs ambitions ou simplement qui se « distinguent ». Cela
6 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Un pays traditionnellement neutre »
17 dans la Constitution nouvelle. 2° « On ne pouvait savoir s’il ne faudrait pas une fois l’abandonner dans l’intérêt de l’indépe
7 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses »
18 -cinq nations. On déclare que la grande Europe ne saurait se fédérer en quelques lustres, puisqu’il a fallu plus de six siècles
19 i était la base de leurs alliances, faute d’avoir su trouver les moyens de sa fin, aboutissait à sa totale négation. Et la
20 rages et de leurs préjugés bourgeois. Mais on ne saurait déduire de cette juste critique que l’ancienne Suisse devait tomber p
21 dée de la Suisse en tant qu’État distinct : on ne savait trop, à l’époque si l’on avait affaire à un État bien cohérent ou seu
22 he une terre de liberté ! » Le Citoyen de Genève sait donc très bien ce que symbolise déjà le nom de la Suisse, lié au myth
23 é au mythe de Tell45. Et le seigneur de Ferney le sait aussi, qui aime à signer « Le Suisse Voltaire », bien que ses terres
24 n pas le rayonnement spirituel ; et l’étranger ne saurait s’y tromper : elle est évidente à ses yeux, même si ses propres peupl
25 conflit avec l’un ou l’autre des empires que l’on sait . Le seul droit absolu qui reste alors entre les mains d’un chef d’Éta
26 lair qu’il entraîne des concessions, celles-ci ne sauraient être exigées ni consenties aux dépens de la nature propre des époux,
27 isan de l’union fédérale, déclare qu’il s’agit de savoir si la Suisse est un peuple, un corps politique, ou si, « exagérant le
28 es communales. Avec un poète de l’histoire, qui a su nous faire redécouvrir derrière les façades officielles le vrai visag
8 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
29 fait en général avec chaleur et bonhomie. Mais il sait que les temps ne sont plus ce qu’ils étaient, il connaît bien ses sta
30 uerre de Trente Ans à laquelle les Ligues suisses surent échapper en se déclarant neutres. Et Neuchâtel enfin, principauté sou
31 art, que la garantie des autonomies cantonales ne saurait pratiquement résider que dans la mise en commun de leurs forces. La c
32 quelque humour, voire de malice). Tous les trois savent qu’ils sont Suisses, non pas à cause de quelque qualité commune, soit
33 rs ne dépend pas directement des électeurs. On ne saurait imaginer magistrats plus démocratiques d’allure ni plus démunis de to
34 xercice garanti en temps normal, cette volonté ne saurait plus s’exprimer par des déclarations de principes : il faut en venir
35 on ne l’imagine pas « suspendue à la radio » pour savoir ce qui se passe à Berne et si le gouvernement sera renversé : nous av
36 lème ne me paraît pas d’essayer de rallumer on ne sait comment des passions désormais sans objet, de battre le rappel des pa
37 on apprend le nombre des membres mais dont on ne sait ni d’où ils viennent ni où ils sont censés nous mener. Rien qui éveil
38 leur est donnée par le service militaire. Chacun sait que l’armée suisse est une armée de milices : la Constitution interdi
39 est vrai que les cantons à démocratie directe ne sauraient plus où tenir leur Landsgemeinde, si tout d’un coup les effectifs s’e
9 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les paradoxes de la vie économique
40 s, de la lumière et de la propreté. Tout le monde sait que la Suisse est un pays propre, et même propret. Mais cette réputat
41 exemple, plus connu, illustrera ce phénomène. On sait qu’en 1964 l’économie suisse en était arrivée à devoir embaucher jusq
10 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Interaction de l’économique et du politique
42 aux à raison de 85 % à 95 %. Aucun canton, que je sache , n’a protesté contre une pareille atteinte à sa souveraineté… Résulta
11 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
43 sième, les gens chic parfois en seconde, et je ne savais rien des premières sinon qu’un morceau de dentelle ornait le haut de
44 mais directs, sérieux et comme choqués par on ne sait quoi… ? Vous les soutenez d’abord avec curiosité, puis vous trouvez q
45 raison. Quand on possède la pax helvetica, on ne saurait se montrer trop vigilant, je veux dire trop méfiant et même intoléran
46 confessions majeures et trente-six sectes, je ne sais combien de races variablement mêlées et de dialectes jalousement cult
47 Miller, etc.) Or, les critères d’un tel office ne sauraient être, évidemment, que ceux de la banalité morale la plus plate et la
48 0. Un Collège peu voyant administre l’État, on ne saurait dire qu’il gouverne les Suisses, et c’est très bien. Mais dans le dom
49 nées natives et par une volonté de rupture. On ne saurait lui reprocher cette nouvelle tactique conformiste, puisque c’est elle
50 émanique Othmar Ammann, autant de Suisses qui ont su voir grand — mais pas chez eux. Lucien Febvre, admirable historien de
51 leur offre une commune mesure ; sans quoi l’on ne saurait parler d’une culture cohérente et distincte au sein de la culture hum
52 de quatre autres nations. De même, l’allemand ne saurait définir une « culture nationale », étant la langue maternelle de popu
53 nations modernes. Mais il y a plus. La langue ne saurait à elle seule définir une culture : elle n’est guère qu’un des élément
54 linguistique de leur État. Ils sont en mesure de savoir mieux que d’autres que la vie culturelle de leurs cités ne dépend pas
55 sorte identifiée, la question qui se pose est de savoir comment certaines cités ou certaines régions parviennent alors à se d
56 ès grand nombre de combinaisons originales. On ne saurait être moins conforme aux devises des États totalitaires. On ne saurait
57 onforme aux devises des États totalitaires. On ne saurait être plus libre de se choisir, j’entends de se faire homme à sa maniè
58 éorie de la relativité restreinte. Zurich n’a pas su retenir ce jeune génie d’allure tranquille mais peu professorale. Il
59 arrête : délibérément subjectif. Car je cherche à savoir ce qui me retient dans ce que des Suisses ont produit, et quel est le
60 ’assurés ». Sérieuse et impétueuse comme ceux qui savent que la vie n’est pas le but de la vie, qu’elle ne mérite pas de majus
61 aurent le Magnifique. Manuel et ses contemporains savent et disent à leur manière que « de demain rien n’est certain ». Mais c
62 acé, ce n’est point la jeunesse et l’amour, je ne sais quel printemps platonicien, c’est la vie savoureuse et forte qui figu
63 nes-en une part à sept, et même à huit, car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre. » Le secret de la vie gén
64 Manuel, et de plusieurs à son époque, est d’avoir su conduire leur vie vers un but qui transcende toutes nos activités. Fo
65 NKAW, ce qui veut dire : « Personne ne peut tout savoir  » (Nieman kan ails wüssen, dans l’allemand du temps). Comme pour s’ex
66 er, comme s’il croyait au fond qu’on devrait tout savoir , et que pourtant… C’est la passion de la Renaissance, si l’on veut. J
67 ne unité de sens spirituel, inaccessible à tout «  savoir  » aussi vaste qu’on l’imagine. Le 21 mars 1530, Manuel parut pour la
68 de malade, peint avec la véracité d’un homme qui sait exactement ce que vaut une vie d’homme devant Dieu. ⁂ Conrad Witz pe
69 critiques français l’ont ignoré longtemps : je ne sais s’ils répareront jamais cette injustice. Reste qu’il touche les Suiss
70 Jean Tinguely, Fribourgeois élevé à Bâle, chacun sait qu’il compose de grandes machines qui ne produisent rien ou qui se dé
71 en avant cet ironique retour des choses, il avait su créer autour de lui tout un pays, plus vrai que ne le croyait son peu
72 fit de ce village le centre de tourisme que l’on sait . On lui doit également un recueil de Rimas Romaunchas (Rimes Romanche
73 littéraires, ils se sont longtemps disputés pour savoir qui, d’Apollinaire ou de Cendrars, avait pastiché l’autre ou l’avait
74 ’y a pas de peuple chrétien » puisque chrétien ne saurait désigner que l’individu « comme seul au monde » et voué à l’« extraor
75 ès partielle n’a été entreprise jusqu’ici, que je sache . (Un jour, peut-être, j’essaierai de me rendre compte de ce que je do
76 i tenté de caractériser. Toute la question est de savoir si elle saura les renouveler ou en trouver l’équivalent futur, face à
77 ctériser. Toute la question est de savoir si elle saura les renouveler ou en trouver l’équivalent futur, face à des exigences
78 mais secrète. Je nageais en pleine utopie, je le savais , et j’écrivais de l’utopiste : « Sans lui, l’humanité s’avachirait to
79 rmes cultuelles, chez les protestants suisses, ne saurait être attribué à la seule influence de Zwingli. Il traduit d’une part
80 nts. Mais, Dieu merci, la religion des Suisses ne saurait être mesurée à ces manifestations extérieures. Plus morale que rituel
81 iconque s’est jamais trouvé au chevet d’un malade sait ce que je veux dire. Un homme de cœur a besoin qu’on lui pardonne de
82 venir qu’elle représente pour une Europe qui n’en sait rien encore ! Je ne conçois pas d’autre remède à ses névroses de pros
83 dances centralisatrices de Cluny. Chaque abbaye a su maintenir ses droits et conserver sa physionomie propre, façonnant ai
12 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
84 xemplaires » ; mais on ne cesse d’innover sans le savoir , et soudain l’on débouche en plein avenir, parce qu’on n’a pas lâché
85 mpires neufs. Toute la question se ramène alors à savoir quelles formes d’union les Européens vont choisir. Trois formules leu
86 qu’au niveau des discours, cette Europe minima ne saurait être qu’une forme de transition tactique vers une union plus sérieuse
87 vegarder les diversités de l’Europe, voilà qui ne saurait être réalisé que par l’union de type fédéraliste. L’exemple de la Sui
88 de Napoléon et d’Hitler ont avorté, au prix qu’on sait , mais rien ne prouve que les moyens modernes, manipulés par le Kremli
89 xemple de la Suisse… On s’écrie aussitôt qu’il ne saurait être question d’imiter ce modèle, ridiculement réduit, à l’échelle de
90 ntrer sans réserve dans le Marché commun, elle ne saurait justifier ce refus par des motifs juridiques et des prétextes tirés d
91 rès haut de nos traditions savent bien que chacun sait qu’il s’agit d’intérêts et que c’est le fait de maintenir ou d’augmen
92 ux ». Et quant aux enthousiastes de l’Europe, ils savent qu’ils n’ont aucune espèce de chances d’être écoutés s’ils proposent
93 qui entend garder une raison d’être. Il s’agit de savoir et de dire ce que nous avons à donner, et non pas seulement à sauver 
94 ni même par l’opinion publique mal éclairée. (Qui sait vraiment ce que signifie le fédéralisme ?) — d’exonérer la Suisse du
95 une à tous nos peuples et les diversités que l’on sait , le District fédéral ne saurait être, lui non plus, une création synt
96 diversités que l’on sait, le District fédéral ne saurait être, lui non plus, une création synthétique édifiée sur un terrain v
97 eutre au surplus. Nul projet mieux que le mien ne saurait la servir ! Il ne suppose en somme qu’une seule initiative, qui mettr
98 utés de nature, à des bontés humaines que nous ne savions plus discerner. Amour des choses, des paysages, des accents, révélati
99 s étonnés, pour me voir contraint de l’admettre. Saura-t -elle un jour l’exprimer par le verbe, l’œuvre ou l’action, sinon le c
100 r l’intermédiaire de cette organisation. 145. On sait que jusqu’à ces dernières années, les citoyens du District fédéral de
13 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Appendice. Bref historique de la légende de Tell
101 ciennes ? C’est ce qu’on a longtemps admis. On le sait aujourd’hui, ces traditions ne sont pas suisses, elles sont nordiques
102 féodal qui firent le Pacte primitif, et dont ils savent moins que rien ; mais on ne saurait douter que la figure de Tell soit
103 f, et dont ils savent moins que rien ; mais on ne saurait douter que la figure de Tell soit fidèle à leur idéal, puisque c’est
14 1970, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Préface 1970
104 e n’est pas hexagonale, l’hexagone étant comme on sait la seule forme naturelle que puisse prendre une nation digne de ce no
105 ur l’avertir d’un danger qu’elle courrait sans le savoir  ? Par goût de la vérité en soi, étant admis que la stabilité suisse n
106 té en soi, étant admis que la stabilité suisse ne saurait être à priori qu’une façade trompeuse ? Ou simplement parce que la mo
107 x yeux de l’intelligentsia bien-pensante que l’on sait . ⁂ J’ai écrit ce livre à la demande d’un éditeur de Paris pour un pub
108 re planétaire bleue, verte et blanche, nous avons su que la Terre était notre patrie. Et de sentir que nous pourrions déso
109 s principes (malgré tout) dont s’inspire (sans le savoir ) notre empirisme élevé à l’état de vertu, que dis-je, de mystère init
110 dès l’école primaire pour les résultats que l’on sait — trente-huit-millions de morts en deux guerres dites « mondiales » —