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, une béatitude ardente. Dans « passion » nous ne
sentons
plus « ce qui souffre » mais « ce qui est passionnant ». Et pourtant,
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la critique certaines réalités humaines que nous
sentons
ou pressentons fondamentales. Le mythe exprime ces réalités, dans la
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nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut
sentir
qu’ici tout est symbole, tout se tient, tout se compose à la manière
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t s’entr’aiment de bonne amor L’un par l’autre ne
sent
dolor. Dira-t-on que les poètes de cette époque furent moins sentime
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… En vérité, comme tous les grands amants, ils se
sentent
ravis « par-delà le bien et le mal », dans une sorte de transcendance
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pas une pensée pour « s’amie ». Quant à elle, on
sent
bien qu’elle se trouve plus heureuse auprès du roi qu’auprès de son a
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obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se
sentir
aimer, bien plus qu’il n’aime Iseut la Blonde. Et Iseut ne fait rien
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nz qui pert s’amie » soupire Tristan. Pourtant il
sent
déjà, au fond de la nuit qui vient, poindre la flamme secrète, ravivé
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vent d’opposer aux pires « folies » dont elles se
sentent
menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman
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arcissisme. À tel point qu’à certains moments, on
sent
percer dans l’excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wa
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jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas
sentie
comme un appauvrissement, bien au contraire. On s’imagine que l’on vi
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’une foi réelle, un tel homme, fatalement, devait
sentir
en lui s’exalter la révolte du sang barbare. Il était prêt à accueill
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sans se soucier de ce que pensaient, croyaient et
sentaient
les seigneurs aux dépens desquels ils vivaient ? On a rétorqué à cela
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des thèmes « courtois » de la mystique arabe fera
sentir
à quelles profondeurs le parallélisme trouve ses origines, et jusque
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mour (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se
sent
le plus éloigné de l’amour coupable et de son « angoisse ». Il va plu
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el mensonge ne saurait être que « l’esprit ». (On
sent
ici à quelle profondeur l’amour-passion, l’expression et le mensonge
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e la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu sans plus
sentir
son amour. C’est un état d’indifférence parfaite, croirait-on ; en vé
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« d’expliquer » à soi-même ou aux autres ce qu’on
sent
. Plus un homme est sentimental, plus il y a de chances qu’il soit ver
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souvent les hommes sur le point de mourir Se sont
sentis
joyeux ! Ceux qui veillent sur eux Disent : l’éclair avant la mort. M
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lui résistant, bien qu’entraîné (ou pour mieux se
sentir
entraîné…) L’invitus invitam 154 qui fait le sujet de Bérénice, c’est
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obligée, comme elle, de renoncer à la vie. » L’on
sent
tout l’artifice et la faiblesse du « raisonnement » qui se voit oppos
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luxe heureux, dernière touche d’une fantaisie qui
sent
presque l’impertinence. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.)
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s son influence sur les mœurs ne s’est guère fait
sentir
que deux siècles plus tard. (Il a fallu que les philosophes de Sturm
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Amour. Aux premières lignes de la préface vous le
sentez
en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’amour, ce petit volume
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. » Et encore : « Une âme faite pour les passions
sent
d’abord que cette vie heureuse (le mariage) l’ennuie, et peut-être au
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étachement des créatures, quant à l’esprit… On se
sent
alors beaucoup plus étranger aux choses de la terre » et passim ! 1
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étail des règles de combat individuel que se fait
sentir
l’action de l’idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des bat
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dispendieusement. » ⁂ Les Goncourt ont très bien
senti
l’identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xvii
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collectif. À vrai dire, il est plus facile de le
sentir
que de l’expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-on, suppose
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bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de
sentir
de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’
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faire changer d’avis. Tout bonheur que l’on veut
sentir
, que l’on veut tenir à sa merci — au lieu d’y être comme par grâce —
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r à la mort, elle se dénoue en infidélité. Qui ne
sent
la dégradation d’un Tristan qui a plusieurs Iseut ? Pourtant ce n’est
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s parts que choses à envier, qualités dont ils se
sentent
privés, et motifs de comparaisons qui toujours tournent à leur détrim
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’amour-passion, ni d’où il vient, ni où il va. On
sent
bien qu’il y a là quelque chose d’inquiétant, mais on a peur, en le c
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es superficiels, sporadiques et incohérents. ⁂ On
sent
combien serait vaine toute tentative actuelle pour « résoudre » les c