1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Le sentiment de l’Europe centrale
1 ILe sentiment de l’Europe centrale Un accord sans résolution Il arrive qu’au
2 qui nous frôle, éveille chez ceux qui restent un sentiment confus d’exil et de plaisir dont souvent j’ai cru distinguer la conta
3 s manifestations quotidiennes, dans le domaine du sentiment et des rapports sociaux, sont agaçants à l’extrême pour l’autre. Agac
4 nter, l’idée qu’il était né malin. Paradoxe du sentiment Une rumeur lointaine et continue, nous l’entendons seulement lorsq
5 n. Il n’y a sensation que du discontinu. Il n’y a sentiment que de ce qui nous quitte, ou nous surprend, ou bien encore au fond d
6 ous déchire et nous ressuscite. À la naissance du sentiment , nous trouvons invariablement une contradiction interne, une séparati
7 t un appel, et qui crée sa réponse — en vain. Le sentiment mesure une défaillance de l’être. Mais ici, deux interprétations devi
8 ductible à l’ordre imposé. Passant à la limite du sentiment , là où il prend une valeur d’acte ou de jugement, l’on peut symbolise
9 entimentalisme, dès qu’il devient délectation des sentiments , donne naissance à une lâcheté singulière devant la vie. Né d’un reta
10 pe centrale. L’intelligence sentimentale Le sentiment  : un retard, un regret. Mais c’est aussi un retour amoureux, un regar
11 tal.   L’instinct mène au plaisir par l’acte ; le sentiment à la mélancolie, par le refus de l’acte. Il en résulte que la sensual
12 et plus débauchée) que la latine. Elle tourne en sentiments dans la mesure où elle refuse de s’accomplir pleinement. L’Italien fa
13 gner à se laisser berner et houspiller au jeu des sentiments . Elle perd son mordant à n’ordonner que des idées, trop soumises par
14 rise de conscience. Car voici bien le triomphe du sentiment  : c’est qu’en définitive il détient plus de réalité que la sensation.
15 véritable est toujours sentimentale. ⁂ Europe du sentiment , patrie de la lenteur, — encore un paradis perdu ! C’était bien notre
16 on à l’archéologie des états d’âme.   L’Europe du sentiment , c’est notre Europe des adieux. Elle ne vit plus qu’en nous déjà, nou
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Une « tasse de thé » au palais c…
17 asses du petit orchestre, avec des écharpes et du sentiment . (Vu de près, le sourire éperdu des ballerines est émouvant, masque p
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
18 l’oppresseur devenant l’opprimé sans y perdre le sentiment de sa supériorité de race — sa véritable légitimité — on comprend que
19 . C’est parce que les Hongrois n’ont pas perdu le sentiment qu’ils sont en scandale au monde moderne. Voilà ce qu’on ne dit pas d
20 t à côté de l’essentiel. Rien n’est grave, que le sentiment , — en politique comme ailleurs. Songez à ce qui forme l’opinion, cet
21 ens je roule. J’aime ces heures désorientées ; le sentiment du « non-sens » de la vie n’est-il pas comparable à ce que les mystiq
22 oyage, je me dis que c’est de là que j’ai tiré le sentiment d’absurdité foncière qu’il m’arrive d’éprouver en face d’une action p
23 use d’un pari peut-être fou, et qui porte sur des sentiments indéfinis, à cause de ce pari dont tu n’as vu l’enjeu qu’un seul inst
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Petit journal de Souabe
24 plus petite enveloppe blanche bordée de noir. » ( Sentiment de certitude tranquille, ces objets vus dans une lumière sobre et mat
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
25 père bien que non. (Mais c’est pourtant un peu le sentiment que je garde de votre Cause commune .) Mais pour se plaindre de ne p
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
26 s dans une revue. Reste : environ 200 francs. Le sentiment de dépendre entièrement de bonnes ou de mauvaises volontés lointaines
27 ointaines, et du hasard, éveille par résonance un sentiment de liberté, de gratuité aventureuse. Mon sort ne dépend plus de ce qu
28 née, pourquoi ne puis-je m’empêcher d’éprouver un sentiment de regret pour elle, de resserrement ? 4 décembre 1933 Ma gêne
29 ne à exprimer ceci, — qui n’est précisément qu’un sentiment de gêne en moi. Sentiment qu’il y a là quelque absurdité, et si énorm
30 n’est précisément qu’un sentiment de gêne en moi. Sentiment qu’il y a là quelque absurdité, et si énorme que personne ne pense à
31 ons. Ce n’était pas cette vacance où les idées et sentiments changent de climat. Le loisir n’est pas simplement la cessation du tr
32 signifie pas nécessairement qu’ils aient perdu le sentiment de leur commune condition. Ils sont peut-être trop pareils pour éprou
33 ait. Mais je n’arrive plus du tout à retrouver ce sentiment d’absurdité que provoquait en moi précisément, la présence physique d
34 s, destruction, dévoration, le tout accompagné de sentiments « humains », admiration, répulsion, pitié, etc. En somme, tout se bor
35 elle ne fait pas tant d’histoires, ne fait pas de sentiment . Et pourtant, ma sensiblerie n’est hypocrite que parce qu’elle reste
36 eux heures, avant le départ, pour faire un peu de sentiment sur l’île, et le bilan de l’année écoulée. Bilan. — S’installer dans
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
37 ime, une prétendue « relation » de ses pensées et sentiments . C’est d’abord que cet auteur, s’il a l’intention d’écrire un journal
38 ause d’un chiffre, à cause de la coïncidence d’un sentiment ou d’un pressentiment et d’un hasard tout extérieur, à cause d’un cer
39 ’apparition de délires subits de la pensée ou des sentiments . Aigreur et nervosité qui révèlent surtout un refoulement séculaire d
40 et surtout cet ennui dans la jeunesse rurale, ce sentiment d’être à l’écart du monde, — et de n’être lié à son voisin que par le
41 . Il fait erreur. Nous sommes dans le Midi, où un sentiment obscure de latinité a survécu. Et épices (d’où épicerie) et espèces (
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Journal (1935-1936)
42 fennigs par crainte des listes noires, produit un sentiment de honte générale. Tâchons du moins de sauver l’honneur. (Il est vrai
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Conclusions
43 l’économie ; et le nationalisme « socialise » le sentiment patriotique. L’un n’est plus possible sans l’autre, dans l’état de no
44 de la reconstruction d’une communauté autour d’un sentiment « sacré ». Et ce n’est pas la soif d’une tyrannie, au sens politique
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Post-scriptum 1939, ou Conclusions à n’en plus finir
45 s sommes ensemble. Il s’est formé dans la cité un sentiment encore diffus de vide social, analogue à celui qui dut marquer la déc
46 ns les plus grossiers, et par exemple par le seul sentiment d’une fraternité charnelle, d’un coude à coude pathétique. Ce n’est p
47 orce. Car il ne suffit plus d’entretenir un vague sentiment religieux, vestige d’un passé touchant, pour répondre à une religion
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le bon vieux temps présent
48 , c’est une Europe qui vient de mourir. Europe du sentiment , patrie de nostalgie de tous ceux qu’a touchés le romantisme — encore
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
49 ieux. On y pénètre de tout son corps, de tout son sentiment charnel, on l’accepte avec toute la nature, sans préjugés ni fausse p
50 a défaite irrémédiable devant l’esprit, devant le sentiment , devant ce qui fait la valeur de la vie. Je songe au chef de guerre q
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
51 ur réduire l’homme à l’anonyme, pour le priver du sentiment de sa vocation, de sa différence personnelle, cependant qu’on lui dem
52 Je me suis éveillé dans ma cabine moite avec le sentiment que tout était changé autour de moi. Et oui ! des verdures proches dé
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Voyage en Argentine
53 nsée discursive sur l’intuition, et la culture du sentiment sur celle des sensations. Un jour ce qui est « en bas » remontera vio
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
54 pour moi… D’où me vient alors cette angoisse, ce sentiment que quelque chose de « déchirant » m’arrive quelque part ? Sentiment
55 ue chose de « déchirant » m’arrive quelque part ? Sentiment de culpabilité vague, donné à ma conscience comme à la fois vague et
56 pe ? Possible aussi qu’il s’agisse là d’un de ces sentiments « bizarres » qu’on se croit seul à éprouver et qu’on partage en fait
16 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
57 ont eux qui changent et qui s’éloignent. Un autre sentiment que je connais d’avance et ne pourrai que retrouver là-bas, c’est cel