1
que — si nous voulons comprendre dans nos vies le
sens
et la fin de la passion. Il est donc entendu que j’ai simplifié. Pour
2
qui estimeront que mes stylisations font tort au
sens
profond du mythe. ⁂ Entraîné par mes analyses dans des domaines rése
3
outrances de plume par quelques analyses dont je
sens
qu’elles aggravent mon cas. Les historiens ont déploré mon insistance
4
ondrai simplement que j’étais à la recherche d’un
sens
existentiel. Je ne songeais donc nullement à chasser sur leurs terres
5
ersion. Pour ceux dont la critique s’attachait au
sens
même que j’ai cru pouvoir dégager, je suis tenté de leur donner raiso
6
e lyrisme occidental, ce n’est pas le plaisir des
sens
, ni la paix féconde du couple. C’est moins l’amour comblé que la pass
7
du fouillis des apparences quotidiennes. Dans un
sens
plus étroit, les mythes traduisent les règles de conduite d’un groupe
8
s d’auteur. Son origine doit être obscure. Et son
sens
même l’est en partie. Il se présente comme l’expression tout anonyme
9
oit dissocié, le mythe cessera d’être un mythe au
sens
strict. Mais ce qu’il aura perdu en force contraignante et en moyens
10
re passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, au
sens
strict du terme, se constitua au xiie siècle, c’est-à-dire dans une
11
. Certes, ce reproche de sacrilège revêt alors un
sens
bien anodin, si l’on songe qu’il se traduisait, dans les sociétés pri
12
eur fermer le volume à cette page. (Et certes, le
sens
inconscient d’un tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’a
13
Tristan. En effet, le « droit de la passion », au
sens
où l’entendent les modernes, permettrait à Tristan d’enlever Iseut, a
14
pposent à l’amour de Tristan sont dans un certain
sens
gratuits, c’est-à-dire qu’ils ne sont, à tout prendre, que des artifi
15
leur vie même… ⁂ Nous commençons à distinguer le
sens
secret et inquiétant du mythe : le danger qu’il exprime et voile, cet
16
r sombre, de la fin même de la passion (au double
sens
du mot fin). L’admirable épisode des épées échangées le fait voir. Qu
17
ebondissement de l’action. Et ici le mot prend un
sens
symbolique : l’action empêche la « passion » d’être totale, car la pa
18
re, c’est un suicide symbolique — (on voit ici le
sens
caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robus
19
ante du mythe, la nécessité même qui l’a créé. Le
sens
réel de la passion est tellement effrayant et inavouable, que non seu
20
En tout état de cause, il convient de préciser le
sens
du mot « trompeur » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation de l
21
e ambigu par essence, car il « trahit » au double
sens
du terme ce qu’il veut dire sans le dire. Il lui arrive de composer e
22
r cette formule du mythe. Amour réciproque, en ce
sens
que Tristan et Iseut « s’entr’aiment », ou du moins, qu’ils en sont p
23
iguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein
sens
du terme, le désir. Elle l’aggrave même parfois jusqu’au désir de tue
24
Roman puisse paraître vaguement injurieuse, je le
sens
bien, et m’en console si les résultats sont exacts ; que certaines co
25
, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique au
sens
noble, et mystique : que l’une de l’autre soit cause ou effet, ou qu’
26
emportement, un rapt indéfini de la raison et du
sens
naturel. On l’appellera donc enthousiasme, ce qui signifie « endieuse
27
e tout à la fois angoissée et enthousiasmante (au
sens
littéral de ce terme), d’ordre essentiellement poétique. « La « vérit
28
es rapports humains, dès cet instant, changent de
sens
. Le nouveau symbole de l’Amour ce n’est plus la passion infinie de l’
29
r, la simple volupté physique. Et la passion — au
sens
tragique et douloureux — non seulement y est rare, mais encore et sur
30
remontent à Platon. »20 Mais il en abuse dans le
sens
où l’incline sa nature d’Occidental. C’est ainsi que le platonisme vu
31
é ou de fantaisie tout ce qui menace de donner un
sens
au phénomène qu’ils passent leur vie à étudier. Il est vrai que Wechs
32
réalité et un pur assemblage de formules vides de
sens
. » Certes. Mais là-dessus, l’auteur annonce qu’« en historien scrupul
33
mple informé « un assemblage de formules vides de
sens
». Excellent « matériel » il est vrai, pour un philologue qui se resp
34
Et non pas dans le milieu purement « social » au
sens
moderne, mais bien dans l’atmosphère religieuse qui se trouvait déter
35
mes, le médiéval n’a pas besoin de se formuler le
sens
des symboles qu’il emploie, ni d’en prendre une conscience distincte.
36
r discrètement que leurs poèmes avaient un double
sens
précis, outre le symbolisme habituel et qui allait de soi. Dans ce ca
37
le symbole se double d’une allégorie, et prend un
sens
cryptographique. Je veux parler de l’école du trobar clus, déjà citée
38
fut possible d’y mettre deux (var. trois) mots de
sens
divers. » Cette manière d’embrouiller les sens (entrebescar disaient
39
de sens divers. » Cette manière d’embrouiller les
sens
(entrebescar disaient les Provençaux : entrelacer) s’expliquerait-ell
40
es et rationnels. Ce n’est donc que sur le double
sens
allégorique que devrait porter la question… Et enfin toute cette poés
41
anroy veut voir un trait biographique, détient un
sens
mystique évident : « Ce que le corps me refuse, l’âme me l’octroie »
42
me l’octroie » (par exemple, car il y a d’autres
sens
encore que celui-ci, qui est franciscain avant la lettre). Et quant a
43
notre schéma : si les erreurs de la passion — au
sens
précis que je donne à ce mot — sont d’origine religieuse et mystique,
44
ment énumérables et très profondément connues (au
sens
total) par plusieurs hommes de ma génération : je veux parler du surr
45
nservés et traduits ne paraissent présenter aucun
sens
, et l’on se plaint de leur monotonie ; toujours les mêmes images érot
46
furent obligés de recourir à des symboles dont le
sens
restait secret. (Ainsi la louange du vin, dont l’usage était interdit
47
s qui s’explique fort bien si l’on prend garde au
sens
liturgique du salut. f) Les mystiques arabes insistent sur la nécess
48
st-à-dire qui révèlent à la censure dogmatique le
sens
secret des allégories. Or dans la plupart des poèmes provençaux appar
49
J’irai maintenant un peu plus loin, mais dans mon
sens
, non dans le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces une de ces so
50
un langage intentionnel, secret, obscur, à double
sens
, dans lequel un état de conscience est exprimé par un terme érotique
51
aliser la béatitude nirvanique et la maîtrise des
sens
, i. e. l’arrêt séminal »72. Des pratiques similaires sont prescrites
52
onc incroyable jusqu’à nouvel avis. Je cherche un
sens
, donc des analogies illustratives et illuminatives. Et je ne prétends
53
emblable, tout cela peut être « vrai » aux divers
sens
du mot, et simultanément, et de plusieurs manières. Tout cela nous ai
54
de l’amour courtois et de sa rhétorique à double
sens
. « C’est du contact des légendes exotiques avec les idées courtoises
55
le que Chrétien de Troyes n’était pas instruit du
sens
païen et secret de ces traits mystérieux qu’il rapportait »82 ? Ou bi
56
»82 ? Ou bien se vit-il contraint de déguiser ce
sens
, en sorte que seuls les initiés pussent démêler la fantaisie et la do
57
puérile du conte, destinée justement à masquer le
sens
profond aux regards superficiels, non avertis. Mais quand bien même l
58
-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute au
sens
« courtois », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages
59
ds bien la faute au sens « courtois », non pas au
sens
de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont
60
ants. C’est pourquoi le roman finit « bien » — au
sens
de la mystique cathare — c’est-à-dire aboutit à la double mort volont
61
plus purement courtois des romans bretons, en ce
sens
que la part épique — combats et intrigues — y est réduite au minimum,
62
est le plus « breton » des romans courtois, en ce
sens
qu’on y trouve incorporés des éléments religieux et mythiques d’origi
63
qui avait perdu la foi des druides, et oublié le
sens
de leurs mystères. Dans le cycle des légendes irlandaises, nous trouv
64
ugerait absurde, c’est-à-dire qui n’aurait pas de
sens
religieux et de situation précise dans l’ensemble des valeurs qu’il c
65
p. 205 et suiv. On trouve parfois « jusqu’à cinq
sens
équivalents pour un seul terme ». 70. L. de La Vallée-Poussin, Boudd
66
ntendu que je n’épingle ici que des dépouilles de
sens
… 75. Note du professeur Jeanroy : « C’est-à-dire, si vous parvenez
67
avec l’amour courtois est clair. Et non moins le
sens
donné à mercy, que plusieurs auteurs assimilent pour leur part à la G
68
d’une initiation à la Féminité insaisissable aux
sens
charnels. » L’auteur semble avoir deviné le caractère « tantrique » q
69
s tout de suite ce qui le rend inévitable à notre
sens
. S’il n’y avait en jeu, dans le cas de la passion, que des facteurs p
70
raînés par l’ardeur proprement « romanesque » (au
sens
moderne et littéraire du terme) et par des complaisances bien explica
71
te maxime traduit d’ailleurs, parmi tant d’autres
sens
possibles, un fait d’observation purement psychologique : la passion
72
elles ou morales qu’entraîne la mortification des
sens
et de la volonté, mais l’âme souffre séparation et réjection, dans le
73
ue. On reviendrait donc à zéro pour ce qui est du
sens
du mythe, et le Roman cesserait d’être un roman courtois ; ou bien l’
74
un langage dont la seule mystique définissait le
sens
valable. Plus d’une fois, l’ambiguïté du mythe nous a fait hésiter en
75
tué aux métaphores mystiques, qu’il entend à leur
sens
profane, sera tenté de voir dans cette même phrase l’expression de la
76
blimation de l’instinct, il suffira de changer le
sens
de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinct » en question
77
sulte que l’amour de l’âme pour Dieu est, dans ce
sens
précis, un amour réciproque malheureux. On peut alors prévoir que cet
78
les mystiques — n’est pas, à l’origine, celui des
sens
et de la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’une ascèse
79
igieux qui se plaint de ressentir une émotion des
sens
chaque fois qu’il entre en oraison : « Je trouve que cela est indiffé
80
amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le
sens
propre du mot « amer » serait alors celui qui concerne la sensation p
81
nt-elles donc recherché si, chronologiquement, le
sens
« matériel » d’un mot précède toujours le « spirituel », qui ne serai
82
pertinente et nuancée. Selon ces deux auteurs, le
sens
dit « propre » et le sens dit « figuré » ne sauraient être « ramenés
83
on ces deux auteurs, le sens dit « propre » et le
sens
dit « figuré » ne sauraient être « ramenés » l’un à l’autre, car tous
84
est une même manière d’être affecté, soit par les
sens
, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de no
85
Psychologiquement, c’est un être déchu, dont les
sens
s’émoussent, dont la lucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’idioti
86
orthodoxe de l’hérétique. C’est lui qui donne un
sens
tout différent au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques cathare
87
narcissisme. Il ne vise plus à la libération des
sens
, mais à la douloureuse intensité du sentiment. Intoxication par l’esp
88
tous les écrits d’Eckhart, à une équivoque sur le
sens
qu’il attribue à l’union (Einung). Toutefois un tel passage inclinera
89
lus aptes à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce
sens
que l’on peut se demander, avec La Rochefoucauld : combien d’hommes s
90
lter, ou simplement pour s’entretenir. (Le double
sens
est significatif.) En ce domaine, il est aisé de vérifier. Les sentim
91
r imitation, sont des créations littéraires en ce
sens
qu’une certaine rhétorique est la condition suffisante de leur aveu,
92
eur fugitive » qu’est l’amour idéalisé. Et je me
sens
au cœur venir, heure par heure, une belle colère, âpre et sévère qui
93
es imitations se trouvent amenés à redécouvrir le
sens
original des légendes mystiques. Mais alors ils ne peuvent se servir
94
ortés, forêts, enchantements terribles et dont le
sens
dépasse le son. « Where more is meant then meets the ear »… Il avait
95
ille et les Scudéry n’ont plus la moindre idée du
sens
ésotérique de la chevalerie légendaire. La nature symbolique des suje
96
e pour un apprenti serrurier. » ⁂ En vérité je me
sens
fort capable d’entreprendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de
97
purement psychologique où Corneille se place, le
sens
du mythe qui gouverne cette action ne peut que lui échapper, et il ju
98
es à la défaite de l’esprit, à la résignation des
sens
. Et déjà l’on pressent que cet abandon au « mal du siècle » (séculari
99
as l’inceste, c’est la passion qui intéresse — au
sens
fort — Racine. L’autre moyen qu’il a trouvé pour en parler voluptueus
100
s signifient avec exactitude le contraire de leur
sens
littéral150. Cette glorification du sexe est une constante et rationn
101
u siècle, nous allons parcourir le même chemin en
sens
inverse : par Werther, cette réplique d’Héloïse mais qui finit beauco
102
les, et trop tentants. (Dans leur nudité même, je
sens
trop bien qu’ils risquent de prendre figure d’arguments, à cet endroi
103
noces, un secret de doux mystères. L’ivresse des
sens
appartient peut-être à l’amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pa
104
sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le
sens
maléfique de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’accueillir
105
de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de
sens
mystique. Or la Minne suprême inspire à Brangaine l’erreur qui doit s
106
présence du « jour », contredisent fatalement le
sens
profond de l’action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l
107
on jaune des fiévreux — peut traduire à ma vue le
sens
profond de l’exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’artifici
108
divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le
sens
perdu de la légende, dans sa virulence intégrale, ce n’est point là u
109
ît son achèvement. Mais ce « terme » détient deux
sens
contradictoires — comme presque tous les termes du vocabulaire de l’e
110
boliquement. Que cela n’ait plus aucune espèce de
sens
valable, il suffit pour s’en assurer d’imaginer l’impuissance absolue
111
les termes de l’amour humain, bien qu’entendus au
sens
mystique. Ce sens évanoui restait une rhétorique. Elle pouvait exprim
112
our humain, bien qu’entendus au sens mystique. Ce
sens
évanoui restait une rhétorique. Elle pouvait exprimer nos instincts n
113
rappelle que j’emploie toujours ce mot au double
sens
de sacrilège et de laïcisation (ou « sécularisation ») — pour ne pas
114
eue, arpèges, somnolence de l’esprit, rêverie des
sens
… 154. W. Schlegel commença en 1808 une rédaction modernisée de Trist
115
nner lieu à d’innombrables plaisanteries à double
sens
. Ce parallélisme d’ailleurs est complaisamment exploité par les écriv
116
et toute hédoniste. La « courtoisie » prenait son
sens
moderne de politesse et de civilité. Il n’était plus question de cond
117
rre, à spiritualiser la matière, en négligeant le
sens
naturel des choses et l’influence du cœur humain sur les résolutions
118
nomène beaucoup plus passionnel que politique, au
sens
strict du terme.182 Longtemps contenue dans les formes classiques de
119
liberté et mort étaient bien près d’avoir le même
sens
… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et la Mort. Dé
120
iène autoritaire agissent à peu près dans le même
sens
: elles déçoivent le besoin de passion, héréditaire ou acquis par la
121
ette fin. Et tout ce que l’on exalte y trouve son
sens
réel. Il serait aisé de multiplier les preuves de ce nouveau parallél
122
s beaucoup plus par l’impression produite sur les
sens
que par la pure réflexion. La masse est peu accessible aux idées abst
123
es plus divers, d’où résulta une dissociation, au
sens
précis de relâchement des liens sociaux. La première guerre européenn
124
a tant contribué à former. Ce qui explique, à mon
sens
, l’état présent de dé-moralisation générale, c’est la confuse dissens
125
squ’il n’aime pas ce qui lui résiste. ⁂ Aimer, au
sens
de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvris
126
e réel. Il a perdu la seule chose nécessaire : le
sens
de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive
127
e l’ambition des analyses qui précèdent ; mais je
sens
bien qu’elles m’ont porté déjà aux limites du désobligeant : nous aim
128
fie de « petite-bourgeoise ». (On n’ignore pas le
sens
marxiste de l’expression.) Vingt ans plus tard, le « redressement des
129
une institution faite pour durer — ou n’a pas de
sens
. Voilà le premier secret de la crise actuelle, crise qui peut se mesu
130
spect de l’évolution psychologique primant sur le
sens
du serment, peuvent être rattachés au complexe romanesque. Mais il y
131
tion de la psyché moderne, dont le principe et le
sens
nous demeurent cachés, mais qui donnera peut-être aux historiens futu
132
s lointains ne sauraient être évalués tant que le
sens
général de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer
133
tout dire, j’ignore encore si cela peut avoir un
sens
: approuver ou rejeter la passion. Combien serait vaine l’attitude in
134
ble que l’on tient davantage à le « résoudre » au
sens
rationnel de ce terme. Certes, il y a du sophisme dans mon raisonneme
135
sseront de mériter cet inquiétant nom d’homme, au
sens
actuel. Car pour ceux du siècle présent, je pense que la fidélité se
136
Car la personne se manifeste comme une œuvre, au
sens
le plus large du terme. Elle s’édifie à la manière d’une œuvre, à la
137
t un parti pris, ou mieux, une prise de parti, au
sens
actif de l’expression, une attitude fondamentale de créateur. Ainsi,
138
enfants. On voit ici combien sont différents les
sens
du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On
139
L’impératif : « Sois amoureux ! » serait vide de
sens
; ou s’il était réalisable, priverait l’homme de sa liberté. 5.Éro
140
. Mais cette égalité ne doit pas être entendue au
sens
moderne et revendicateur. Elle procède du mystère de l’amour. Elle n’
141
se domine, ce n’est pas faute de « passion » (au
sens
de tempérament) mais c’est qu’il aime, justement, et qu’en vertu de c
142
supposé qu’elle n’y succombe point), retrouve le
sens
d’une fidélité gagée au moins sur des institutions solides, à la mesu
143
n d’Éros. » 203. En quoi consiste le respect, au
sens
où je le prends ici ? En ce que l’on reconnaît dans un être la totali
144
rait à la foi. Une cure d’âme comprise non pas au
sens
d’une hygiène morale bourgeoise, mais au sens chrétien — la guérison
145
au sens d’une hygiène morale bourgeoise, mais au
sens
chrétien — la guérison à obtenir, c’est que l’infidèle croie — devrai
146
pas initiés à cette tradition. Ils ignoraient le
sens
primitivement sacré et symbolique des personnages dont ils nous conte
147
départ de Tristan pour la Bretagne n’a plus aucun
sens
« historique » défini ; etc. C’est pour toutes ces raisons que je ne
148
que de la légende rédigée, et réinventée quant au
sens
, par les poètes du xiie siècle ; elle seule agit encore sur nous, en
149
variante près — c’est plutôt un « transfert » au
sens
freudien — la situation juridique est bien du même ordre. 4.Concep
150
lson, celle de la « chair » et de l’« esprit » au
sens
paulinien de ces termes, mais surtout celle de l’hérésie et de l’orth
151
ranscendant, il n’y a pas de problème mystique au
sens
où les chrétiens l’entendent. Ce qu’ils ont à expérimenter… c’est l’i
152
firz aurait à peine changé, donnant fers, avec le
sens
de Premier ministre. Mais voilà qui recule simplement la difficulté.
153
déviation du son est aussi prononcée que celle du
sens
. Il s’agit en tout cas d’une erreur, qui eût aussi bien pu être toute
154
ion psychique du Moyen Âge. C’est l’erreur sur le
sens
d’abord, puis la tendance révélée par l’erreur qui m’intéresse, qui s
155
e entremêlé de folie Et frappé d’aveuglement. Ses
sens
étaient troublés Égarés par la Minne Et comme délivrés De leur frein
156
t décrite en détail, et chaque détail comporte un
sens
symbolique commenté par l’auteur. La « fossure » a été construite par
157
re mot des troubadours et ce n’est pas la joie au
sens
français du mot. Je crains que le contraste absolu que l’on peut étab
158
sa genèse, fût-ce même par réaction ? Et qu’en ce
sens
on pourrait bien soutenir que tous les troubadours nolens volens fure
159
fût plus proche du second que du premier par son
sens
du sacré, des symboles et des coïncidences signifiantes ou synchronic
160
ticence ? De quel irréductible parti pris ? Je me
sens
moins sûr de mes raisons que d’avoir senti juste, je le confesse. Qua
161
y d’amors en occitan, est un mot masculin dont le
sens
varie non seulement selon les époques — de Guillaume IX à Montanhagol
162
ans l’avoir (encore) obtenu : joie de désirer. Le
sens
de joy oscille donc entre plaisir d’être amoureux et vœu d’éterniser
163
ment humain. Sécularisation de l’enthousiasme (au
sens
littéral « d’endieusement ») qui découvre la plénitude et le « salut
164
bien que les jugements portés sur l’Amour, sur le
sens
de la retenue dans l’asag, sur la soumission et l’allégeance de l’hom
165
duire la vérité celui qui aura conçu le plus haut
sens
. Inconcevable naïveté des érudits qui, prononçant « Descartes ! » com
166
age), on comprend que Tristan ne puisse aimer (au
sens
du dürfen allemand, ou permission) que si l’objet de son amour est él
167
s par une telle fièvre, par ce bouleversement des
sens
et de l’âme. La passion est ce trouble effrayant mais délicieux que p
168
ésir, non du plaisir ; mais on peut en étendre le
sens
jusqu’à voir qu’elle motive et invente la plupart des obstacles du ro
169
tante et contraignante qu’il n’en connaît plus le
sens
, jadis libérateur, et ne sait plus en lire les symboles. J’ai tenté d