1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
1 es tombeaux, objets d’effroi, que se rassemble la société primitive. Ce qu’elle adore, c’est ce qu’elle craint, c’est ce qui la
2 ce qu’elle craint, c’est ce qui la terrorise. Une société ainsi formée a pour caractère distinctif l’intolérance radicale. (On
3 upes naturels subsistants, atomise encore plus la société , afin qu’aucune structure organique ne s’oppose plus à son action d’u
4 ement, ont fait faillite. Quelle sera la nouvelle société  ? En ce point de l’évolution, dans cette angoisse, deux solutions par
5 qu’imagine l’être spirituel. C’est l’espoir d’une société d’un type absolument nouveau, qui ne soit pas fondée sur les contrain
6 d’État, confondu avec l’échec plus général d’une société bureaucratisée, qui a permis et préparé le triomphe du christianisme.
7  : l’incarnation de Dieu dans l’homme fondant une société absolument nouvelle : l’Église. Qu’est-ce que l’Église primitive, du
8 étranges constituent bel et bien les germes d’une société véritable. Elles ont leur organisation sociale, leurs chefs locaux, l
9 du Moyen Âge, une sorte de communauté sacrée, de société sacrale d’allure collectiviste. Il fallait le prévoir. En effet, la p
10 . C’est à cette seconde déviation que succomba la société au Moyen Âge. « L’homme médiéval, écrit Burckhardt, ne se connaissait
11 es les fois que l’élément sacré reparaît dans une société et tend à s’imposer par la force, comme ce fut le cas dès le xiie si
12 mer libre et sans responsabilité par rapport à la société . Qu’il s’agisse de libre examen, de crimes, de soif de gloire et de r
13 il est chargé d’une responsabilité unique dans la société , à sa juste place. Notons que si la personne doit être respectée par
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
14 illustre à merveille le vice fondamental de notre société et aussi de notre culture : c’est une absence totale de vues d’ensemb
15 it par ne plus les voir. Il est admis, dans notre société , que les hommes de la pensée n’ont rien à dire d’utile aux hommes d’a
16 our faire des choses sérieuses… Et cependant, une société où les valeurs de la pensée n’ont plus aucun rapport avec les lois de
17 plus aucun rapport avec les lois de l’action, une société qui manque à ce point d’harmonie, et où ce manque n’est même plus res
18 n ? Et que va faire la culture ? Il semble que la société devienne trop gigantesque pour être dominée d’un seul regard. Une seu
19 es de l’esprit rationaliste, et le panorama de la société devient confus. Plus rien n’est à la mesure de l’homme individuel. Qu
20 ais une action qui ne sait pas où elle va ! Et la société à son tour ne tarde pas à se défaire. Dès que la pensée se sépare de
21 pe qui doit harmoniser toutes les activités d’une société donnée. Dans la cité grecque, par exemple, tout était rapporté à la m
22 urs des siècles précédents, les hommes d’une même société s’entendaient sur le sens de certains mots fondamentaux que j’appelle
23 esprit que sortira la possibilité de repenser une société . Raisons d’espérer : la culture et les groupes Je voudrais vous
24 t décrire objectivement les lois rigides de notre société . En vérité, il n’est de lois fatales que là où l’esprit démissionne.
25 ne pense pas que les principes fondamentaux d’une société plus harmonieuse puissent être formulés dès maintenant comme un progr
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
26 s-nous la grâce de n’en point vouloir. » Car « la société qui veut m’ôter ma religion m’effraie bien moins que celle qui veut e