1 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Introduction. Le sentiment de l’Europe centrale
1 nces vaines et la décision, même brutale, l’on ne saurait ici serrer de trop près les origines secrètes d’un phénomène qui prod
2 nie ses mensonges. Mais pour le Français, cela ne saurait présenter que des inconvénients tout pratiques, strictement limités à
3 prend qu’on aille chercher en ces remarques je ne sais quelle défense d’un Occident latin dont justement nous récusons l’idé
2 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Une « tasse de thé » au palais C…
4 deaux dorés, pour écouter Mozart et attendre, qui sait  ? — qu’une femme s’appuie… Il faudrait aller au bar installé dans une
5 routine que l’on sacrifie, à une morale, à je ne sais quel profit : c’est à une parade incontestablement vaine. Il y a peu
6 ns, du fond d’un cinéma, l’ai-je aimée ? — Je lui sais gré de rester là muette, assez absente encore pour ressembler vraimen
7 u ce regard, et que personne ne l’ait vu ! Ils ne savent plus que l’amour seul eût mérité ces fastes ; l’usage de leurs polite
8 voix de jour. Paroles aussitôt oubliées, mais je sais que la nuit va s’éteindre. L’un m’a soufflé quelque chose dans la têt
3 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
9 du courrier. J’attends la lettre, j’attends je ne sais quoi de très important… Trois déceptions par jour ne peuvent qu’énerv
10 essaient de décrire sans l’avoir vu, et dont nous savons seulement que tout y a son écho le plus pur. Le voyage trompe un temp
11 toutes les avances, les plus exténuantes, et qui sait si tant d’erreurs ne composeront pas un jour une sorte d’incantation
12 it perdre, et c’était sa fortune, Peter Schlemihl savait ce qu’il avait perdu, c’était son ombre. Mais moi qui cherche un Obje
13 éplient les cartes de la « Hongrie mutilée ». — «  Savez -vous qu’on nous a volé les deux tiers de notre patrie ? » — Ah ! ce n
14 apest, témoignent des espérances démesurées qu’il sut entretenir autour d’une action certes méritoire, mais plus symbolique
15 le monde. C’est dans l’ordre des choses, et l’on sait qu’il suffit de très peu de sel pour rendre mangeable beaucoup de nou
16 ulier où je serais tenté de me complaire. Oh ! je sais  ! — Je ne sais plus. — Le train s’attarde dans sa fumée, on respire u
17 ais tenté de me complaire. Oh ! je sais ! — Je ne sais plus. — Le train s’attarde dans sa fumée, on respire une lourde obscu
18 ns pleines de drôleries ou de supplication. Je ne sais ce que disent les paroles. Je vois des chevauchées sous le soleil, de
19 aise conscience. À Vienne on voit des couples qui savent être à la fois cocasses et fades. En Italie… Mais l’amour hongrois t’
20 ut d’un monde, au bord extrême de l’Europe. Je ne sais quel hasard a voulu que j’y entende, un soir, une audition de musique
21 u’une autre vient d’ailleurs, entraînée par je ne sais quel vent sonore qui l’étire et l’égare, et l’enroule et d’un coup la
22 erd avec lui vers le désert et ses mirages. On ne sait d’où tu viens, tu ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inco
23 t et ses mirages. On ne sait d’où tu viens, tu ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’e
24 en souvient. Trésor si pur qu’on ne doit même pas savoir qu’on le possède… Tout près d’ici, peut-être, mais invisible. Lève-to
25 cet abruti de contrôleur qui rit et me dit je ne sais quoi, — alors que justement j’allais rattraper, comme un pan de la nu
26 s un moment, c’est que la ligne est droite. Je ne sais plus dans quel sens je roule. J’aime ces heures désorientées ; le sen
27 une question de transport. Un vrai voyage, on ne sait jamais où cela mène, c’est une aventure qui relève de la métaphysique
28 . Se peut-il qu’on cherche le sens de la vie ! Je sais seulement que ma vie a un but. M’approcher de mon être véritable. Seu
29 a-t-on jamais pu « déclarer » d’important ? Je ne sais pas parler en vers et la prose n’indique que les choses les plus évid
30 . D’autres aussi, peut-être, la cherchent. Et qui sait si vraiment elle n’existe plus, l’Hermétique Société10 de ceux qui ne
31 Et c’est alors seulement qu’aux yeux de ceux qui surent désirer de la voir, apparaît la « Loge invisible ». J’attends quelqu’
32 Objet deviendrait plus probable ? Ou bien n’ai-je su voir autre chose que la Hongrie de mes rêves, ma Hongrie intérieure ?
33 certes un tel amour est un amour mineur. Mais qui saura jamais la vérité sur aucun être ? Et s’il fallait attendre pour aimer
34 e par lui, — mais à cet endroit, en ce temps. Qui sait si tu ne l’as pas reçue ? Une qualité, une tendresse, quelque similit
35 s, pour approcher de tous côtés un But dont tu ne sais rien d’autre que sa fuite : n’est-il pas cet objet qui n’ait rien de
36 objet qui n’ait rien de commun avec que ce que tu sais de toi-même en cette vie ? Mais le voir, ce serait mourir dans la tot
4 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — Châteaux en Prusse
37 rien à mes parents ! » Ebo a un autre secret : il sait que l’un des frères de sa mère complote avec l’ex-kronprinz pour une
38 tel milieu ne sollicite guère de l’étranger je ne sais quelle admiration sentimentale ou esthétique. Que feraient-ils de mes
39 e fusil de chasse de mes hôtes prussiens. Quant à savoir si cette classe justifie sa fonction dans le monde actuel, je répondr
40 res conquises par les chevaliers teutoniques, qui sait s’ils n’auront pas demain leur commandement dans cet Ordre du Sacrifi
41 onnable que celle que je déplorais ici. Junker ne saurait désigner qu’un propriétaire terrien, un hobereau de petite ou de null
5 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
42 e qu’il y en a qui viennent, n’est-ce pas, ils ne savent pas trop qui c’était… Alors vous devez connaître ces portraits ? — (e
43 la bouche de certains, cela prend l’air de je ne sais quelle revanche du médiocre dont ils se sentent bénéficiaires. Ah ! v
6 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — Petit journal de Souabe
44 nts de la maison me paraissent peu nombreux, mais sait -on d’où il peut en sortir encore — sans compter les fantômes, probabl
45 t une jolie fille potelée, qui rit, — et qui doit savoir se défendre à l’occasion, mais comme elles font, pas trop tôt. 28
46 bscures, mon enfance, cette foi anxieuse en je ne sais quelle liberté du monde. Un peu plus tard, il y eut un instant mervei
47 e fraie des pistes délicates dans l’esprit de qui sait l’entendre, et celui-là peut-être, si plus tard il remonte jusqu’à la
48 est un miroir du ciel entier. C’est parce qu’ils savent les correspondances que ce médecin parle avec mystère des objets que
49 euplent ces villes, là-bas, que le nom d’homme ne saurait plus les désigner sans fraude. Un bel assortiment de monstres ! (J’ai
50 t après devront être largement dédommagés. Nul ne sait si je ne flotterai pas encore au-dessus de vous, et si je n’éprouvera
51 à m’inculquer. Que Goethe ait été « initié », ne saurait laisser aucun doute, fussions-nous même privés de certains témoignage
52 illard. Impossible de lire Meister ce soir. Je ne sais pas ce qu’il y a, sinon que je dois retenir violemment une espèce de
53 secrète dans les arbres de son verger… pour… ? Le sais -je même ? La fille au collier bleu… Tout d’un coup le sommeil me vide
54 tude et la violence infiniment comblée. Oui, j’ai su que l’échange de deux regards est infini, est indéfiniment grandiose
55 ns, et je venais de raconter comment parfois j’ai su qui m’attendait à la lisière de cette forêt tel soir d’été, quel suje
56 ès, n’est pas encore convaincu. Il prétend que je savais qui allait m’écrire, et que j’avais d’assez bonnes chances de deviner
57 e Thuringe, Pierre Girard. J’ai répondu : « Je ne sais pas si vous avez connu ce contentement large de tout l’être devant un
58 contenu de certitude et de tendre lucidité, — je sais pourquoi je puis rester dans cette Souabe à ne rien faire : c’est que
59 t. Fin juillet 1929 Vraiment la rapidité ne saurait être le fait d’un esprit incarné, mais seulement de son imagination p
60 tre et s’élance vers ces vies proches. Oh ! s’ils savaient , s’ils pouvaient seulement savoir ! Partager la consolation miraculeu
61 s. Oh ! s’ils savaient, s’ils pouvaient seulement savoir  ! Partager la consolation miraculeuse ! En cet instant du moins je le
7 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Quand je me souviens — C’est l’Europe
62 nction solennelle. Il est vrai qu’aujourd’hui, je sais pas mal de choses sur ce lieu et son rôle historique. (J’en ai même b
63 ôle historique. (J’en ai même beaucoup écrit.) Je sais que ce nœud de fleuves et de montagnes percé par le seul col qui reli
64 suisses et de notre union fédérale. Quand je n’en saurais rien, j’ai lieu de supposer que l’impression ne serait pas moins fort
65 les Suisses sont-ils sensibles à cette qualité ? Savent -ils qu’ils ont au Gothard un haut lieu non pas seulement un tunnel et
66 rsonnages, ce combat, si « total » qu’il soit, ne saurait figurer pour nous qu’un exercice, une première escarmouche, un entraî
67 réalités humaines qu’ils ont tuées. “… car ils ne savent ce qu’ils font.” » Ce texte parut le 17 juin dans la Gazette de Laus
68 érique. Intermède New York, fin 1942 … mais sachez -le : nous n’étions pas absents de vous plus que de nous-mêmes. Vous é
69 Mémoire de l’Europe New York, fin 1944 Je ne savais pas que tout était si près, là-bas. J’étais baigné. J’étais fondé. Et
70 l’Europe est la mémoire du monde, parce qu’elle a su garder en vie tant de passé, et garder tant de morts dans la présence
71 me l’Amérique. Ils me demanderont pourquoi, je ne saurai pas répondre. Sait-on jamais pourquoi l’on aime un être ? Voici longt
72 demanderont pourquoi, je ne saurai pas répondre. Sait -on jamais pourquoi l’on aime un être ? Voici longtemps qu’on a cessé
73 rez y vivre ? Vous reniez l’Europe ? » Mais je ne sais pas du tout si l’Amérique est bien ou mal, si elle vaut mieux que l’E
74 assion. L’amour n’est pas encore rationné, que je sache  ? Et s’il est vrai, s’il n’est pas le masque d’une haine, s’il m’ouvr
75 une autre plus loin, et plusieurs en écho. Je ne savais plus, après ces années de New York, qu’il y a des cloches qui sonnent
76 s dur, est plus grave que pécher par excès. On ne saurait exagérer la profondeur d’une telle révolution dans la patrie du moral
77 affronter les mauvais temps qui viennent. Ils le savaient , ils acceptaient ce fait, et posaient l’ordre en face de lui comme un
78 maintenues ou reposées par les hommes qui auront su , pour leur compte, s’équilibrer dans le chaos, aussi loin d’ignorer s
8 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — I
79 pas y découvrir, à mon retour, que jamais je n’ai su regarder ? On lui dit : — Vous êtes Suisse ? Vous en avez de la chanc
80 elez-moi… Ainsi je me demandais parfois ce qu’on sait de Neuchâtel dans le vaste monde. Je trouvais à peu près ceci : la Bi
9 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — II
81 s-je, mais je n’en suis pas là. (Ainsi l’on croit savoir où l’on se tient, quel âge on a, et vers quoi l’on chemine. Mais au c
82 ebout au pied du lit, prolongeant le gisant, j’ai su que j’étais d’une lignée. 20. Principauté souveraine depuis le Moye
10 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — V
83 siècle, gravures piquées et daguerréotypes. Que sais -je d’eux, qui me regardent ? Cette aïeule au visage émacié, coiffé de
84 son bain Marat, né à Boudry, tout près d’ici. Que sais -je encore de cette famille éteinte ? Du fond des âges et de la forêt
85 ent-elles pas autant qu’elles m’y lient ? Nous ne savons presque rien de l’hérédité. Mais quand on m’aura démontré que le sent
11 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VI
86 s, ou au contraire trop aisément tournées ? Je ne sais . Et tout cela, sauf la nature, est en train de changer rapidement. L’
87 Illustre Inconnu. Il serait en forme de banc. Qui sait quel Balzac de l’avenir, quelle Étrangère venue du bout du monde, ne
12 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VII
88 s sans remords, s’il est vrai que d’aucun je n’ai su tant d’histoires et qu’il détient certains de mes secrets. Je dénombr
89 ne, tous leurs clichés, c’était donc vrai ? Il ne sait quelle ardeur le pénètre… Mais il sent qu’il va dire les grands mots
90 haleur palpitaient dans la nue, et le jeune homme savait en repartant sur les sentiers obscurs, vers les roseaux, qu’avant le
13 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VIII
91 enue, et cette vanité collective s’appelle, on ne sait pourquoi, patriotisme ; mais que si l’on parle de soi, on confesse un
92 moyen terme entre l’individu et la patrie, on ne sait plus sur quel pied danser.) Pour moi, j’ai pris le parti de laisser l