1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Le sentiment de l’Europe centrale
1 rrait-on dire. (On appelle inhumain l’être qui ne sent rien.) Selon l’autre, elle indique seulement un défaut qu’il convient
2 e monde latin — si l’on considère ses manières de sentir et de penser — qu’il est essentiellement antithétique, déchiré (« déc
3 qu’il imagine ; aussi, dans ce qu’il veut. Il se sent moins porté à généraliser, et borne son désir à l’immédiat. — À la li
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Châteaux en Prusse
4 s la mer.   Dans la bibliothèque de Waldburg, qui sent encore le cuir, la chasse, j’ai trouvé tous les classiques français,
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
5 u de Gül Baba Dans Bude il y a des ruelles qui sentent encore le Turc. Tandis que nous y rôdions, un soir étouffant, vous m’
6 -être allé se promener. Dehors, les roses crimson sentent le soufre. Trente degrés à l’ombre. Ce sanctuaire indigent est plutôt
7 x replis si doucement intimes qu’à cette heure on sent bien que poursuivre est une sorte d’enivrant péché. — Nous aurions un
8 ans sa fumée, on respire une lourde obscurité qui sent l’enfer. Je ne pense plus qu’ « au souffle »… Mais alors tout s’allum
9 ns des jardins luisants ne m’empêchera pas de m’y sentir au bout d’un monde, au bord extrême de l’Europe. Le hasard a voulu qu
10 ou Goethe, mais, semblable à Gérard de Nerval, je sentais qu’il s’agissait d’autre chose. — Il s’agit toujours d’autre chose qu
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — La tour de Hölderlin
11 e ne sais quelle revanche du médiocre dont ils se sentent bénéficiaires. Ah ! vraiment les malins ! qui ont préféré faire tout
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Petit journal de Souabe
12 trait de lumière sous la porte disparaît. Il aime sentir autour de lui vivre la grande maisonnée, cet espace cloisonné de mura
13 accoudent au parapet, tout près d’ici. Vont-elles sentir que je les regarde ? Vraiment la plus petite est jolie, très brune, a
14 s yeux écarquillés. « Maintenant, dit-il (et l’on sent qu’il pense : maintenant que nous avons clos cette journée par une ré
15 ont briller les yeux souriants et généreux. On se sent très près de ce qu’il y a de plus pur dans la nature et toutes sortes
16 à l’autre coin de la pièce brodait, bâillait, se sentait seule aussi. Ah ! pensai-je — et ce ah ! que j’écris ici, c’était al
17 ne me suis pas serré contre la fenêtre. Elles ont senti cette sourde résistance et se sont assises plus loin en maugréant. La
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
18 C’est le salut de l’homme en tant qu’homme et qui sent . « Une Actualité inséparable d’une Réalisation », disais-tu. Formule
19 « Le débat attitude envers le communisme. Faisons sentir par tous les moyens, comme Rougemont en tête de son article de Demain
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Préambule
20 u-dessus, repères pour les navigateurs. L’autocar sent la marée fraîche. Des paysannes en coiffe, assises au fond, jacassent
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
21 doute appeler moyen ce qui est très bas — pour se sentir un peu au-dessus… 19 novembre 1933 Premiers contacts avec les
22 cière. Ennui de traverser le village, quand on se sent observé derrière les fenêtres. Ô liberté des villes ! Mais ne point o
23 nêtres ferment très mal — comme partout — et nous sentons l’air froid qui souffle jusqu’au milieu de la chambre. Chaque matin,
24 rocurer une Bible pour étudier un peu tout ça. On sent bien que c’est important de s’y connaître dans ces questions ». Il s’
25 M. Palut n’a jamais l’occasion de discuter, il se sent terriblement isolé au milieu de cette population bigote ou indifféren
26 ns qui m’ont paru évidentes et importantes. On se sent réfléchir avec une énergie particulière en pédalant contre le vent da
27 t de prendre position effectivement. S’il s’était senti interpellé personnellement, invité à choisir, sommé d’approuver ou de
28 and je m’arrêtais d’écrire, par fatigue, je ne me sentais pas la bonne conscience de l’employé qui a fait sa journée et qui pen
29 ur d’autrui, d’un malheur en l’espèce dont ils se sentent peut-être, obscurément, responsables de par leur prospérité même. (Do
30 rtillards cahotants, jamais à l’heure, où l’on se sentait relégué à l’écart de la « vraie » circulation. Et l’on ne voyait guèr
31 la vous pose dans l’esprit des populations, on se sent maître à bord de sa puissante machine, et l’on bénéficie de ces petit
32 se gouverner sur place, dans chaque commune ? On sent bien ce qu’il faudrait. Mais qu’est-ce qu’on peut, tout seul dans ce
33 e j’éprouvais, mais aussi l’impossibilité de la «  sentir  » avec quelque vivacité, sauf par éclairs, dans la rue par exemple. D
34 omme, avec ce même « intérêt personnel » que j’ai senti entrer en cause au moment où je découvrais Les Affinités électives. G
35 absolument atteint. Et pourtant comment ne point sentir le précepte individuel, la leçon de sagesse intérieure qui se dégage
36 s vrais et qui résistent, avec des faits qu’il se sent maladroit à formuler ou à bien voir, parfois même à prendre au sérieu
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
37 ils se considèrent comme des privilégiés, cela se sent à la manière dont ils nous parlent de quelques familles des environs
38 re le monde, contre soi-même… Et pourtant il a dû sentir que j’avais de l’amitié pour lui. Il me parlait de ses lectures, avec
39 s’il a l’intention d’écrire un journal, pense et sent en vue du journal, donc autrement qu’il ne ferait sans ce projet. C’e
40 Car, en effet, la condition commune, c’est de se sentir une exception, un type spécial, différent de tous les autres… Et ce n
41 aide de sa vie concrète. Celui-là seul peut faire sentir à l’écrivain ce qui est solide et ce qui est artificiel dans ce qu’il
42 t formidablement à l’approche de la joie, elle se sent gênée, pauvre et maladroite, pareille à cette clarté lunaire incapabl
43 c Simard. Après l’algarade d’hier matin, je ne me sentais pas le cœur à lui jouer une comédie de sympathie, d’autant qu’il n’a
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — L’été parisien
44 s, tout prêts qu’ils sont à applaudir Diderot, ne sentent plus guère la force de cette similitude si je l’applique à leurs croy
45 s d’êtres y dansent sur les voûtes, et chacun s’y sent seul, tournant le dos au soleil toujours absent de l’imagerie des cau
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Journal (1935-1936)
46 i en l’honneur de l’Allemagne !… » Gêne. Tous ont senti l’hésitation. Ce n’est guère qu’à de très petits signes de ce genre q
47 il me l’affirme solennellement. Mais lui aussi se sent trop vieux pour continuer la lutte, il a cinquante ans. Se bagarrer e
48 mmes que des civils pour nos enfants. Eux, ils se sentent des militaires. » Plainte vingt fois entendue. Les enfants sont ravis
49 ue. Les enfants sont ravis, naturellement. Ils se sentent libres. Car la liberté, pour un adolescent, c’est tout ce qui ne dépe
50 cela pour nous. Nous avons honte devant eux. Nous sentons que nous ne sommes jamais allés jusqu’au bout de nos forces. Il y a u
51 versaire, comme à la guerre. Nous avons besoin de sentir devant nous un adversaire vraiment dangereux, il nous faut cela pour
52 forme aux préjugés français-moyen, comme s’ils ne sentaient rien de ce qui se vivait autour d’eux, comme s’ils ne sentaient pas c
53 de ce qui se vivait autour d’eux, comme s’ils ne sentaient pas ce je ne sais quoi dans l’atmosphère qui faisait que toutes les d
54 trouvée, cette clé, mais à présent, comment faire sentir aux Français ce que j’ai senti, ce que j’ai miterlebt ? (Le mot n’est
55 nt, comment faire sentir aux Français ce que j’ai senti , ce que j’ai miterlebt ? (Le mot n’est même pas traduisible.) Les plu
56 dant un discours. Une énergie de cette nature, on sent très bien qu’elle n’est pas de l’individu, et même qu’elle ne saurait
57 face avec un jeune Russe, un jeune Allemand, vous sentirez , mes jeunes amis français, la vanité d’avoir seulement raison. Hélas,
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Conclusions
58 r ce frisson de l’horreur sacrée. Si l’on n’a pas senti cela, je crains qu’on ne comprenne jamais la raison simple des triomp
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Post-scriptum 1939, ou Conclusions à n’en plus finir
59 s’éleva contre la prétention allemande, que l’on sentait , obscurément, ruineuse pour l’avenir confédéral de l’Europe. Hitler c
60 rontières du catholicisme une émotion dont chacun sent l’arrière-pensée, l’arrière-angoisse. Cette mort en plein combat dans
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le bon vieux temps présent
61 ien de semaines pourrons-nous goûter ce répit, et sentir que nous prolongeons une existence que nos fils appelleront douceur d
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’attente
62 re types de stars en vogue. Nanties de chiens qui sentent eux-mêmes le patchouli et qu’elles disposent sur la banquette de velo
63 réinventée, dont nous ne sommes pas, et dont nous sentons bien qu’ils nous excluent dans l’intention d’en abuser 72. 1bis, r
64 me, comme la Passion despotique et fervente. Nous sentons bien qu’elle marquera tout ce printemps dans notre souvenir, le derni
16 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
65 de répit sous la menace. Alors on vit à plein. On sent le goût des choses. Et l’on est prêt à tout abandonner au premier sig
66 s sans suivre les chemins. (À ce petit signe nous sentons la différence d’avec la vie civile, dans le pays des règlements.) Nou
67 j’en fis un poème. Pour la première fois, j’avais senti l’Europe. Hier, j’étais dans ce train. Il neigeait, on ne voyait guèr
68 que de demain rien n’est certain. Mais ce qu’ils sentent menacé, ce n’est point la jeunesse et l’amour, je ne sais quel printe
69 Il faisait lourd et doux, le goudron de la route sentait plus fort que les champs de roses, et des nuages noirs traînaient sur
70 op facile d’être contre Hitler, trop facile de se sentir meilleur que les nazis. Les grandes époques spirituelles sont celles
71 s le refuge précaire d’un Christliches Hospiz, il sent peser sur lui d’une manière insupportable le sombre avenir de son pay
72 sé ne reviendra jamais, ce bon vieux temps que je sentais présent — un an déjà ! comme dans les chansons — même si la guerre ét
73 ce n’est rien d’en parler. Il faut le faire. J’ai senti , sous son regard direct, le danger d’avoir une idée et de l’exprimer
74 ntacts sont pris à droite et à gauche. Vertige de sentir une idée qui s’incarne, qui « prend corps ». Dimanche, 16 juin 194
75 tait, que son deuil soit le deuil du monde ! Nous sentons bien que nous sommes tous atteints. Quelqu’un disait : Si Paris est d
76 l’une est atroce. Je veux croire qu’il ne l’a pas senti . Mais ce matin, un officier de l’E. M. du Général me dit : « Pour la
17 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Intermède
77 urait eue, probablement, si les Allemands avaient senti la Suisse militairement moins forte et moins bien alertée. Et notre m
78 s’engageait dans une phase où j’étais loin de me sentir indispensable. Je me voyais d’autre part pratiquement condamné à ne p
18 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
79 me temps que de ses parasites ! (Une élite qui se sent de trop, des parasites acharnés à survivre…) On serait tenté de pense
80 de l’Espagne ? C’est un pays qui sait vous faire sentir qu’il n’a guère envie qu’on le voie. Un pays qui se barricade — neuf
19 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Premiers contacts avec le Nouveau Monde
81 us, que New York est une ville alpestre ! Je l’ai senti le premier soir d’octobre, quand le soleil couchant flambait les haut
82 nous sommes en pleine campagne, et l’on cesse de sentir l’Amérique telle qu’on l’imaginait, du moins. Forêts et plaines ondul
83 nt, un dernier signe de la vie… Non, j’ai surtout senti le désespoir tout court, dans cette promenade de plusieurs heures, et
84 violent qu’il vous paraît. Je veux dire que l’on sent chez vous un tel souci de la forme durable… » Eux, c’est un certain d
85 t le long des jambes et des dos de voisins qui ne sentent pas bon, mauvaise humeur et peu d’espoir de s’en aller. Beaucoup n’at
86 qu’il s’agit de mettre en jeu. Mais comme on les sent bien, en pareil cas, comme on les sent physiquement, sans recours, le
87 mme on les sent bien, en pareil cas, comme on les sent physiquement, sans recours, les liens secrets entre le style que l’on
20 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Voyage en Argentine
88 r » comme sans me voir, mais je ne me suis jamais senti mieux salué. ⁂ Le ciel entier est une Voie lactée entre les branches
21 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Solitude et amitiés
89 er sur mon plafond de verre. Soudain j’ai revu et senti des après-midi de pluie de mon adolescence, au péristyle de la grande
90 ’y avait rien d’autre à faire, ni rien dont je me sentisse privé. Tout était là, présent et savoureux, un peu mélancolique, repo
91 t, rien à épier longuement, à voir bouger. Rien à sentir . C’est simple : il n’y aurait ici qu’absence et manque, si je ne fabr
92 is sur ma tête. C’est au moins quelques gouttes à sentir , à aimer. 14 février 1942 Inauguration de l’École libre des hau
93 lle disant de Paris (avec enthousiasme) : « Et ça sent de plus en plus le cadavre. » (Ainsi l’Europe se juge-t-elle. Du moin
94 de mon petit fauteuil. Bonheur d’écrire et de me sentir libre nuit et jour. 21 mars 1942 Terminé le chapitre sur saint
95 nte. En vérité j’ignorais quelle affaire, mais je sentais qu’il fallait rentrer. Je monte l’escalier quatre à quatre, j’ouvre m
22 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Virginie
96 le ciel s’alléger sur des terres plus nues, j’ai senti que nous passions un seuil, comme on le sent un peu après Valence qua
97 ’ai senti que nous passions un seuil, comme on le sent un peu après Valence quand on descend vers le Midi. Pendant une heure
98 ent par des soucis accumulés ? Est-ce que l’on se sent follement puissant, ou au contraire tout empêtré et vulnérable, dans
99 nde économique et social d’aujourd’hui ?… Or j’ai senti que le mystère des grandes fortunes tient à ce que nul ne peut répond
100 u’aux dépens de sa signification. Nous aurons peu senti , peu réfléchi. Nous attendions, dans la rumeur des commentaires et de
101 semaines en territoire conquis, l’Allemand s’est senti dominé par une force étrange et qui l’intimidait : le regard sérieux
23 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
102 ge. Comme ailleurs. Mais ici plus qu’ailleurs, on sent que liberté signifie quelque chose d’élémentaire : la possibilité de
103 rs et gouverne par elle une Amérique secrète, qui sent mieux son histoire réelle que ses trop larges ouvertures sur un aveni
104 t, ou se résigner à s’imiter lui-même. Vous allez sentir cela bientôt, vous verrez… — En somme, vers quarante ans, il faut dev
105 uméro spécial de View ? « Quand la fumée du tabac sent aussi de la bouche qui l’exhale, les deux odeurs s’épousent par infra
106 ire, les myopes s’accommodent des villes, mais se sentent perdus et vaguement étourdis devant un paysage comme celui-ci. À véri
24 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
107 dans les hauts corridors et dans le vestibule qui sent le fruit de notre ancienne maison de campagne, et mon pied reconnaît
108 u plus beau que tout autre, mais avec lui l’on se sent bien. Ses défauts crèvent les yeux, il vous a fait souffrir, on vous
109 e meilleure. Et plus heureux que Moïse, nous nous sentons certains d’entrer dans l’ère de la Terre unifiée, qui était le but de
25 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le mauvais temps qui vient
110 qui dépasse curieusement l’occasion, mais dont on sent que le surplus peut entretenir ce fonds de bienveillance universelle